Ben Chambert nous parle du cinquième album de Highway. Le groupe de Montpellier s’est essayé à l’exercice d’un album acoustique.
Pozzo Live : Cinquième album et 20 ans écoulés depuis la sortie du premier.
Ben Chambert : Bah ouais, ouais, t’as vu on est jeunes. Parce qu’on a commencé tôt ! [Rires]
Pozzo Live : Selon toi, quelle est la chose qui a le plus évolué selon toi, d’une manière très générale ?
Ben Chambert : Je pense que c’est le fait qu’on soit maître de nos musiques. Qu’on essaie des choses que l’on aurait pas osé faire avant, qu’on essaie de faire des instrus originales. Notamment avec cet album qui est complètement à part. On s’est permis des trucs que l’on n’aurait pas fait, par exemple avec les chœurs. Maintenant, on ne se met plus de barrières.
Au début, on voulait respecter les codes du hard tradi et maintenant, on s’en fout.
Pozzo Live : Oui en ce moment, c’est tendance de casser un peu les murs.
Ben Chambert : On fait comme on a envie. On a envie de s’éclater. Avant tout, le moteur, c’est l’éclate. Ca donne des trucs où parfois on n’est pas attendu mais c’est pas grave. L’important, c’est l’éclate !
Pozzo Live : C’est top ! Du coup, c’est un album complètement acoustique cette fois-ci. De qui a germé cette idée ?
Ben Chambert : En fait, c’est une vieille idée qu’on avait depuis un moment. On faisait déjà de l’acoustique pour des évènements spéciaux, on faisait des tournées avec des jours off où on faisait ça dans un bar. Et on s’est permis ce concept, parce qu’on aime cela. On s’est beaucoup inspiré de groupe comme Nirvana, Aerosmith, les Guns… A la base, cet album, son titre de travail devait être « The Truth ». Parce qu’on voulait apporter une réponse à l’album « Lies » de Guns n’ Roses qui était aussi un album acoustique, tu vois ? Bon depuis ça a évolué. On a mis deux nouveaux morceaux et des anciens repris en acoustique.
Pozzo Live : Justement, cet album semble revenir aux basiques de la musique. Tu en as cité mais je voulais savoir ce qui t’avait inspiré précisément.
Ben Chambert : A la base, on aime aussi le blues rock donc le passage à l’acoustique, cela permet d’aller un peu plus loin. On a mis de la country, du folk, de la sour. Le format acoustique permet de développer à fond ces atmosphères. En temps qu’artiste, je suis un gros fan de MTV Unplugged. De Clapton par exemple avec tous ces instrus. Tous ces arrangements, ça nous a inspiré. Après en studio, sur chaque morceau, on essaie de créer une ambiances à part type cinématographique. Et c’est comme ça que c’est né.
Pozzo Live : C’est super parce que c’est canon. On l’écoute d’une traite dès la première écoute.
Ben Chambert : Merci beaucoup parce que c’était le but. On espérait que les gens l’écoutent d’une traite et se laisse porter par le flow. Que même les hardos se laissent porter par le voyage.
Pozzo Live : Depuis toutes ces années, est-ce que les méthodes d’enregistrement ont évolué pour vous ou vous essayez de garder la même ?
Ben Chambert : On a un peu suivi les trucs. Au début, on n’avait pas de budget donc voilà mais depuis on a pu faire mieux. On profite de moyens modernes d’enregistrement. Le but de l’acoustique, c’était que ça soit naturel. On avait du temps donc on a refait jusqu’à avoir la prise parfaite. Plutôt que de modifier avec les outils modernes. On est resté sur de l’ancienne mais avec les outils modernes.
Par exemple, ce n’est pas de la triche mais c’est moderne : on a fait enregistrer la section cuivre de « Like a Rockstar » aux Etats-Unis. Sur « Chemical Trip », c’est un américain, un pote producteur nous a mis en relation avec et l’a enregistré. C’était génial. Tu revois la vidéo à San Diego qui reprennent la section cuivre. C’est génial, c’est une fierté !
Pozzo Live : Tu disais que vous aviez pris le temps de le faire. Depuis combien de temps vous êtes-vous mis dessus ?
Ben Chambert : Ben en fait, le confinement nous a fait nous pencher dessus. Avec tous les concerts qui s’annulaient, on s’est demandés ce qu’on avait jamais pris le temps de faire. Il y avait plusieurs choses dont un clip dessin animé qui est sorti pendant le confinement. Pour faire les maquettes et l’enregistrement, on a vraiment pris du temps. L’enregistrement, on l’a fait sur 4 mois parce qu’on a testé pleins de trucs. Normalement on se jette dans la mêlée pendant 10 jours.
