Ce soir du 21 février est spécial car en grand fan d’Oasis que je suis, assister à un concert de Liam Gallagher est un événement. Au delà de tous les scandales qui l’entourent, j’écoute le groupe depuis mes 15 ans et je n’ai jamais arrêté à tel point de les mettre dans mon top 2 de mes artistes préférés. Alors oui il ne s’agit pas d’un concert de la formation mythique mais vu les efforts discographiques récents du duo Gallagher, l’un c’est un peu perdu et l’autre fait perdurer l’héritage, je n’en dirais pas plus tant je voue un culte à leur musique. C’est donc après avoir bravé l’heure de pointe dans les transports en commun que j’arrive au Zénith de Paris, en plein milieu du set de Twisted Wheel. Ils sont anglais, ils sont bons et ça joue bien seulement cela ne prendra tout simplement pas avec moi. J’avoue que je ne connais pas du tout le groupe mais au fur et à mesure des titres vraiment je n’y arrive pas. Ce n’est pas mauvais du tout loin de là et ils semblent capter une grosse partie d’un Zénith déjà plein à craquer mais je trouve que cela manque de quelque chose.
Cela reste uniquement mon avis, je leur reproche juste le manque d’enthousiasme sur scène alors que quand même vous ouvrez pour Liam Gallagher! Certains me diront ils sont anglais ça fait partie du truc ce fameux « flegme » british, oui je veux bien mais que le groupe propose dans ce cas quelque chose de musicalement solide derrière à l’image d’un Arctic Monkeys par exemple. Les morceaux se ressemblent, très peu voire aucune communication avec le public, un minimum d’émotions et d’interactions auraient été les bienvenus. Le plus important reste tout de même le fait qu’ils ont réussi à chauffer la salle à bloc donc mission accomplie pour le combo mancunien !
Après une petite demi-heure de changement de plateau, c’est l’heure fatidique, Liam Gallagher s’apprête à monter sur scène et va littéralement retourner le Zénith de Paris. La tension est à son comble lorsque les lumières s’éteignent et que retentit le fameux « Manchester City Champion » introduisant chacun des concerts de Liam Gallagher. C’est déjà la folie et force est de constater qu’il est plus que très attendu, à noter qu’énormément d’anglais ont fait le déplacement ce soir. Le véritable démarrage du show se fera sur « Fuckin’ in the Bushes »(Standing on the Shoulders of Giants, 2000) qui introduisait chacun des concerts d’Oasis à partir des années 2000. Le tout est servi avec les images du clip « Shockwave »(Why me ? Why not., 2019) diffusées sur l’écran géant situé au fond de la scène. Liam et son équipe débarque enfin, il est acclamé tel le Messie, affublé d’une de ses parka légendaire comme lui seul peut en porter, « Just biblical » comme il le dit si bien !
Il démarre les hostilités par le classique « Rock ‘n’ Roll Star », le public s’embrase dès les premières notes, en fan d’Oasis je suis aux anges ! En l’espace d’un seul titre il a déjà conquis l’auditoire c’est impressionnant, je ne m’y attendais pas. Il n’oubliera pas de nous gratifier de nouveaux titres en commençant par le combo ultra efficace « Halo/Shockwave » issu de son dernier album « Why me? Why not. » chroniqué par mes soins ici. Le son est juste massif et rock à souhait, faisant prendre aux morceaux une nouvelle dimension à l’instar du côté plus pop de l’album, un show qui promet et nous en met déjà plein la vue. Le voyage dans la carrière solo de Liam Gallagher continue avec le puissant « Wall of Glass », mon premier moment « frisson » de ce soir. Je prends vraiment mon pied surtout en voyant le retour que lui fait le public, je ne pensais vraiment pas qu’il était encore aussi populaire par chez nous. Tout est repris à l’unisson même ces titres solos les plus récents comme « Be Still » ou à l’image d’un « For What It’s Worth » qui verra Liam s’écarter du micro pour laisser chanter le public, magique ! Le show ne fera que monter en puissance sans jamais redescendre.
