Firewind : Gus G nous présente leur nouvel album

Firewind est un groupe qui officie depuis plus de 20 ans maintenant. C’est un neuvième album que s’apprête à sortir le groupe d’origine grecque, un opus éponyme. C’est le guitariste et fondateur Gus G qui a répondu aujourd’hui à nos questions.

Pozzo Live : Merci de prendre le temps de discuter avec moi aujourd’hui, c’est un plaisir !

Gus G : Oui, c’est un plaisir également, merci à toi !

PL : Je suppose que tout le monde parle de ça donc je vais commencer avec ce sujet. Les membres de Firewind évoluent en permanence : Bob Katsionis (guiatre, claviers) et Henning Basse (chant) sont partis. Herbie Langhans a repris la suite au chant. Quand est-ce que tous ces changements ont eu lieu par rapport à la création de l’album ? Est-ce que cela a remis des musiques en question ?

Gus G: En fait, tous ces changements se sont produits en plein pendant la production. En gros, on a commencé à enregistrer l’été dernier, on a fait la batterie, ensuite chez moi j’ai enregistré la guitare. Ensuite, on devait faire le chant mais du coup ça n’a pas eu lieu. On n’avait pas de chant, pas de paroles, c’était un peu bizarre. Après, on a tourné avec Queensrÿche et c’est devenu assez évident que ça n’allait plus trop entre nous. On ne se disputait pas  ou quoi que ce soit, on est restés bons amis même, mais on avait tous des idées différentes pour le futur. On n’était plus sur la même longueur d’ondes. Après la tournée, j’ai décidé de prendre de grosses décisions pour qu’on puisse finir l’album. Donc Bob a décidé de ne plus tourner. C’était logique de restructurer le groupe. Et bien sûr, il nous manquait quelqu’un donc j’ai décidé de continuer sans lui et de lui trouver un remplaçant. Herbie Langhans est arrivé, et il a écrit des paroles et des mélodies pour la plupart des chansons. C’était une tâche difficile car la musique et les arrangements étaient déjà là donc on ne pouvait plus modifier ça, mais au final ça rend très bien je trouve.

PL : Est-ce que Bob avait travaillé sur des compositions avant tout ça, comme il l’a déjà fait par le passé ?

Gus G : Oui, en effet, on a écrit une chanson ensemble. Elle s’appelle Orbitual Sunrise. C’était principalement son riff, il a contribué à l’album donc c’était une très bonne idée de laisser ce morceau dans l’album. Ça n’a pas d’importance qu’il ne fasse plus partie du groupe. On a gardé cette chanson de lui, on l’a co-écrite lui et moi, et ensuite Herbie a écrit les paroles et les mélodies.

PL : Est-ce que Dennis Ward a joué un rôle dans la réalisation de Firewind, comme il l’a fait pour les précédents albums ou pour votre album solo ?

Gus G : Oui, mais il n’a pas vraiment pu finir la production. On a commencé de la même façon que pour Immortals, mais ensuite il a été engagé par Helloween. Il a donc déménagé à Hambourg pour travailler sur leur album. Il m’a quand même aidé avec le chant sur trois ou quatre morceaux, et ensuite j’ai fait les paroles. Et ensuite, Herbie nous a rejoints et il nous a aidé pour modifier quelques textes parce qu’il est américain donc sa grammaire anglaise est meilleure. Denis a aidé avec des mélodies par-ci par-là, mais il n’a pas pu autant s’impliquer que sur Immortals. Comme je disais, c’était un peu étrange car cet album a démarré avec différentes personnes puis en plein milieu, ça a changé, avec un chanteur différent. Il a commencé avec un producteur différent et finalement j’ai terminé la production. Mais tout ça était une collaboration ! C’était Herbie, moi, et Dennis bien sur qui a aidé du mieux qu’il pouvait.

PL: Le précédent album, Immortals, est arrivé après un gros break du groupe. Cela s’est trouvé être un pari gagnant car il était très bon. C’était un concept album. Est-ce que nous devons nous attendre à un renouveau de ce concept ?

Gus G : C’est aussi un débat que l’on a eu avec le groupe. Immortals a eu pas mal de succès donc on s’est demandé : est-ce qu’on devrait continuer de faire ça ? Parce que c’était quelque chose de différent pour Firewind. Mais honnêtement, la musique ne m’est pas venue aussi naturellement cette fois-ci pour faire un autre concept album. Le contenu que j’écrivais à ce moment-là était différent et je ne voulais pas faire semblant. J’ai décidé d’écrire ce qui me semblait naturel et c’est pour ça que l’album comporte autant de variété et de choses différentes : différents styles, différentes ambiances, différentes atmosphères. En ce qui concerne le concept pour les paroles, on a une sorte de petit concept sur cet album. Il s’agit de trois chansons, en fait, comme une trilogie. C’est Orbitual Sunrise, Longing To Know You et Space Cowboy. Cela raconte un  peu une histoire de science-fiction. C’est l’histoire d’un astronaute qui part pour un voyage en orbite autour de la Terre, c’est l’histoire de ses réflexions sur l’humanité, des trucs comme ça. Mais à part ça, on n’a pas continué avec un concept cette fois-ci.

