Le sixième album de Simple Plan vient de sortir, Harder Than Its Looks. A cette occasion le batteur Chuck Comeau a accepté de nous en dire quelques mots.
Pozzo Live : Bonjour Chuck, comment est-ce que ça va ?
Chuck Comeau : Ça va super ! On est à Pittsburgh aujourd’hui, en tournée avec Sum 41. On a fait environ 3 spectacles de la tournée et jusqu’à maintenant tout est complet, le public est super. C’est assez spécial de pouvoir renouer avec la scène après si longtemps, de voir nos fans, de faire ce qu’on aime depuis 20 ans. Avoir la chance de revenir à ça c’est assez exceptionnel.
Pozzo Live : Vous aviez terminé l’album avant la pandémie, est-ce cela qui vous a fait tant retarder la sortie ?
Chuck Comeau : C’est exactement ça ! Nous avions terminé l’album autour de février 2020. Nous avons été chanceux dans un sens. Cela nous a permis de mettre des touches finales à l’album tous ensemble. Nous n’avons pas eu à faire ça dans des villes différentes, en confinement. On a pu le faire comme ça doit être fait, tous ensemble, où on peut se challenger et chacun peut donner le meilleur de lui-même. C’était un peu spécial quand tout a basculé en mars 2020 on était en train de commencer le mix de l’album. On a été en mesure de le terminer par e-mail. Et puis on devait avoir une tournée au printemps/été 2020 et évidemment ça a été reporté. On s’est demandé : est-ce qu’on sort de la musique dans ce contexte-là ? Est-ce qu’on prend le pari de lancer quelque chose qui est vraiment spécial pour nous ? On a travaillé énormément dessus, on veut que les gens l’entendent puis on trouvait que ce n’était pas le bon contexte. Nous ne pouvions pas être en tournée, faire de la promotion. Il y avait tellement de choses, de mauvaises nouvelles à ce moment-là, nous ne voulions pas que l’album passe inaperçu. Nous avons décidé de prendre notre temps et de voir ce qui allait arriver. Jamais on n’aurait pensé que ce serait une situation aussi longue et complexe. Finalement à l’automne dernier on a commencé à se dire que l’on n’allait pas attendre plus longtemps. Nous voulions que nos fans puissent écouter nos musiques. Même pour nous ce n’est jamais arrivé dans notre carrière d’avoir des musiques prêtes, dont on était si fier, et qu’on ne puisse pas les sortir. C’était un peu spécial. En plus pendant la pandémie on a beaucoup été sollicité par nos enfants, la famille. Nous avons passé plusieurs mois sans vraiment écouter des chansons et être dans un groupe. Nous n’étions plus vraiment Chuck de Simple Plan ou Pierre de Simple Plan. On était juste le papa. C’était important de s’y remettre et de partager ces musiques-là avec nos fans puis jusqu’à maintenant les retours étaient incroyables. Maintenant on peut être en tournée, jouer ces chansons en live et retrouver une vie un peu plus normale.
Pozzo Live : Comment se déroule l’écriture d’un album de Simple Plan ? Vous semblez être tous ensemble. Il-y-a-t-il un ordre dans la création des parties d’un morceau ?
Chuck Comeau : Quand on enregistre on est tous ensemble en effet. On commence avec les batteries, puis la basse, les guitares et on termine avec les voix. Il arrive de le changer et qu’on tente d’autres manières, mais c’est l’approche générale. C’est ce à quoi on est habitué et ce qui nous semble confortable.
En ce qui concerne l’écriture ça commence généralement par Pierre et moi qui sommes ensemble. Nous avons passé un an, un an et demi à réfléchir à des idées. Pierre arrive avec une idée de musique ou moi avec une idée de paroles ou de concept. Ensuite on se met à l’œuvre et on essaye de créer quelque chose qu’on va aimer et le reste du groupe aussi, ainsi que nos fans. C’est un peu le challenge. Et pour cet album-là ce qu’on voulait faire c’est un peu distiller l’essence de ce qu’est Simple Plan et de qui on est en tant que groupe. Qu’est-ce qui fait qu’une chanson est une chanson de Simple Plan ? On voulait faire un album qui allait être comme un classique de Simple Plan. Nous voulions vraiment reprendre tous les meilleurs ingrédients de ce qu’on a fait avant. De rassembler tout ça et que si t’es un fan du groupe ce soit les chansons que tu aurais voulu qu’on fasse. Retrouver un son un peu vintage, de quand on a commencé. Mais en même temps avoir une évolution, une modernité aux chansons. Parce-que si tu fais simplement que refaire ce que tu as fait en 2002 ça va sonner un peu redondant et ennuyant. Quand j’écoute ce nouvel album je pense qu’on a vraiment réussi à trouver ce qui fait ce que Simple Plan est Simple Plan.
