Alec Benjamin était en concert à l’Olympia le samedi 8 mars. C’était l’occasion d’échanger avec lui à propos de sa tournée et de son dernier album 12 Notes.

Pozzo Live : Bonjour, comment allez-vous ? Est-ce que la tournée se passe bien ?

Alec Benjamin : Oui, la tournée se passe très bien. On a commencé il y a deux jours et on se sent plutôt bien. Je pense que c’est déjà l’une de mes tournées préférées, je le sens parce que j’ai décidé de le faire au début de l’année dernière – et ça m’a demandé beaucoup d’entraînement – mais j’essaie d’avoir une meilleure hygiène de vie sur la route. Et puis je peux aller dans tellement d’endroits cools. Je pense qu’il y a eu plusieurs moments où je ne prenais pas soin de moi et je ne pouvais pas explorer et faire des trucs funs en plus de faire les concerts. Donc je pense que c’est une bonne tournée parce qu’on est en Europe, ce qui est génial, et je suis dans un bon état d’esprit donc je suis super content !

Pozzo Live : Aujourd’hui vous êtes en tête d’affiche à l’Olympia, presque 10 ans après votre premier concert en France, en première partie de Marina Kaye… Quel évolution !

Alec Benjamin : Oui, c’est fou ! C’est cool que je puisse revenir ici, parce que j’ai fait la tournée avec Marina Kaye juste après avoir été abandonné par mon label de l’époque. Ensuite, je suis revenu à l’Olympia à la fin de cette tournée et j’ai chanté dans la rue devant un concert de Shawn Mendez. C’était la première fois que je faisais ça et j’ai fini par le faire des centaines de fois aux États-Unis, en Allemagne et même ailleurs, en suivant juste les tournées. Mais ça, c’était la première fois que je l’ai fait et c’était dingue. C’était très cool. Donc c’est génial d’être de retour avec mon propre concert.

Pozzo Live : J’avais entendu cette histoire d’avant concert de Shawn Mendez.

Alec Benjamin : C’était juste ici la première fois. Pendant le meet & greet tout à l’heure une de mes fans avait des vidéos de ce moment et me les a montrées… Mon pantalon était tellement serré à l’époque, je n’en reviens pas. C’était difficile à regarder, mais plutôt cool [Rires]

Pozzo Live : C’est la quatrième fois que vous êtes en tête d’affiche en France en seulement six ans. Merci de votre fidélité à notre pays !

Alec Benjamin : J’adore être ici. J’espérais pouvoir faire plusieurs villes et pas juste Paris, la prochaine fois. On a voulu le faire pour cette tournée, descendre, aller un peu plus vers le sud… Mais ce n’était pas possible sur cette tournée, on n’avait pas assez de temps. Il faut que je fasse attention de ne pas m’épuiser. Je voulais m’assurer de pouvoir me donner à 100% à chaque concert. Si on avait ajouté beaucoup plus de concerts, je pense que j’aurais été trop fatigué. La prochaine fois, par contre, je passerai un peu plus de temps en France, mais j’adore être ici. Paris, en général, mais aussi la Province. Je pense que c’est probablement dans le top deux des plus beaux pays. Peut-être même numéro 1. Paris et toute la France… C’est génial.

Pozzo Live : C’est vrai que généralement les artistes ne font souvent que Paris quand ils viennent en France. Même s’ils font d’autres villes, ils viennent toujours à Paris.

Alec Benjamin : Oui, je reviendrai pour faire plus de villes. J’avais fait la tournée avec Marina Kaye et il y avait 10 ou 12 villes en France et j’étais tout seul à conduire, c’était assez dingue. En plus, en dehors de Paris il n’y a pas grand-monde qui parle anglais, donc c’était compliqué, mais c’est assez logique, ce n’est pas mon pays. Mais je ne parle pas français.

Pozzo Live : On peut trouver des gens qui parlent anglais dans les plus grandes villes, souvent.

Alec Benjamin : Oh, certaines personnes parlaient anglais ailleurs, mais c’était plus difficile de se débrouiller.

Pozzo Live : Oui, les français ne sont pas les meilleurs en anglais.

Alec Benjamin : En même temps, pourquoi vous voudriez parler anglais quand vous pouvez parler français à la place ? Le français c’est tellement plus cool. Je ne parlerais que ça si c’était ma langue maternelle !

Pozzo Live : Vous sortez en général un album tous les deux ans. Cela fait beaucoup d’inspiration. Est-ce que vous écrivez en permanence ou simplement quand vous êtes en studio ?

Alec Benjamin : J’écris beaucoup. Le truc, c’est qu’il faut que je traite ça comme mon travail, puisque ça l’est, donc ça doit être organisé. Quand je rentrerai, je vais écrire pendant huit ou neuf mois pour faire un nouvel album. Donc le reste de l’année sera dévouée à faire un album, après cette tournée. Je vais juste écrire des chansons. 

Pozzo Live : Votre dernier album n’est au départ sorti qu’en version digitale. Vous venez de lancer les précommandes pour une édition vinyle limitée. Était-ce prévu ou avez-vous cédé à la demande des fans ?

Alec Benjamin : Pour être honnête, je voulais avoir un vinyle mais pour une raison quelconque ça n’a pas été fait. Il y a quelques mois j’ai appelé l’entreprise qui s’occupe de mon merchandising et je leur ai dit qu’on devait faire des vinyles et qu’ils devaient être prêts pour la tournée européenne. On devait en avoir pour le concert de ce soir mais ça n’a pas été possible. Normalement on les aura pour Londres, mais on ne les a pas encore. Je voulais juste qu’une version physique en vinyle soit disponible donc la voilà. Il aurait dû arriver en même temps que l’album, c’est ce qu’on fera pour le prochain ; il y aura une version vinyle à la sortie.

