What The Dead Men Say
par Trivium
Il y a quelques jours, le 24 avril 2019, Trivium a signé son retour avec un nouvel album intitulé « What The Dead Men Say ». Après plus de vingt ans de musique, la formation d’Orlando nous livre ses nouveaux morceaux… Sous forme de claques à répétition.
On l’a attendu, et on ne peut en être déçu – le nouvel album de Trivium est indubitablement une pièce magistrale à l’entière discographie du groupe. À la fois doux et puissant, nerveux mais aussi presque calme, on peut peiner à comprendre comment d’aussi grands extrêmes instaurent une musicalité si incroyablement équilibrée.
Du premier titre au dernier, l’écoute de l’album dure 46 minutes durant lesquelles les morceaux semblent se dérouler sans aucune pause ou respiration. C’est bien là ce qui fait la force de ce neuvième album studio : entre robustesse et sagesse, « What the Dead Men Say » peut se vanter d’être savant dans ses balances.
L’album commence par une intro intégralement instrumentale nommée IX qui annonce directement les couleurs. Le court morceau prépare l’oreille au calme et à la colère à la perfection avec un court silence puis un retour instrumental explosif avant d’enchaîner rapidement sur le deuxième titre, What The Dead Men Say lui-même.
Ce deuxième morceau permet de se rendre très vite compte de l’importance de la batterie dans cet album : ici, elle donne et donnera clairement le ton à tous les titres. D’une puissance exemplaire, ses battements en font sursauter le rythme cardiaque avec une facilité déconcertante. Alex Bent, batteur depuis 2017 et dont les premiers coups de pédale se sont fait entendre dans l’avant-dernier album « The Sin And The Sentence », ne se fatigue jamais et signe dans chaque morceau son intégration certaine dans la musicalité du groupe.
On poursuit l’écoute avec des morceaux tous plus habiles les uns que les autres. En effet, la force semble inépuisable tout du long de l’album. Malgré une énergie qui paraît presque exagérée, le rythme ne se tranquillise jamais pour notre plus grand bonheur. Face à cette dextérité, il est facile de se demander comment supporter tant de déchaînement – c’est là qu’on remarque alors le talent de Trivium dans son travail d’équilibre. Les balances entre instruments sont exécutées au millimètre près et le rendu est impeccable. Il n’est pas un seul moment dans l’écoute où beaucoup devient trop et on se surprend même à en redemander.
Les instruments et la voix se répondent à la perfection. Entre les riffs et solos prodigieux de guitare soutenus par la justesse et rondeur de la basse, la voix alterne entre screaming et clair pour un résultat harmonieusement orchestré. Dans Catastrophist, on se rend bien compte que la batterie pave le chemin à des arpèges rapides mais à la fois à la limite de l’intime.
Face à tant de puissance à travers toute la compilation de merveilles qu’est « What The Dead Men Say », on se questionne s’il est possible que ces instrumentaux et surtout la vois éclatante présente dans chaque morceau pourraient être davantage puissants, notamment sur scène. Des cris sincères et infatigables, c’est ce qui avait manqué à certains fans de Trivium dans leurs précédents albums.
Certains morceaux savent également reposer après des passages de tempête – c’est particulièrement le cas avec Bleed Into Me, cinquième titre de l’album. La voix de rage laisse place, après ses mugissements, à une voix rassurante.
Le morceau suivant, The Defiant, est une explosion totale autant au niveau du chant que de l’instrumental. La batterie s’accélère, la gamme augmente au cœur de la chanson, et des frissons nous en font trembler de fascination.
Jusqu’au bout de l’album, Trivium marque avec « What The Dead Men Say » un retour en puissance comme dans leurs meilleurs jours – et leurs nouvelles musiques laissent apparaître, sans aucun doute, des jours encore meilleurs.
What The Dead Men Say
par Trivium