New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 1
par Me and That Man
Me And That Man, l’ambitieux side project de Nergal (Behemoth) est de retour le 27 Mars avec New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 1. Avec une pléiade de guest de premier choix!
3 ans après sa création, validée par l’habité Songs Of Love And Death, Me And That Man revient avec, comme le titre l’indique, un changement de line-up nécessaire à la créativité du groupe. Exit John Porter, place ici à nombre d’artistes venant du metal extrême afin de s’essayer au dark blues du maître de cérémonie Polonais. On retrouve ici pèle mêle Corey Taylor (Slipknot, Stone Sour), Ihsahn (Emperor), Matt Heafy (Trivium) ou Rob Caggiano (Volbeat, Anthrax), tous venus signer le pacte avec le diable.
Disons le tout de suite, cet album dépasse clairement le cadre du simple blues, nous offrant de la folk, du gothique, des influences de country…. le tout amalgamé par de sombre mots… Nergal ne se renie pas dans ce projet en maintenant sa vision anti religion monothéiste, dont il s’exprime sans fards ni détours :
Je suis foncièrement opposé à toutes les religions monothéistes. Peu importe si c’est chrétien, musulman ou juif. Chacune représente le mal et elles s’opposent entre elle. Il n’y a pas de grande différence entre elles. La seule différence c’est le mal qu’elle provoquent ou qu’elles ont provoqué.
New Man, New Songs, Same Shit, Vol. 1
Le parti pris de remplacer John Porter par des guest de divers horizons peut paraître risqué, mais s’avère juste génial, car cela permet à l’album de gagner en diversité. Il est éclectique, pluri influencé, et du coup meilleur que son prédécesseur. Nous jugeront le produit avec la bienveillance requise, car il est évident qu’aussi brillant que soit ce LP, le blues contient nombre d’artistes spécialisés à même de sortir un album surclassant celui ci. Nous le qualifieront d’ovni, tant les lyrics sont opposés à la douceur du style. C’est parti!
On débute sur Run With The Devil, un morceau bien rythmé, ultra funky, avec son saxophone endiablé (héhé), et la voix de Jorgen Munkeby (Shining Norvégien, cette précision aura son importance) est des plus adaptée sur ce style. Un morceau parfait pour lancer l’auditeur sur la route 66 du plaisir bluesy. Coming Home Nous offre une tonalité bien différente, mais tout aussi mélodieuse. Le rythme y est plus lent, le timbre de voix de Sivert Høyem est plus grave, conférant à l’ensemble un esprit plus sombre.
Burning Churches est un morceau exceptionnel. Jamais vu un morceau ou la rythmique nous place dans un hymne blues rock ultra réussi, avec des paroles antichristiques assumées chantées avec une gaieté sans pareil. Le clip associé au titre, réalisé par Oliver Jones, est remarquable, la voix rauque de Mat McNerney (Grave Pleasure) y est ici merveilleuse. A noter l’ironie des plus Nergalienne D’avoir sorti ce morceau pour les fêtes de Noël 2019. Et puis voir un Batman chanteur de Country brûleur d’églises pour Noël, what else?
By The River, c’est l’association du talent exceptionnel d’un artiste de renom, Ihsahn (Emperor, Ihsahn) et de Nergal, est en résulte un des meilleurs morceau de l’album, avec cette ligne de guitare simple mais extrêmement juste et suffisante. Le solo, réalisé par Ihsahn, est fantastique. Un morceau rock, et sombre au final. On en redemande.
Mestwo est chanté par Nergal hitself, en chant clair, et en Polonais, sa langue maternelle. Aucun invité ici, si ce n’est le folk. Cette chanson permet une exposition dans sa Pologne natale, ou ce style musical n’est pas représenté. Le refrain est très libérateur. Surrender est quand à elle une piste plus soul, avec un groove indéniable. Les voix des suédois de Dead Soul et de Rob Caggiano, bassiste de Volbeat, qui se répondent offrent un résultat ultra planant.
Deep Down South est un morceau notable car il est le seul morceau à inclure une voix féminine, celle de Johanna Sadonis (Lucifer) , associée au très juste Nicke Anderson (Entombed). Ils nous offrent une pièce de Country ultra rythmée, avec tous les poncifs du genre, mandoline, harmonica, violons. Du travail d’orfèvre.
Man Of The Cross nous permet d’entendre le timbre hyper rauque de Jérôme Reuter (Rome). Sa voix est littéralement hypnotisante tout au long du morceau, Cela confère au titre un côté sombre et maléfique. You Will Be Mine donne à Matt Heafy (Trivium) le costume du King, avec une prestation minimaliste et douce, harmonieuse et hypnotisante à nouveau. Mais que dire de How Come? Le chant de Corey Taylor (Slipknot, Stone Sour) se marie à merveille au registre heavy et brut du titre, parfaitement accompagné par Rob Caggiano et Brent Hinds (Mastodon). Un morceau lourd avec un solo génial. Un autre moment fort de l’album. La rencontre Behemoth/Slipknot lors de la tournée récente est une bénédiction pour l’industrie de la musique amplifiée.
La galette se conclut sur Confession. La claque…. Il s’agit d’une ballade country très triste, ou Niklas Kvarforth (Shining suédois) nous faire montre de son talent pour transmettre des émotions avec un chant ou chaque mot fait mouche. Ballade relative, tant le blast final très Behemoth nous laisse sans voix, avec cette déferlante black metal inattendue. Un morceau qui ne laisse pas indifférent.
EN CONCLUSION
Nergal et sa bande de potes nous offrent ici non pas un album classique, mais un exemple de ce qu’est la musique, dans toute sa simplicité et sa complexité, sans omettre le plus important, à savoir l’émotion. Inclassable. Un chef d’oeuvre signé Nergal, offrant un regard neuf sur sa créativité et sa personnalité. D’ailleurs cet album possède une dose de groove addictive, il se réécoute en boucle sans perte de plaisir. Il y a du bon dans le démon.
Tracklist :
- Run With The Devil (ft Jørgen Munkeby)
- Coming Home (ft Sivert Høyem)
- Burning Churches (ft Mat McNerney)
- By The River (ft Ihsahn)
- Mestwo
- Surrender (ft Anders Landelius & Rob Caggiano)
- Deep Down South (ft Johanna Sadonis & Nicke Anderson)
- Man Of The Cross (ft Jérôme Reuter)
- You Will Be Mine (ft Mike Heafy)
- How Come? (ft Corey Taylor, Rob Caggiano & Brent Hinds)
- Confessions (ft Niklas Kvarforth)
Un grand merci à Napalm Records.
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