Live reports | Deluxe déconfine l’Olympia

Intro :

Après deux ans d’absence forcée (nous ne remercions pas un certain agent infectieux) Deluxe reprend du service avec un panache toujours inégalé et vient insuffler son énergie légendaire dans l’Olympia pour nous faire oublier cette sale période. Le groupe avec la pilosité faciale la plus raffinée de l’histoire de la pop électro-funk est bien décidé à nous faire passer une soirée inoubliable.

La première partie est assurée par Gaumar, une jeune auteure, compositrice et interprète à l’origine de l’album “Jaune” sorti en 2019. L’artiste propose un panel de titres aux genres variés allant d’instrumentations rap jusqu’à de la pop aux sonorités latines soutenue par des cuivres en passant par des ballades rappelant la chanson typique française (mais en conservant la touche personnelle de l’artiste). Accompagnée de Thomas Leiva au clavier, le duo laisse une atmosphère chaleureuse avant l’arrivée du groupe principal de cette soirée.

Deluxe :

Entrée en scène des artistes sur fond de saxophones impérieux : Kaya à la basse, Pépé au saxophone et piano, Pietre à la guitare, Liliboy au chant, Soubri aux percussions et Kilo à la Batterie ont bien l’intention de bousculer la monotonie de nos vies le temps de ce concert. La première chanson du set “Flowers”, single du dernier album “Moustache Gracias” sorti la semaine passée donne le ton du reste de la soirée : une bande de potes infatigables et passionnés qui n’attend qu’une chose : nous faire partager les fruits de leur travail.

Le rythme est d’autant plus soutenu qu’arrive “Get Down” de l’album “Boys & Girl” un titre intemporel débutant par un riff de basse maîtrisé à la perfection par Kaya, accompagné ensuite par la voix riche et chaleureuse de Liliboy pour enfin laisser exploser l’énergie du morceaux avec le reste du groupe. À ce moment, grâce à l’énergie de Deluxe, le sol de l’Olympia rebondit au rythme des sauts du public de l’orchestre jusqu’aux balcons.

À l’issue des trois premières chansons constituant l’introduction de l’ensemble, “2020 – turned to shit” est interprétée et refait descendre (un peu) la température. Tout le monde peut reprendre son souffle également pendant “Tududu” dont la voix de Liliboy est parfaitement mise en valeur pendant les passages solos. Une superbe interlude au Piano réalisée par Pépé viendra clore cette aparté un peu plus calme.

La fougue insolente du groupe envahit de nouveau l’Olympia avec “Monday”, dernière née également de l’album “Moustache Gracias” aux rythme irrésistible (mention particulière aux prestations exceptionnelles de Kilo et Soubri tout au long du concert) et aux riffs mêlés de basse et de guitare électrique de Pietre et Kaya.

Un retour de presque une décennie en arrière nous ramène à “My Game”, titre de l’album “The Deluxe Family Show” et nous rappelle que même à ses débuts, le groupe avait déjà un groove digne des plus grands. Petit moment suspendu dans le temps quand le groupe se fige tout net pendant une bonne minute pour reprendre de plus belle acclamé par le public.

Des moments particuliers comme celui-ci se répètent au fil de la soirée quand, par exemple, Liliboy annonce que le groupe a reçu le titre de chevalier de la ville de Barcelonnette après avoir composé la chanson du même nom. Suite à ça, il est demandé au public de mettre un genou à terre comme lors d’un adoubement pour se relever d’un bloc lorsque “Barcelonnette” reprend. Les chœurs sont chantés par le public d’une seule voix sur toutes les chansons concernées et montre que tout le monde a bien fait ses devoirs.

Le premier featuring de la soirée fait entrer en scène un Féfé survolté (à l’image du groupe qu’il rejoint) pour interpréter Do It l’avant dernière chanson du dernier album “Moustache Gracias”. La prestation est excellente (sans doute ma préférée de la soirée) et se termine par un solo de saxophone de Pépé naviguant dans la foule de la fosse.

D’autres titres plus anciens sont ensuite joués comme “Superman”, “Tall Ground” et l’emblématique “Pony” du premier EP du groupe “Polishing Peanuts” titre le plus écouté du groupe sur une certaine plate-forme suédoise.

Il est bientôt l’heure de baisser le rideau et avant le rappel, le groupe interprète Tum Rakak, très grosse réussite des moustachus de l’album Stachelight. Pour le coup, la prestation ne se fait pas sur scène mais au milieu de la fosse, tout l’orchestre de l’Olympia, assis.

Pour la dernière, Deluxe est rejoint par La Rue Kétanou pour interpréter le morceau donnant son nom à l’album : “Moustache Gracias”. Mélangeant parfaitement l’univers de chaque groupe, c’est aussi l’occasion de remercier l’équipe technique suivant les artistes.

Deluxe a attendu cette tournée impatiemment et cela s’est ressenti pendant l’entièreté de ce concert à l’Olympia. La forte affection du groupe pour la tournée était presque palpable dans la salle. Les échanges avec le public, fréquents (presque entre chaque morceau) naturels et spontanés montrent bien que Deluxe performe surtout pour partager son amour de la musique et ses bonnes ondes.

Ce fut un plaisir les artistes, Moustache Gracias !

Setlist

1. Flowers
2. You heard
3. Get Down
4. 2020
5. Ring Ring Ding A Line
6. Daniel
7. Tududu
8.Where Does It Hurts
9. Monday
10. My Game
11. Do It (with Féfé)
12. Superman
13. Tall Ground
14. Barcelonnette
15. Pony
Rappel
16. Tout Casser
17. Tum Rakak
18. Moustache Gracias (with La Rue Kétanou)