Cemented Minds a sorti son nouveau single Flowers For Handcuffs ! Pour fêter ça, on vous offre la version longue de l’interview réalisée au Bataclan. Mettez-vous le single en loop et c’est parti !

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=fP-d_xFNO1Q]

ÉCHANGE AVEC CEMENTED MINDS

Le 29 septembre dernier, nous vivions l’incroyable Floral Party au Bataclan. Pour ceux qui n’ont pas suivi, il s’agissait de la soirée de lancement du label produit par Ponce, Floral Records.

Pour les faire patienter pendant les balances, nous avons pu interviewer successivement Tip Stevens, Ceylon et Cemented Minds. En plus de la vidéo disponible ici, nous avons pu nous entretenir un peu plus longuement avec chacun des groupes. Voici donc le sympathique échange que Hugo et Matthias ont pu avoir avec ces dignes descendants des Cure, version caennaise.

le lore du groupe

Hugo : Pour commencer cette deuxième partie d’interview, on voulait commencer par parler musique. Est-ce que vous pouvez nous parler un peu de vos anciens groupes, de leur influence ? Certains connaîtront, d’autres non, mais ça permettra à ceux qui ont aimé votre musique de découvrir d’explorer un peu !

Pierre (basse, à droite sur la photo) : Alors moi je suis le doyen du groupe. J’ai joué dans un groupe qui s’appelait Amanda Woodward de fin 90 à 2008. Et j’ai joué dans Aussitôt Mort qui est une excroissance d’Amanda Woodward, on va dire. Et puis voilà, tout ça s’est fini il y a une dizaine d’années. Depuis j’ai pas eu des tonnes de groupes. On a eu un groupe de grindcore avec Camille qui s’appelait End It, juste avant Cemented Minds.

Camille (guitare, à gauche) : [Rires] Oui, c’était trop bien.

Arnaud (chant, au milieu) : Moi j’ai un autre groupe à côté qui s’appelle Tromblon et c’est du chaotique hardcore. Donc là dans Cemented Minds je chante, mais dans Tromblon j’ai plus tendance à crier. C’est pas du tout le même exercice, je hurle en français en plus.

Camille : Je pense que c’est le premier groupe où tu chantes en fait. [rires] Et puis moi du coup j’étais dans un groupe qui s’appelait Burning Bright, c’est un mélange de Screamo et de Crust. Dedans il y avait le batteur d’Aussitôt Mort donc forcément les liens se tissent comme ça. Ensuite Pierre m’a invité à jouer dans ce groupe de grind en 2016. Et puis en faisant des maquettes à la maison, j’ai fait des prototypes de ce qu’allait devenir Cemented Minds et les gars ont trouvé ça vachement cool. Pierre m’a demandé plus tard si on cherchait pas un bassiste et ça c’est fait comme ça.

Pierre : Et du coup quand tu m’as présenté ton projet, c’était un peu dans l’idée que tu voulais faire un peu autre chose que les plans DIY.

Camille : Oui, j’étais ouvert à tout.

Pierre : Et du coup comme je bosse dans une smac [Scènes de musiques actuelles] en tant que chargé d’accompagnement des artistes…

Camille : Bah ouai, en fait on était un peu frustrés avec Arnaud de pas pouvoir tourner autant qu’on voulait avec notre groupe. Il y a eu Burning Bright qui a du faire genre 100 concerts en un an et demi. Après il y a eu un gros coup de mou, on a essayé de faire un disque qui a pas abouti. Et toi t’étais déjà dans Tromblon à l’époque mais tu pouvais pas tourner autant que tu voulais.

Arnaud : Ouai, il faut dire aussi que c’est pas un style qui est hyper accessible pour jouer partout. Même si on adore le faire, c’est bien d’avoir un groupe calme à côté où tu vas pouvoir jouer dans des caves à vin à Boulogne-sur-Mer, enfin on a fait des trucs qu’on n’aurait pas pensé ! Et on se retrouve à jouer dans des smacs et du coup c’est cool.

Camille : Et ça fait sens en fait. Il y a pas vraiment de barrières qui nous en empêche.

Pierre : Donc l’idée, c’était de se dire que Camille avait envie de s’en foutre des plans et de pouvoir aller voir ce qui se passait ailleurs quand on nous proposait. Et voilà, on se retrouve au Bataclan et on est trop trop contents quoi !

