Reviews | Taylor Swift - The Anthology

The Anthology

par Taylor Swift

sur 10

Il y a quelques jours, on vous disait tout sur The Tortured Poets Department, le nouvel album de Taylor Swift ! Et comme on vous l’expliquait, quand elle fait les choses, Taylor Swift ne les fait pas à moitié. Après avoir laissé trainer plein d’indices, les fans suspectaient peut être la sortie de deux albums… et ils ont vu juste ! En effet, deux heures après la sortie de TTPD, Taylor Swift a finalement annoncé un double album avec quinze titres supplémentaires : The Anthology. Maintenant que nous avons pris le temps d’absorber la première partie de l’album, il est temps de se pencher sur la deuxième.

The Anthology démarre sur The Black Dog, qui prend aux tripes tout de suite. Avec le piano et la mélancolie de la mélodie, Taylor Swift continue de nous transporter dans les insécurités liées à sa rupture récente, et les paroles nous emportent directement. Ce « old habits die screaming » qui monte crescendo au fur et à mesure de la chanson est transcendant. La beauté de la mélodie rend le morceau suivant, imgonnagetyouback, très inattendu et presque déplacé. Jack Antonoff ressort quelques excès de synthé et malgré un rythme qui se veut sans doute captivant, ça ne prend pas. Et le morceau se fait vite oublier quand on passe à la suite: The Albatross. Ce morceau est parfaitement représentatif de ce que nous promet The Anthology: un recueil poétique. Taylor Swift vient nous raconte des histoires, avec la métaphore de l’albatros de Baudelaire… Un morceau qui aurait parfaitement trouvé sa place sur le chef d’œuvre qu’est folklore.

Le récit d’histoires tristes et mélancoliques se poursuit avec les deux balades au piano qui suivent : Chloe or Sam or Sophia or Marcus, et surtout la saisissante How Did It End? Cette dernière conte une fois de plus une rupture et la fin d’une histoire, qui se retrouve être le sujet de conversation de tout un village alors qu’elle n’a été racontée qu’à des proches de confiance. Il y a sans doute une fois de plus, une part de vérité inspirée de l’histoire de Taylor Swift dont chaque histoire a été surmédiatisée, qu’elle le veuille ou non. Poétique et reprenant à la fois les paroles d’une comptine d’enfant pour en donner une issue plus dramatique (« My beloved ghost and me, sitting in a tree, D-Y-I-N-G« ). How Did It End? est, dès la première écoute, l’un des titres les plus marquants de The Anthology.

So High School vient redonner de la joie après tout ça, tel le jour et la nuit ! Très clairement inspiré par son petit ami footballeur actuel, ce morceau bien qu’un peu niais apporte un moment guilleret au milieu de la nostalgie dominante de l’album, et ce petit instant de bonheur fait du bien ! Il est cependant vite écourté par la sublime I Hate It Here. Ici, la Taylor Swift en rage sur Who’s Afraid Of Little Old Me? semble s’être apaisée et prend du recul sur les choses. Une chanson écrite pour les rêveurs et ceux qui aiment s’évader dans leurs pensées et leur jardin secret pour oublier le monde réel (« I hate it here so I will go to secret gardens in my mind / People need a key to get to / The only one is mine« ). Encore un morceau qui aurait trouvé sa place sur folklore !

thanK you aIMee avec son « Kim » bien visible dans le titre est clairement son titre revanchard envers Kim Kardashian. Cependant, malgré une guitare entrainante, ce morceau passe inaperçu. Il aurait sans doute pu trouver sa place sur un autre album, mais semble assez hors-sujet sur The Anthology. Il en va de même pour le suivant, I Look In People’s Windows.

Vient alors The Prophecy. Alerte, on tient la meilleure chanson de The Anthology, si ce n’est la plus belle chanson écrite par Taylor Swift tout court. La qualité de la production d’Aaron Dessner est au rendez-vous une fois de plus. La guitare mêlée au piano et accompagnée d’un de ses plus beaux textes en font une chanson bouleversante sur sa solitude et sa simple volonté d’être aimée. (« Please, I’ve been on my knees, change the prophecy / Don’t want money, just someone who wants my company« ). Alors que la vibe folklore est toujours bien présente, Taylor Swift continue de nous raconter des histoires avec le mythe de Cassandre à travers Cassandra, qui n’est musicalement et textuellement la petite soeur de mad woman. Ici, toute l’histoire de l’affaire Kanye West et l’influence que celle-ci a eu sur la musique de Taylor Swift est très présente. Tout est bien mieux conté et plus imagé que la simple thanK you aIMee citée précédemment.

On conserve le piano pour la très jolie Peter, qui est l’une des chansons les plus poétiques de The Anthology, avant de repasser à la guitare pour The Bolter. Une introspection d’un personnage, ou d’elle-même, de sa jeunesse à maintenant, qui devient de plus en plus plaisante à chaque écoute. Pour conclure ce double album, Taylor Swift reprend le piano pour Robin qui ressemble tout simplement à une balade pour enfant, mais qui se fait vite oublier au profit de la sublime The Manuscript. Ici, l’auteur revient sur son recueil de textes et son histoire avant de tout simplement les laisser partir, pour mieux tourner la page de ce « manuscrit », et confie ses histoires et récits à ses auditeurs. (« The only thing that’s left is the manuscript / One last souvenir from my trip to your shores / Now ans then I re-read the manuscript / But the story isn’t mine anymore« ). Un piano voix totalement immaculé qui conclue cette anthologie de la plus belle manière qui soit.

Ce qu’il faut retenir de The Anthology :

Presque intégralement produit avec Aaron Dessner à l’exception de quelques morceaux, The Anthology nous renvoie inévitablement à folklore/evermore. Taylor Swift s’était totalement démarquée à la sortie de ces deux albums, nous dévoilant des compétences d’écritures plus belles que jamais. Et elle nous le prouve encore bien plus à travers cet album. Ses textes sont plus beaux et plus poétiques que jamais. La chanteuse nous transmet un florilège d’émotions, de la tristesse à la nostalgie, avec quelques notes de joie parsemées au travers de tout ça. Poésie, piano, et émotions sont les maitres mots de The Anthology. Sans doute moins catchy à la première écoute que la première partie de l’album, cette seconde partie mérite d’être écoutée attentivement, car elle est toute aussi excellente que l’album source, si ce n’est plus.