Du coup, ça a été hyper plaisant car on a pris le temps de faire ce qu’on voulait. On a testé, raté, inventé des trucs. Ca s’entend, on a testé pleins de trucs. Il y a des trucs planqués partout, c’est à écouter au casque pour les trouver. Des percus, des voix, etc. Puis cette atmosphère acoustique s’y prête parfaitement. Donc c’est un peu un ovni dans notre discographie mais c’était que du bonheur de le faire.
Pozzo Live : Et c’est du bonheur à écouter. Est-ce qu’on va pouvoir voir un concert en acoustique pour défendre cet album ?
Ben Chambert : On a déjà commencé les concerts. Électriques pour le moment mais ça dépend de la durée des concerts. Sur les concerts courts, on joue en électrique les morceaux acoustiques et c’est très rigolo. Donc c’est une autre manière d’écouter les morceaux : venez nous voir !
Et il y aura sûrement des sets acoustiques sur des shows spéciaux. Pas de concerts spécifiques acoustiques mais en tout cas, des shows par exemple dans des cinémas ou des théâtres avec les décors et tout. Il y en a aura mais sur des concerts longs, on se permettra 15-20 min d’acoustique avec des bouts de chansons de ça et là.
Pozzo Live : Si vous faites des sets en acoustique, on pourra retrouver d’anciennes chansons en full acoustique ?
Ben Chambert : Oui. Carrément, mais ça sera spécial. Ce n’est pas possible de faire tourner les guests et d’organiser une tournée spéciale. Ça coûterait trop cher. Si on était Metallica, feu ! Mais à notre niveau, la logistique fait que c’est impossible !
Pozzo Live : Rien à voir. Quelle est la dernière claque que tu as eue en allant à un concert ?
Ben Chambert : En concert ? Qu’est-ce que j’ai vu récemment ? Alors, c’est pas forcément du hard, je me suis éclatée alors que je ne m’y attendais pas, c’est Royal Republic. Je ne connaissais pas, j’avais écouté vite fait et ça ne m’avait pas transcendé. Et je suis allé les voir en concert dans le Sud vers Montpellier et je me suis éclaté à mort. Une belle communion avec le public. A un moment donné, le mec reprend « Battery » de Metallica. C’est très hard en live ! A écouter, on penserait que c’est rock festif mais en fait ils fracassent !
Pozzo Live : Sinon, en dehors de la musique, as-tu une autre passion ?
Ben Chambert : Il est vrai que la musique est la passion numéro 1 dans ma vie mais j’adore aussi le cinéma. C’est culturel !
Pozzo Live : Et alors, ton dernier ?
Ben Chambert : Le dernier que j’ai vu qui était très esthétique, c’était le biopic sur Elvis ! Il a une esthétisme ! Et puis je ne connaissais pas cette partie de son histoire. L’acteur, il est exceptionnel ! Ça reste proche de la musique mais c’est captivant à regarder. C’est Baz Luhrmann qui a aussi fait Moulin Rouge. Il y a vraiment un visuel intéressant même s’il faut aimer le style.
Pozzo Live : C’est aussi de la musique plus old school !
Ben Chambert : Ca marche à fond. Il y a aussi celui sur Queen qui était mortel ! Tu ne sais plus ce que qui est vrai ou pas tellement tu es dedans. Le mec qui fait Brian May, il lui ressemble, c’est incroyable ! Après, ils te mettent des photos et tout ! C’est bien fait, j’avais adoré. Après des films, il y en a pleins. Mais le dernier, c’était Elvis. Visuellement, c’était incroyable.
Pozzo Live : Quel groupe ou artiste tu conseillerais à Pozzo Live d’interviewer ensuite ?
Ben Chambert : Vaste sujet ! Du coup, il faut qu’il soit vivant ?
Pozzo Live : Oui, vivant, pas à la retraite, genre JJ Goldman, j’adorerais mais c’est plus possible.
Ben Chambert : Bon, je pense que ce qui serait mortel mais aussi dur à interviewer ce serait Gene Simmons de Kiss. C’est faisable mais lui, c’est vraiment un gars avec un égo surdimensionné. En interview il doit être à la fois intimidant et cassant ! Il faut être un très bon journaliste pour l’interviewer. Mais ça doit être intéressant car c’est un gars très intelligent et très cultivé. Je pense qu’il faut arriver avec les bonnes accroches. Parce qu’il se considère comme Dieu.
Interview réalisée à Paris le 03 février 2023