Dans le milieu underground du black metal Français, quelques groupes arrivent à se démarquer. Parmi eux, les Provinois d’Abduction. Jehanne, leur 3ème effort studio, conceptuel, nous conte l’histoire glorieuse puis tragique de Jeanne d’Arc. Sortie dans les bacs le 29 Avril 2020 chez Finisterian dead end, année du centenaire de la canonisation de la pucelle la plus célèbre de l’hexagone, le jour de son entrée dans Orléans. Le groupe a deja mis en ligne son premier extrait, « Aux loges les dames« Entretien avec Guillaume Fleury, guitariste et compositeur du groupe.
Pozzo Live : Salut Guillaume! Peux tu nous présenter Abduction?
Guillaume : Salut! Eh bien nous sommes un groupe de metal Français créé en 2006.
Nous avons sorti un EP en 2010 (Height’s shivers, ndlr), puis un album en 2016
(Une ombre régit les ombres, ndlr). Nous sortons notre 3ème album, Jehanne,
cette année. Nous sommes une formation classique de 4 membres, née sous mon impulsion, lorsque je me suis mis à la guitare. J’ai rapidement commencé à composer. Puis lorsque j’ai eu assez de matière qui m’intéressait, j’ai cherché parmi mes amis des motivés pour former le groupe. Un parcours très classique. Notre chanteur sur
la démo, Guillaume, a été remplacé en 2011 par François, qui pose sa voix sur
l’ensemble de nos albums.
PL : Abduction, pourquoi ce nom?
G : A l’origine, ça vient d’un bouquin du premier chanteur, Guillaume. Ca parlait
d’enlèvement Extra Terrestre, j’ai trouvé que ça sonnait bien. En faisant plus de
recherches, j’ai appris que cela pouvait être assimilé à l’enlèvement de l’âme
humaine par une force supérieure. Ca colle bien à notre musique au final!
PL : On vous définit souvent comme un groupe de Black Metal avant gardiste. Penses tu que cela définit bien votre musique?
G : J’ai déjà vu ça, ouais. Moi quand on me parle d’avant gardiste, je pense
plutôt à Arcturus, tu vois? Nous faisons du Black Metal (BM) que l’on peut qualifier
de Mélancolique. On plaisante entre nous en disant qu’on fait de l’automnal BM!
On inclus du chant clair, cela peut rebuter les puristes, les trve fans.
PL : Quel est votre processus de création?
G : Je compose généralement les riffs principaux sur une guitare sèche, ou
débranchée. Une bonne mélodie doit sonner même sans ampli. C’est instinctif.
Une fois les compositions ficelées, j’envoie aux autres membres. Morgan, notre
batteur, de formation Jazz, place sa ligne et propose ses arrangements, et en
parallèle Mathieu place ses basses. On commence à travailler les textes ensemble,
puis les lignes vocales avec François en démo. Et on valide le tout en studio.
PL : Quels artistes vous inspirent? Tant personnellement qu’artistiquement?
G : Merci de distinguer les 2, car certains groupes nous inspirent musicalement,
tandis que d’autres le font par leur attitude. Musicalement, clairement, c’est
Dissection, le meilleur groupe de metal extrême du monde selon moi, et de loin.
Nous apprécions beaucoup Opeth et Primordial.
PL : Qu’écoutez vous actuellement? Des suggestions pour nos lecteurs?
G : Il faut absolument le nouvel album de Dool, Summerland. C’est excellent! Je recommande vivement. Il y a un groupe de BM athmosphérique qui s’appelle Ikuinen Kaamos. Leur premier album, The forlorn, est super. Par la suite ils ont pompé Opeth à l’excès et cela est devenu bien moins intéressant. Et pour finir, Corpo Mente mérite d’être plus connu. Il y a 2 membres de Igorrr, dont Laure le Prunenec qui a une voix fabuleuse.
PL : Abordons Jehanne. Que peux tu nous dire pour donner envie de l’écouter?
G : Bonne question! François, notre chanteur, qui est plus « commercial » que moi (rires) dirait sûrement que nous avons mis toutes nos tripes, et énormément de passion dedans. Et j’ai la prétention de dire que ça s’entend quand on l’écoute. On est satisfaits à 100%.
PL : Qu’est ce qui vous a amené à réaliser un concept album?
G : Jeanne d’Arc est la personnalité historique qui me fascine le plus depuis enfant.
Lorsque j’ai évoqué l’idée d’un concept album aux autres membres du groupe, ils ont
compris de suite. C’était assez évident. Elle est aussi, et de loin, le personnage
de l’histoire de France la plus sourcée, et notamment de son vivant. Donc la matière
était la.
PL : En quoi penses tu que Jeanne soit plus compatible avec votre musique que n’importe quelle autre personnalité historique?
G : Sa vie fut héroïque, tragique, pleine de rebondissements. C’est un album qui à été composé par rapport à son sujet en premier lieu. C’est elle qui nous à donné la musique. Cela se ressent clairement.
PL : Comme l’actualité est assez chargée, si vous deviez sortir un album demain, quel en serait le thème?
G : Avec le confinement, j’ai déjà repris la composition. Et quand je vois l’attitude des gens dans les magasins notamment, cela m’inspire des riffs en trémolo! (rires) Les gens font des carnets de confinement sur les réseaux sociaux, alors qu’il suffit de rester chez soi pour sauver des vies. Sérieusement? Il y a 100 ans nos ancêtres sortaient des tranchées en hommes brisés. Il faut relativiser.
PL : Cites moi tes 5 albums préférés.
G : Alors, dans l’ordre:
- Dissection – Storm of the light’s bane
- Metallica – And justice for all
- Led Zeppelin – Led Zeppelin
- Hypno5e – Acid mist tomorrow
- The devil’s blood – The thousandfold epicentre
PL : Selon vous, qui devrions nous interviewer après vous?
G : Sans hésitations, Laure le Prunenec, pour ses side projects Corpo Mente, et Riicin.
Un grand merci à Abduction, ainsi qu’à Finisterian dead end, pour cette entrevue très sympatique. Jehanne, sortie dans les bacs le 29 avril 2020.