Résumé du festival Hellfest 2018 – Jour 2. Live Report et photographies de Aure Briand-Lyard, Christophe Mielot et Charles Pozzo Di Borgo.
C’est avec une triste nouvelle que commence ce Jour 2 avec l’annonce du décès de Vinnie Paul à qui il sera rendu hommage tout au long de la journée par les groupes et par le Hellfest.
Jonathan Davis
Pépite marquante du deuxième jour des festivités, Jonathan Davis – aka le projet solo et éponyme du frontman de Korn. En honneur du dernier album sorti un mois avant le festival, le Black Labyrinth Tour foule la Mainstage pour un live concis mais percutant. Exit le nü-metal – pour notre plus grand plaisir – et place à un son plus mature, aux consonances très grunge.
A 47 ans, Davis s’est extirpé de Korn le temps d’une tournée, au son englué dans les clichés des années 2000. Ici, le travail de composition est tout autre, subtil et recherché. Entre symphonie et orientalisme, les morceaux ambiants se succèdent, épaulés avec brio par les instruments à cordes. Les connaisseurs se retrouveront dans la B.O de Queen of The Damned, composée par Jonathan Davis qui prêtait alors sa voix au vampire Lestat devenu rockstar, d’après le roman cultissime d’Anne Rice. Les tubes Forsaken et What it is sont résolument à écouter, et plutôt deux fois qu’une, empreints d’une musicalité surprenante.
Bullet For My Valentine
Déception au programme pour le quatuor emo rock sans charme. Bullet For My Valentine incarne les débuts chancelants du metalcore, avant que les phénomènes Bring Me The Horizon et Parkway Drive ne prennent le dessus. Malgré tout, les gallois sont toujours présents sur la scène internationale, ayant survécu à l’hécatombe du mouvement emo post-nouveau millénaire.
L’on reconnaitra que Matthew Tuck reste un frontman énergique, portant un groupe empreint d’un certain dynamisme et d’une cohésion qui ne faiblit pas, tout comme leur fanbase ! Tears Don’t Fall, unique morceau réellement digne d’intérêt, procurera à bon nombre d’auditeurs un flot de souvenirs réminiscents. Bullet s’envisage tel une voix porteuse pour une génération d’adolescents, connue pour avoir abordé les ruptures et les affres de la dépression tel un porte-flambeau sociétal, dont les plus jeunes se souviendront certainement dans dix ans.
Body Count
Le punk hardcore n’a pas toujours sa place sur les scènes principales des festivals. Exception faite pour Body Count, le side project leadé par le rappeur Ice-T, figure emblématique du hip-hop eighties. Entre metal made in L.A et rap agressif, le groupe détonne. Il faut remarquer qu’Ice-T est bien rodé en matière de rock, ayant tout de même collaboré avec Motörhead et Black Sabbath !
Le show démarre au quart de tour avec une reprise de Slayer, ne laissant aucun répit aux headbangers et autres slammeurs invétérés. Entre deux riffs, Mister. Ice-T entame un discours antiracisme. Le ton est donné ! Et les réfractaires n’ont qu’à bien se tenir ou partir, comme le suggère le frontman avec un manque de diplomatie propre au personnage dès les premières minutes de live. Body Count, c’est un son très nineties, porteur d’une hargne toujours d’actualité. Politisé, engagé jusqu’au bout des ongles, Ice-T est un frontman au charisme évident. Pour clore un set empreint de rage, nul autre titre ne fait mieux l’affaire que Cop Killer, aussi fameux que polémique.
Parkway Drive
Pour clôturer le deuxième jour du Hellfest, le choix se porte sur Parkway Drive, ouragan metalcore australien qui a tout pour plaire. Fort d’un jeu de lumières impressionnant et d’une pyrotechnie impeccable, les jeunots envoient, et cela dès les premiers riffs de Wishing Wells. Leur show sera sans interruption et doté d’une énergie à revendre, à l’instar de leurs acolytes Avenged Sevenfold les ayant précédés.
Winston McCall alterne entre chant guttural et aigus énervés, rendant la fosse instantanément déchaînée de façon unanime, chose assez rare. En somme, une bonne représentation du metal new generation, très qualitatif et rafraîchissant. Parkway Drive restera identifié comme la meilleure surprise de cette fin de soirée.
Aujourd’hui on attaque la journée dès 10h30 (c’est tôt !!) sous l’Altar avec le thrash à l’ancienne des français d’Hexecutor. Ils sont déservis par un son moyen mais les hurlements suraiguës et les déferlantes de notes comblent les fans des Rennais venus déjà en nombre conséquent compte tenu de l’heure.
Black Bomb A
La matinée se poursuit dès 11h40 sur la Mainstage 02 avec le hardcore burné de Black Bomb A. Encore un set qui démarre pied au plancher ! Une telle violence, maîtrisée de main de maître par le combo, ça vous retourne un pit à peine réveillé jusque là ! Arno et Poun sont intenables, se baladant sans arrêt sur toute la largeur de la scène pour arranguer la foule. Ca headbangue, ça saute, ça slame dans tous les sens sur scène et dans le public. L’énergie est bien là : in your face !