Pozzo Live : En faisant la chronique de l’album c’est exactement ce que je me suis dit. Un album 100% Simple Plan qui nous donne des nouvelles chansons dans la continuité des albums précédents avec un peu de nouveauté.
Chuck Comeau : Merci beaucoup, c’est exactement ce qu’on voulait faire. Je pense qu’avec les années tu réalises qu’il y a une raison pour laquelle les fans aiment ce que tu fais. Et il y a une raison pour laquelle quand on a commencé on a choisi de faire ce qu’on a fait, notre amour pour ce style de musique-là. Pour nous ce n’est jamais vraiment parti Oui on a fait des expérimentations, on a incorporé des influences un peu différentes. Avec le recul on réalise qu’on s’est peut-être trop éloigné de ce qui était le son classique du groupe. C’était comme une sorte de réajustement, de se recalibrer. Avec la perspective tu peux te sentir pas à l’aise avec le son de ton groupe ou avec ce que les gens pensent et disent. Ça peut t’amener à vouloir changer quelque chose qui n’est pas essentiel à changer. Avec cette réflexion-là on a réalisé qu’on est fier d’être dans ce groupe, de ce qu’on a accompli. On aime les chansons qu’on a écrites, on aime tous les albums qu’on a fait. Il n’y a aucune raison pour laquelle on voudrait s’éloigner de ça en y réfléchissant. C’est comme si on était retombé amoureux de Simple Plan en quelque sorte. Avec la fierté d’être dans ce groupe et de se dire « regarde c’est ça qu’on fait de bien et on va continuer de le faire ». On est totalement décomplexé là-dessus, on y va à fond. Je pense que nos fans vont être super contents de cet album. Nous l’étions en l’écrivant, on a un peu retrouvé nos racines tout en le faisant d’une façon moderne et excitante. C’est super respirant.
Pozzo Live : A la différence du schéma d’album classique, vous n’avez jamais de chanson qui porte le même titre que l’album. Est-ce volontaire ou bien simplement que vous trouvez le titre de l’album indépendamment des chansons ?
Chuck Comeau : Nous trouvons toujours le titre de l’album à la fin, quand tout est terminé. C’est la partie la plus difficile, ardue et la plus pénible pour nous de trouver nos titres d’albums. J’ai toujours trouvé ça un peu « cheap » de nommer un album comme une des chansons. C’est plus spécial de nommer l’album avec un titre différent. Cela fait plus comme un concept, il y a plus de recherche. J’ai toujours eu aussi beaucoup d’amusement à trouver des titres amusants qui font sourire les gens. Cela fait partie de l’ADN du groupe. Surement un peu inspiré par des groupes qu’on aime comme Blink [ndlr : 182] qui faisait ça aussi à leurs débuts. On a toujours trouvé ça amusant. On a toujours été un groupe qui prend nos albums, ce qu’on fait, nos shows, super au sérieux. Nous sommes assez perfectionnistes, on veut que chaque détail soit parfait et représentatif de nous. Par contre en tant que personne, que groupe, on ne s’est jamais pris au sérieux, on est toujours prêt à rire de nous-même. On peut avoir du plaisir un peu, s’amuser et montrer aux gens qu’on peut avoir notre côté humoristique. Donc les titres c’est un peu le biais pour le faire. La seule fois où on a fait un titre un peu moins spécial c’est sur notre troisième album, l’éponyme. Je dirais que c’est justement là où on s’est un peu, pas perdu mais sorti des sentiers battus. En même temps il y a beaucoup de fans qui l’adorent et moi aussi j’en suis fier. Mais c’est à partir de ce moment-là qu’on voulait se retrouver. Rien qu’en regardant les photos on voit que le groupe voulait trop se prendre au sérieux. Donc on voulait trouver un titre amusant et avoir des photos amusantes, de vraiment faire ce qui définit Simple Plan, à tous les niveaux.
On met beaucoup de réflexion et de travail dans l’aspect visuel des pochettes. Les gens achètent moins de disques mais il y a encore les vinyles et tout. Pour nous c’est ça faire un album, trouver un concept, quelque chose d’intéressant. Un filon qui va plaire aux gens, les faire rire. C’est comme les vidéos, tout ce qu’on fait visuellement c’est une façon de créer la personnalité du groupe. Pour montrer notre côté créatif. C’est toujours inspirant pour nous et amusant.
