A 3 semaines de la Grand-Messe annuelle du Metal, à Clisson, Pozzo Live a eu l’opportunité de s’entretenir avec Eric Perrin dit Rikoo, Responsable Communication chez Hellfest Production. Il nous accordait une interview sur le Hellfest. C’était un honneur et riche d’enseignement. On vous laisse découvrir les réponses qu’il nous a apportées.
Question Générales et Logistiques
Pozzo Live : Une édition sur deux weekends d’affilée c’est du jamais vu… Des festochs sur une semaine ou 10 jours oui, on a entendu dire que vous aviez fait un petit tour d’autres festochs dans le monde pour voir comment s’organiser… info ou intox ? Est-ce que ça vous a aidé ?
Rikoo : Alors semi-info, semi-intox je dirais (rire). Déjà, des festivals sur deux week-ends, ça s’est déjà fait (hors metal). Il y a Tomorrowland et Coachella qui font ça mais la particularité c’est qu’ils ont la même programmation sur les deux weekends ce qui n’est pas notre cas. On a vraiment une prog différente entre les deux weekends.
C’est vrai qu’on va souvent en festivals. On bouge encore pas mal, à l’étranger ou en France donc c’est toujours cool de voir comment ça se passe ailleurs. Bon là, on n’a pas eu l’occasion de faire de festival depuis 2020 donc c’est un peu calme. On est plutôt allé se renseigner auprès des prestataires qui bossent pour ces festivals-là pour savoir comment ils s’organisaient, notamment pour les scènes, etc. pour savoir s’il y a une maintenance ou autre à faire entre les deux weekends parce nous, d’habitude, la scène arrive au dernier moment et elle repart tout de suite après. Là on la garde un petit moment. Cela dit ce n’est pas sur la partie technique que c’est le plus compliqué, c’est plus sur la partie production.
Le fait de rajouter un weekend, ça rajoute mathématiquement des groupes à gérer, des techniciens qui doivent rester… Mais niveau technique, une fois que c’est monté, on ne s’intéresse plus qu’à savoir quand on va démonter, et là il s’agit que d’une semaine de plus donc pas de gros changement.
Pozzo Live : Et du coup ce sont des coûts supplémentaires pour la période où il ne se passe pas grand-chose entre les deux, des frais additionnels pendant ce temps-là ?
Rikoo : Non pas vraiment parce que ce qui coûte le plus cher ce sont le montage et le démontage. C’est le coût humain, les personnes qui viennent démonter. L’exploitation du matériel n’est pas ce qui coûte le plus cher dans l’événementiel et dans le spectacle. Quand on loue des lumières ou un système son, ce qui coûte cher, c’est de le faire venir et l’installer. Une fois que ça marche, ça marche.
Pozzo Live : Vous étiez un peu juste sur les bénévoles (Animaje, Bar, autres). Est-ce toujours le cas ? Qu’est-ce qui se passe quand il vous manque du monde ?
Rikoo : La plupart des bénévoles ont reconduit le fait de bosser sur le deuxième weekend. Donc c’est plutôt que nous avions quelques trous dans certaines équipes.
On a fait un petit appel en interne aux gens qui était déjà bénévoles. Pour savoir s’il n’avaient pas des potes ou des membres de leur famille qui seraient intéressés pour rejoindre l’aventure. Et finalement ça a assez vite répondu donc on a rapidement pu compléter les petits trous. Ce qui nous manquait en terme de bras pour le bar et le merchandising… Et les bénévoles Animaje qui sont sur la partie nettoyage du site, le déjeuner et l’accueil du public le premier soir (pose des bracelets).
Pozzo Live : Ça ne vous a pas trop fait transpirer du coup ça va…
Rikoo : Ça va on est plutôt content de voir que les gens sont plutôt au taquet 🙂
Pozzo Live : On a vu qu’on pouvait se faire poser un bracelet d’avance pour les deux weekends mais il fallait qu’on aille fouiller dans la FAQ du Cashless sur le site internet : Vous allez communiquer un peu plus là-dessus ?
