Oser un concert « metal » en ce 21 juin peut être considéré comme un véritable challenge, pas parce qu’il s’agit de la fête de la musique mais surtout parce qu’il a lieu en même temps que « l’évènement » majeur du genre chez nous : le Hellfest ! Alors pari tenu ?
Malgré un léger retard sur les horaires, c’est dans une salle déjà bien garnie que démarre Disco-Nected, power trio rock venant tout droit du 95. Les conditions ne sont certes pas optimales au niveau du son mais l’énergie est bien là, le groupe donne tout ce qu’il a pour offrir au public une entrée de choix avant la tempête Bad Wolves. Tâche pas si simple aux premiers abords avec une batterie placée au milieu (soucis de place certainement) qui oblige Jonathan Ghenda (basse/backing vocals) et Aziz Bentot (guitare/chant) à se contenter des côtés de la scène. Rassurez-vous, défi réussi !
Côté musique c’est bien rock à souhait mais le choix d’avoir placé trop de morceaux « mid tempo » dessert le rythme du set à mon goût qui aurait mérité plus de morceaux catchy surtout lorsque l’on ouvre. Très belle surprise par contre que sont les 2 derniers brûlots « The Wolf Returns » et « Run in Circle » qui mettent littéralement le feu à la salle avec un wall of death final bien appréciable. Vous l’aurez compris, combo à suivre de près…
Bad Wolves fait son entrée vers 21h et quelle entrée ! Le groupe entame son set avec un « Learn to Live » ultra puissant qui nous annonce déjà la couleur, Ils sont là pour nous mettre KO ce soir. S’en suit « No masters » qui viendra enfoncer le clou, le tout mené par un Tommy Vext (chant) extrêmement en forme et en voix ce soir. Et cette voix justement, il nous prouvera tout au long du show qu’il la maîtrise totalement. Ses compagnons d’armes ne sont pas en reste, les guitaristes Doc Oyle et Chris Cain nous offrent une prestation tout aussi énergique que leur frontman en nous gratifiant même d’une petite chorégraphie funky sur les couplets de « Jesus Slaves » et la tonitruante basse « slapée » de Kyle Konkiel (basse).
« Remember when » marque véritablement un moment touchant du set durant lequel Tommy Vext évoque avec humilité les problèmes mentaux qu’il a rencontré au cours de sa vie et comment il a réussi à s’en sortir. Humain, c’est ça qui se dégage de la prestation de Bad Wolves, ils ont beau parcourir le monde entier depuis presque 2 ans, ils sont contents d’être là et veulent partager ça avec nous. Chaque riff, chaque phrase respire la sincérité.
«Disobey » premier album du groupe (2018) sera présenté dans sa quasi-intégralité ce soir, au grand plaisir du public qui semble déjà connaître les titres par cœur, un luxe pour un tout premier concert dans l’hexagone.
Et c’est peu dire que ce disque regorge de pépites taillées pour le live ! Better the Devil/ Shape Shifter/ Run for Your Life s’enchaînent avec aisance, le rythme est parfaitement bien maîtrisé ce soir. Le son est tout aussi bon avec des guitares tranchantes et une batterie aussi puissante que précise.
Après « Truth or Dare » et son refrain accrocheur, le groupe se permet même une petite récréation « maîtrisée » avec un Medley 90’s/00’s repris en cœur par l’assemblée. En même temps qui ne répondrait au combo fatal No One Knows / Chop Suey / Breed / Freedom !?
Même leur technicien aura son moment en se lançant dans une véritable battle de Rap avec Doc’ Oyle et Tommy Vext, c’est juste fou !
Le puissant « Officer Down » vient efficacement poser la dernière touche extrême du set car la conclusion sera certes plus douce mais riche en émotion. « Hear me Now » reste sympa en duo mais pas indispensable tant Vext se suffit à lui-même en tant que chanteur.
Le final tant attendu est bien évidemment la reprise de « Zombie » des Cranberries, « le » morceau qui a fait décoller Bad Wolves. Salle uniquement éclairée aux smartphones, voix tremblante d’un Tommy Vext comme submergé, la tension monte, annonciatrice… La salle s’embrase complètement au premier refrain et c’est à peine si on entend encore le groupe tellement le public chante fort et ce jusqu’à la dernière note ! Un moment rare de partage entre un groupe et son public qui finit superbement cette soirée.
Pour une première c’est une véritable claque scénique comme auditive qui prouve que Bad Wolves mérite son succès tant par sa musique que par la scène. Que dire de plus, des musiciens totalement impliqués, un chanteur charismatique, une alchimie communicative, on a simplement hâte de les revoir pour le deuxième album !
Report – Jeff Bones
Photographies – Jonathan Le Bris