On l’attendait, l’album The Phantom Tomorrow du groupe américain Black Veil Brides arrive. Son chanteur Andy Biersack a bien voulu répondre à quelques questions avant la sortie de celui-ci.
Pozzo Live : Vous avez sorti votre premier single Scarlet Cross il y a un an bientôt. Est-ce que l’album a pris du temps à sortir à cause de la pandémie, ou bien aviez-vous juste voulu sortir le premier single dès qu’il était prêt ? Finalement très peu de temps après la réédition Re-stitch theese wounds (02/08/2020)
Andy Biersack : C’est un peu les deux. On a sorti Scarlet Cross avant même que l’album ne soit terminé. On était super excités par ce morceau et on voulait sortir quelque chose de nouveau. Les mois suivants, on voulait créer une certaine hype autour de l’album. On avait toute une intrigue autour de laquelle on voulait jouer, il y avait beaucoup de choses à prévoir. Et finalement, la raison pour cette sortie tardive a été la pandémie. La production s’est arrêtée, on ne pouvait plus faire d’albums donc on a dû repousser. C’est donc un peu pour ces deux raisons.
Pozzo Live : La sortie du single était bien aboutie. Un titre explosif avec un clip haut en couleur. Personnellement je l’ai écouté en boucle au moment de sa sortie. On était un peu frustré de ne pas savoir quand attendre le reste.
Andy Biersack : Oui je comprends. Pour être franc, on voulait sortir l’album bien avant. Mais maintenant que c’est prévu que nous ne sommes plus qu’à deux semaines de la sortie, on se sent mieux par rapport à ça. Mais il y a vraiment une période où on se disait « J’ai trop hâte de sortir l’album ! ». Finalement, je suis content qu’il ne sorte que maintenant parce qu’on a vraiment pu assembler les morceaux comme on le voulait.
Pozzo Live : Qui écoutez-vous en ce moment ? Qui vous inspire vos sonorités ?
Andy Biersack : Et bien hier, j’ai eu l’occasion de voir un de mes groupes préférés de tous les temps. On a joué à un festival ici aux Etats Unis avec eux : Social Distortion. C’est un groupe qui m’a beaucoup influencé quand j’étais petit. C’était génial de les voir ! Mes influences sont vraiment très variées, que ce soit pour cet album ou en général : Meat Loaf, Bruce Springsteen ou Metallica. Quelles que soient les influences, ça part un peu dans tous les sens. J’aime bien penser que notre musique est un mélange de tous les différents trucs qui influencent chacun d’entre nous.
Pozzo Live : Avez-vous réussi à vous voir pour écrire, mixer l’album ou l’enregistrer, ou bien avez-vous du tout faire à distance ?
Andy Biersack : On avait déjà commencé l’album avant la pandémie. On a débuté fin janvier. On devait partir en tournée le reste de l’année, puis revenir et continuer de travailler dessus. Quand notre tournée a été repoussée, on a attendu quelques semaines pour voir ce qu’il était prudent de faire. Et une fois qu’on a compris les restrictions et qu’on savait ce qui était mis en place, on a pour ainsi dire formé une sorte de bulle. On allait au studio, et on rentrait chez nous, et on allait nulle part ailleurs. On habite tous près du studio, donc on allait là-bas, on se retrouvait, et on rentrait chez nous. On se faisait tester chaque semaine. C’était une petite bulle de confinement pour faire l’album juste entre nous, avec le producteur.
Pozzo Live : J’ai vu qu’aux Etats-Unis vous aviez repris les concerts depuis un moment. Est-ce que vous appréhendiez le retour sur scène ? Il y a-t-il eu des différences sur la façon de faire ? Une ambiance étrange ou différente ?
Andy Biersack : Quand on joue, bien sûr qu’il y a des choses qui sont différentes. Mais on s’habitue au changement, que ce soit les masques, les distanciations sociales, et tout ça. Mais l’énergie en revanche, elle reste la même qu’elle a toujours été, et on oublie un peu l’état des choses. On a vraiment la chance de pouvoir faire ça. De plein de façons, ça nous donne vraiment l’impression d’un retour aux sources, comme si on rentrait à la maison.
Pozzo Live : Pour arrêter un peu de parler de Covid, mais toujours de ressenti. Une question que j’aurais pu vous poser en 2019. Vous commencez à avoir quelques années d’expérience, bien que vous ne soyez pas encore très vieux, étant donné que je ne le suis pas non plus. Mais ressentez-vous les choses différemment ? La présence sur scène ? Le lien sur scène ou hors scène avec les fans ? La gestion de chansons que vous chantiez avec votre voix d’il y a 10 ans ? On remarque d’ailleurs dans Re-stitch theese wounds que vous gérez encore bien les parties criées, si ce n’est mieux qu’avant.
