Après avoir eu l’opportunité de les voir en concert lors du Festival Reperkusound sur Lyon, c’est au Printemps de Bourges que nous retrouvons le duo d’Ascendant Vierge, composé de Mathilde Fernandez et Paul Seul.
Retour sur notre interview d’Ascendant Vierge !
pouvez-vous vous présenter pour les personnes qui ne vous connaissent pas ? Interview Ascendant Vierge
Les deux : Moi, c’est Paul et moi c’est Mathilde du groupe Ascendant Vierge. Un groupe de musique actuelle pop à influence électro techno, Hardcore, voilà!
Lors d’une précédente interview, vous avez dit que votre duo s’est formé assez rapidement. Qu’est-ce qui a fait que ça a collé entre vous ?
Mathilde : Tout *rire*
Paul : Ouais, après je sais pas si ça a collé très vite parce que c’est allé très vite ou si c’est allé très vite parce que ça a collé. J’ai pas trop d’explications.
Mathilde : C’est ce que tu viens de dire, la réponse est là.. On s’est rencontré et c’était “comme ça”, c’était vraiment mystique. Ça nous fait rire, mais c’est “comme ça” et on a continué à travailler. On a très rapidement décidé de monter ce projet Ascendant Vierge et les enregistrements sont arrivés. Il y a eu le COVID au milieu, ça a ralenti certaines choses et ça en a accéléré d’autres aussi. Et nous voilà au Printemps de Bourges *rire*
quand tu dis que ça en accéléré d’autres, tu parles de quoi ?
Paul : Tout ce qui est compos, écriture donc le travail de création. Et du coup, notre collaboration aussi.
Mathilde : Oui, on a partagé ce moment-là, qui était quand même particulier. On habitait dans la même ville, on était en grande proximité. Et puis en fait, on a vachement bossé, on a vachement réfléchi, on a fait des choses posément, peut-être plus que si on n’avait pas été dans cette situation. Donc on a remis en question des choses, quelles étaient nos limites en tant que groupe. On parle beaucoup des réseaux sociaux et du rapport à ça quand on est artiste ou musicien. Enfin, on s’est fait un petit séminaire *rire* et ça nous a surtout permis d’avancer sur la production des morceaux et puis des clips aussi.
Pendant le premier confinement, on va dire que c’était de février à mars-mai-juin.. Ça nous a permis de finir notre disque et d’en commencer un autre et de mettre sur pied tous les projets de clips. On a sorti notre disque en octobre ; il devait sortir en juin 2020, mais il est sorti en octobre 2020, donc dès qu’on a été déconfiné. On a enchaîné avec du “live stream”, tournages de clips, des photos. Enfin, on a fait tout d’un coup et c’est une façon un peu particulière de travailler, mais finalement assez efficace.
une voix lyrique qui est posé sur la techno hardcore ? on a vu une interview où tu disais, PAUL, que c’est pas forcément quelque chose que tu appréciais de poser une voix sur ce genre de instru. Est-ce que ta vision a changé depuis ?
Paul : Non. *rire* OK non, mais c’était un peu une blague quand je disais ça, mais c’était pour illustrer le fait qu’on n’est pas une voix d’opéra sur du gabber, en fait.
On a un groupe avec 2 personnes qui s’entendent, et qui ont des influences, et donc je comprends que tout le monde ait besoin de se faire raccrocher à des genres. Mais c’est vrai que j’ai aussi par ailleurs un projet dans la techno hardcore et il y a des gens qui ont donné leur vie à ça, on fait pas de la techno hardcore et c’est pareil pour l’opéra ou le chant lyrique.
Mathilde : Je ne fais pas de chant lyric. Je chante, il y a effectivement des emprunts, mais quand par exemple tu as un artiste qui fait *chant orientaux* au milieu d’un couplé, tu lui dis pas qu’elle fait dans le genre oriental, tu vois ?
Pour nous, ça va être ça et c’est vrai qu’il y a beaucoup ces étiquettes qui sont collées, mais nous, on fait de la Pop Music .
C’est de la musique actuelle. La Pop, ça peut être de la musique électro, ça peut être du rap, ça emprunte un peu partout, et c’est le peuple qui se l’approprie et qui a envie de l’écouter. Donc c’est de la pop, puisque plein de gens écoutent notre musique, et puis, plein de gens très différents en plus.
Paul : Du coup voilà, du coup j’ai pas changé d’avis *rire*. Non mais c’est vrai que ce sont des musiques qui sont chargées, très identifiables, des sonorités comme ça, que tu imagines pas ensemble. Et c’est un challenge dans lequel on est, même si on n’aime pas trop les étiquettes comme ça. Mais effectivement, ça fait aussi partie du projet..
Mathilde : C’est un challenge technique mais aussi artistique, parce qu’il faut que ça sorte, il faut que ce soit mixé. Des fois, tu peux tomber dans des trucs où ça ne rend service ni à la prod, ni à la voix. C’est une espèce de pari global.
quand vous avez commencé à collaborer ensemble, faire ses mélanges test, est-ce que vous saviez que ça allait marcher ?
