Parmi les groupes qui comptent dans le paysage du metal symphonique, Epica tient une place sérieuse.
Et Mark Jansen a sa part de mérite dans ce succès, tant le garçon s’investit sur scène et en studio, avec la prochaine sortie de Omega, le 26 février (nous en parlerons en temps et en heure) mais aussi avec MaYaN, son autre groupe, dont l’album Dhyana, sorti en 2018, remporte un franc succès.
Ce que beaucoup de gens ignorent, c’est que Mark n’est pas seulement un talentueux guitariste pratiquant avec maîtrise l’art du grunt. Il est aussi un amoureux de sport, cyclisme et football notamment. L’occasion pour nous d’échanger à ce sujet.
Pozzo Live : Bonjour Mark et merci pour cette interview. La forme ?
Mark Jansen : Merci à toi. Ça va bien. Je vais faire l’interview, et après j’irai me manger une bonne pizza. Mais pas à l’ananas (rires)
Pozzo Live : Comment vas-tu avec toute cette agitation mondiale due à la pandémie ?
Mark Jansen : J’aime à dire que c’est un challenge à vivre, certains jours sont plus sympas que d’autres, c’est évident, ça fait longtemps que nous n’avons pas été sur scène, et ça manque, c’est assez dur, c’est aussi notre source de revenus, donc c’est un peu délicat.
Ça pourrait nous mettre dans une situation compliquée, comme empêcher d’acheter de la nourriture par exemple. Mais ça va pour le groupe fort heureusement. Mais dans certains cas c’est différent.
Pozzo Live : Saches que je suis très fan d’Epica, et ce depuis The Phantom Agony. Donc ce moment est plutôt cool pour moi !
Mark Jansen : Cool. Ça fait longtemps !
Pozzo Live : Aujourd’hui, on va faire un truc assez différent. On va parler peu de musique, mais plutôt de tes passions. Peux-tu te présenter, pour les gens qui ne te connaissent pas encore ?
Mark Jansen : C’est une bonne idée. Je m’appelle Mark, je suis né en 1975, la musique est ma passion depuis que je suis enfant en fait, j’ai commencé a jouer de la musique quand j’avais 12 ans, la guitare a 16, et j’ai été à l’université et eu un diplôme de psychologie. Et j’ai fait partie du groupe After Forever, puis Epica et MaYaN. Et aussi d’un projet appelé United Metal Mind. Je suis également passionné de cyclisme.
Pozzo Live : Nombreux sont ceux qui te connaissent via tes qualités de guitariste, ainsi que pour ton growl. Avec Epica certes, mais aussi avec MaYaN. Un groupe commence à se faire une place non ?
Mark Jansen : Oui. Nous avons sorti 3 albums, et nous commençons à grossir notre fanbase. Chaque album a contribué à ça. Particulièrement le 3ème. Les choses vont bien. Même s’il est vrai qu’en ce moment on vit une actualité avec Epica, et que cela me laisse peu de temps en dehors. Mais j’y retournerais dès que possible.
Pozzo Live : Parlons de ta passion la plus connue. Je sais que tu es un fan absolu de cyclisme.
Mark Jansen : Oui, c’est bien le mot, le cyclisme est définitivement ma passion.
Pozzo Live : Tu es plutôt un coureur de quel profil ? Grimpeur, puncheur, complet ?
Mark Jansen : J’aime énormément grimper, mais si je devais me définir par rapport aux profils pro, je serais plutôt un puncher. Ouais, carrément ! Quand je vais grimper des côtes avec des amis, quand ce sont des petites montées de 1 ou 2 kms, je gagne, mais si elles sont plus longues, c’est plus compliqué disons. Un profil à la Alaphilippe !
Pozzo Live : J’ai même vu qu’il existait un groupe Epica Cycling Team sur Facebook. Et qu’au fil des albums d’ Epica et de MaYaN on pouvait trouver sur le merch des tenues de cyclisme à l’effigie des pochettes ?
