5 ans après la sortie de Homesick, Shake Shake Go revient sur le devant de la scène avec leur nouvel album Double Vision, sorti le 20 octobre dernier. Trois concerts sont programmés en région parisienne par le groupe d’indie folk/pop franco-gallois, dont une release party.. C’est pour cette occasion que Poppy a accepté de se livrer à nous lors d’une interview dans leur local de répétition à Paris.
Pozzo Live : Bonjour Poppy, tout d’abord comment vas-tu ?
Poppy : Je vais vraiment bien, merci !
Pozzo Live : Quel plaisir de vous retrouver à nouveau sur scène ! Pour commencer, peux-tu nous parler de la création de Shake Shake Go, de comment vous vous êtes rencontrés avec Kilian (batteur) et Virgile (guitariste) ?
Poppy : On s’est rencontrés il y a 10 ans à Londres, nous étions tous dans la même école de musique. On a commencé en nous produisant dans des petits bars, avec peu d’audience. Ensuite, nous avons fait des concerts de rue à travers le Royaume-Uni pour atteindre de nouvelles personnes qui ne nous auraient jamais vus. Et pour faire court, lors d’un de ces concerts de rue, nous avons été vus par un fan de James Blunt qui nous a invité à faire sa première partie. C’est ce que nous avons fait, puis nous avons été signés par un label français, et nous voilà.
Pozzo Live : Vous avez beaucoup travaillé pour en arriver là où vous en êtes aujourd’hui : commençant en concert de rue, continuant en première partie de James Blunt, pour pouvoir ensuite vous produire en votre nom dans de grosses et belles salles à travers l’Europe : comment as-tu vécu l’essor du groupe ?
Poppy : C’était vraiment une chance de passer des concerts de rue au Royal Albert Hall avec James Blunt, c’était incroyable. Puis en France, nous avons joué dans des festivals tels que Musilac, Beauregard et les Déferlantes. Ce sont les trois premiers grands festivals que nous avons faits.. Cela fait très plaisir !
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Pozzo Live : Lequel de ces festivals as-tu préféré ?
Poppy : Musilac était vraiment spécial. Il y avait de la très bonne nourriture (rire), ce qui est très bien aussi.
Pozzo Live : Jusqu’ici Shake Shake Go a sorti deux albums, Homesick et All In Time. Vous avez fait une pause entre-temps pour vous ressourcer ensemble en Espagne, comment étaient ces moments de création qui ont mené à Double Vision?
Poppy : C’était vraiment génial. Nous avons commencé à écrire l’album au Royaume-Uni, à Brighton. Cet album est très personnel. Nous avions beaucoup de choses à libérer de nous-mêmes que nous retenions. Nous avons donc commencé à écrire là-bas les chansons les plus lourdes et les chansons vraiment personnelles, ce qui était bien pour tout laisser sortir. Et puis après ça, nous avions eu besoin de changer de décor, donc nous sommes allés en Espagne et en France, nous avons passé de très bons moments. Nous avons écrit les chansons qui étaient beaucoup plus joyeuses et nous avons profité de notre nouvelle liberté. C’était donc une très bonne expérience. C’était très cathartique. Les deux autres albums ont été des expériences très différentes au niveau de la création. Cet album était une autre façon d’écrire pour nous.
Pozzo Live : Quels sont les thèmes principaux de cet album?
Poppy : Eh bien, l’album est un peu comme un album de rupture. Il explique la dualité des émotions. Il y a le déni, la tristesse et la colère, mais de l’autre côté, il y a le bonheur, la liberté et la découverte. C’est donc vraiment comme un voyage de la mauvaise étape à la bonne.
Pozzo Live : Peux-tu nous parler de la création des clips Red Woman et Diamond Eyes ?
Poppy : Le clip de Red Woman a été réalisé par Marlène Génissel. C’était une expérience très cool. Lors du tournage de la vidéo, nous avons trouvé une maison à Paris qui ressemblait typiquement à une maison anglaise. Quand nous étions dans la maison, il y avait une vieille dame, Noreen Riols. Je veux dire, c’était sa maison, donc c’était normal qu’elle soit là (rire). Et il s’est avéré qu’elle était agent secret durant la seconde guerre mondiale, et qu’elle faisait passer les messages personnels codés à la BBC. C’est elle qui a donné la célèbre ligne “les carottes sont cuites”. On lui a demandé d’être dans la vidéo, chez elle, et c’était vraiment cool qu’elle soit un petit peu dans ce clip.
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Pour revenir au clip, c’est un homme qui, quand il est à la maison, peut devenir le vrai lui et s’exprimer.
Ensuite, la vidéo de Diamond Eyes est complètement différente parce que cette vidéo parle vraiment de l’amitié.
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Si vous laissez les gens briller, si vous leur donnez une chance, vous pouvez être surpris.
Nous avons donc travaillé avec le réalisateur David Tomaszewski, avec qui nous avons déjà travaillé auparavant, c’est un génie. Nous lui avons montré la maquette qui représentait le petit extraterrestre rose, et tout de suite, il s’est dit qu’il avait toutes ces idées-là. C’était vraiment cool. Je suis très satisfaite des clips.
Pozzo Live : Quelle est la musique que tu préfères parmi toutes les chansons que vous avez créées jusqu’à présent, incluant tous les albums?