Mathilde : On se fait juste plaisir.
Paul : Bon après c’est pas très humble mais j’’ai le sentiment, mais ça date d’avant ; que les musiques dures, du genre Gabber ou la trance ont été sous évaluées dans leur Version zéro dans les année 90 et qu’à la manière du rap et du RnB qui sont devenus la Pop d’aujourd’hui, la Pop de demain pourrait être un petit peu ça. C’est un truc qui m’anime déjà avec Casual Gabber etc, et c’est la continuité de tout ça.
Mais ça ne s’est pas mis dans un cahier des charges, comme dit Mathilde, on s’amuse, on essaie de pas trop réfléchir à ça. Et puis c’est assez naturel pour moi de faire ce son-là. Interview Ascendant Vierge
Mathilde : Oui, voilà, tout est très naturel, tout est très fluide, mais il y a aussi une vision artistique forte, c’est à dire que du jour où on s’est rencontré et ou on a fait notre première collaboration, on a eu aussi en dehors du fait de se dire “Ah waouh c’est cool”, le sentiment de se dire que c’est là où il faut qu’on qu’on continue tous les 2. Et donc ça va faire 4 ans qu’on n’a pas abandonné nos projets solo mais qu’on est surtout animé au quotidien par ce projet-là, parce que c’est là où on veut avancer aujourd’hui.
Alors le titre Influenceurs ? Il est né d’abord de d’une production que tu as faite, Paul, qui s’appelle “The Opportunist” , un petit clin d’œil par rapport à The Aurorist et puis Influenceur. pourquoi ne pas etre resté sur « The opportunist » comme titre ?
Mathilde : Alors tout simplement, Paul m’a envoyé plusieurs instrus, dont celle-ci qui s’appelait The Opportunist. Et puis moi le l’opportuniste, je sais pas, ça m’a évoqué… En fait, ça faisait un petit moment que je m’intéressais à ce phénomène d’influenceur, de youtubeur. Je faisais un travail de performance aussi d’écriture, de mise en scène qui se rapproche un peu du théâtre, de l’art vivant et je sortais, je crois d’une séance de travail autour d’une pièce qui s’appelait “Internet balade”. Et, j’étais un peu rentré dans ce monde-là, d’influenceur. Je m’étais, en tout cas renseignée, et ça me fascinait quand même pas mal. Et le truc d’opportuniste ? Il peut y avoir un côté opportuniste, en tout cas pas très naturel chez les influenceurs, appart quand ils font du placements de produits H24 et donc moi ça m’a amenée à ça. Et c’est vrai que c’est quelque chose qui traînait comme ça dans les inspirations et donc ça a fait sens de commencer. En tout cas, j’avais un thème, une thématique. Donc hop influenceurs et puis c’est parti. L’écriture de ce morceau est allée super vite. Et c’était le premier morceau qu’on a produit en tant qu’Ascendant vierge. Interview Ascendant Vierge
récemment, justement, vous, si vous avez fait un remix avec docteur Peacock de ce morceau, comment ça c’est fait ?
Mathilde : En fait, c’est pas une histoire si récente que ça, on a juste attendu un petit peu avant de le sortir. Dr Peacock nous avait contacté à peu près un an après la sortie du morceau, au moment du clip. Donc lui a enfin découvert le morceau via le clip, il nous a écrit et il m’a dit “Ah, je veux trop qu’on fasse quelque chose avec ce morceau” et donc nous, on lui a dit “bah ouais, à fond” On connaissait son travail, donc il a fait ce remix et on a attendu pendant longtemps avant de pouvoir le sortir, parce que pour lui, c’était impossible de le sortir…
Paul : …S’il n’y avait pas les festivals de l’été, la réouverture des clubs, etc. Donc c’est pour ça que ça a mis un petit peu de temps à se faire. Puis le clip, on l’a tourné en septembre dernier avec un réalisateur avec qui on avait déjà travaillé. Parce que Dr Peacock tenait à ce qu’on garde aussi un petit peu la main sur la direction artistique du clip, parce qu’il aimait beaucoup nos clips. On lui a proposé ce réalisateur avec qui on a fait ce projet. Et on a bossé et réfléchi tous ensemble.
Paul : C’était une super rencontre. Influenceur a eu plusieurs pics de vie. Mais on a eu quand même pas mal de demandes de remix, beaucoup dans la scène techno, un peu à Paris. Et je sais pas si c’est par snobisme.. mais je voulais pas créer de remix en fait, mais quand ça a été Dr Peacock, je me suis dit “Ah oui ok” *rire*
Mathilde : On a quand même remix officiel réalisé par des collaborateurs très proches qui sont Krampf qui travaille avec nous sur la production de notre prochain album par exemple. Et Paul qui est un producteur et DJ allemand et aussi le label manager du label avec lequel on travaille.
Paul : On disait pour rire que s’il devait y avoir un remix, il faudrait que ce soit Rammstein ou un truc qui nous emmène loin.
Mathilde: Une star ! Oui, un truc qui nous fasse rêver quoi.
