Ceux qui sont venus assister au show de Septicflesh à Lyon ont sûrement passé une soirée mémorable. Accompagnés d’Equilibrium, Oceans et Scar of the Sun, les Grecs sont venus ce soir nous offrir un délicat mélange de riffs comme ils en ont le secret.

L’ouverture a été confiée à Scar of the Sun, les autres Grecs de la soirée. Avec leur Death Metal aux tintements prog, le quintette a pris en main le public encore clairsemé de la Rayonne.

Si 4 des 5 musiciens ont fait leur office avec une économie de mouvement, ce n’est pas le cas du guitariste qui me faisait face : véritable pile sur jambes, il n’a jamais réussi à tenir en place, au détriment de l’accordage de sa guitare qu’il malmenait tout le long du set.

Ce dernier s’est même offert un bain de foule en sautant avec vigueur en fosse, profitant de l’absence de pit pour terminer un de leurs morceaux au milieu du public.

Une ouverture efficace donc, qui a mis en jambes le public de la soirée pour la suite des hostilités.

Oceans prend place sur scène, et on comprend alors qu’on est venu explorer un autre genre de Death, plus proche du Deathcore. Si le groupe est peut-être le plus éloigné thématiquement de la soirée, leur efficacité ne fait pas de doute.

Quatuor simple et efficace mené par un chanteur au look charismatique, le groupe nous impose un enchaînement de riffs violents et percutants qui déclenche les premiers pogos dans une fosse qui peine encore à se remplir. On sent qu’une partie du public lyonnais attend la suite des événements pour pointer le bout de son nez.

Qu’à cela ne tienne, Oceans a convaincu les présents avec une prestance scénique qui comble le gap de genre et aura fait secouer des têtes !

Alors que la salle se remplit enfin, voici qu’entrent sur scène les Teutons d’Equilibrium. Mené depuis une petite année par la nouvelle voix du groupe Fabian Getto, je suis très curieux de voir comment ce dernier réussit à remplacer le charismatique Robse qui a rendu les clés de la boutique après des années de loyaux services.

D’ailleurs, le départ de Robse a été suivi de celui de Skar, bassiste de la formation, qui a quitté Equilibrium en août dernier. C’est donc un quatuor ce soir qui se présente à nous.

Premier point qui frappe : Fabian a pris les rênes avec vigueur, et se donne pour nous offrir un set d’anthologie. Il va et vient sur scène, multiplie les interactions avec le public, et scande les textes du groupe avec une voix qui rassure : Equilibrium a encore du coffre, et c’est d’excellente augure pour la suite.

Alors forcément, la setlist est tournée vers la seconde carrière du groupe, qui a démarré doucement avec Armageddon en 2016 avant de s’affirmer en 2019 avec Renegades : Equilibrium est devenu du Death Metal, abandonnant petit à petit les orchestrations et le folklore. Le “c’était mieux avant” est partagé par nombre des fans qui suivent encore les concerts avec l’espoir d’une setlist plus rétro. Mais l’audace de changer son style en cours de carrière est notable et à respecter, qu’on aime ou non.

Ce soir, seuls trois titres du passé viendront contenter les nostalgiques dont je fais partie. Pour autant, la présence scénique, et l’efficacité dont font preuve les musiciens pour mettre le public dans leur poche font que leur set sera l’un, si ce n’est le meilleur set de la soirée.

La tête d’affiche Septicflesh prend le relais pour achever les nuques, et nous assène la lourdeur de leurs riffs sans concession. On parlait d’évolution musicale chez Equilibrium, ici c’est tout le contraire. Septicflesh, venu nous présenter son nouvel et déjà ancien album Modern Primitive, nous prouve son ancrage dans un style qui fait sa force, mais aussi sa redondance. On peut regretter le manque d’innovation au fil des albums. Mais ça offre sur scène un set homogène et maîtrisé, porté par le charisme des musiciens et surtout de Seth qui n’a toujours pas décidé de s’acheter une basse avec une seule corde.

Si le début du set sera marqué par un Seth préoccupé par un souci de retour, au bout de quelques titres, tout le monde entre dans son jeu et on peut enfin profiter pleinement de la lourdeur des rythmiques de Septicflesh qui, en live, agissent comme un rouleau compresseur sur le public. Une bonne manière d’achever les nuques de certains, et de terminer une soirée où le Death Metal aura été à l’honneur sous diverses formes.

Merci Sounds Like Hell d’avoir proposé ce plateau dans notre ville, et à très vite car l’automne sera chargé…

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