PL : Je viens aux nouvelles de votre batteur, Johan Nunez. Il s’était blessé à la jambe quelques semaines après son embauche dans le groupe Kamelot, ce qui lui a finalement coûté le poste si je ne me trompe pas. Est-ce qu’il est pleinement rétabli ?

Gus G : Oui, c’est bon. Il s’est reposé. Il avait encore un peu mal quand on a recommencé à jouer mais maintenant, tout va très bien !

PL : Y-a-t-il sur Firewind des idées lointaines non-utilisées ? Des choses ne pouvant aller sur un album solo par exemple ? Ou bien est-ce intégralement des idées fraîches ?

Gus G : Pas du tout à vrai dire ! Pour être honnête, la plupart des idées sur l’album sont anciennes. Parce que j’écris constamment. J’ai un fichier sur le disque dur de mon ordinateur et je mets de côté plein de riffs, et ensuite je les ressors et je les complète. Parfois j’écris juste un riff, parfois une chanson entière,  ça dépend. Donc oui il y a des idées qui datent d’il y a quelques années. Il y a Kill The Pain, c’est la dernière chanson de l’album, et c’est une bonne combinaison parce qu’elle contient les plus anciennes idées. C’est un riff que j’ai écrit en 2005 quand on faisait l’album Allegiance. J’ai récemment retrouvé cette vieille démo sur mon ordinateur, et je me suis dit « Wow, qu’est-ce que c’est que ça, pourquoi j’ai perdu cette démo ? ». Je me demandais pourquoi on ne l’avait jamais utilisée parce qu’il y avait des riffs vraiment bons dedans. Alors je l’ai reprise, j’en ai réécrit des morceaux et je l’ai arrangée. Quand on était en studio, on avait cette longue partie au milieu d’un morceau et je ne savais pas quel genre de solo mettre. Quand j’étais en studio avec Jordan, j’ai écrit ce solo là-bas sur place pendant qu’on enregistrait la batterie. C’est marrant parce que cette chanson contient à la fois ma plus ancienne idée et ma plus récente idée. Ça fait un tour complet en quelque sorte, la vieille idée d’il y a 15 ans et la toute dernière de cette année.

PL : Quelles sont vos inspirations ? Est-ce que vous prenez le temps d’écouter un peu de musique ou est-ce que vous en composez seulement ?

Gus G : Si si, j’écoute des choses ! Je viens d’écouter le nouvel album de Joe Satriani qui est sorti la semaine dernière, je l’ai trouvé plutôt cool ! Il y a quelques chansons vraiment bien dessus que j’ai beaucoup aimées. C’est vraiment un bon guitariste !

 

PL : Est-ce que le confinement se passe bien ? Travaillez-vous déjà sur de nouvelles idées ? C’est vos chats qui doivent être contents de vous avoir à la maison toute la journée !

Gus G : (rires) Mes chats sont en effet très contents de m’avoir avec eux !  On joue beaucoup avec les chats, et je leur fais plein de câlins. Ça fait du bien d’être à la maison. J’ai écrit un petit peu, mais rien de très consistant. Je ne suis pas inspiré tous les jours, mais j’ai écrit quelques trucs dans les premiers jours de confinement. Et bien évidemment je suis occupé à faire beaucoup de presse et d’interviews mais après ça, je vais surement me remettre à écrire.

PL : Commencez-vous déjà à envisager l’après-confinement ? Des tournées ? Même si on ne sait pas vraiment quand les concerts pourront reprendre. On imagine que Herbie Langhans est en train d’apprendre tout le répertoire de Firewind ?

Gus G : Ça je ne sais pas ! On verra. Il y a plein de choses qui se disent mais personne ne peut prédire quand la prochaine tournée aura lieu, quand le business va reprendre. Certains disent au printemps prochain… Aux Etats-Unis ça pourrait même être dans un ou deux ans, c’est dur à dire maintenant. J’attends juste de voir ce qu’il va se passer. C’est assez bizarre en ce moment. On avait  une tournée américaine prévue avec Symphony X. Pour l’instant elle est reportée à l’année prochaine, et on espère vraiment qu’elle aura lieu. C’est dingue en ce moment aux Etats-Unis. On ne se fait pas trop d’illusions pour y aller avant 2022, mais on espère pouvoir tourner en Europe l’année prochaine, ça sera peut-être plus facile. On verra !

PL : Dernière question, quel groupe ou artiste voudriez-vous nous voir interviewer ensuite ? Et pas le droit de répondre Jordy ! (NDLR : Merci Rock Hard pour l’information que Gus est un fin connaisseur de ce chanteur français)

Gus G : Ah mince, vous devriez vraiment l’interviewer lui ! Je ne sais pas, c’est difficile à dire… Vous devriez peut-être interviewer mon pote, Angel Vivaldi. C’est un guitariste génial. C’est un artiste indépendant et il poste des trucs vraiment géniaux en ligne !

Merci à Gus G pour le temps qu’il nous a accordé, et merci à HIM Media

Retrouver notre review du dernier album de Firewind, sortie le 15 mai 2020.

Interview réalisée par Gaël le 23/04/2020