Endless Twilight Of Codependant Love

par Sólstafir

7.5
sur 10

Solstafir vient de sortir son nouvel album, Endless Twilight Of Codependent Love. Ce dernier succédant à Berdremynn, véritable essai post rock, démontrant à quel point les Islandais sont capable de transcender les genres pour finalement offrir une musique organique, vivante et évolutive, tantôt plaintive, tantôt engagée.

Òtta nous avait engagé dans cette voie nouvelle, bien loin des violents débuts du groupe. Espérons que ce nouvel essai soit dans la même veine, bien que le premier single nous ait offert un élément de réponse.

Solstafir

Endless Twilight Of Codependent Love

Akkeri ouvre l’album de manière traditionnelle pour Solstafir. Une longue pièce variée et contenant tout le savoir-faire du groupe. 10mn de chant mélancolique, puis agressif, toujours chargé de cette émotion que les Islandais savent à merveille produire.

Un assemblage rock’n’roll atmosphérique qui n’est pas à la portée de tout le monde, mais qui montre bien que Solstafir est « chez lui » dans cet univers. L’album se poursuit sur Drýsill et on a ici droit à un titre mid tempo typique, mais avec une tendance qu’a Solstafir à trop s’écouter ici, le revers de la médaille d’un groupe qui ne sait guère se situer, à mi-chemin entre le metal et le post rock.

Or, a refuser de se positionner, on peut en venir à s’autocaricaturer. Et c’est ce qui ressort de l’écoute global de cet album. Attention, il n’est pas du tout mauvais, loin s’en faut. Cependant il souffre de ce mal classique au final. Beau, long, inutilement long même, mais bon. Ironique, non ? Mais d’autres titres souffrent de ce mal, comme le suivant, Rokkür.

En effet, on a tous bien compris que Solstafir est capable de sublimer un morceau avec une grâce sans égal. C’est à ce titre qu’ils sont observés avec attention. Il n’est nullement question de critiquer gratuitement un groupe qui a à ce point évolué dans le temps. Her Fall From Grace est assez similaire dans l’approche artistique que Rokkür. Beau mais long par instant, sans que cela ne se justifie.

Néanmoins, Dyonisus arrive comme une bouffée d’oxygène avec son puissant riff d’intro, vestige d’un brutal et sombre passé. Solstafir nous rappelle qu’ils nous ont gratifié d’un puissant black metal antan. Le titre est ultra varié et inspiré. Une surprise assurément. Mais une bonne. Tous les riffs sont différents et cela n’est absolument pas indigeste. Merci.

Puis Til Moldar s’en vient et nous propulse dans un autre univers, plus pop, atmosphérique. Inutile de nier les qualités du groupe, qui sait comme personne créer un univers qui lui est propre.

Et Alda Syndanna nous ramène à son tour dans un autre monde, post grunge assumé, dissonant au possible, avec une ligne rythmique folle, signature d’un groupe qui, s’il ne nous offre pas LE chef d’œuvre, ne se contente pas de se reposer sur ses acquis et se réinvente à chaque morceau.

Or, Ör, (pardon, c’était facile) s’ouvre tel un blues de la belle époque, sublimé par ce chant en Islandais qui est hypnotique pour le coup. Encore une belle surprise, que la conclusion saturée de la piste. Et pour les amoureux de guitare, ce morceau est un chef d’œuvre de variété.

Enfin, Úlfur est chargé de conclure cet album sur une bonne note. Et il le fait, tant ces 2 derniers titres nous laissent une excellente impression.

Maintenant reste à espérer que le groupe saura retenir ces erreurs dues à trop de longueur. Il est temps de se situer et de laisser cette inspiration folle exploser.  Car cela ne ferait que du bien à un groupe qui doit se choisir une voie une bonne fois pour toute.

Et enfin, Un grand merci à Season Of Mist.

Tracklist :

  1. Akkeri
  2. Drýsill
  3. Rökkur
  4. Her Fall From Grace
  5. Dionysus
  6. Til Moldar
  7. Alda Syndanna
  8. Ör
  9. Ùlfur

Chaîne officielle YouTube de Solstafir

Site officiel du groupe.

Pour finir, chroniques ici, interview la !

Endless Twilight Of Codependant Love

par Sólstafir

7.5
sur 10

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