Rikoo : Bah du coup c’est bon c’est déjà le cas… On a déjà communiqué (rire). Non effectivement on a un petit problème cette année, au niveau du public, c’est que certains ont perdu un peu l’habitude de lire les infos. Malheureusement on s’est un peu habitués à recevoir plein d’information et de ne plus aller à la pêche aux infos. Et comme tu te doutes il y a beaucoup de choses sur lesquelles on communique : le fait d’avoir de nouveau parkings, des aménagements, le lancement des Cashless. On essaie de répondre un peu à toutes les questions comme on peut – mais sans accuser personne – il faut se remettre à lire et puis ça va bien se passer (rire).
Sinon effectivement, si tu fais les deux weekends, tu auras un seul bracelet. Ca évite de refaire la queue lors du second weekend. Et du coup une fois que tu as posé ton premier bracelet, tu es tranquille et tu peux profiter du festival.
Pozzo Live : Quid de l’organisation des nouveaux parkings avec navette ? Est-ce qu’il va être possible de prendre la navette avec tout son fatra (tentes, diables, etc.)
Rikoo : Alors on a anticipé ces questions-là mais on appelle plus à la responsabilité de chacun. C’est comme la question « est-ce que je peux venir avec mon bus de 26 mètres de long pour me garer sur le parking ». Pense un peu aux autres aussi, l’idée c’est qu’avec 60 000 personnes qui viennent, il faut essayer d’être un peu cool et de jouer un peu l’entraide, pas que tout le monde se foute sur la gueule. (rire). On fera ce qu’on peut pour l’accueil mais l’idée c’est plutôt d’être fairplay. Déjà la navette va pouvoir t’emmener à l’entrée du festival… après il faudra peut-être penser à d’autres moyens. Si les navettes sont remplies, on fera passer en priorité les gens plutôt que les brouettes.
Pozzo Live : On va se pas se faire rembarrer à l’entrée si on a des gros sacs mais il faudra demander aux gens de jouer le civisme.
Rikoo : c’est ça !
Pozzo Live : Je profite de rebondir sur l’histoire du bracelet unique pour les deux weekends ! Est-ce que les gens du second weekends doivent repasser par l’entrée ou peuvent-ils rentrer par les entrées du camping s’ils ont des nouveaux sacs par exemple ?
Rikoo : Effectivement il y a une entrée exprès pour éviter de refaire tout le tour.
Est-ce que vous savez s’il y a beaucoup de gens qui font les deux weekends ou si c’est un nouveau public qui vient au second ?
Rikoo : Nous avions fait des stats en février/mars et avions estimé à environ 50 % de gens qui allaient faire le 1er et le 2nd weekend.
Aujourd’hui on est à 1 mois du festival, je pense qu’il y a eu des reventes. On va étudier la question et on essayer de ressortir des nouvelles statistiques prochainement. Certains n’ont peut-être pas eu leurs congés, certains ont subi des événements imprévus, ça peut changer mais on aura quand même un bon contingent de personnes qui font les deux weekends.
Pozzo Live : Le H20 sera ouvert entre les deux weekends ?
Rikoo : L’espace H2O sera ouvert entre les deux puisque l’espace camping reste ouvert.
Pozzo Live : On a connu une édition caniculaire où l’eau avait été restreinte par la collectivité (2017). Avec une édition si longue, redoutez-vous un épisode de forte chaleur ou bien avez-vous une solution ?
Rikoo : On apprend toujours de nos erreurs donc on s’adapte et là, sur les deux weekends on va éviter de trop puiser dans les ressources de Clisson. Nous avons donc adapté les ressources là-dessus. Malheureusement, pour la canicule et la sécheresse, on ne maîtrise pas la météo. Bon il y a eu de bon orage la semaine dernière donc on peut espérer que ça suffise mais on n’a aucune certitude.
Après on travaille toujours sur de nouvelles choses. On a continué d’améliorer le bois pour avoir de l’ombre. On essaie toujours d’implanter de nouvelles zones d’ombre et de repos un peu partout sur le festival, mais à l’inverse on se prépare aussi si jamais on a de la flotte.
Pozzo Live : c’est vrai ça fait longtemps que ce n’est pas arrivé… mais c’est arrivé.
