2000

par Joey Bada$$

7.5
sur 10

Malgré lui, l’album 2000 de Joey Bada$$ s’est légèrement fait désirer. Après une sortie annoncée pour le 17 juin, le rappeur a malheureusement dû décaler la date au 22 juillet, à cause d’un problème lié aux samples. Cette attente a donc intensifié notre envie d’écouter ce nouveau projet, 5 ans après la sortie de All-Amerikkkan Badass.

Pour l’occasion, Joey Bada$$ a invité quelques artistes renommés sur son album 2000 : on a été surpris de retrouver Diddy, J.I.D. ou Chris Brown en featuring. Comme pour ces précédentes oeuvres, l’album se veut court et efficace, avec seulement 14 morceaux. Voici d’ailleurs la track list et l’album sur Spotify :

Sans plus attendre, voici notre verdict de l’album 2000 de Joey Bada$$ !
RETOUR AUX SOURCES

The Baddest remplit parfaitement son rôle d’introduction : le morceau nous capte notre attention et nous donne envie d’entendre la suite. Un piano envoûtant (samplé de Nujabes) nous plonge tout de suite dans une atmosphère new yorkaise. Joey Bada$$ pose avec une précision impeccable sur cette instru, accompagné par Diddy.

Une transition parfaite nous mène vers le second titre, Make Me Feel. La production de Statik Selektah est excellente et le rappeur de Brooklyn démontre, une fois de plus, sa capacité à kicker.

On enchaîne sur Where I Belong, un de mes sons préférés de l’album. Statik Selektah propose encore une instru incroyable : les drums, le violon, le clavier… tous ces éléments se marient parfaitement. Ce retour aux sources de Joey Bada$$ fait plaisir aux oreilles !

Continuons de surfer sur la vibe old school avec Brand New 911. Un saxophone rythme l’entièreté du morceau et à deux, Joey Bada$$ et Westwide Gunn réalisent une belle performance.

Un creux dans l’album

Si Cruise Control offre un changement de registre et permet à l’artiste de chanter sur du r&b, le morceau m’a paru peu convaincant et m’a donné des airs de Drake sur le premier couplet. L’écoute est sans doute agréable dans certains contextes, mais le titre ne sort pas du lot.

Eulogy et Zipcodes reviennent sur le style qui réussit le mieux à Joey Bada$$. La recette ? Des drums old school, quelques notes de piano, un flow maîtrisé… et le tour est joué !

Si la collaboration entre Joey et Larry June fonctionne assez bien sur One Of Us, le feat suivant est décevant et constitue le point critique de l’album. En effet, sur Welcome Back, Chris Brown propose un r&b mielleux dont il est le maître, mais qui ne correspond pas à l’offre artistique de l’artiste new yorkais.

UNE FIN EN BEAUTÉ

Show Me vient heureusement mettre du baume au coeur. Étant une fan de Men I Trust, j’étais conquise dès les premières secondes où j’ai entendu le sample de Show Me How. La voix de Emma Proulx donne une touche nostalgique au titre, parfaite pour laisser le rappeur se confier sur les difficultés de sa vie amoureuse.

J’attendais beaucoup du morceau suivant : Wanna Be Loved est le fruit d’une rencontre entre Joey Bada$$ et J.I.D., protégé de J. Cole et du label Dreamville Records. Même si le refrain me paraît faible, les couplets des deux artistes sont extrêmement solides.

Head High suit immédiatement, titre que j’ai écouté bien trop de fois déjà depuis sa sortie sur la chaîne COLORS. Mieux que 1000 mots, voici plutôt la vidéo de son passage :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=1KiEVq0tf9g]

On arrive à l’avant dernier morceau, Graal de l’album. Dans Survivor’s Guilt, Joey Bada$$ ouvre son coeur et rend hommage à Capital STEEZ, membre fondateur de Pro Era qui s’est suicidé, ainsi qu’à Junior B, un de ses cousins et managers qui est mort dans un accident de voiture. Pendant près de 6 minutes, on écoute le monologue d’un homme qui souffre face au deuil et qui porte le poids de sa culpabilité. Il se plaint également du manque de reconnaissance concernant les maladies mentales, à l’instar d’un Kendrick Lamar qui cherche à ouvrir la parole à ce sujet.

You see, the truth about Steelo, he lacked the mental health
But try to tell that to people way back in 2012
But now that it’s a mainstream topic
I’m guessin’ I can finally open up and talk about it

Written In The Stars constitue une outro parfaite. La poésie des paroles et l’instru optimiste font naître un sentiment d’espoir et nous font nous envoler le temps d’un dernier morceau.

Conclusion.

Comme d’habitude, Joey Bada$$ nous sert un album homogène et très bien construit : 2000 s’écoute agréablement du début à la fin. On y retrouve sa patte artistique : le rappeur fait partie des rares qui arrivent à faire revivre le style old school tout en le modernisant. Cependant, ce nouveau projet paraît en deçà des précédents. En effet, sur 2000, nous attendions un Joey Bada$$ qui se surpasserait, mais il s’est contenté de faire ce en quoi il excellait déjà, sans particulièrement se dépasser. Grâce à cet album, il se maintient dans la compétition du rap américain, mais celui qui s’est auto-proclamé roi de New York a besoin de plus s’il veut s’octroyer la couronne et s’asseoir sur le trône.

Néanmoins, on attend avec impatience son concert à Paris, qui sera peut-être l’occasion pour nous de mieux apprécier l’album !

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2000

par Joey Bada$$

7.5
sur 10

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