Andy Biersack : Je parlais justement de ça hier. Le plus intéressant quand on est un groupe qui démarre avec un public jeune, c’est que si on continue de jouer, les gens restent, et continuent à s’intéresser à vous. Les gens grandissent et leur vie change. Tous les jours, on rencontre des gens qui nous ont découvert quand ils avaient 11 ans. Maintenant ils ont la vingtaine, et leur vie est totalement différente. Peut-être qu’ils nous voient en concert pour la première fois, et certaines chansons auront une signification plus importante pour eux, parce que c’était une chanson qui leur tenait à cœur quand ils étaient à l’école. On a aussi des jeunes aux concerts qui viennent de découvrir le groupe. On a eu pas mal de succès aux USA avec Rock Radio auprès de fans de métal qui ont plutôt la cinquantaine voire soixantaine et qui n’écoutent que du rock classique. Quelque chose que je trouve cool, c’est que j’ai commencé dans ce groupe quand j’étais ado ; maintenant j’ai 30 ans. Toute l’expérience de ma vie, c’est de chanter Knives and Pens dans plein d’endroits autour du monde. J’apprécie tellement plus ce que je fais maintenant que quand j’avais 19 ou 20 ans, parce que je vois que j’ai accumulé toute cette expérience. Il y a plein de groupes avec qui on a tourné, ou qu’on connaissait, qui ont disparu maintenant, ou que les gens ont arrêté d’écouter. Être dans la position où on est, où les gens sont toujours là des années après, achètent toujours nos albums, viennent toujours à nos concerts, on se sent tellement chanceux. Je me rends vraiment compte de la chance que j’ai.
Pozzo Live : Sur The Phantom Tomorrow ou d’une manière générale vous arrive-t-il d’écrire des morceaux en pensant en amont au rendu live ?
Andy Biersack : Parfois. Mais pas nécessairement. Vocalement parlant, j’essaie de ne pas écrire de chansons en me disant spécifiquement « Oh, les gens vont faire ceci ou cela en concert ». Je ne veux pas que notre écriture semble « fausse », comme si on voulait forcer à ce que les gens fassent certaines choses. Il est arrivé plusieurs fois en studio qu’on joue un riff, et qu’on se dit « Wow, ça, ça va faire bouger les gens ! », et c’est toujours fun. Mais on ne se pose pas en se disant « Bon, qu’est ce qu’on va faire pour que ça impacte le concert ? », parce qu’on veut penser à nos chansons pour leur rendu musical, qu’on les joue en live après ou pas.
Pozzo Live : Est-ce que c’est difficile de choisir les chansons que vous mettez sur une setlist ?
Andy Biersack : Ce qu’on fait en général, c’est qu’on répète un set bien plus long que celui qu’on va réellement jouer. On a tellement d’albums maintenant, on aime jouer les morceaux du dernier album, mais on veut aussi que ça soit super fluide. Généralement, on répète genre 33 chansons, et on réduit la liste. Ensuite, on garde 5 ou 6 chansons qu’on va changer un peu chaque soir pour que ça ne soit pas exactement pareil pour nous à chaque fois. On aime varier un peu les choses.
Pozzo Live : Quel est votre endroit préféré pour écrire ou réfléchir à de la musique ?
Andy Biersack : J’ai toujours aimé aller m’assoir seul dehors pour écrire des paroles. Je n’ai jamais été très doué pour écrire des paroles en studio. Donc même si on est en studio, j’essaie de sortir dehors et m’assoir dans un parking tout seul. Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens mieux pour écrire quand je suis vraiment seul avec mes pensées.
Pozzo Live : Est-ce qu’on peut regarder Paradise City sans avoir vu American Satan ?
Andy Biersack : Je pense que oui. Au début, il y a un épisode de Paradise City qui est un peu un récapitulatif de ce que vous auriez pu manquer dans American Satan. Je pense toujours que c’est mieux de commencer par le film, mais vous pouvez le faire quand même.
Pozzo Live : Quel artiste ou groupe vous conseilleriez à Pozzo Live d’interviewer ensuite ?
Andy Biersack : Lilith Czar. Une chanteuse de rock !
Pozzo Live : Merci de m’avoir accordé de votre temps. J’espère qu’on pourra vous voir en tournée dès que possible !
Andy Biersack : On a hâte ! J’espère aussi qu’on pourra venir très vite, vous nous manquez !
Merci à Andy Biersack d’avoir répondu à nos questions et merci à HIM Média.
Retrouvez notre chronique de The Phantom Tomorrow.
Interview réalisée par Gaël le 11/10/2021