Difficile de parler de super-groupe de reprises sans citer Hollywood Vampires. Pourtant, la bande à Alice Cooper et Joe Perry ne sera bientôt plus la seule à pouvoir se vanter de remettre au goût du jour des classiques des années 70. En effet, BPMD (Blitz / Portnoy / Menghi / Demmel) sort son premier album, American Made, le 12 juin. Au menu, des reprises de groupes comme Van Halen, Lynyrd Skynyrd, ZZ Top ou encore Blue Oyster Cult. Dix titres d’énergie pure qui valent le détour ! En attendant de pouvoir se procurer leur album, Mark Menghi (Metal Allegiance) et Phil Demmel (ex-Machine Head) ont accepté de répondre à une interview dans le cadre de leur nouvelle formation.

 

PL : Vous avez tous deux travaillé ensemble sur le groupe Metal Allegiance. Avez-vous une façon différente de travailler entre ce dernier et BPMD ?

MM : Oui c’est très différent. Avec Metal Allegiance nous écrivons nos morceaux. Nous faisons aussi des reprises bien sûr, mais c’est un monde complètement différent d’avec BPMD. Avec BPMD, Bobby, Mike, Phil et moi ne faisons que des reprises de titres sortis dans les années 1970, donc c’est complètement différent.

PL : C’est donc moins stressant ?

MM : Pour moi c’est moins stressant oui !

PL : Comment en êtes-vous venus à jouer ensemble ? J’ai cru comprendre que c’était une idée de Mike ?

MM : Effectivement. C’est l’été dernier que l’idée d’enregistrer des reprises m’est venue. J’ai donc appelé Bobby, Mike et Phil et l’idée leur a plu. Nous avons chacun choisit deux morceaux pour l’album. C’était une situation moins stressante, sans prise de tête qui a permis un travail collectif. Ce n’est pas un « one man band » et c’est bien d’avoir cela ! Je peux jouer de la basse sans m’inquiéter d’autre chose.

PD : Oui aucun stress pour moi non plus ! Avec Metal Allegiance je pouvais jouer jusqu’à 24 chansons par concert. Retenir autant de titres… j’étais assez stressé oui ! [Phil ne participe qu’aux tournées live de Metal Allegiance]

PL : Comment as-tu choisi tes partenaires Mark ?

MM : Ils étaient tous mes amis. Évidemment, nous connaissons tous beaucoup de musiciens qui peuvent jouer. Pour moi, c’est arrivé parce que je parlais avec Bobby quand l’idée m’est venue. Je n’ai pas eu à réfléchir avec qui je pourrais faire un album de reprise. J’avais cette idée, et en en parlant avec lui, il a adoré l’idée !

Puisqu’il était partant, la question du batteur s’est posée. Je me suis dit, pourquoi pas Portnoy ? Ce ne serait que son 37 ou 38e groupe… Mike était partant, il voulait pouvoir jouer de la batterie tranquillement et a immédiatement accepté.

Restait le guitariste. Je me suis dit qu’il fallait un guitariste polyvalent et j’ai pensé à Phil, qui était partant. Je n’ai pas eu à réfléchir longtemps pour sélectionner les membres de BPMD, tout a été très vite.

PL : Mike Portnoy est un batteur extrêmement occupé avec tous les groupes et projets dont il fait partie. Est-ce qu’il a été facile de le convaincre et d’enregistrer avec lui ?

MM : Nous étions tous libres à ce moment-là. Mike est très occupé oui, mais il travaille sans relâche. Nous savons tous comment chacun travaille et nous avons fait ça sans pression et avons pu enregistrer l’album sans problème.

American Made artwork

PL : Lorsque j’ai vu la pochette de American Made, j’ai immédiatement ressenti cette idée de groupe de rock américain un peu old school. Comment vous y êtes-vous pris ? Aviez-vous une idée précise de l’artwork voulu, ou avez-vous laissé le designer s’en occuper à partir de l’idée globale souhaitée ?

MM : C’est Marcelo Vasco qui s’est occupé de la pochette. Il avait aussi fait une pochette pour vous lorsque tu étais chez Machine Head Phil, non ?

PD : Je ne sais plus si c’était pour une pochette d’album ou pour un single, mais on avait travaillé avec lui, oui !

MM : il a fait l’artwork du dernier Slayer [Repentless] et j’ai adoré cette pochette. C’est comme cela que j’ai pris connaissance du travail de Marcelo. Ainsi, nous l’avons embauché pour s’occuper de la pochette du dernier Metal Allegiance [Volume II: Power Drunk Majesty] et j’ai adoré une fois de plus !

Il connaît bien son travail et sait exactement ce qu’il fait. Quand nous lui avons parlé de notre projet, d’en quoi il consistait, il a su nous créer ça directement. Un one shot !

PD : Oui nous avons simplement modifié quelques couleurs ! rires

PL : C’est toujours difficile de savoir comment un album va être reçu, surtout lorsque cela concerne des reprises et ce peu importe sa qualité. Est-ce que l’accueil du public est une chose dont vous vous êtes souciés lorsque vous avez décidé d’enregistrer Amercian Made ?

