Phanerozoic II : Mesozoic | Cenozoic
par The Ocean
On ne va pas se mentir, THE OCEAN a tout simplement participé à la naissance du Post-Métal, qui a pour but intrinsèque de s’éloigner des codes conventionnels du métal. Ils l’ont fait avec brio tout en restant actifs et prolifiques et nous offrant toujours mieux depuis leur premier album Aeolian en 2006. Le succès a pointé le bout de son nez avec l’apparition des rugissements caractéristiques de Loïc Rossetti qui nous ont régalés à partir des albums Heliocentric et Anthropocentric, tout deux sortis en 2010 (prolifiques, je vous l’avais dit !). Ils ont clairement défini leurs pattes et styles qui leur ont collé à la peau toutes ces années avec Pelagial (2013) jusqu’à la première partie de l’album Phanerozoic I: Palaeozoic (2018).
Nous continuons notre aventure dans les territoires préhistoriques et paléolithiques avec la seconde partie Phanerozoic II : Mesozoic | Cenozoic. Cet album, prévu pour le 25 Octobre sous le label Pelagic Records est la suite du précédent album comme nous l’a confirmé Robin Staps en interview. Quand on nous annonce une suite, on ne peut s’empêcher de se demander : sera-t-on dans la même veine d’un post-métal réfléchi, reposant sur ces codes qui commencent à devenir reconnaissables en tant que « THE OCEAN » ? Allons-nous explorer un nouveau territoire, un nouveau chapitre qui se détournera de la route précédemment tracée ? Pour être clair : OUI et NON !
En effet, Phanerozoic II : Mesozoic | Cenozoic a été pensé comme une suite mais surtout comme un album bien plus expérimental, chaque piste étant unique et nous amenant des mélodies, sons, rythmes et chants très différents ! Nous ressentons toujours la puissance du premier opus Phanerozoic I: Palaeozoic mais également un parti pris bien plus orchestral et électronique (oui oui !) qui va permettre de trancher les parties les plus « clean » et calmes des chansons.
C’est ici que les fans plus accrochés à l’aspect brut faisant penser à Gojira (avant leur dernier son) vont peut-être un peu décrocher : certaines pistes sont clairement centrées sur cet univers plus électronique comme Oligocene, qui utilise des sonorités électroniques que j’aime appeler « organiques » comme le fait si bien Jean-michel Jarre dans ses travaux sur Oxygène (1976). Sur ce morceau, nul besoin de paroles : les instruments dialoguent avec les sons électro et ça marche plutôt bien ! Un morceau très atmosphérique, qui permet un entracte très frais.
Dès le premier morceau Triassic, on retrouve ces passages caractéristiques du prog mêlant changements de rythmes, chants clairs vers guttural, sonorités recherchées et mélodies travaillées. Contrairement à certains passages où Opeth manquait de transitions entre ces différentes parties, elles sont judicieusement amenées dès ce début d’album.
Il n’y a pas à attendre longtemps avant de retrouver la puissance de l’océan ! Mieux que cela, ils se sont améliorés, car si vous n’étiez pas convaincu par la première piste, Jurassic | Cretaceous et ses 13 minutes vont vous réconcilier avec THE OCEAN ! Alliez des riffs brutaux, des breaks bien posés, des instruments (pianos, cuivres, synthétiseurs) pour accentuer le tout et une bonne influence de prog tel Leprous, Ihsahn, Katatonia et vous obtenez tout simplement la meilleure chanson de THE OCEAN de ces dernières années en matière de composition !
Le groupe est clairement parti dans une démarche expérimentale sur ce nouvel album Phanerozoic II : Mesozoic | Cenozoic car comme nous l’a confié Robin Staps : « une fois que tu as exploré un style pendant un certain moment, tu peux finir par t’ennuyer et avoir envie de faire quelque chose de carrément différent« .
En conclusion, l’album est plus que bon mais ne plaira clairement pas à tous. L’exploration de THE OCEAN des territoires atmosphériques est un bon début mais doit absolument être mêlée à leur style pour s’épanouir. Le morceau Jurassic | Cretaceous mettra tout le monde d’accord : il s’agit sans conteste du chef-d’œuvre de l’album, permettant de faire le lien entre le travail précédent de THE OCEAN et leurs nouvelles inspirations. J’espère que cet album va planter les graines de ce nouveau style et qu’ils l’exploreront au maximum, le talent de composition et d’écriture de Robin Staps n’a plus rien à prouver : la suite s’annonce toujours plus prometteuse !
Phanerozoic II : Mesozoic | Cenozoic
par The Ocean