Paul : Et c’est vrai que Dr Peacock nous a fait rêver.
Tu as évoqué un album ? Interview Ascendant Vierge
Mathilde :Tout à fait ! Ça sort à la rentrée prochaine, à l’automne.
Paul : En tout cas, nous sur l’artistique, on a rendu nos devoirs *rire*. Mais on a déjà intégré depuis un moment pas mal de morceaux de l’album aux Live. Donc, ce soir, je pense que c’est presque 50 50 entre les morceaux pas sortis et les morceaux déjà sortis.
En parlant de live, on vous a vu le week-end dernier aux rEPERKUSOUnD sur lyon et à un moment vous a fait un petit interlude pour parler de 3 signes astrologiques, votre nom c’est Ascendant Vierge.. Pourquoi ce choix d’intégrer l’astrologie dans votre musique dans vos live, votre univers ?
Paul : Alors déjà, c’est présent sur l’EP où on a un interlude horoscope. Et au début, on la faisait telle quelle dans les Live. Alors, je ne sais pas si c’est lié au fait qu’on se met un peu dans des personnages. Mais on n’a pas trop ce rapport de proximité où on parle avec le public. Du coup, c’était une manière de rester dans les étoiles et de quand même pouvoir avoir ce moment d’échange un peu calme. Enfin “calme”, un peu différent du reste du concert. Et c’est comme ça que s’est venu cette idée de « pourquoi pas faire un horoscope freestyle » à chaque concert.
ET ce soir ?
Mathilde : Peut-être, je sais pas *rire* En fait, c’est vraiment selon l’humeur !
Paul : Et un truc trop rigolo qu’un ami nous a fait remarquer, c’est qu’en fait dès que tu dis un signe, les gens comprennent que tu vas en faire d’autres. Donc après c’est ”Ouaaaais les taureaux”, les gens sont trop contents. Un peu tous dans la même équipe de foot. Ce sont les premières fois où on le fait, mais je pense que c’est un truc qui va rester.
Mathilde : Oui, oui. La première fois, qu’on l’a fait, on savait pas trop et puis ça nous fait marrer. Alors, c’est vrai qu’il y a des formats, comme des festivals en été.. je suis pas certaine qu’à We Love Green on va faire ça par exemple.
Paul : Quand on joue trop tard, les gens sont un peu saoul.*rire*
Mathilde : C’est vrai que quand il y a une ambiance, un peu “salle” ou concert.. Après à Lyon le Reperkusound, c’est particulier. C’est la ville dans laquelle on a le plus joué. On a vraiment une forte communauté de fans là-bas. On se sentait de le faire, il y avait une attention particulière. Mais il y a des fois où on skip.
Mathilde, tu as fait les beaux arts, en commençant par faire de la vidéo. quelle était ton implication dans la réalisation de vos clips ?
Mathilde : Eh bien…elle est différente en fonction des projets. En fait, si tu veux, les premiers clips qu’on a fait, même les premières photos, les premières images qu’on a produites à l’école ; on a vraiment décidé de mettre des gens en charge. Parce que nous, on était trop dans nos projets solo pour avoir un recul suffisant pour créer.
Paul : Même si on a cette sensibilité là et que, naturellement, on va s’impliquer, on va discuter. Il y avait un truc sain aussi de se dire “nous, c’est la musique”. Par contre, on a vraiment bossé avec des gens sûr.
Mathilde : Voilà, on a mis des gens de grande confiance en stylisme, en vidéo. Donc toute cette collaboration générale, ça a accouché de la direction artistique d’Ascendant Vierge, ou en tout cas des débuts. Et après, évidemment, on a fini par reprendre la main dans le choix des réalisations, des partenaires.
Paul : Moi je trouve que tu t’appliques pas tant que ça par rapport à ton background justement, mais dans.. enfin c’est positif quoi, genre ce serait un peu relou je pense.
Mathilde : ça dépend des fois. Il y a des choses aussi qui sont très nettes.
Paul : Tu sais dire ce que t’aime pas comme tout le monde, mais je t’ai jamais vu donner trop d’input ou trop diriger. Tu préfères laisser les gens faire et puis dire, j’aime ou j’aime pas.
Mathilde : C’est vrai peut-être. Pour moi c’est souvent difficile de lâcher complètement, j’ai ce côté un peu “Control freak”. Mais justement, avec Ascendant Vierge je me soigne un petit peu et on essaie de mettre des partenaires de confiance pour que pour que ce soit fluide. Et on délègue. Évidemment, on donne notre avis. Ça dépend des fois. Après il y a des prochains projets sur lesquels il y aura plus d’implication de notre part. On a aussi beaucoup échangé sur les univers de certains morceaux et on tombe d’accord sur certaines choses. Donc on va proposer des idées et des concepts.
En tout cas merci au groupe pour le temps accordé à Pozzo Live, on les retrouve en juin un peu partout en France !
En attendant retrouvez nos autres interview du Printemps de Bourges, avec Camion Bazar, Yoa, Ekloz, Calamine et Walter Astral.
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