A l’occasion de la sortie de l’album Sound from the shadow partie 2, Mat Bastard le chanteur de Skip the use se livre en toute humilité et modestie sur l’histoire du groupe. Après 15 ans d’existence, nous découvrons la suite de cet EP qui nous réserve beaucoup de surprise.
Pozzo Live : Salut Mat, c’est un plaisir de pouvoir avoir cette entrevue. Tout d’abord comment vas-tu ?
Mat Bastard: Ça va très bien, impeccable, merci !
Pozzo Live : Skip the use existe maintenant depuis 2008, peux-tu nous parler de la création du groupe, de vos débuts ?
Mat Bastard : Avec Yan on avait chacun des groupes dans lesquels on évoluait. J’ai commencé en 1993, Yan peu de temps après moi. Lille c’est un peu un village concernant la musique, donc on se croisait facilement. On se connaissait déjà très bien. On s’est retrouvé dans notre groupe de punk rock, je ne saurais plus te dire en quelle année. Très vite on a eu envie d’avoir un projet dans lequel on pourrait aller dans des endroits un peu différents de ceux qu’on avait l’habitude de fréquenter avec le punk rock : c’est là qu’on a commencé à faire des chansons différentes. C’est de là que tout est né.
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Pozzo Live : Skip the use a été propulsé sur le devant de la scène française avec vos chansons Ghost et Nameless World, des grosses claques musicales, comment avez-vous vécu votre essor musical ?
Mat Bastard : C’était très cool. C’est bien de réussir à faire des choses que les gens s’approprient, dans lesquelles ils s’identifient. C’est super en tant qu’artiste, qu’acteur culturel, de réussir à toucher les gens.
Pozzo Live : On ne peut pas réellement qualifier Skip the use musicalement tant il y a de mélange, entre le ska, la pop, le punk, l’électro… Vous êtes un style à vous-même finalement !
Mat Bastard : Disons qu’on aime bien la musique, on n’aime surtout pas être rangé dans une case. Ça nous saoule. En fait, il y a beaucoup de gens qui disent exactement ça et ça fait un peu cliché, mais nous on le met en pratique. C’est un peu facile finalement, de dire qu’on n’aime pas être mis dans des cases, et en même temps de devoir respecter les codes tout le temps. Si tu ne veux pas être mis dans une case : t’emmerde tous les codes et tu créer les tiens.
Pozzo Live : C’est bien car c’est finalement ce qui réunit tous vos spectateurs aussi.
Mat Bastard : Oui, mais ça nous a aussi retiré beaucoup d’opportunité. Ça nous en enlève toujours mais c’est un choix. On l’assume. On est dans un monde de plus en plus communautaire, et en communauté c’est bien de s’unir pour être plus fort ensemble. Mais quand une communauté devient un endroit où tu ne peux plus être toi-même, où tu es juste le concept de la communauté, ça devient inintéressant.
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Mat Bastard : Beaucoup de médias ne parlent pas de nous ou ne cherchent pas à nous comprendre, à comprendre nos disques, car justement ils ne peuvent pas nous ranger dans une catégorie. Ils estiment que s’ils ne le peuvent pas, personne ne pourra le faire. Il y a toujours eu un fossé entre les gens qui parlent des gens et les gens. C’est comme ça et ça nous empêche pas d’en discuter ensemble !
Pozzo Live : Vous avez sorti Human Disorder l’année dernière et vous avez fait une tournée pour l’inaugurer, peux-tu nous en parler ?
Mat Bastard : C’était une tournée très cool. C’était mortel et blindé. Ça nous a fait du bien car c’était la tournée d’après covid, cela faisait longtemps qu’on n’avait pas été sur scène. On a tourné tout l’été c’était un peu ouf, et ce n’est pas encore fini. C’est super intense ! Il y avait du monde partout où on est allé donc on est content.
Pozzo Live : Ça va tu n’es pas trop fatigué d’ailleurs?
Mat Bastard : Si et c’est normal. Surtout que je ne fais pas que ça. J’ai aussi ma boîte de son, donc faire les deux en même temps n’est pas toujours facile, heureusement, j’ai une bonne équipe.
Pozzo Live : Justement je voulais te parler de ta carrière à côté de Skip the use. Comment arrives-tu à combiner les deux ?
