Reviews | Judas Priest - Invincible Shield, heavy's not dead !

Invincible Shield

par Judas Priest

sur 10

Alerte générale ! Judas Priest nous rappelle qu’ils sont loin d’être enterrés avec un nouvel album : Invincible Shield ! Alors, bouclier en airain ou en mousse, laissez-nous vous décortiquer tout ça !

JUDAStic PARK

Alala faut-il encore présenter Judas Priest? Ah oui?… Bon, alors c’est parti !

Véritable monstre (dinosaure, si si!) du heavy britannique, les Judas Priest se sont formés en 1969 à Birmingham. Ils sont considérés comme ayant popularisé le look biker (merci pour Schwarzy dans Terminator et les soirées cuir moustache par la suite !).

Sinon, plus sérieusement, ils ont comme autre particularité d’avoir le luxe de composer avec deux guitares solistes, pour un effet des plus démentiels !

Judas Priest, c’est également du scandale au cours de leur carrière. En effet, en 90, le groupe est accusé de planquer des messages subliminaux invitant au suicide (agrougrou les vilains métalleux, on vous voit !). Au sommet d’un ensemble de circonstances, les rumeurs de 91 sur l’homosexualité de Rob Halford auront raison du départ de celui-ci juste après l’album Painkiller, qui est encore aujourd’hui un de leur plus connus.

Après douze ans de séparation avec leur chanteur original, une tentative de remplacement par Tim Owens qui n’est pas du goût des fans, Rob Halford rejoint de nouveau Judas Priest. Avec une dernière tournée Epitaph annoncée en 2011, ils ne se résolvent malgré tout pas à raccrocher le cuir clouté et perpétuent leur musique diabolique encore et toujours.

Judas Priest, c’est la preuve que l’âge n’est qu’un chiffre. Ayant à l’heure actuelle encore Ian Hill, le bassiste, ainsi que Rob Halford (qui a rejoint le groupe en 1973), le groupe tourne encore et envoie du lourd ! Même l’ancien guitariste Glenn Tipton (arrivé en 74), écartés à cause de l’avancée de son Parkinson, reste présent dans l’écriture et l’enregistrement des albums.

Avec pas moins de 19 albums studios au compteur, le groupe n’a pas fini de se faire oublier. Connus entre autres pour Breaking the Law (1980) et Painkiller (1990) mais leur carrière est un véritable cours d’histoire du heavy ! Nouveau chapitre écrit au présent avec leur nouvel album Invincible Shield, sorti le 8 mars dernier.

TITRES DE L’ALBUM


1. Panic Attack
2. The Serpent and the King
3. Invincible Shield
4. Devil in Disguise
5. Gates of Hell
6. Crown of Horns
7. As God is My Witness
8. Trial by Fire
9. Escape From Reality
10. Sons of Thunder
11. Giants in the Sky
12. Fight of Your Life
13. Vicious Circle
14. The Lodger

INVINCIBLE SHIELD

Au début de silence. Puis, un retour au vintage avec une montée en puissance de une minute vingt aguichant l’oreille. Et c’est sur une explosion acoustique que Rob Halford fait son entrée. Panic Attack est imprégné de l’esprit Judas Priest avec un petit fond qui n’est pas sans rappeler Breaking the Law.

Habituez-vous aux intros de guitare à rallonge parce vous allez être servi sur cet album. Dans la même trempe, The Serpent and the King émoustille avec son opposition de rythmes, son refrain avec choeurs et son double solo de guitares dingues. Invincible Shield, lui, transcende avec sa montée de pré-chorus hypnotisante.

Devil in Disguise est de ce genre de titre littéralement plus gras. Avec un chant beaucoup plus lent et posé, l’atmosphère de la chanson se veut beaucoup plus dense. Ce qui n’empêche pas la tierce de pré-chorus de bien hérisser le poil. Dans la continuité, Gate of Hell se démarque également par son introduction de guitares qui s’entremêlent de façon interminable.

Idem pour Crown of Horns, si ce n’est son refrain ultra entêtant marqué par les arpèges de guitare qui donne toute sa liberté de résonnance à la voix de Rob Halford. Surement trois des meilleurs titres de l’album Invincible Shield. D’un autre côté, on retrouve The Serpent and the King, As God is My Witness, Trial by Force qui semble presque un peu fade face au regard de ceux dont on vient de parler.

Une fin d’album qui s’inscrit de nouveau dans le heavy plus lourd et « calme » si on peut dire que le début tonitruant de l’album. Dans cet esprit, on retrouve Escape for Reality, nous rappelant qu’on est pas entrain d’écouter de la musique de ballet..

L’album s’écoute sans trop qu’on s’en rende compte sans jamais vraiment s’ennuyer. Pour clotûrer, The Lodger vient apporter une touche finale parfaite. Sa dimension mineure légèrement angoissante est ponctuée par la coupure brutale finale. De sorte que si on met l’album en repeat, la transition avec Panic Attack fonctionne à merveilles.

A plus de 70 ans, fort aurait été de penser qu’il était temps de mettre les papys au placard. Mais Judas Priest est encore bien loin d’être enterrés et vient nous prouver que Dieu du Rock ne rime pas avec vieux schnock. De toute façon, certains hurleront au fait que chaque album est un peu toujours pareil mais bon, chacun d’eux s’incrit dans l’esprit et le genre musical auxquels ils s’étaient voués en 1969. En tout cas, la magie opère et à Pozzo Live, on adore !