Nous avons eu la chance de nous entretenir avec Please suite à leur concert en première partie de Justice à l’Accor Arena. Découvrez en plus sur ce groupe complet à l’esthétique unique !

Please

 

Pozzo Live : Comment vous sentez vous après un aussi gros concert à l’Accor Arena ?

Aristide (Please) : Carrément bien ! On est sur un petit nuage, on redescend tranquillement. Tout était parfait, autant la journée que la soirée. C’était exceptionnel !

Pozzo Live : En 2024, vous avez joué à Rock en Seine, à l’Accor Arena, vous avez sorti votre EP. Grosse année !

Louis (Please) : C’est clair. Il nous reste dix jours pour faire encore plus fort, on y croit ! (rires)

Aristide (Please) : L’année dernière à la même période, on donnait un concert privé au Club Med pour tous leurs partenaires, dans la montagne. On se disait « l’année prochaine faudra faire mieux ». Je pense qu’on peut dire que c’est une mission accomplie. C’est la beauté de ce métier, on ne s’ennuie pas !

Pozzo Live : Pouvez-vous nous raconter l’histoire du groupe ?

Aristide (Please) : On a commencé le groupe y a quinze ans à peu près. On avait douze treize ans, on était en cinquième pour Dylan et moi, et en quatrième pour Louis. Il y avait des concerts de fin d’année dans notre collège, ça s’appelait les talents cachés du collège Buffon. On avait fait trois reprises, les Clash, Jimi Hendrix et Téléphone. Et depuis on n’a jamais arrêté la musique. Il y a eu d’autres membres par moments, certains sont partis faire l’armée, d’autres sont chirurgiens, mais notre trio est resté. On a eu plusieurs noms de groupe aussi, comme Voltaire on a Rocking Chair. Et puis il y a trois ans, à la fin de nos études, on s’est dit qu’on se laissait un an à ne faire que de la musique, pour fois. Et nous voilà trois ans plus tard !

Pozzo Live : Vous étiez les seuls en formation live band, comment avez-vous appréhendé le concert ?

Dylan (Please) : C’est clair que c’était particulier. C’est un symbole fort pour nous. C’était super excitant de se dire qu’on n’allait pas forcément donner au public ce qu’il attendait. Angoissant certes, mais excitant ! On est fiers, on est allés défendre notre projet, notre musique, nos bridges avec du piano voix. On aurait pu se faire lancer des tomates c’est sur (rires). Puis le plateau partagé avec les DJ côté jardin, et le groupe côté cour, ça faisait un peu vieux plateau télé où on enchaine les happenings. Un vrai spectacle ! On n’a pas voulu changer notre set spécialement pour ce concert, on est resté authentiques et on a défendu notre bout de gras. Et on a été agréablement surpris de voir la réaction du public. Les gens étaient réceptifs. On n’est pas forcément habitués à ces grosses jauges, on a pour habitude d’être vraiment avec le public. Là c’était plus diffus, les gens étaient encore en train d’arriver. Mais la bienveillance du public Ed Banger, c’était top. Et être introduit par Busy P, c’était lunaire pour nous. C’est des inspis qu’on a depuis super longtemps, ça fait partie de ce qu’on écoute !

Pozzo Live : En plus, le son était très clean, ça sonnait grave !

Louis (Please) : On applaudit Renan, notre ingé son, qui est une brute épaisse et qui nous accompagne depuis 2 ans maintenant, il nous connait bien. Puis on sentait aussi que Ed Banger tenait à ce que tous les artistes soient mis en avant de manière équivalente. On a été intégré à leur famille de manière très bienveillante. Tout le monde était mis en valeur pour que ça ne soit pas juste le concert de Justice, mais plutôt la soirée où la famille Ed Banger organise une grosse teuf !

Pozzo Live : Quels sont vos plans à venir maintenant que cette grosse étape est passée ?

Aristide (Please) : On ne peut pas tout dire malheureusement, des trucs énormes ! (rires)

Dylan (Please) : Du live, évidemment. Mais on a déjà pas mal tourné en 2024 mine de rien. En 2025, on va surtout entrer sur une nouvelle période de composition. L’EP sorti en octobre, on l’a composé y a longtemps. Et si on suit le cycle traditionnel, tu composes, tu produis, tu sors, tu fais des concerts, et tu recommences tout ça. On a déjà quelques sorties de prévues pour 2025, mais sans date vraiment arrêtées pour le moment. On va profiter du début d’année pour se préparer à gravir la montagne qui se dresse devant nous : notre premier album ! On va donc commencer l’année sur tout le processus de création du premier album à venir. Après 2 EPs, on pense que c’est le bon moment.

Pozzo Live : Et justement, quel est votre processus de composition ?

Aristide (Please) : Souvent, c’est Dylan qui arrive avec des instrus, des grilles d’accord, une base plus ou moins établie quoi. Louis fait aussi beaucoup de prods de son côté qu’on intègre au projet. Après on compose majoritairement tous les trois quand même. On est parti en Normandie pour composer cet EP, ça nous a permis de mettre nos idées en commun. En fait, on se dit que pour par la suite rajouter d’autres éléments à notre musique, il faut déjà que la base soit solide. Et là, on va réitérer ça pour l’album, c’est important qu’on soit tous les trois. On s’enferme pour que ça macère un peu, et comme ça on peut aller plus loin encore dans notre processus de composition.