Rise of the North Star
2ème déflagration hardcore de la journée sur la Mainstage 02 avec Rise of the North Star et leur esthétique japonisante. Et là encore même punition qu’avec leur prédécesseurs, le pit part en fumée dès les premiers accords ! C’est intense et le prochain album promet tellement « Here comes the Boom » dont il est extrait met tout le monde sur orbite ! La chaleur accablante de ce samedi après midi n’attaque pas la détermination du groupe ni celle du public et on assiste à un nouveau concert de dingues. Domo Arigato ROTNS.
Heilung
Ce concert est l’un des moment fort de la journée. Heilung ne fait pas de metal mais une musique tribale, rituelle, chamanique. Et la sauce prend dès les premières minutes. Les percussions lancinantes, liées aux nappes de sons et aux vocalises des 2 chanteurs et de la chanteuses ont un effet hypnotique qui met littéralement la tente du Temple en transe. L’irruption de guerriers du nord sur scène renforce encore l’immersion dans le monde d’Heilung. On ressort du concert au bout de 50 min, groggy en ayant vécu une expérience sonore et visuelle vraiment extraordinaire.
Arkona
Les russes, habitués du Hellfest, viennent présenter leur nouvel album Khram avec lequel ils sont déjà passés par la France plus tôt dans l’année. L’ambiance générale de cet album est plus sombre et il en va de même avec le concert. Masha, la front woman, lance les hostilités avec des incantations dignes des grandes prêtresses des temps anciens. Les passages violents succèdent aux plages planantes et atmosphériques. Du pagan dans toute sa force et sa splendeur.
Children of Bodom
Children of Bodom se produit sous l’Altar et à en juger par la foule compacte qui assiste au concert et déborde largement de l’espace de la tente, une place sur la Mainstage n’aurait pas été usurpée. Le show démarre pied au plancher avec « Are you dead yet ?» et c’est le coup d’envoie de la B.O. de l’apocalypse.
Le son est bon et permet d’apprécier le travail d’Alexi Laiho et ses comparses. La guitare et le clavier rivalise de virtuosité,l’Altar est en ébullition et les slammeurs s’en donnent à coeur joie. C’est un très bon show de Children of Bodom qui se conclut en apothéose avec « Downfall » et « Towards dead end ».
Dimmu Borgir
Les maîtres du black metal symphonique prennent possession de la Temple à 1h05. Cet horaire tardif est idéal pour apprécier l’ambiance sombre développée par le combo tout au long de son show à la fois par les lights, la mise en scène et la musique. Les norvégiens viennent de sortir leur nouvel album Eonian et le défendent avec brio sur scène ce soir (« Interdimensional summit » grandiose). Quelques effets pyrotechniques bienvenus relèvent le show et, malgré l’heure, le public est réactif aux sollicitations de Shagrath. Le son est réglé très (trop) fort mais on se laisse entraîner avec plaisir dans les abysses avec Dimmu Borgir.
Tremonti
Tremonti arrive sur la Mainstage 1 avec son sourire éclatant. Ce festival, cette scène, il la connait très bien puisque c’est un habitué du Hellfest avec… Tremonti et son autre groupe Alter Bridge.
Mark a l’air content d’être sur scène, et nous le démontre en bombardant la foule de solos et de riffs puissants. Le Live est propre, peut-être les médusants diront que c’est le même style de musique à chaque fois. Nous, on adore, et on en veut toujours plus ! La (courte) setlist nous propose des musiques de ses 4 albums studios avec Tremonti, dont trois titres extraits du nouvel opus « A Dying Machine ».
Setlist
- Another Heart
- You Waste Your Time
- My Last Mistake
- Bringer of War
- Betray Me
- Throw Them to the Lions
- Flying Monkeys
- Radical Change
- A Dying Machine
- Wish You Well
Limp Bizkit
Le concert que la plupart attendait va commencer. Déjà très forts au Helffest 2015, Limp Bizkit revient avec une bassiste? nous faire swinguer comme jamais. Fred Durst et sa bande nous toise du regard, sachant déjà que nous sommes tous dans leur cour de récrée. La foule est nombreuse, grouillante et jubile d’impatience.
Wes Borland arrive maquillé comme à son habitude, cette fois-ci en noir avec la moitié du visage peint. On avoue que son costume de 2015 envoyait plus du pâté…! A notre surprise, Sam Rivers (bassiste) n’est pas présent, et est remplacé par Tsuzumi Okai, sa remplaçante.
Le set commence sur Purple Rain suivi d’un hommage à Vinnie Paul (Cowboy from Hell). Bien sûr ils reprennent du Metallica comme d’habitude, et bien sûr ils jouent Killing In The Name pour -je cite- faire bien chier Tim Commerford de RATM.
Wes Borland se jette dans le public et sa gratte commence à pleurer de nombreux sons plus ou moins réussis, tant la foule essaye de le toucher. Le nombre de reprises est conséquent, encore plus qu’en 2015. Ce sera le bémol du concert ! Question reprises en plus, Johnny Depp et sa bande était déjà là !
Setlist:
- Hot Dog
- Rollin’ (Air Raid Vehicle)
- Nookie
- Full Nelson
- Thieves (Ministry cover)
- My Generation
- Covers Medley (Master of Puppets / Wasted… more )
- Killing in the Name (Rage Against the Machine cover)
- Faith (George Michael cover)
- My Way
- Break Stuff
- Take a Look Around
Un grand merci à Replica Promotion.
Vous trouverez toutes les photos du Hellfest 2018 – Jour 2 ici ! Et pour découvrir les jour 1 et jour 3, c’est ici.