Pozzo Live : Cela aurait été peut-être jugé égocentrique de la part de certains, mais une chanson de Simple Plan sur l’album Simple Plan qui s’appelle Simple Plan cela aurait été un concept également.
Chuck Comeau : Ah j’y ai pensé souvent ! Mais on n’a jamais trouvé la façon intéressante de faire une chanson qui s’appelle Simple Plan. Peut-être un jour. Mais oui j’avoue que j’ai pensé à ce concept-là (rires)
Pozzo Live : Quand avez-vous décidé de faire un clip en rapport avec l’Ukraine sur Wake me up ? J’imagine que le titre était terminé bien avant. Est-ce ce clip qui vous a poussé à le sortir en single ?
Chuck Comeau : Nous avons écrit la chanson il y a deux ans. On avait aucune idée qu’il y aurait la pandémie, qu’il y aurait la guerre en Ukraine. Ça venait d’une chanson qui était un peu plus personnelle. C’est intéressant avec cette chanson. A chaque grand évènement qui est arrivé depuis deux on s’est dit « Whoua ! La chanson a été écrite pour ça ». La pandémie est arrivée et au-début dans les premiers mois on se disait que peut-être ce serait la chanson parfaite à sortir en ce moment. Chaque mois on aurait dit qu’elle était écrite sur ce qui se passe en ce moment. Puis après on a évidemment choisi, pour plein de raisons, de ne pas faire ça. Mais c’est assez incroyable quand on l’écoute, cela aurait complètement pu s’appliquer. Quand on l’a écrite c’était plus inspiré par des choses personnelles, mais en même temps on voulait le laisser assez ouvert à l’interprétation. Afin que les gens puissent prendre cette chanson et l’appliquer à ce qu’il se passe dans leur vie. Que ce soit au niveau social ou même ce qui est arrivé avec la cour suprême aux Etats-Unis [ndlr : l’interview a été réalisée le lendemain de la découverte d’un document où la cour suprême projetait d’enlever l’IVG de la constitution américaine.] Pour certains cela pourrait être la signification de la chanson. C’était un peu intentionnel de laisser cette ouverture à plein d’interprétations.
Quand on travaillait sur le clip, qu’on réfléchissait à des idées de vidéos, le fait qu’il y ait tellement de significations rendait la tâche assez ardue. On travaillait avec un réalisateur qui s’appelle Jensen Noen qui a réalisé nos deux clips précédents, The Antidote et Ruin My Life. On l’avait rencontré il y a six-sept mois, et on savait qu’il venait d’Ukraine. Quand on travaillait ensemble sur le synopsis du clip, en plein milieu la guerre éclate. Cela faisait plusieurs semaines qu’on parlait d’une possibilité que ça arrive et bien évidemment tout le monde pensait que ça n’arriverait pas. Puis finalement ça arrive, et j’écoute la chanson, je pense à des idées, je lis le journal, je regarde les réseaux sur cet évènement invraisemblable. Jamais personne n’aurait pu penser que ça arrive en 2022. J’ai commencé à me demander si on ne pourrait pas se servir de la chanson pour avoir un impact positif. Peut-être faire un clip qui pourrait lever des fonds pour les enfants affectés par la guerre. Et qui pourrait avoir un impact sensibilisant pour les gens. J’en ai parlé avec Jensen. Il m’a dit « Je pensais exactement la même chose mais je n’osais pas vous en parler. Pour moi c’est tellement personnel ce serait incroyable de pouvoir faire quelque chose plutôt que de rester assis et de regarder mon pays se faire détruire. Si je pouvais faire quelque chose artistiquement avec mon talent qui pourrait avoir un peu d’influence. ». On lui a dit « ok vas-y écrit quelque chose ». Il est revenu avec un scénario qui parlait d’une famille en train de passer à travers toutes les tragédies de la guerre. Une métaphore de ce qui arrivait en Ukraine. C’était vraiment très touchant comme scénario. On dit qu’on y allait, qu’on allait le faire. On allait se servir de notre chanson pour avoir un impact positif et aider les gens. Nous sommes bien conscients que c’est une goutte dans l’océan que ça ne va pas tout changer. Mais si tout le monde fait sa part c’est la meilleure façon d’essayer d’avoir un peu de changement. On voulait aussi inspirer d’autres gens, d’autres artistes à s’impliquer. Je pense que c’est vraiment venu de la connexion avec Jensen le réalisateur. Il a encore des amis et sa famille là-bas. Il a également réuni toute une panoplie d’acteurs qui viennent d’Ukraine pour qui c’était important de participer à cette vidéo. On voulait faire quelque chose de très authentique. Pas quelque chose qu’on s’appropriait sans que cela nous appartienne. Donc le faire avec des gens qui étaient intimement connectés à ce qui se passait on trouvait que c’était la meilleure façon. Le résultat j’en suis très fier, c’est très émouvant. Cela donne une signification complètement différente à la chanson. C’est ça qui est cool avec les vidéos. Tu peux donner une autre signification complète à une chanson avec les visuels.