Pozzo Live : Comment sont choisis les différents exposants/restaurateurs au sein de l’espace concert ? Maintenant que le public les connait, ont-ils une place réservée ou bien cela peut être amené à changer chaque année ?
Rikoo : Alors chez nous, personne n’a sa place d’année en année, on essaie toujours de remettre en question la présence de chacun puisque le seul juge c’est le public.
S’il y a eu des manquements en termes d’hygiène ou autres, on ne fait pas revenir.
C’est pour ça que chaque année nous avons un site qui s’appelle Hellfest-restauration où on appelle le public à voter pour chaque stand un peu en détail. Nous dire ce qu’ils ont pensé de la carte, ce qui était proposé, le prix, le temps de service, etc. Plein de critères qu’on met en place. L’idée c’est donc d’avoir les retours du public savoir quels stands ont bien fonctionné et les prévenir que l’an prochain, ils seront reconduits. On essaie de remettre en question la présence de chacun pour éviter que de mauvaises habitudes s’installent. Certains parfois prennent un peu trop la confiance et ils finissent par oublier certaines normes ou une qualité de service qui s’en trouve un peu dégradée.
Donc là ça permet de laisser vraiment le public juge, vu que nous n’avons malheureusement pas le temps de tout tester nous-mêmes. Nous faisons quand même une présélection en amont Pour savoir s’ils ont déjà fait des festivals, s’ils sont prêts à enquiller le volume auquel ils vont faire face. On a toujours une sélection assez stricte en amont mais nous ne sommes pas à l’abri de mauvaises surprises. Ce n’est pas un métier évident de faire de la restauration sur un événement, surtout un festival comme le Hellfest. C’est un festival un peu à part… C’est un métier à part, ça ne se néglige pas et ça demande un peu d’investissement et de professionnalisme pour proposer quelque chose de correct au public.
Ça représente également l’image du festival et là-dessus nous sommes intraitables. On veut que tous les festivaliers passent un bon moment donc si quelqu’un fait une intoxication alimentaire à cause d’un stand et bien pour nous c’est non négociable.
Pozzo Live : Le Hellfest essaie de s’engager sur la question environnementale, du coup, à quand une bière locale majoritaire ?
Rikoo : Je dirais que c’est plutôt compliqué d’un point de vue logistique parce qu’effectivement, il faut suivre le débit qui est assez conséquent sur ce festival. Et nous avons également un contrat de partenariat avec Kronenbourg. Nous ne pouvons pas proposer d’autres produits que la marque Kronenbourg. Côté bénévoles en revanche, on travaille avec un brasseur local.
Mais on essaie toujours de proposer des bières un peu spéciales avec un bar à « bières spéciales » donc ce sont d’autres gammes de la marque Kronenbourg qui sont mises en avant.
Malheureusement c’est surtout en termes de technologie car on fonctionne avec des citernes pour fournir tous les bars du festival. Ça implique un débit et un savoir-faire qui n’est pas forcément simple à avoir pour une brasserie locale. On est tout de suite obligé de se tourner vers des grands groupes qui ont la technologie et le savoir-faire pour écouler un débit aussi conséquent. Car je te rappelle qu’on est en moyenne à 450 000 litres par weekend… donc cette année on vise le million (de litres, ndlr.). Il faut quand même le produire, le stocker et le distribuer et ça c’est un métier à part entière.
Pozzo Live : Stocker un million de litres ça doit représenter un volume colossal !
Rikoo : Ouais ça fait beaucoup de citernes (rire).
Pozzo Live : vous avez des entrepôts dédiés à la bière donc ?
Rikoo : ça vient directement de l’usine de Kronenbourg qui est située en Alsace, donc ça fait un peu de chemin pour venir mais malheureusement, il n’y a pas d’autre entreprise qui peut fournir ce service pour le moment.
Pozzo Live : Quel travail est réalisé sur l’aspect environnemental et écologique ?