Louis (Please) : Vraiment enfermés, coupés du monde, sous la neige. On pensait à Fleury Mérogis, sur décision du préfet ! (rires)

Pozzo Live : On sent dans votre EP une continuité entre les morceaux, vous l’aviez composé comme un tout dès le début ?

Dylan (Please) : Oui, on avait vraiment ça en tête. Un objet cohérent dans le son, dans les chansons. On avait enregistré plusieurs titres mais on a gardé les plus cohérents, ils font un ensemble. Le premier EP, on sortait les singles au compte-goutte. Avec du recul, à la réécoute, on trouve l’ensemble un peu disparate, moins clair. On aime le fait de considérer nos morceaux dans un ensemble, que ça soit un EP ou un album. C’est d’ailleurs quelque chose qu’on kiffe dans la french touch. Les disques qui sortent chez Ed Banger, comme Justice par exemple, sont toujours pensés comme un ensemble, un objet complet défendu comme une porte d’entrée à ton univers en tant qu’artiste. Il y a un peu ce truc d’intransigeance que tu n’as pas envie de sacrifier. On sait qu’en fait l’industrie préfère qu’on sorte juste des singles à la suite, pour les playlists notamment. Mais depuis qu’on fait de la musique, on avance avec des grands principes en tête. On croit en certaines choses, et on ne veut pas balayer ces croyances. On n’a pas envie de suivre des codes qu’on n’apprécie pas, d’être soumis à un rythme imposé. Si tu écoutes notre EP, que tu rentres dedans, tu rentres vraiment dans notre univers et tu nous comprends. Si tu écoutes un titre isolé, tu vas avoir une version déformée de la réalité de ce qu’on est. Nos morceaux sont assez différents pour qu’un seul ne définisse vraiment qui nous sommes. Mais si tu écoutes tout, tu regardes les clips, la DA, notre feed insta, tu comprends où on veut aller. Il n’y a rien de mieux qu’un album et qu’un clip pour comprendre vraiment ce qu’il se passe autour d’un artiste et de son univers. En ceci, la perspective de l’album est aussi excitante que stressante. On va concentrer notre ADN musical et artistique en un seul objet qui va nous représenter pendant une longue période.

Pozzo Live : Ça vous permet de rester maîtres de votre projet en quelque sorte.

Dylan (Please) : Oui, déjà parce qu’on est totalement indépendants. On a des partenaires, mais toutes les décisions artistiques viennent vraiment de nous. On n’est jamais mieux servi que par soi-même. Idem pour étendre l’univers musical en image. Aristide a réalisé nos deux derniers clips, et a géré la DA du projet, accompagné d’autres professionnels du métier. Et depuis que c’est lui aux manettes, je trouve qu’on a plus de précision dans ce qu’on veut apporter à notre musique. C’est plus précis, c’est plus nous quoi ! Enfin ça a toujours été le cas, mais disons qu’à nos débuts, on prenait quelqu’un d’extérieur au projet pour ces missions. Mais au fond, un clip c’est un contenu visuel qui est rattaché à notre musique. Donc quoi de plus naturel que de le construire nous-même. C’est ce qu’on fait depuis deux ans et demi maintenant, on essaye de tout faire nous-même. On s’entoure des bonnes personnes évidemment, mais on est à la base des idées, on lance tout nous-même pour tout faire avec cohérence. Par exemple, dans le clip de « Flashlight », on voit qu’on a voulu donner notre version de l’histoire. Et c’est difficile quand tu n’es pas dans l’histoire elle-même. C’est quelque chose qu’on a vécu trous les trois et qu’on a voulu raconter comme on l’a vécu. Je trouve ça cool que ça nous appartienne.

Pozzo Live : Merci pour vos réponses ! Dernière question, quel artiste souhaiteriez-vous qu’on interviewe après vous ?

Louis (Please) : Rallye ! Un groupe qu’on adore et qui sont devenus de très bons potes. Ils sont un peu le versant français internet 2.0 de Please, mais en moins sympa je trouve quand même (rires) ! Fonce, écoute, va les voir en live, c’est trop bien ils sont trop forts.

Aristide (Please) : Et LORD$ ! Même topo, c’est un groupe de pote. Rémi, qui est un des chanteurs, nous accompagne aussi aux claviers quand on est à cinq. En revanche pour décrire leur musique… C’est vraiment une épreuve ! Ce sont des mecs archi techniques et talentueux, tout droit sortis d’école de musique. Ils explorent un peu tout, du jazz au rock. On dirait un peut une bande son de Mario Kart finalement (rires) ! Et ça vaut vraiment le détour, ils sont impressionnants !

Pozzo Live : Merci à vous, passez de bonnes fêtes !

Please : Merci, à vous aussi !

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