Pozzo Live : Après 20 années de carrière, est-ce que vous avez un ressenti différent, notamment sur la relation groupe/public, ou est-ce que c’est comme au premier jour ? Comment est-ce qu’on vit la notoriété d’être dans un groupe plutôt reconnu comme Simple Plan ?
Chuck Comeau : Je pense qu’on l’apprécie plus que jamais. On se sent privilégié d’avoir une carrière qui dure depuis si longtemps. De voir que nos fans nous sont restés fidèles, ainsi que des nouveaux fans qui embarquent avec nous et commencent à nous suivre. Ils découvrent parfois des albums où ils n’étaient même pas encore nés quand notre premier album ou deuxième album est sorti. Et maintenant ce sont des fans. C’est spécial de voir une toute nouvelle génération. Avec la pandémie et le fait de ne pas avoir pu faire des spectacles pendant deux ans-deux ans et demi, on réalise à quel point on a peut-être pris ça pour acquis. Que c’était nos vies, que c’était normal et une fois que tu perds ce privilège, tu réalises que tu y tiens peut-être plus que tu ne pensais. Cela a été une période assez difficile et nous a fait beaucoup réfléchir à quel point on tenait à ce qu’on a fait. On veut continuer à protéger le groupe, à le voir grandir. On est très fier de ce qu’on a accompli dans le passé, mais on est encore plus curieux et excité de voir ce qui va arriver dans l’avenir. Je pense que c’est ça pour moi ma plus grande motivation, de voir ce qu’on peut accomplir avec cet album-là, ces nouvelles chansons. J’ai le même feeling que j’avais quand le premier album, le deuxième, le troisième, le quatrième est sorti. Tu ne sais pas ce qui va arriver, tu ne sais pas comment les gens vont y réagir. C’est ça qui est la motivation, qui rend ça excitant et amusant d’être dans un groupe. C’est ce qui est cool de voir avec les chansons que tu as écrites. Est-ce qu’on va atteindre un nouveau niveau, toucher des gens qui ne nous connaissaient pas avant. C’est ce qui fait un peu partie de l’aventure.
Pozzo Live : La question est sur les lèvres de beaucoup de monde. Comment êtes-vous venus à faire un morceau avec Deryck Whibley (Sum 41) ?
Chuck Comeau : C’est vraiment intéressant parce-que ça fait longtemps qu’on a des carrières en parallèle. On n’a jamais fait de show ou de collaboration avec Sum 41. Pourtant nous avons plein de choses en commun. Nous venons tous du Canada, nos villes natales sont à quelques heures de route. On a eu du succès à la même époque et nous sommes deux groupes qui ont réussi à survire, à être encore là vingt ans plus tard. Cela fait longtemps qu’on voulait travailler avec eux, qu’on leur parlait de faire une tournée ensemble. Il y a 8-9-10 ans on avait déjà commencé ces discussions-là. Il y a peut-être 6 mois on a discuté d’une tournée ensemble. C’est donc ce qu’on vient de commencer, il y a trois jours. On a trouvé intéressant d’aller encore plus loin et de pousser la collaboration. Nous lui avons envoyé la chanson, il l’a écoutée. Il a complétement été partant pour s’associer dessus. Malheureusement nous n’avons pas été en mesure d’enregistrer dans le même studio. Il l’a fait dans le sien. Mais c’est vraiment cool après tant d’années de faire des spectacles ensemble et d’avoir une chanson ensemble. Je pense qu’on a beaucoup de fans en commun et qu’ils sont contents d’entendre ça. Et je pense que c’est toujours cool d’avoir des invités spéciaux. On a eu la chance d’avoir pleins d’artistes très influents et marquants pour nous qui ont participé à nos albums. Nous avons eu Mark Hoppus de Blink ou Joel de Good Charlotte, Rivers de Weezer, Sean Paul, Alex de All Time Low, Jordan de New Found Glory. On a vraiment eu une panoplie d’artistes qu’on aime et qu’on respect sur nos disques. C’est vraiment cool que maintenant Deryck fasse partie de ça.