Camille : Ah oui parce que c’était un peu frustrant avec le covid ! On avait sorti un disque début 2020, j’avais bouclé deux semaines de tournée en Europe pour aller jouer dans les pays où le disque avait été sorti par des micro-labels… Et puis en mars, les frontières fermées pour trois mois, plus de tournée, et puis il y a eu des vagues avec les restrictions… C’était difficile de se projeter, c’était vraiment l’enfer pour faire des dates. Donc on est content que ça reprenne et on a hâte de pouvoir de nouveau organiser une tournée ! Voilà globalement, si ça répond à la question…

Arnaud : On a dérivé, je crois. [rires]

leur regard sur le label

Hugo : C’est ça que je trouve trop bien avec Floral, c’est qu’il y a pas d’étiquette. Parce que le post-punk c’est pas le style le plus médiatisé et le plus connu. Un streamer qui a une commu de la taille de Ponce aurait pu dire « on prend des artistes qui font de la pop et du rap », mais là ils ont juste dit « on prend ce qu’on aime, et au pire ça fera découvrir ».

Arnaud : Ouai, je pense qu’ils se font juste kiffer aussi, et c’est ça qui est trop bien !

Camille : C’est un des trucs qui nous a plu aussi. Il y a des gens dans notre entourage qui sont étonnés des groupes avec qui on joue ce soir et qui disent qu’il y a pas de rapport. Effectivement, on les connaît pas et c’est assez éloigné musicalement mais je pense que c’est ce qui nous plaît aussi dans l’idée de jouer avec Ponce et Floral.

Arnaud : C’est une dynamique de potes en fait. Léo, c’est un pote de Ponce, ils ont l’air de faire de la musique ensemble, c’est juste un gros kiff. Et puis voilà, Ponce avait envie de musique dans ce style, il a bien aimé ce qu’on faisait, et ça c’est passé comme ça. C’était un process totalement naturel qui est super cool. Donc voilà. On a l’impression de marcher sur quelque-chose de stable. On est en sécurité.

Camille : Ouai carrément. Pour tourner derrière ça va être clairement plus facile !

Matthias : Et puis pour le style aussi c’est trop bien ! Il y a plein de gens qui écoutent pas tant de musique, que des sons mainstream, qui d’un coup grâce à Ponce se retrouvent à plonger dans des styles vachement précis.

Hugo : C’est clair que c’est une bonne chose pour la musique. Par exemple dans le rock, tout le monde va être capable de citer Queen ou Nirvana, mais ça fait plaisir qu’on permette à de grandes audiences de découvrir des trucs de niches et que certains aillent se renseigner sur le crust, sur le post punk… Pour nous qui traînons pas mal dans ce milieu, on est content de ne pas rester enfermés dans notre bulle, et qu’on partage ce qui nous fait vibrer.

Camille : Je vous rejoins complétement sur l’idée de pas se fermer. Ça me fait penser au chanteur de Clowns qui lui par exemple expliquait qu’il est influencé à fond par des chansons de Dua Lipa et qu’il y a plein de structures qui sont piquées de ses morceaux. C’est un peu ce que je fais moi aussi quand j’écoute des musiques en fait.

cemented minds sur twitch ?

Matthias : Pour changer de sujet, vous nous aviez dit que vous n’étiez pas du tout familiers avec Twitch. Est-ce que maintenant vous l’êtes un peu plus ou est-ce que finalement c’est pas trop votre came ?

Pierre : Alors bizarrement moi j’étais un peu familier avec Twitch parce que je suis celui qui joue le plus, même si je vais pas souvent voir des live. En l’occurrence, je connaissais pas Ponce parce qu’il stream pas les jeux auxquels je joue. Enfin je suis pas très familier de Twitch mais voilà je me rendais compte de l’impact de la plateforme en tout cas.

Camille : Moi je me suis rendu compte de l’impact de Ponce par mes proches, par mes amis quoi.

