Spirituality and Distortion
par Igorrr
Igorrr est de retour avec un 6ème album : Spirituality and Distortion ! Une nouvelle baffe éclectique mêlant sonorités orientale, baroque, metal, électronique, musette… Et c’est encore et toujours parfaitement arrangé et exécuté.
Sorti le 27 mars 2020, Spiritual and Distortion, le nouvel album d’Igorrr vient à nouveau repousser toutes les limites de nos cases musicales.
Sixième album, énième baffe et toujours cette question : « Mais comment il fait le type ? ». 14 morceaux, 55 minutes intenses, énormément d’invités et un teaser qui a démarré en janvier avec le morceau Very Noise. Very Noise porte parfaitement son nom et c’est le titre le plus WTF de l’album. Son clip aussi d’ailleurs.
Puis c’est Parpaing qui a débarqué en février et qui a tout changé. Déjà, y’a George Fisher, de Cannibal Corpse. Oui. Parpaing c’est de la double pédale, un break en 8 bits, de la jungle à la limite de la drum n bass pour repartir sur du death et George Fisher qui t’en remet une couche. Parpaing c’est le titre qui te donne envie d’en savoir plus sur Igorrr.
Mais Igorrr c’est qui, c’est quoi ?
Igorrr c’est le projet musical de Gautier Serre. Musicien, compositeur et producteur français qui a démarré en 2005. Pour mener à bien ce projet, il est accompagné de Laure Le Prunenec (chant), Sylvain Bouvier (batterie), Martyn Clément (guitare) et Antony Miranda (basse).
Pour la faire simple, Igorrr tu dois le prendre comme un projet personnel, vraiment. Imagine qu’on te propose de faire un album combinant tous les styles musicaux que tu aimes ? Ben en gros, c’est ce que fait Gautier Serre mais pas que. Il te prend deux styles musicaux totalement opposés, les met ensemble, et te pond miraculeusement un morceau dinguissime et inattendu.
Il est là le talent de Gautier Serre. Non seulement Monsieur se fait plaisir (chaque album est un « bébé » – réellement) mais en plus il élargit tes horizons. Chaque morceau est excellemment arrangé et tu réalises que ce que tu croyais être un bordel n’en est finalement pas un. Sans parler de l’énorme talent de Laure, Sylvain, Martyn et Antony.
Oui, tu peux mélanger de la musette avec de la jungle et du chant baroque. Puis mettre par dessus du breakcore pour finir par un riff death metal. OUI. Ce morceau il s’appelle Kung-Fu Chèvre.
Spirituality and Distortion
Igorrr attaque tes tympans directement au moyen de sonorités orientales avec Downgrade Desert. Quoi de mieux pour une intro… Et débarque un riff des dieux, lancinant, des choeurs ecclésiastiques et cette double pédale avec cette basse qui viennent te rappeler à l’ordre. Puis c’est au tour de cette voix aérienne (Laure Le Prunenec est incroyable) qui te fait remonter vers les cieux. Tout est parfaitement dosé mais te voilà balancé entre ciel et terre. Alors la spiritualité ou la distorsion?
Tout au long des 55 minutes, on oscille entre ces deux parallèles : la spiritualité ou la distorsion. Et c’est clairement le sentiment général un fois que tu as mangé la galette. Certains tendent plus vers la spiritualité: Hollow Tree, Camel Dancefloor (le break de ce morceau!!!!!!!!) … Tandis que d’autres en sont loin : Very Noise, Kung-Fu Chèvre, Barocco Satani (que je trouve très sombre), Parpaing… Musette Maximum est lui, déconcertant. T’es à un concert de musette pendant une grosse partie et puis bam, voilà que tombe du death. Mais le death de la double pédale, du mec qui hurle derrière etc.
Même chose pour Himalya Massive Ritual. A quel moment tu passes de l’autre côté de la barrière ? Tu commences avec des sonorités tibétaines, limite tu pourrais méditer et pouf. Y’a 1200 bpm de batterie qui s’incrustent. Les deux finissent ensuite par fusionner au fur et à mesure mais s’ajoute également la voix de Laure, du violon… C’est le morceau le plus long de l’album (7 minutes) et t’as le droit à de très nombreux changements d’atmosphères tout le long.
Imagine les heures de travail derrière tout ça. Le talent qu’il faut pour arriver à un résultat comme celui là.
Comme celui de Paranoïd Bulldozer Italiano. Ce morceau est démentiel. C’est pour moi, le morceau de l’album. Tu démarres sur du breakcore, mais une grosse intro. Puis la guitare fait son entrée discrètement et sans crier gare, t’as du death metal au dessus du breakcore, qui lui, continue évidemment. On repart avec 700 bpm de batterie, des sons électroniques, de la jungle et quand tu t’y attends le moins, te voilà à Versailles à un opéra baroque. Et la jungle revient dessus. Ça s’accélère à coups de violons et de jungle et on repasse sur du 100% death, la jungle qui tente de se montrer et c’est la fin. MAIS QUELLE CLAQUE !
Pour résumer ?
En somme, chaque morceau possède son lot de surprise : de la jungle, du breakcore, du baroque, du death, du black, de la musette, des parties piano ultra lancinantes, du tapping, des sonorités tibétaines… L’univers musical de Gautier Serre est vaste et l’alliance du chaos et de l’harmonie est à nouveau réussie… Je ne suis pas déchirée entre la spiritualité et la distorsion de mon côté, les deux ont fusionné. En un mot : BRAVO.
Tracklist :
1. Downgrade Desert
2. Nervous Waltz
3. Very Noise
4. Hollow Tree
5. Camel Dancefloor
6. Parpaing
7. Musette Maximum
8. Himalaya Massive Ritual
9. Lost In Introspection
10. Overwaight Poesy
11. Paranoïd Bulldozer Italiano
12. Barocco Satani
13. Polyphonic Rust
14. Kung-Fu Chèvre
Spirituality and Distortion
par Igorrr