Pozzo Live : Etant donné que vous tournez ensemble en ce moment est-ce qu’il vient sur scène pour faire la chanson avec vous ?
Chuck Comeau : Ce n’est pas encore arrivé, mais on va en parler. Je pense que pour Deryck, avec tout ce qui lui est arrivé dans sa vie, les tournées ne sont pas faciles physiquement. Faire une chanson de plus serait peut-être plus ardu pour lui, mais c’est sûr que l’invitation est là et la porte est ouverte si ça l’intéresse.
Pozzo Live : A la dernière peut-être, s’il le sent ?
Chuck Comeau : Exact ! Exact !
Pozzo Live : Depuis le début de votre carrière vous avez beaucoup tourné à travers le monde. Est-ce qu’il y a un endroit où vous n’êtes pas encore allé et aimeriez-vous rendre ?
Chuck Comeau : Ouch bonne question. On a vraiment joué à beaucoup d’endroits. Nous avons fait des shows dans 65 pays. Mais c’est sûr qu’il y a des endroits où nous ne sommes pas encore allés. Pour être à propos avec ce qui se passe, même si ce ne serait pas possible maintenant, on n’a jamais joué en Ukraine. J’aimerais bien pouvoir y aller et jouer un show là-bas. On a joué beaucoup dans l’est de l’Europe, mais jamais à Kiev. Donc ce serait cool.
Il y a un endroit où je serais curieux d’aller c’est l’Afrique du Nord. On n’y a jamais joué encore. Cela serait cool, il y a pas mal de pays francophones là-bas en plus. On reçoit beaucoup de mails ou commentaires disant qu’on a beaucoup de fans là-bas. Cela pourrait être très cool. Nous sommes toujours prêts à aller n’importe où. On est allé faire des shows en Inde, en Asie du sud-est, en Afrique du Sud. On est toujours ouvert et on a le goût de la découverte. J’aimerais aussi beaucoup jouer en Alaska, c’est l’un des seuls Etats que l’on n’ait pas fait aux Etats-Unis.
Pozzo Live : Vous avez pour habitude pendant vos concerts de réaliser les demandes des fans écrites sur des pancartes. Quelle est la chose la plus folle/étonnante qu’on vous ait demandé ? Et si ce n’est pas la même, la demande la plus folle/étonnante que vous ayez acceptée ?
Chuck Comeau : De mémoire on a déjà invité quelqu’un à jouer avec nous sur scène. Je crois que c’était une fille qui voulait chanter Jet Lag avec nous et puis sans avoir jamais vraiment essayé on a accepté. Et l’expérience a été bonne, mais c’était un pari un peu risqué. Mais on l’a fait. Ce qu’on a fait pendant longtemps aussi c’est prendre des photos sur scène, c’est assez cool. Maintenant avec la pandémie c’est plus compliqué d’avoir ces interactions-là. Mais en même temps on est juste très content de quand même pouvoir faire des spectacles.
Pozzo Live : Parlons un peu de la difficulté de créer les setlists de concerts. Comment gérez-vous le casse-tête de mettre des singles du dernier album, mais aussi des chansons peut-être moins écoutées ? Il faut mettre des hits, mais aussi quelques chansons moins connues que vous auriez envie de jouer.