Mark Jansen : Oui, c’est génial, c’était un projet que cette Epica Cycling Team, impossible de trop développer le truc car c’est très spécifique, juste pour les cyclistes fans des groupes, mais le succès du groupe grandit, et est de plus de 300 membres maintenant ! Et là la tenue Omega va sortir, c’est cool. On grandit.
Pozzo Live : En France, un coureur se démarque actuellement : Julian Alaphillipe. Nouveau Champion du Monde. Malheureusement pour nous, c’est un puncheur, un coureur de classiques. Peu de chances de le voir un jour remporter le Tour de France. Que penses-tu de lui ?
Mark Jansen : J’aime beaucoup ce coureur, pas seulement pour son talent mais aussi pour son charisme. C’est un puncher, en effet. Mais un jour il pourrait le gagner, selon le profil et la carte de ce tour. Il en est capable quand même. Avec pas trop d’étapes de haute montagne, et un parcours lui convenant. Ce n’est impossible pour lui selon moi. Il lui faudrait perdre quelques kilos, pour perdre en poids, et être plus léger pour la montagne. Moins puissant certes. Après on ne sait jamais….
Pozzo Live : Quels sont les coureurs qui te font vibrer actuellement ? Et ton modèle ?
Mark Jansen : Mon préféré est Mathieu Van Der Poel, un Hollandais. Il est incroyablement talentueux. Il est le fils d’un autre talent, Adrie Van Der Poel, et de la fille de Raymond Poulidor. Coureur très complet, cyclocross aussi.
J’aime bien aussi Wood Van Aert, et Tom Dumoulin, un Hollandais avec un nom bien Français ! J’espère qu’on le reverra bientôt car il est blessé de longue date. Alejandro Valverde évidemment évidemment. C’est un coureur assez attirant, il est offensif. Il est là depuis longtemps mais toujours performant. Oui, ces gars-là sont mes favoris !
Pozzo Live : Une question que je me pose depuis longtemps : est-ce que tu jouais déjà de la musique à l’époque où tu faisais du cyclisme à un haut niveau ?
Mark Jansen : Je n’ai jamais vraiment pratiqué à un haut niveau, j’ai fait partie d’équipes de jeunes, je voulais être cycliste pro. J’essayais toujours de me surpasser pour ça, j’ai été en stage d’entraînement et j’ai donné tout ce que j’avais pour y arriver, la passion m’a aidé à faire tout ça, et quelques gars se disaient que j’avais du talent, ça m’a motivé encore plus.
Mais un moment ma saison n’a pas été top. Ça m’a déçu, et du coup j’ai un peu décroché, je me suis moins entraîné, et c’est là que j’ai commencé la guitare, car je cherchais quelque chose que je pourrais faire sans trop dépenser mon énergie.
C’était un peu une déception de voir mon rêve de cycliste s’envoler. Une sorte de petit traumatisme. Car je m’étais investi énormément. Je me suis donc tourné vers une carrière musicale. Et je ne suis pas resté malheureux longtemps, car plein de bonnes choses me sont arrivé grâce à la musique.
Je pratique toujours le vélo, mais en amateur. Et puis j’ai battu Hervé ! (Rakowski, un ami de Mark, horloger de talent et cycliste amateur). Maintenant mon seul but dans la vie est de battre Hervé !
Pozzo Live : Vu que tu vis en Sicile, tu dois bien profiter de son relief varié !
Mark Jansen : Ouais, j’en profite allègrement ! Depuis que je suis né en Hollande, je n’avais que des routes plates, et enfant cela me lassait. J’en rêvais de vivre dans un endroit montagneux, et aujourd’hui je peux vivre ce rêve de jeunesse. Faire du vélo entre les montagnes.
Ici à chaque fois que je pédale, je grimpe. C’est bien simple, ici, pour ne pas grimper, il ne faut pas faire de vélo…. Et le climat est très varié aussi. Il y a tout ici.
Pozzo Live : Il me semble que tu es fan de Foot également. Le VVV Venlo, en Eredivisie. The Good Old !