Pozzo Live : J’ai vu d’ailleurs que vous aviez retrouvé des vinyles de vos premiers albums.

Alec Benjamin : Oui ! J’avais un box de stockage. L’entreprise qui faisait mon merch a fait faillite et ils m’ont appelé en me disant qu’ils allaient fermer leur entrepôt, qu’ils avaient deux-trois palettes de merch. Ce qui fait beaucoup. Et comme je n’étais pas sur place à l’époque ma mère a tout mis dans un box. Récemment elle a voulu que j’aille y jeter un œil pour nettoyer et je ne savais même pas ce qu’il contenait puisqu’il n’y avait pas d’inventaire. J’y suis retourné pour faire du ménage et j’ai trouvé tous ces vieux vinyles, donc je vais les mettre en vente à un moment ou un autre. Il y a en a plusieurs de Narrated for you, quelques These Two Windows… Plusieurs albums, en fait. Ou peut-être que je les donnerai, on verra.

Pozzo Live : Les albums ont tendance à sortir de plus en plus sur un format digital. Pensez-vous que le format album est voué à disparaître, pour préférer le fait de sortir plutôt des singles comme on le voit de plus en plus sur Spotify, Apple Music et autres ?

Alec Benjamin : Je pense que les gens feront toujours des albums en tant qu’œuvre complète. Mais je ne sais pas, j’ai l’impression que les gens veulent de plus en plus vendre des choses physiques. Les vinyles sont populaires parce que si les gens sentent une connexion particulière avec un album ils veulent avoir une représentation physique de cet album, et ça me va. J’ai des vinyles de certains de mes artistes préférés, mais je ne sais même pas comment m’en servir ! J’ai une platine, mais je ne sais pas comment ça fonctionne. Pour moi, le format vinyle solidifie ma connexion à l’album. Après, je ne sais pas ce que le futur nous réserve. Je n’en sais rien, c’est assez fou. Je n’avais pas vu venir l’IA et j’avais tort, alors… Qui sait ?

Pozzo Live : Verra-t-on un jour la sortie de chansons comme The Wolf and the Sheep, The Worst Day of my Life ou Gabriel sur les plateformes de streaming, de la même façon que vous l’avez fait pour I Build a Friend ?

Alec Benjamin : Je devrais faire ça, oui. Peut-être sur mon prochain album. Ou sur le tout dernier, je mettrais toutes les demos dessus… Ce serait cool ! 

Pozzo Live : Un peu comme des morceaux bonus ?

Alec Benjamin : Oui, on verra ! Je pense pourquoi pas. J’aurais déjà dû le faire, mais un jour ce sera fait !

Pozzo Live : Vous avez sous-entendu être amateur de métal sur vos réseaux…

Alec Benjamin : Effectivement ! 

Pozzo Live : Vous allez souvent voir des groupes de métal en concert ? 

Alec Benjamin : Non, je n’ai jamais fait de concert de métal. Je ne vais pas souvent en concert. J’adorerais voir System of a Down, ce serait incroyable. J’allais en concert quand j’étais plus jeune, vers 14, 15, 16 ans, mais j’avais trop peur d’aller à des concerts de métal parce que j’étais petit et que je ne voulais pas qu’on me fasse mal. J’ai peur des mosh pits. Mais plusieurs personnes de mon équipe ont tourné avec Slipknot et disent que la communauté est incroyable, que l’ambiance est très chouette.

Pozzo Live : Est-ce que ce genre musical vous inspire parfois pour vos chansons ?

Alec Benjamin : Oui, complètement. Tout le temps. Au niveau des paroles, principalement… Enfin, même pas forcément, d’ailleurs. Mélodiquement et musicalement parlant aussi, mais de façon vraiment prononcée pour les paroles.

Pozzo Live : Maintenant que vous êtes plus âgé, est-ce que vous vous sentez prêt ? [Ndlr : rapport à sa chanson Older]

Alec Benjamin : Oh j’ai vu tous les reels Instagram et je me disais… Je ne sais pas qui disait ça, mais quelqu’un disait “le plus grand secret, c’est que peu importe l’âge que tu as, tu auras toujours l’impression d’avoir 19 ans”. Je ne sais pas si c’est vrai, mais c’est comme ça que je me sens.

Pozzo Live : Vous avez chanté quelques chansons en mandarin. Est-ce que vous pouvez le parler, ou est-ce juste une de vos passions ?

Alec Benjamin : Je le parle plutôt bien. Enfin, ça passe. On est allés dans un restaurant hier soir et la dame parlait chinois, j’ai pu parler avec elle et avoir une discussion classique dans un commerce. Je ne pourrais pas parler de physique en chinois, mais je peux avoir une conversation basique.

Pozzo Live : Qu’est-ce que vous diriez à votre vous d’il y a dix ans ?

Alec Benjamin : Je n’en sais rien. Qu’est-ce que je pourrais dire ? D’arrêter de porter certains vêtements. Je n’en sais rien. Peut-être d’être plus patient, et j’ai l’impression que mon moi dans dix ans dirait la même chose à mon moi actuel. Donc oui, je me dirais d’être patient.

Pozzo Live : Quel groupe ou artiste conseillez-vous à Pozzo Live d’interviewer ensuite ?

Alec Benjamin : Je dirais mes amis Dillan et Kanako. Ce sont eux qui font ma première partie ce soir et je trouve qu’ils sont géniaux donc peut-être que vous devriez parler avec l’un d’entre eux ? Kanako Yamamoto et Dillan Witherow. Ce n’est pas un groupe, mais ils ont tous les deux sorti des chansons originales et ils jouent ce soir, donc je vais dire eux. 

Merci à Alec Benjamin pour son temps et merci à Warner.

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