Rikoo : Pour commencer, on essaie d’agrandir pas mal le parking vélo parce que de plus en plus de festivaliers viennent à vélo chaque année. Ce qui est très cool ! Soit parce que leur logement n’est pas loin, soit parce qu’ils arrivent en train et ensuite à vélo depuis Nantes. On continue également cette démarche de valoriser le recyclage à travers le retour de sacs poubelles. Ils permettent de participer à une tombola pour gagner un pass pour l’année d’après. Donc oui, on essaie toujours de s’inscrire dans cette démarche mais sans mentir ce n’est pas évident pour un festival de notre taille de passer en pleinement vert.
Rien qu’avec les groupes électrogènes, il n’y a aucune alternative « verte » capable de fournir la puissance électrique nécessaire au fonctionnement des Mainstages. On est obligés encore de fonctionner sur des groupes électrogènes qui fonctionnent au gasoil mais on essaye chaque année d’améliorer les choses.
Malheureusement par nature, un événement c’est polluant parce qu’il y a beaucoup de monde au même endroit. Cependant, on joue franc-jeu là-dessus. On n’est pas les meilleurs élèves mais on ne fait pas de greenwashing comme peuvent le faire d’autres. On est conscients de nos faiblesses et on ne cherche pas à les masquer ou à partir en croisade alors qu’on utilise des groupes électrogènes et qu’on fait venir les groupes en avion.
Pozzo Live : Savais-tu que l’une des entreprises majeures en devenir dans le domaine de l’hydrogène vert est Nantaise (Lhyfe) ?
Rikoo : Ah non je ne savais pas mais ça peut être intéressant, s’ils font des groupes électrogènes qui fonctionnent à l’hydrogène vert, surtout vu le prix de l’essence en ce moment (rire).
(ndlr : si vous êtes curieux à ce sujet, voici l’entreprise en question https://fr.lhyfe.com)
Pozzo Live : Tout le monde parle du coût de chaque édition, mais moi j’aimerais savoir le patrimoine du Hellfest (vu que les infrastructures restent en place d’une année sur l’autre)
Rikoo : Pas évident à savoir, je sais qu’en termes d’investissements sur site on est à 12 millions d’euros pour les travaux qu’on a fait dessus, les œuvres et structures qu’on a installées. C’est déjà une idée patrimoine. Après on est une association loi 1901, donc tout ce qu’on génère comme bénéfice on le réinjecte. Soit ça permet de recruter du monde en plus, soit ça permet d’acheter du matériel supplémentaire pour l’année d’après. On n’a pas un patrimoine qui dort dans un coffre.
Pozzo Live : On a appris que la statue de Lemy s’était érodée et avait dû être remplacée. On imagine que c’était un renouvellement pas du tout prévu. Est-ce que le nouveau modèle est conçu pour tenir plus longtemps ?
Rikoo : En effet, la statue a un peu morflé avec le temps. Là, on est on est partis sur une structure en acier, qui est arrivée il y a une semaine pile poil. On est en train de fignoler toute la base de la statue pour que, le caveau notamment, rende bien pendant le festival et on est super contents du résultat, elle est vraiment mortelle ! Très hâte de vous la présenter mais pour l’instant on fait un peu la chasse aux drones et aux photographes qui voudraient passer dans les vignes. On espère que la surprise va rester intacte !
Pozzo Live : Vous êtes-vous fixé des limites (programmation, style musical, fréquentation, localisation, agencement/organisation du site, marketing…) ?
Rikoo : Je pense qu’on les a déjà bien pétées avec cette année (rire). Déjà deux weekends, ce n’est pas un projet qu’on pourra renouveler en termes de capacités, d’absorption du travail et même de paix sociale avec les habitants de Clisson (rire) on atteint un peu la limite. On réévalue chaque année pour voir ce qu’on peut améliorer. Concernant la jauge c’est clair, on ne pourra pas aller plus loin car on est déjà aux limites de la capacité d’accueil.
On a toujours des projets d’aménagement en tête qui prennent un peu de temps. Par exemple, déménager la Valley et la partie Merchandising, mais c’est encore en discussion. On espère que ces choses arriveront dans un futur assez proche. L’idée est toujours d’améliorer le confort et l’accueil des festivaliers, pas de proposer quelque chose qui soit à 100 000 lieues d’une année à l’autre.
Pozzo Live : Un challenge/un pari un peu fou que vous souhaitez un jour concrétiser ?