Mark Jansen : Oui tout à fait ! Le plus vieux club aux Pays Bas. Ils ont joué le premier match professionnel du pays. Ils ont remporté la coupe en 1959. Je suis né à 10 kms du stade. Je suis le genre de gars qui supporte l’équipe locale tu vois.
C’est facile de supporter l’Ajax, car ils gagnent tout le temps, mais moi non. Après si je devais supporter un club Hollandais en Ligue des Champions, ce serait le PSV Heindoven. Mais je préfère Venlo.
Pozzo Live : En France, on a peu de grands joueurs Bataves. Rep, Witschge, Bolo Zenden, Van Der Wiel, Schneider. Mais aujourd’hui à Lyon, un joueur se démarque par son talent et son côté fantasque. Memphis Depay. Qu’en penses-tu?
Mark Jansen : Je sais qu’en général les gens l’aiment ou le détestent. D’ailleurs je dirais même que parfois ils l’aiment et parfois ils le détestent ! Ici c’est pareil, certains le trouve arrogant, mais certains le trouve génial et magique avec ses pieds.
S’il était plus « gentil garçon », il ferait l’unanimité peut être. Moi je pense que c’est un gentil garçon au final. Il est mon favori de l’équipe nationale. J’aime ce genre de joueur imprévisible et qui peut se montrer magique balle au pied. Il a un vrai « super pouvoir ».
Pozzo Live : Nous avons un ami commun, en la personne de Tarak Ben Sassi de Carthagods. Dis-moi, que penses-tu du métal au Maghreb toi qui t’es investi personnellement ?
Mark Jansen : Oui. Je suis allé en Tunisie il y a quelques années. Tarak m’avait invité pour un show spécial. J’adore les gens là-bas. Ils sont vraiment passionnés et fraternels. Ce sont des gens adorables, ils ont vraiment fait beaucoup d’efforts pour me montrer le meilleur du pays.
J’ai vu grâce à eux des trucs fabuleux. L’expérience fut si cool que Tarak est devenu un véritable ami. Il m’a proposé de participer à des choses et j’avais envie d’être là pour lui.
C’est un homme qui a « le cœur a la bonne place » comme on dit. Et je sais qu’être un groupe de metal en Tunisie n’est pas chose aisée… Tu ne peux pas aller ou tu veux, parfois le visa est ok, parfois non…
J’admire vraiment Tarak pour cette capacité de ne pas abandonner alors que ce serait si facile.
Pozzo Live : Pour conclure, la question traditionnelle de Pozzo Live : qui, parmi les artistes que tu connais, devrions interviewer après toi sur ses passions hors musique ?
Mark Jansen : Hmmm…. Floor Jansen ! (After Forever, Nightwish). Elle est passion pour les chevaux. Je la connais très bien depuis After Forever. Et elle a participé également au succès de MaYaN.
Pozzo Live : Floor Jansen est une artiste difficile d’accès, mais ça peut être super sympa de l’interviewer oui.
Mark Jansen : Je peux avoir un mot en ta faveur si tu veux, on a le même label. Je vais appuyer la demande et leur en parler, mais aussi à Floor. Disons donc que si tu n’as pas l’interview, tu pourras me blâmer ! (rires)
Pozzo Live : Merci beaucoup pour cette interview. Pour le fan que je suis, c’était un vrai plaisir.
Mark Jansen : Avec plaisir. C’était un vrai plaisir pour moi aussi d’être avec toi. Les questions étaient fun. J’ai apprécié de parler d’autre chose que de musique. C’était un moment très amusant. Une interview très différente et cool. Merci !
Un moment fabuleux que cette interview durant laquelle j’ai perçu une vraie complicité. Je remercie évidemment Mark pour tout, sa disponibilité de tous les instants, mais aussi sa gentillesse et sa simplicité. Une belle personne humaine. Mais aussi Nuclear Blast pour avoir permis à cet article de voir le jour.
Voici des liens vers le YouTube de MaYaN mais aussi leur site. Allez voir, ça vaut le détour.