Poppy : De tous les albums, je pense que ma chanson préférée est Blackbird. c’est une très belle chanson. C’est une chanson simple, mais personnelle et oui, je l’aime vraiment. Et puis, sur le nouvel album, ma chanson préférée s’appelle Love Outside the Lines. Ce sera la prochaine chanson à sortir. C’est une très jolie chanson, mais c’est un peu triste en même temps. C’est comme une relation toxique.
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Pozzo Live : Nous vous retrouverons prochainement en concert à La Boule Noire et à la Maroquinerie, qu’attends-tu de ces concerts ?
Poppy : J’ai juste hâte de jouer et d’être à nouveau sur scène. Cela fait tellement longtemps. Je veux dire, nous nous sommes entraînés ici l’autre jour… Enfin, hier, littéralement, au studio, et nous avons juste eu, comme une petite vision d’être sur la scène et nous avons eu un petit frisson. Cela fait vraiment longtemps. J’ai vraiment hâte de jouer devant un public et de revoir les gens parce que nous savons que beaucoup de gens reviennent et ce sera bien de les revoir après si longtemps.
Pozzo Live : Quel est ton meilleur souvenir de concert ?
Poppy : Mon meilleur souvenir de concert était à l’extérieur de Lyon dans un festival qui s’appelle Swing sous les étoiles. C’était vraiment génial, près de la montagne, durant la coupe du monde de football. Le Pays de Galles jouait et j’avais quelqu’un dans mon oreillette qui me disait le score. C’était comme si toutes les étoiles et les gens dansaient. On en a eu tellement de souvenir… On a eu beaucoup de chance.
Dans mes meilleurs souvenirs, il y a les gens que nous avons rencontrés aussi. Lors d’un concert, il y avait une fille dans le public qui a écrit une petite lettre manuscrite qu’elle m’a donnée après et qui disait que c’était Blackbird la chanson qui signifiait vraiment quelque chose pour elle.
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Nous sommes devenues amies et elle a réalisé le clip vidéo de Blackbird. Nous avons rencontré des tas de gens comme ça.
La fille qui a pris la photo de la pochette de l’album pour Double Vision, est une personne que nous avons rencontrée il y a des années lors d’un concert. Je pense donc que la meilleure expérience est de rencontrer des gens qui deviennent des amis.
Pozzo Live : Quelles sont tes passions en dehors de la musique ?
Poppy : J’adore faire des gâteaux ! Je pense que c’est mon truc pour déstresser. Et courir. J’aime beaucoup courir. Oui, je pense que c’est ça, et les animaux. J’adore les animaux. Chaque fois que je vais quelque part, j’essaie de garder un œil pour voir s’il n’y a pas un chat errant que je pourrais ramener à la maison.
Pozzo Live : Quel(les) artiste(s) devrions-nous interviewer après toi ?
Poppy : Après moi ? Je pense que vous devriez interviewer Say She She. Ce sont trois filles que j’aime beaucoup.
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Elles viennent de Brooklyn, c’est un peu chic, mais pas chic en même temps, mais elles sont vraiment cool. Je me suis vraiment intéressée à elles mais je ne sais pas grand-chose à leur sujet, alors si vous pouviez les interviewer et les découvrir pour moi (rire).
Pozzo Live : Je voulais terminer cette interview en parlant d’un sujet sérieux… Tu marraines une cause sur les réseaux sociaux : la lutte contre le cancer de l’ovaire. Ce travail de mémoire et de quête de fonds est très important. Peux-tu nous parler de l’organisation Target Ovarian ?
Poppy : Oui, j’en serais ravie. En fait, c’est parce que ma mère est décédée d’un cancer de l’ovaire il y a un an et demi. Je n’ai jamais pensé à ce cancer en particulier. Il n’y a pas beaucoup de sensibilisation à ce sujet, alors que j’ai appris maintenant de ma mère, que c’est vraiment 90% des femmes qui pourraient être sauvées s’il était détecté à des stades précoces. C’est un cancer qui passe vraiment inaperçu, même auprès des médecins, comme ma mère, par exemple. Elle a vu tous les médecins de notre hôpital, il y en avait environ 10. Elle disait : « J’ai l’impression que quelque chose ne va pas ». Et ils l’ont tous ignorée, il lui disait que c’était dans sa tête. Alors, oui, j’aimerais sensibiliser les gens à ce problème.
Je pense que nous savons quand il y a quelque chose qui ne va pas. Même ma mère est allée chez le médecin, elle a dit que quelque chose n’allait pas, et ils ont dit, « non, c’est bon ». Si vous pensez qu’il y a quelque chose qui ne va pas, vous devez vraiment vous battre pour cela. Et, oui, je pense que c’est juste quelque chose qui a besoin de plus de sensibilisation parce que la santé et le corps des femmes est toujours comparée à celle des hommes. Nous ne sommes pas prises au sérieux. Et c’est encore pire pour les femmes de couleur. C’est encore pire pour elles. Alors, oui, j’aimerais vraiment sensibiliser les gens à ce sujet.
Pozzo Live : Merci beaucoup Poppy pour cette interview, et à bientôt sur scène !
Poppy : Merci à toi !
Le 16 octobre dernier, nous avons eu le plaisir de nous rendre à la Boule Noire pour assister au concert de Shake Shake Go. En attendant notre Live Report, nous vous invitons à lire notre review du dernier album de James Blunt.
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