Nous avons échangé avec Danko Jones à propos du prochain album Electric Sounds. Le chanteur canadien a joyeusement répondu à nos questions sur cet opus à paraitre le 15 septembre 2023.
Pozzo Live : Vous allez sortir votre album Electric Sounds en septembre. Vous sortez un album tous les deux ans, vous tournez entre chaque sortie. Est-ce que vous prenez le temps de dormir parfois ?
Danko Jones : C’est vrai que nous sommes constamment en tournée et entre deux sessions d’écriture. Nos albums sortent tous les deux à deux ans et demi. Mais c’est comme ça que ça se passe. Nous ne sommes pas un groupe international mondial. Un groupe de stade où on peut se graviter pendant cinq ans entre deux albums. Nous sommes un groupe qui bosse, nous sommes obligés en soit de sortir de nouveaux albums. Et ce sont un peu des cartes de visite pour partir en tournée. Si vous n’avez pas de nouvel album, vous ne ferez pas de tournées.
C’est juste la réalité du business de la musique, et ça ne me dérange pas. J’aime écrire des chansons et j’aime enregistrer des chansons donc
tout va bien pour moi. Si nous marquons un coup comme Enter Sandman ou Smells Like Teen Spirit ou Welcome To The Jungle ou quel que soit le grand succès, peut-être que nous attendrions plus entre les albums. Mais nous ne pouvons pas nous permettre de faire ça. Nous sommes un groupe qui doit bosser.
Pozzo Live : Après c’est cool. J’ai l’impression de vous voir sur un lineup tous les six mois ou d’avoir une nouvelle chanson de vous. Et c’est très plaisant !
Danko Jones : Cool cool ! Mais ne te méprends pas, ça ne me dérangerait pas d’avoir une chanson aussi grosse que Enter Sandman ou Smells Like Teen Spirit [rires].
Pozzo Live : À propos de ce nouvel album à venir est-ce qu’il vous a pris beaucoup de temps à écrire ? Est-ce que vous aviez d’anciennes idées dont vous vous n’étiez jamais servi ?
Danko Jones : Quand nous sommes lancés sur l’écriture avec une deadline, je ne regarde pas vraiment en arrière. Je ne cherche pas de vieux riffs. Je pense que nous ne faisons qu’avancer. Mais c’est arrivé dans le passé. Nous avions une chanson intitulée Legs de l’album Rock and Roll is Black and Blue. En 2012 ce riff avait été écrit quelques années plus tôt et je l’ai trouvé sur mon ordinateur portable. Et c’était comme si j’avais toujours j’ai aimé ce riff, je l’avais complètement oublié. Et puis le reste de la chanson est arrivé à partir de ça. Mais la plupart du temps quand nous écrivons des chansons, c’est généralement des nouveaux riffs.
Pozzo Live : On vient de le dire vous créez beaucoup de musiques et tournez également beaucoup. Est-ce que vous prenez le temps d’écouter d’autres musiques ? De trouver d’autres inspirations ?
Danko Jones : Oh oui ! La musique hard rock est mon premier amour et c’est la musique vers laquelle j’irai toujours. Mais ça ne veut pas dire que c’est la seule chose que j’écoute du début de la journée jusqu’au soir. C’est généralement un mélange de tant de types de musiques différents. Que ce soit soul, funk, punk rock, hip hop, rap, metal, jazz. Tout dépend de mon humeur. Je ne suis pas d’humeur à écouter du hard rock 24 heures sur 24 juste parce-qu’on en joue. Et surtout parce-qu’on en joue, que c’est autour de nous tout le temps, que je veux vraiment m’en sortir parfois. Et donc ces autres styles s’infiltre dans notre musique. Il y a beaucoup de références et d’influences que vous ne saisirez peut-être pas parce que c’est encadré de manière dure dans un son rock. Mais j’ai beaucoup d’influences tirées de la musique rap, de la soul et du punk rock et même du jazz. Nous avons d’ailleurs deux albums qui portent le nom d’albums de jazz. A Rock Supreme est évidemment un clin d’œil à I Love Supreme de John Coltrane . Et puis il y a Fire Music. Nous étions en studio et je parlais à JC : » l’un de mes titres d’album préférés est Fire Music d’Archie Chef. Peut-être que nous pourrions faire un jeu de mots avec le titre de Fire Music. » Et JC me répond : »Pourquoi ne pas simplement l’utiliser et proposer un changement complet par rapport à l’album de jazz ? »
Pozzo Live : Quand vous écrivez un morceau est-ce que vous réfléchissez déjà à comment il va rendre sur scène ?