Mat Bastard : J’ai fait un album en solo dans lequel je fais de la musique de série, de publicité, de film.
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Mat Bastard : J’ai aussi ma boîte dans laquelle j’ai des producteurs, des gens qui travaillent. C’est super intéressant car on a de bons projets. Ça me permet aussi de faire bosser plein de potes à moi qui sont musiciens. Ce sont deux choses complètement différentes entre ma carrière artistique d’une part et ma carrière d’entrepreneur de l’autre, même si c’est de la musique dans les deux cas. Mais pour cette carrière de producteur, il faut que je sois assez agile au niveau de mon emploi du temps.
Pozzo Live : Qu’est-ce qui t’a amené, à une période de ta vie, d’avoir envie de t’expatrier aux états-unis ?
Mat Bastard : Le travail, la production, l’envie. J’avais l’opportunité d’aller travailler là-bas donc je suis allé la saisir. J’avais l’opportunité surtout d’apprendre de personnes que je trouvais vraiment incroyables, et très talentueuse. Donc j’ai pris le temps d’y aller, de faire une pause dans nos tournées pour aller faire ça. Ce que personne ne fait d’ailleurs, car tout le monde te dit qu’il ne faut jamais faire de pause, sinon les auditeurs passent à autre chose. Pour le bien de notre projet j’ai trouvé ça important de saisir cette chance, et aujourd’hui je ne regrette pas du tout.
Pozzo Live : Un an après la sortie de Human Disorder, nous découvrons Sound from the shadow partie 2. Peux-tu nous en parler également ?
Mat Bastard : L’EP « Sound from the shadow » qu’on a commencé il y a 12 ans dont on sort la partie 2 aujourd’hui, est vraiment une série d’EP qui nous permet d’être plus généreux pour ceux qui ont aimés le projet, le groupe, et qui veulent en savoir plus sur notre histoire. Nous mettons dans-celui ci des morceaux inédits. On revient sur des moments forts de la carrière du groupe. Je te parlais du groupe de punk rock que j’avais quand j’étais petit, et bien, on a fait une cover de ce groupe là dedans.
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Mat Bastard : Ça permet aux gens de nous connaître un peu mieux. De plus rentrer dans le détail du groupe, et en même temps de sortir des chansons que l’on avait finies. Ça permet d’indiquer là où on va. Vers où va se diriger ce sixième album. Il n’y a aucune autre prétention que celle-là.
Pozzo Live : Il y a des featurings très intéressants dans celui-ci !
Mat Bastard : Grave, on a trois featurings. On en a un avec Lou Sirkis, un avec Youv dee, et un avec Anthea. Ça c’est très très bien passé. C’est que des potes, ça a été extrêmement bienveillant et artistiquement intéressant. Ce fut de très belles expériences.
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Pozzo Live : Petite question à part, ça t’a fait quoi de jouer en première partie de Rage Against the Machine et de Trust ?
Mat Bastard : *rire* ouh c’était il y a longtemps ! C’était une vraie chance. En l’occurrence c’était pour le début du projet, donc avoir la possibilité, au début d’un projet, de partager la scène avec des artistes autant aboutis, c’était très instructif. C’était une incroyable expérience. En tout cas on l’a prit comme une vraie opportunité, et encore aujourd’hui, car ce sont des choses qui nous marquent et qui nous ont permis de grandir. C’était mortel.
Pozzo Live : Quel est ton meilleur souvenir de concert ?
Mat Bastard : Je n’ai pas spécialement de préférence, mais j’avoue que dernièrement on a joué au Cabaret vert, ma femme (qui est donc Anthea), était là donc on a pu jouer notre chanson ensemble. Elle et sa famille viennent des Ardennes, de ce coin-là, donc c’était une vraie communion entre elle et cette région dont elle fait partie, dont elle est aussi quelque part l’étendard. Donc ça, ça fait partie de vrais moments de vie que la scène, les festivals, la culture nous permettent de vivre. C’était un très très beau moment.
Pozzo Live : Quel artiste nous conseillerais-tu d’interviewer après toi ?
Mat Bastard : Enrico Sangiuliano, le producteur italien de musique électronique de techno que je trouve extrêmement talentueux et inspirant.
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Pozzo Live : Merci beaucoup d’avoir prit le temps de répondre à toutes ces questions !
Mat Bastard : merci à toi
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