Jinjer est, depuis sa signature chez Napalm Records, le groupe émergent en Europe. Et vu la qualité des dernières productions, nul doute que cela va continuer.
L’occasion pour Pozzo Live d’interroger Tatiana Schmaylyuk, chanteuse/ hurleuse et parolière, et Eugene Abdiukhanov, bassiste, compositeur et manageur de Jinjer, sur l’histoire passée, présente et future du « Pantera Ukrainien ».
Pozzo Live : Salut Tatiana et Eugene. Tout d’abord, nous avons découvert Jinjer en France principalement depuis que vous avez signé avec Napalm Records. Parlez-nous un peu de l’histoire de Jinjer ?
Eugène : Nous avons fait le tour de la majeure partie de l’Europe continentale avant notre accord avec Napalm. Mais notre popularité a en effet beaucoup augmenté depuis nos débuts avec Napalm Records. Nous avons des fans qui nous suivent depuis longtemps ! Notre histoire ? Eh bien, nous sommes de l’Ukraine et Jinjer est notre travail, notre passion et notre gagne-pain. Le reste de notre histoire, c’est beaucoup de travail !
Tatiana : Oui… Mais nous avons déjà joué en France avant de signer avec Napalm quand même 🙂
Pozzo Live : Hormis le fait que vos plans soient contrecarrés par la pandémie, comment passez-vous vos journées en ce moment ? Composez-vous ?
Tatiana : J’en profite pour faire beaucoup de choses en privé et avec des amis. Je fais de la photographie maintenant et j’apprécie un peu plus ce confinement parce que je sais que nous serons bientôt de retour sur la route et que cette paix et cette tranquillité me manqueront….
Eugene : Je pense parfois que nous sommes plus occupés qu’avant ! Entre la famille et les amis et tant d’autres projets, c’est tout sauf ennuyeux … En plus de travailler sur Alive In Melbourne, nous travaillons également sur du nouveau matériel pour le prochain album.
PL : Le succès est venu assez soudainement avec King Of Everything en particulier. Pisces pour être précis. Avez-vous une explication à tout cela ?
Tatiana : On était au bon moment, au bon endroit … Tout simplement !
Eugene : Eh bien, c’est ça, mais ce que les gens ne réalisent pas, c’est que King Of Everything est sorti en 2016 … Et il peut sembler que le succès est venu du jour au lendemain, mais il a fallu un certain temps pour que les choses commencent à se produire. Nous avons fait tournées sur tournées pour en arriver là. Nous avons dû trouver la bonne équipe pour nous guider là où nous en sommes maintenant. Beaucoup de nuits blanches, prenant d’énormes risques financiers pour réussir … Donc oui, c’est le bon moment / bon endroit, mais c’est aussi notre attitude, ne jamais abandonner. Et nous sommes un très bon groupe aussi 🙂
PL : Et comment faites-vous face à cette couverture médiatique ? Je veux dire, il y a de quoi faire tourner les têtes !
T : Si je n’ai plus jamais à faire une autre interview, je serai heureuse !
E : Hahaha ! Oui Tati est une introvertie de TRES haut calibre ! Mais nous savons que la presse fait partie de la diffusion du nom de Jinjer, et de son succès. Donc nous le faisons volontiers, parfois trop lentement, mais nous savons aussi à quel point c’est important pour les magazines. Alors merci d’avoir pris VOTRE temps pour nous parler !
T : Ne vous méprenez pas, je suis reconnaissante qu’il y ait des gens intéressés par ce que je / nous faisons. Il fut un temps où personne ne se souciait ne nous. J’ai juste parfois besoin de très longtemps pour trouver les mots corrects et l’anglais n’est pas ma langue maternelle, donc ça rend parfois les choses difficiles.
PL : Tati, tes performances vocales sont toujours exceptionnelles. J’ai fait écouter à des amis non metalleux, ils m’ont dit : c’est un OVNI! Je pense surtout que c’est du travail. Quelle est ta formation vocale ?
T : Haha merci ! J’ai toujours chanté depuis que je suis enfant. Du jazz aux chansons Pop en passant par le metal … Je ne pense pas vraiment avoir de style. J’adapte ma voix à chaque chanson car cette chanson s’adapte à ma voix. Tout simplement.
PL : Eugène, en écoutant toutes les compositions de Jinjer, j’en suis venu à penser que parmi vos influences, il doit y avoir beaucoup de metal progressif ? Opeth par exemple ? J’ai bon ?
E : Eh bien, vous avez raison ! Je suis un grand fan d’Opeth ! En fait, tout le groupe l’est ! Nous n’avons pas encore joué avec eux mais j’espère vraiment que nous le ferons dans le futur. C’est encore une chose qu’on doit faire avant la fin !
PL : Comment en êtes-vous venu à mélanger autant d’influences différentes dans votre musique, comme dans Judgment (& Punishment), ou bien d’autres morceaux avant ? Au passage, sûrement l’une des chansons les plus énormes que j’ai écoutée cette année.
T : Je suis une grande fan de Reggae, alors Judgment (& Punishment) m’est venu naturellement. Et ce n’est pas la première fois que nous mélangeons les styles, donc…
E : Nous écrivons simplement ce que nous ressentons sur le moment. Nous n’avons jamais de plan. Mais je pense que ce qui nous différencie des autres groupes, c’est que nous ne nous en tenons pas à un seul style et que nous n’avons pas peur de penser et d’écrire en dehors des sentiers battus. Je pense que la plupart des groupes ont peur d’aller dans une direction différente mais je pense que c’est ce qui rend Jinjer si intéressant. Musicalement, mais aussi dans tout ce que nous entreprenons.
PL : Que diriez-vous aux gens qui ne connaissent pas Jinjer pour leur donner envie de vous écouter et de devenir fans ?
T : Tu veux entendre le meilleur groupe du monde ? Ils s’appellent No Doubt. Ecoutez, vous serez conquis ! (rires)
E : Hehe, eh bien je suppose que je dirais simplement de nous consulter sur les réseaux sociaux. La plupart des gens connaissent au moins notre nom mais c’est un fait que les gens nous aiment ou nous détestent. Faites-vous votre propre avis !
PL : Un petit mot pour votre fanbase française qui a hâte de vous revoir sur scène ?
E : Si tout va bien on se verra en avril, puis au Hellfest en 2021 ! Malheureusement, il est difficile de savoir avec certitude ce qui va se passer dans les prochains mois. Mais sachez ceci : la France a toujours été bonne avec nous et nos fans là-bas sont les meilleurs. Nous avons hâte d’y retourner !!
PL : Question traditionnelle de Pozzo Live. Selon vous, qui devrions nous interviewer après vous ?
T : Dans le désordre, Gwen Stefani (No Doubt), Sandra Nasic (Guano Apes), Dexter Holland (The Offspring), Keanu Reeves (Dogstar, Becky). Prenez soin de vous et à bientôt, vous et le reste de nos amis français !
E : Khabib Nurmagomedov (Rires) Ou notre batteur Vlad (Ulasevich) et notre guitariste Roman (Ibramkhalilov). On leur demande très rarement quoi que ce soit. Merci pour l’interview en tout cas. C’était cool.
Merci pour cette interview. En tant que fan, ce fut un plaisir. En espérant voir la fin de cette pandémie et vous voir défendre cet excellent Macro en France.
Jinjer a sorti le 20 Novembre un album live intitulé Alive In Melbourne. Chronique ici.
Macro, disponible sur le site de Jinjer.
Chronique de Macro de Jinjer sur Pozzo Live