Danko Jones : Je ne peux pas dire que je n’ai jamais pensé de cette façon. Et c’est génial quand tu sais que tu peux l’anticiper mais je dirais que je ne le fais pas spontanément. Parfois quand nous écrivons une chanson et que le refrain est tellement énorme, on peux le sentir. Tu peux te dire que quand la foule entendra ça ils vont le scander ou non. Tu te dis que cette chanson n’est peut-être pas un single donc elle pourrait ne pas être jouée en live autant qu’une autre chanson. Mais il y a eu des chansons que nous avons écrites où nous pensions que les gens chanteraient en retour et ça n’a jamais eu lieu. C’est juste qu’on n’a jamais touché les gens correctement. Ou bien pas assez de monde n’a écouté tout l’album pour entendre cette chanson, donc ils ne connaissent pas.
Le public peux ne pas être aussi familier avec tes chansons que tu le pensais. Donc tu dois juste écrire des chansons et espérer le meilleur. La seule boussole pour te laisser guider, ce sont tes oreilles. Et si les chansons te conviennent alors vas-y. Je pense que si tu à réfléchis à écrire une chanson pour qu’une foule la chante en retour et bien, je pense que tu te remets en question. Les meilleures chansons viennent naturellement. Et tu sais nous avons des chansons où les gens chantent un soir, mais le lendemain ils ne le feront pas. Et tu penses qu’ils vont le faire comme la veille, mais non ils ne connaissent pas la chanson. Donc ça dépend du moment, de l’ambiance et qui est dans la foule.
Pozzo Live : Vous avez maintenant beaucoup tourné à travers le monde. Est-ce qu’il y a un endroit inédit où vous aimeriez jouer ?
Danko Jones : Et bien nous avons parcouru presque 50 pays maintenant. Mais il y a encore tellement d’endroits. Par exemple quand j’ai commencé à faire des interviews pour cet album c’était pour des médias mexicains et Mexico, mais nous n’y avons jamais joué. Nous n’avons jamais joué en Grèce non plus. J’ai toujours pensé que nous pourrions jouer en Grèce. Nous en avons parlé pendant un moment, ça remonte à 10 ou 12 ans, mais rien ne s’est jamais passé.
On adorerait jouer en Nouvelle-Zélande. Nous avons joué en Australie mais pas en Nouvelle-Zélande, ce serait génial. Il y a d’autres endroits en Asie qui seraient incroyable. Jouer en Inde et en Chine serait super, mais je ne pense tout simplement pas qu’ils aient les scènes rock comme en Amérique du Nord, en Amérique du Sud et en Europe. Mais ce serait aussi fou de jouer dans certaines régions d’Asie. Nous avons joué au Japon, mais ça fait longtemps, nous devons y retourner !
Pozzo Live : Après toutes ces années est-ce que vous êtes toujours stressé avant de monter sur scène ?
Danko Jones : Oui c’est bien d’être nerveux, c’est bien d’avoir des papillons dans le ventre. Cela veut dire que tu aimes toujours ce que tu fais. Je pense que je serais inquiet si je ne l’étais pas parce-que alors ça voudrait dire que je m’en fiche. Donc oui c’est toujours excitant avant le spectacle, juste avant de monter sur scène. C’est toujours excitant, quand tu entends la musique d’intro, les lumières s’éteignent et tu entends la foule. C’est toujours une sensation géniale.
Pozzo Live : Est-ce qu’il y a des shows qui sont censés être « normaux » mais où vous sentez plus de pressions que d’habitude ?
Danko Jones : Bien sûr ça se passe à Toronto, c’est notre ville natale. Et comme c’est notre ville natale, nous connaissons des gens là-bas. Donc tu es à la maison mais c’est un peu difficile pour ça.
Pozzo Live : Quel groupe ou artiste vous conseilleriez à Pozzo Live d’interviewer ?
Danko Jones : Il y a beaucoup de groupes sympas. Il y a un groupe appelé Persekutor qui a un nouvel album intitulé Snow Business. Il y a un groupe australien qui s’appelle Cable Ties. Ils ont un album appelé All Her Plans. Ce sont deux groupes assez nouveaux sur la scène. Ils ont déjà sorti quelques albums mais ils viennent de sortir de nouveaux albums qui sont d’excellents. Cable Ties, franchement cet album est mon album préféré jusqu’à présent cette année. A part notre album bien sûr [Rires]
Merci à Danko Jones pour son temps. Interview réalisée en visio le 18 juillet 2023.
Artwork photo provenant de Module+
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