Rikoo : On voulait avoir Metallica. On les a cette année donc je ne sais pas… peut-être AC⚡DC un jour on verra. Niveau programmation on arrive un peu au summum, mais c’est un groupe qui n’a pas l’habitude de faire des tournées de festivals. Ils sont plutôt stades. Et puis ça les fatigue un peu mais il y a encore des groupes qu’on n’a jamais eus donc on aimerait bien les avoir prochainement.
Question dédiées Comm’
Pozzo Live : Communication = poste de dépense. Comment avez-vous pu vous en sortir pour communiquer de manière aussi qualitative ces 3 dernières années, sans recettes ?
Rikoo : Effectivement ce sont des dépenses mais qui sont prévues. On sait qu’on va dépenser cet argent-là. C’est le principe d’un budget… Un budget qu’on doit respecter. Effectivement, la communication ça reste important même si on est complet. On est dans une communication d’image, plutôt qu’une communication commerciale où il faut essayer de vendre des billets.
Nous avons la chance d’être complet en avance. C’est un confort d’avoir notre billetterie vendue en très peu de temps. Malgré tout il faut continuer à communiquer, garder le lien avec les festivaliers, entretenir cette relation.
Pour ne rien te cacher ça doit être un des plus petits budgets en termes de répartition. Ce n’est pas comme les cachets des artistes ou la technique qui sont la plus grosse enveloppe du festival. Ce sont des dépenses sur lesquelles on peut encaisser un peu même sans recettes. Ça n’empêche pas qu’il faut le maîtriser éviter de faire n’importe quoi avec. En Bref, c’est une dépense oui, mais elle est calculée et maîtrisée dans le temps pour respecter le budget de fonctionnement du festival.
Pozzo Live : Comment concilier présence sur la tournée WarmUp et communication à 1 mois du festival lorsque l’on est responsable communication ?
Rikoo : On est plusieurs maintenant dans cette équipe communication. Moi je suis vraiment sur le poste communication digitale et presse, les impressions, tout ce qu’on a pu faire en affichage et autres. Il y a aussi Alexxx (Rebecq, ndlr.) qui était à mon poste avant. Lui a récupérer une communication plutôt Relations Publiques & Evénementiel. Donc la Warm-Up, Le Cult, des choses plus en lien direct avec le « réel ».
Il faut que chacun arrive à jongler avec ses missions et son axe de travail et ça demande beaucoup de temps et d’énergie, mais c’est un projet plutôt cool. Cela permet d’aller sur le terrain, d’aller à la rencontre des festivaliers. C’est quelque chose de cool à développer et ça permet de travailler l’image du festival. A travers cet aspect « proximité », on n’oublie pas d’où on vient. Ni la scène d’où on vient. L’idée c’est aussi d’aller voir ceux qui n’ont pas la chance de venir au festival et de leur apporter un mini Hellfest près de chez eux.
Pozzo Live : Concernant le Cult justement, est-ce que sa place a évolué avec le temps ? Quelle place il a dans la communication aujourd’hui ?
Rikoo : Vu qu’il est rempli chaque année, on a plus besoin forcément de communiquer, de mettre en avant les avantages du Cult. Maintenant c’est connu, il y a beaucoup de bouche à oreille. Ce sont des potes qui ramène des potes, etc.
Aujourd’hui, on a décidé de le mettre à part de la communication officielle du festival parce que ça engendrait parfois un peu d’incompréhension. Certains pensaient que c’était inclus dans le prix du billet. C’est pour ça qu’on a choisi de dissocier le Cult de la communication officielle. Sinon, ça existe depuis 2014 il me semble, et maintenant chacun connaît un peu le fonctionnement. Les habitués reviennent d’année en année, plus un renouvellement. On n’a pas trop besoin d’appuyer dessus pour que le projet continue d’exister.
Pozzo Live : Le Hellfest et l’étranger – Comment faites-vous pour gérer la compétition avec les autres gros festivals européens ?