Chuck Comeau : C’est vraiment vraiment un gros challenge. C’est une des choses les plus difficiles qu’on ait à faire pour les shows. C’est presque impossible. Hier soir on avait une discussion à ce sujet d’ailleurs. Il fallait faire les nouvelles, mais aussi les hits et un peu de « No Pads » [« No Pads, No Helmet … Just Ball », leur premier album] parce-que ça fait 20 ans. C’est un peu un casse-tête impossible. Les décisions viennent beaucoup de l’instinct, de la réaction qu’on sent des fans. Quand tu fais ta setlist tu veux que ce soit la meilleure possible. Tu prends la foule et tu l’amènes dans un manège, une sorte de roller-coaster. Avec des moments forts, des moments plus intimes, d’autres où l’énergie remonte. Il y a un peu une science à mon avis à avoir. On passe beaucoup de temps à raffiner ça et à trouver la setlist la plus parfaite possible. A chaque fois c’est toujours un peu triste d’entendre les gens qui te disent « oh mais c’est ma préférée et vous ne l’avez pas jouée ». « Pourquoi vous n’avez pas joué Save You ? This Song Saved My Life ? … ». Il y a tellement de chansons qu’on aimerait faire et en même temps il faut préserver la voix de Pierre. Si on pouvait jouer deux heures on le ferait. Mais à un moment donné on fait 5-6 spectacles par semaine, faut quand même ménager sa voix. Je n’ai pas vraiment de bonne réponse. Maintenant on peut se servir des données avec Spotify voir les chansons les plus populaires. Mais en général on sait déjà lesquelles réagissent bien. Et il y a des chansons qui sont toujours des incontournables du live comme Jump, même si ça n’a jamais été un single. Pour nous c’est un peu ça qui vient mettre de l’atmosphère, comme un « must » pour tous les shows. On aimerait faire plus de demandes spéciales et jouer tout ce que les gens aimeraient entendre, mais bon c’est impossible. Mais c’est pour ça maintenant qu’on fait des soundcheck party avec les VIP. On essaye de faire des chansons plus obscures pour les fans les plus hardcore.
Pozzo Live : Je ne sais pas si vous le faites encore, mais je sais qu’il vous est arrivé de changer quelques morceaux de la setlist qui n’étaient pas les mêmes tous les soirs. Cela permet de varier un petit peu.
Chuck Comeau : C’est amusant de pouvoir varier certaines chansons, ce sont nos cartes blanches. Chaque jour il y aura une ou deux ou trois chansons qu’on pourra modifier et puis intégrer des chansons qu’on joue moins souvent. C’est un peu le concept des groupes comme Grateful Dead. Ils poussent ça encore plus loin ils font une setlist différente chaque soir. Pearl Jam fait un peu la même chose.
Mais si les fans nous suivent, font plusieurs jours comme ça arrive souvent en Europe ou Etats-Unis, c’est la chance de leur offrir une setlist légèrement modifiée chaque jour. De leur jouer des chansons qu’on n’a pas jouées la veille c’est toujours attrayant. Et puis c’est bon pour la pratique, ça nous aide à toujours savoir bien jouer les morceaux. Si tu ne joues plus une chanson pendant 2 ans 3 ans forcément tu perds un peu la main. Mais surtout pour faire plaisir aux fans c’est vraiment ça la clé.
Pozzo Live : Est-ce que vous pensez mettre des nouvelles chansons autres que les singles dans les futures setlists ?
Chuck Comeau : C’est toujours trouver la balance, de jouer les nouvelles chansons. On est toujours excités de les jouer. Pour un groupe c’est toujours super motivant de jouer ses nouveaux morceaux. Pour les fans parfois avec tout ce qui existe, les musiques, les jeux, les films, c’est parfois difficile d’attirer l’attention sur tout l’album. Sur les nouvelles chansons ce n’est pas toujours évident. Mais je pense qu’on est chanceux. On verra si je me trompe quand l’album sortira. Je crois que vraiment que nos fans aiment autant nos vieux albums comme les nouveaux. On a des fans qui nous suivent et qui ne sont pas juste là pour entendre les deux premiers albums. Ils aiment vraiment tout ce qu’on fait, surtout les nouvelles choses. Quand on joue une nouvelle chanson je ne vois pas la moitié de la salle qui part pour aller acheter une bière contrairement à d’autres groupes. Je pense que la réaction est super bonne, on va définitivement essayer de jouer d’autres nouvelles chansons. On a hâte de les présenter aux fans.
Pozzo Live : Dernière question. Quel groupe ou artiste vous conseilleriez à Pozzo Live d’interviewer la prochaine fois ?
Chuck Comeau : Je vais te donner deux réponses, je dirais Sum 41. Je ne sais pas si tu l’as déjà fait.
Pozzo Live : Nous avons eu l’occasion de les interviewer au Hellfest en 2019.
Chuck Comeau : Ah bon on efface alors. Sinon Magnolia Park, c’est un groupe avec qui on fait la tournée. Ils sont très jeunes, ils démarrent. Ils sont très différents, ça fait plaisir d’avoir de la diversité dans le pop-punk. D’avoir des musiciens afro-américains qui jouent un style où il n’y a pas souvent de représentation de la diversité culturelle. Je trouve ça cool d’avoir un groupe qui va à l’encontre de ça.
Retrouvez notre review du dernier album de Simple Plan : Harder Than It Looks.