PD : Je pense que BPMD est quelque chose de très égoïste. C’est quelque chose que nous voulions faire. Bien sûr nous voulons que cela plaise aux gens, mais nous l’avons fait avant tout pour nous. Nous avons choisi les morceaux que nous voulions jouer et pas ceux forcément que les gens aiment. En ce sens, nous ne faisions pas vraiment attention aux autres. Je pense que nous avons fait cela dans un but purement égoïste ! rires

PL : Comment avez-vous choisi ces titres ?

PD : Nous sommes partis d’un concept simple : chacun choisit deux morceaux de groupes américains des années 70, peu importe l’avis des autres, sans essayer de les persuader de choisir une autre chanson.

Nous avions plus ou moins chacun nos titres en tête. Pour Mark c’était Beer Drinkers & Hell Raisers des ZZ Top ainsi que Special Saturday Night de Lynyrd Skynyrd. Je voulais du Van Halen et Mike aussi, j’ai donc choisi DOA de Van Halen, qui est un morceau très heavy. Mais je souhaitais proposer un deep cut [morceau peu connu du grand public] sur l’album, et c’est pour cela que j’ai choisi Tattoo Vampire de Blue Oyster Cult. C’était une chanson que je voulais vraiment faire et je pense qu’aucun des membres du groupe ne l’avait jamais écoutée auparavant ! Ça a été une sorte d’improvisation de jouer ce titre, et c’était très drôle ! C’est probablement la version la plus originale que nous avons enregistrée, le titre que nous avons le plus changé par rapport à l’original.

Pour le reste, Mike a choisi Wang Dang Sweet Poontang de Ted Nugent ainsi que Toys in the Attic d’Aerosmith. Enfin, Bobby s’est tourné vers Never in my Life de Mountain et Evil de Cactus, eux aussi des deep cut.

PL : Pourquoi cette idée de faire un album de reprises en définitive ? Je crois que l’idée t’est venue grâce à ton fils Mark ?

MM : C’est vrai, il a inspiré l’idée. Nous écoutions de la musique un soir, et Special Saturday Night est passée, et mon fils m’a dit « vous devriez jouer ça ! ». Je pense que par « vous » il faisait référence à Metal Allegiance, mais je ne voulais pas faire cela avec Metal Allegiance. Il a donc lancé l’idée et j’ai décidé de passer au niveau supérieur.

PL : Les titres que vous reprenez sont plus rapides, plus metal que les originaux. Est-ce que c’est quelque chose qui était voulu au départ, ou cela est-il venu naturellement ?

MM : Nous avions tous notre propre vision de ces titres. Chacun de nous a apporté son influence et son approche de la musique. Par exemple, Phil a choisi DOA. Je me suis demandé comment je pourrais imposer mon style à ce titre : crois-le ou non, je n’avais jamais écouté un seul morceau de Van Halen de ma vie ! J’ai donc dû repenser ma façon de jouer, je voulais faire honneur à l’originale mais en y ajoutant ma façon de jouer. Au sein du groupe, chacun apporte sa façon de jouer et ça s’entend !

PL : Pensez-vous faire une tournée avec BPMD pour présenter American Made ?

MM : Nous voulons jouer ces morceaux en live, bien sûr. Mais en ce moment, les concerts étant interdits partout, difficile de s’avancer. Mais nous aimerions faire une tournée, évidemment.

PL : Vous aimeriez venir en Europe par la même occasion ?

MM : Nous adorerions ! Nous avions prévu de venir cet été en Europe, mais une fois de plus avec les événements actuels, tout est tombé à l’eau.

PL : Avez-vous pour projet d’enregistrer un second album ou est-ce encore trop tôt pour y penser ?

PD : Oui nous y pensons ! Nous allons commencer par voir comment la sortie de American Made se passe, et nous aviserons. C’était quelque chose de très amusant à faire ! Stay Tuned!

PL : Que diriez-vous aux gens pour leur donner envie d’écouter votre album ?

MM : C’est un album pour s’amuser, donc il peut faire un bon fond pour boire une bière, jouer au billard, aux fléchettes, bricoler… c’est du metal classique, donc le but est surtout de passer un bon moment, de s’amuser !

PL : Pensez-vous que j’ai oublié une question que j’aurais dû vous poser ?

PD : Oui il y en a une : pourquoi Bobby Blitz ? Je plaisante. Rires

PL : Dernière question que nous posons systématiquement chez Pozzo Live : qui aimeriez-vous que l’on interview ensuite ?

PD : Je ne sais pas… Je dirais Dave McClain de Sacred Reich.

MM : Je dirais… Bobby Blitz de BPMD !

PL : Malheureusement je ne pouvais pas vous interviewer tous les trois ! En tout cas merci beaucoup pour cette interview !

MM & PD : Merci à toi !

Un immense merci à Nuclear Blast et à BPMD, et plus particulièrement à Mark Menghi et Phil Demmel pour avoir permis cette interview !

Vous pouvez retrouver toutes nos interviews ici. Pour nos chroniques, ça se passe . Keep Rocking!

 

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