Rikoo : Je pense qu’il y a une bonne entente globale. On n’est pas en concurrence justement parce qu’on est complet longtemps à l’avance. Ça n’empêche pas de regarder un peu ce que font les voisins. Et puis maintenant on est devenu un exemple. Pas mal d’idées sont piquées chez nous et on les retrouve dans d’autres festivals notamment en Espagne. C’est flatteur… On a conscience d’être un peu scrutés mais ça reste assez plaisant.
Il y a une bonne entente car on n’a pas trop ce petit jeu de “j’ai une exclu et toi tu l’auras pas”, comme on pouvait avoir il y a quelques années. Maintenant, on s’est aussi bien détachés des autres festivals à travers cette expérience, décoration, ambiance qu’on ne retrouve pas ailleurs. Alors qu’il y a encore beaucoup de festivals dans d’autres pays où ça enchaine un line-up et puis et puis basta.
On voit que d’autres festivals commencent à tendre vers ce côté « On propose aussi autre chose que des concerts… Regardez on a de la déco vachement cool, etc.” Le problème c’est qu’ils ont vachement de retard là-dessus.
On sent qu’on a bien fait de prendre ce chemin, le côté expérience, ambiance, qui n’était pas gagné au début. Quand on a commencé à bosser dessus, on s’est un peu fait tirer dessus. Beaucoup ont dit « pas besoin d’avoir des décos et des chemins balisés, on s’en fout. On veut juste voir des concerts » Et maintenant le public change un peu d’avis : « On est quand même content d’avoir des belles structures avec des déco, c’est cool »
Pozzo Live : Ce sont 5 jours de déconnexion totale, c’est une ville dans une ville.
Rikoo : Oui c’est ça ! Tu déconnecte complètement, tu es dans un lieu unique. Pour moi l’expérience d’un festival c’est ça. Ce ne sont pas juste des concerts. Quand tu rentres dedans, tu ne regardes plus ta montre, tu te déconnectes du monde réel et c’est fait pour !
Pozzo Live : C’est vrai, beaucoup de gens qui ont pu dire que le Hellfest était devenu « Disneyland pour les métalleux ». Et les moins métalleux d’ailleurs… Moi je trouve que c’est tout à fait un compliment.
Rikoo : oui c’est ça ! Etre coupé du monde qui nous entoure et être dans un milieu qui nous correspond. Je pense qu’il y a toujours un petit blues post Hellfest après le festival donc c’est plutôt cool ça veut dire qu’on a bien fait boulot. Nous aujourd’hui on accepte pleinement cette « critique » qui n’en n’est même plus une, comme tu dis.
Pozzo Live : Un truc que personne ne sait, une petite exclu ?
Vous ne m’aurez pas si facilement (rire). Bon si, je peux te dire qu’on a refait le sol de l’Altar et de la Temple. On a refait le revêtement pour que ce soit un peu comme à la WarZone et devant les Mainstages. Un revêtement pour éviter la poussière. Car même si on est sous les tentes, au bout d’un moment les circle-pits, ça retourne la terre et ça génère beaucoup de poussière. Et quand on est sous les tentes, l’air ne peut pas s’évacuer et du coup la poussière restait… Cette année, surtout avec les deux weekends, on a été obligés de renforcer un peu les devants de scène. Donc là on a goudronné bien comme il faut les devants de scène Altar & Temple ! Et on va faire aussi une déco un peu cool.
Pozzo Live : Merci beaucoup et à dans trois semaines.
Rikoo : ah ouais merci de me le rappeler (rire)
THE END
Pozzo Live remercie chaleureusement Eric Perrin pour sa disponibilité et son accueil chaleureux.
Nous remercions également Hellfest Productions et Replica Promotion pour cette interview.
Astuce : Vous n’avez pas réussi à avoir le précieux sésame cette année ? Sachez qu’il y a en ce moment 1000 pass à revendre pour le premier weekend. C’est sur TicketSwap – partenaire officiel du Hellfest.
A dans 2 semaines… See you in Hell !! \m/
Interview menée par Victoire GRENU et Vianney DOUAY pour Pozzo Live.
Pour nos autres articles sur le Hellfest, ça se passe ici ! N’hésitez pas à consulter nos conseils de Running Order !
Affiche définitive de l’édition 2022 :