Pierre : Moi aussi, toutes les personnes plus jeunes, mais même d’autres, quand je leur dis : « Tu connais Ponce ? » « Ben oui » « Et bien, c’est lui qui va sortir notre disque. » « Hein ? » [rires]

Hugo : Mais il y a aussi vachement cette émulsion avec le Zevent. Il y a des potes qui ne savaient pas qui était Ponce et à qui j’ai dit qu’il faisait partie des gens qui avaient levé 10 millions en un weekend, et là direct ils voient de quoi je parle.

Arnaud : Ah bah oui, tu m’étonnes !

Hugo : Il y a plein de musiciens aussi sur Twitch. Des gens de la pop, du rap, du métal…

Arnaud : Il y a Samuel Etienne aussi !

Hugo : Et on en parlait avant avec Tip Stevens mais ça permet d’offrir un concert à des gens qui ne seraient pas venus sinon et qui là vont découvrir un concert de post punk en direct depuis chez eux !

Camille : Oui c’est génial, c’est vraiment le tur-fu !

Pierre : En plus pour moi qui bosse dans une smac, ça fait des années que ces idées trainaient et que des boites localement essayaient de mettre en place ces trucs-là, qui n’y arrivaient pas trop… Alors que là, aujourd’hui, ça fonctionne. C’est lourd en logistique mais ça marche !

Matthias : On l’a demandé aux autres, vous est-ce que ça vous plaît comme format ? Parce que c’est différent d’une capta qu’on sortirait en DVD et sur Youtube.

Arnaud : J’avoue que sur le momet on sera tellement dans le truc… En tout cas moi face aux 1500 personnes, je vais pas penser aux gens qui regardent le live.

Pierre : Moi c’est plus que je suis pas à l’aise d’être filmé quand je joue, mais là du coup ça va aller, je vais pas y penser.

Camille : C’est rigolo parce qu’on y avait déjà pensé à l’époque ! Il y avait un gars qui nous accompagnait et qui avait fait un live sur Insta. Bon, il y avait 11 personnes sur le live, mais les gens qui ont regardé nous ont dit qu’ils étaient trop contents d’avoir pu regarder le concert ! Donc mine de rien, c’est une bonne idée je pense.

Hugo : Pour la com aussi c’est un super outil. Je fais des photos de concert et cet été, je faisais un live pour un groupe au Hellfest. Il y avait les gens qui réagissaient dessus et qui étaient trop contents quand il y avait un tel morceau qui passait. Ça permet de créer un lien avec le groupe même quand tu ne peux pas le voir dans l’immédiat.

Camille : Oui c’est super impliquant, c’est vraiment bien… Dommage que ça appartienne à Jeff Bezos ! Désolé Ponce. [rires]

Pierre : Oui mais bon, on ne peut pas éviter le monde dans lequel on vit. On prend ce qu’il y a de bon.

Arnaud : C’est ça. On en fait le meilleur usage qu’on peut !

à venir chez cemented minds

Camille : Ah et si, petite précision par rapport à Twitch. On a notre batteur qu’on a intégré ces deux dernières semaines qui lui est vraiment calé là-dedans. Il connaissait bien Ponce, il a même sa chaîne Twitch mais je crois qu’il est plus très actif dessus. Par contre il fait pas mal de TikTok, il s’appelle Marsouin Des Sables dessus.

Hugo : Et du coup pour conclure, si vous avez des petites actus à nous confier, que ce soit des sorties, des concerts…

Arnaud : Ouai carrément ! Ben il y a rien qui arrive…

Hugo : Niquel !

[rires]

Arnaud : Si il y a les singles pour l’album, qui vont sortir dans les prochains mois.

Pierre : De toute façon, la grosse échéance là pour nous c’était aujourd’hui, avec le concert, l’annonce du label. On était focalisés là-dessus. Mais les échéances vont arriver. On a un tourneur, on fera peut-être quelques dates avant la sortie de l’album, mais surtout plein après. Et voilà, les actus vont arriver quoi !

Hugo et Matthias : Merci pour tout, on a passé un super moment ! Mangez bien, reposez-vous bien, et bon concert tout à l’heure !

Cemented Minds : Merci à vous deux, c’était super cool ! On hâte de vous voir depuis la scène tout à l’heure. On se recroise à l’occase !


Si vous avez aimé cette interview, restez à l’affût sur Pozzo Live ! Nous ne manquerons pas la sortie de l’album de Cemented Minds ! En attendant voici une chouette découverte dans un tout autre style.

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