Un autre guitariste vient alors se joindre au groupe, à ma très grande surprise il s’agit du mythique Bonehead, membre fondateur du groupe et guitariste rythmique durant les belles années d’Oasis. Pour le fan que je suis c’est un véritable cadeau! Démarre alors le tonitruant et méga tube « Morning Glory » qui explosera le Zénith comme jamais. je ne cache pas que voir Liam Gallagher interpréter ce titre est fort en émotion pour moi tant j’ai pu écouter cette chanson en boucle depuis mes années lycée. Un set qui n’en finira pas de surprendre avec « Columbia » issu du premier album d’Oasis (Definitely Maybe, 1994) et se faisant rare en concert même à la grande époque, vous avez dit comblé ? « Stand by Me » se chargera de radoucir l’ambiance et réchauffer les cœurs sur une salle intégralement éclairée aux smartphones.
Retour sur la carrière solo du mancunien (bye bye Bonehead) en restant sur la même vibe avec les douces ballades « Once » puis « The River », oui un peu de calme après la déferlante ça fait du bien mais est-ce fini pour autant ? A noter tout de même à quel point les derniers morceaux en date se marient plus que bien avec les morceaux d’Oasis, une pure setlist. Bonehead de retour, j’ai le droit à un autre de mes titres favoris « Gas Panic » que je pensais vraiment ne jamais entendre, où vont-il s’arrêter avec ma corde sensible ?! S’en suit alors du mythique « Live Forever » repris d’emblée dès la première phrase, rien d’étonnant vu le hit que c’est, rien de mieux pour clore cette première partie de concert.
Petit bilan pré-rappel car oui il y en aura, si Liam Gallagher est très en voix, les musiciens qui l’entourent sont juste excellents, la drum cogne comme il faut, ses guitaristes sont criants de talents et d’émotions et quelle bonne idée que de rajouter des choristes qui donnent encore plus d’ampleur à certains titres. Qu’on l’aime ou pas, Liam est un frontman charismatique comme il en existe encore peu aujourd’hui, qui sait capter et emmener son public, venez et vous verrez. Certes son insolence et son attitude font parties du personnage mais une fois sur scène on redemande toujours, ce qui fait encore son charme aujourd’hui, n’en déplaise aux détracteurs. La production du concert en lui même n’est pas en reste, malgré un jeu de lumière malheureusement un peu sombre, les effets de style donnés par l’écran géant sont très réussis alternant entre plans sur le groupe et le public avec divers découpages et couleurs, sobre et efficace.
Il y aura deux rappels ce soir et franchement je plains grandement les gens qui sont partis après le premier mais là n’est pas le sujet. Une fois remontés sur scène, Liam Gallagher et sa team (Bonehead inclus !) vont nous offrir un véritable marathon d’Oasis, c’est son héritage et il l’assume pleinement! A croire que j’ai fait la setlist, le come-back se fait sur le cultissime « Acquiesce » qui m’a donné des frissons rien qu’à son annonce, je l’attendais tellement celui-là même si l’absence de Noel Gallagher sur les refrains me donne un petit goût d’inachevé, après c’est le fan qui parle donc bon suis-je vraiment objectif ? Le plaisir demeure quand même bien là ! Et il ne s’effacera pas de si tôt avec un « Roll With It » puissant et bien évidemment le plus qu’attendu et emblématique « Supersonic ». Presque toutes les époques de son ancien groupe y passent et je reste sans voix devant le succès que remportent encore aujourd’hui ces titres, preuve de leur qualité indéniable. Nous aurons même droit à une version piano/voix de « Champagne supernova » avant que le groupe ne quitte la scène. C’est maintenant l’heure de l’ultime rappel. Liam gallagher de retour nous demandera de choisir entre « Wonderwall » et « Cigarettes & Alcohol » mais finalement nous aurons droit aux 2 titres, une belle conclusion en apothéose pour ce concert dantesque.
Non le rock n’est pas mort bien au contraire et cette soirée en est la preuve. Fort d’un background musical solide et d’un passé assumé, Liam Gallagher a tout donné ce soir. Je le voyais certes pour la première fois et je suis peut-être tombé sur « La » bonne date mais quand le son y est, que le groupe y est et que la setlist est plus que pertinente, que demander de plus ? Oui le concert fait la part belle à Oasis mais n’est-ce pas finalement ce qu’on attendait dans le fond ? Surtout quand on voit l’accueil qu’a reçu Liam ce soir, je ne peux qu’imaginer quel carton monumental ce serait avec la reformation d’un certain groupe. Oui c’est beau de rêver, enfin sait-on jamais…
Live report – Jeff Bones
Photos – Mily Clic