Interview de STORMHAVEN à l’occasion de la sortie de leur le 4e album : BLINDSIGHT

Découvrez le 4e album métal progressif de STORMHAVEN intitulé BLINDSIGHT.

 

Interview dans la bonne humeur avec 2 membres du groupe.

 

Bonjour STORMHAVEN,

Ma 1ère question est simple, quelle est la question que vous ne voudriez pas que je vous pose ?

Julien :

Est-ce que tu aimes le « power » ? (Rires)

Zach :

Compliquée cette question hein ?

Pouvez-vous vous présenter ?

Zach :

Nous on est STORMHAVEN, groupe formé en 2010, groupe de métal progressif. Nous venons de sortir notre 4e album.

Moi je suis Zach, guitariste / chanteur, et je suis accompagné de Julien, le dernier arrivé dans la bande il y a moins d’un an, tout frais, c’est notre nouveau claviériste. 

Ndlr :voici les  membres du groupe depuis 2021 :

Zachary Nadal (guitares et chant)

Julien Badier (claviers)

Thibault Faijan (drums)

Jonathan De Freitas (basse)

J’étais très surpris à ce propos d’entendre des claviers et même du piano. C’est fréquent dans le métal ?

Julien :

Oui c’est fréquent dans le progressif.

Alors, vous venez de le dire, vous faites du métal progressif. A quoi cela correspond-il exactement ?

Julien :

C’est du métal avec des structures inhabituelles, qui sortent des structures conventionnelles et des chansons de 3 minutes 30 couplet refrain, couplet refrain. Donc on a parfois des solos qui trainent en longueur, des morceaux parfois de 25 min.

Zach :

J’ajouterai, avec un aspect très narratif dans les morceaux, on raconte plus une histoire que juste faire une chanson. 

Julien :

Oui et avec un côté très musical aussi, assez technique, virtuose, avec un goût pour les parties un peu travaillées.

Alors, vous venez de sortir votre 4e album, quel était le processus d’enregistrement et comment l’avez-vous enregistré ?

Zach :

Processus relativement standard. On a enregistré les batteries en premier, ensuite on s’est débrouillé avec un technicien là où on est à Toulouse, puis on a enchainé avec chaque instrument à la maison, et ensuite on a envoyé tout ça chez studio Fredman en Suède (ndlr : mixé par Fredrik Nordström) qui après quelques échanges, a bien cerné le truc.

Nos échanges étaient très suédois, c’était très froid quoi : 

 – t’aimes bien notre album ?

 – ouais ouais

En fait, il aime bien mais faut s’adapter, c’est pas chaleureux comme chez nous. Mais bon, on lui a tout envoyé et il a fait mix / mastering à la suite.

Quels étaient les challenges ou les difficultés auxquels vous avez dû faire face lors de cet enregistrement ?

Zach :

Alors peut-être, je reviendrais bien en arrière, au moins un an avant, début 2021. On avait prévu de faire l’enregistrement avec notre 2ème batteur Quentin à l’époque, mais il s’est rendu compte qu’il n’était plus trop dispo pour le groupe, ça lui faisait trop à gérer, il y avait de la distance, ça faisait trop pour lui et il a décidé d’arrêter le groupe. Du coup, on a dû recruter un nouveau batteur qui a dû apprendre lui-même les parties dans l’optique de les enregistrer, c’était pas gagné d’avance, c’était un gros boulot.

C’est comme ça à chaque fois qu’il y a un nouveau membre. Il faut vérifier qu’on se comprend bien, parce que c’est un nouveau musicien, il faut être sûr que tout se passe bien, musicalement et humainement aussi. Suite à l’enregistrement, Régis nous a annoncé qu’il voulait arrêter là lui aussi. C’était compliqué pour lui vu qu’il a déménagé sur Paris pour ses études donc c’était compliqué à gérer par rapport à nous qui sommes à Toulouse. Revenir à chaque week-end pour répéter, c’était pas vraiment viable comme solution.

Julien :

Régis, l’ancien claviériste.

Zach :

Tout ça mis à la suite fait que ça pas été évident mais on s’en est sorti, l’album a pu sortir et on est là pour le défendre.

D’accord, alors vos morceaux sont très longs on l’a dit, y a t-une recherche « symphonique » tel que le faisait un groupe comme Queen par exemple ? Comment composez-vous ? Avec une partie de hasard ? Ou de façon très structurée ?

Zach :

Dans la compo en général, j’apporte une espèce d’ossature de morceau, un plan, parce que si chacun ramène son petit grain de sel, c’est pas le plus efficace pour avancer. C’est bien que quelqu’un amène ce qui ressemble à quelque chose et chacun manipule un peu la pâte et adapte à sa sauce.

En terme de structure, dans le monde progressif, un morceau de 8 min est tout sauf surprenant, bizarrement. Mais pour moi aussi c’est une autre manière d’écouter, c’est plus prendre le temps, prendre le temps d’écouter. Un morceau de 8 minutes, on a le temps d’avoir le refrain, d’avoir le pont, on a le temps d’avoir le refrain qui revient à la fin, c’est pas juste 3 minutes quoi. 

Julien :

C’est l’envie aussi de faire des parties plus instrumentales, de mettre certains sons en avant, de développer certaines mélodies et le goût de ne pas rentrer dans un cadre où tu dois faire un refrain qui revient, qui se retient bien, qui se chante bien. T’as pas vraiment d’interdits, tu peux explorer un peu ce que tu veux. Si tu veux faire un interlude musical, ou un truc plutôt chanté, un petit passage acoustique, tu peux mélanger un peu les styles comme tu veux, c’est ça qui est bien. Et ça dénote pas, les gens apprécient ces changements d’ambiance et d’instruments.

Quelles sont les valeurs que vous souhaitez transmettre via cet album ?

Julien :

L’amour, l’honnêteté. (Rires)

Zach :

Les thématiques de l’album sont plutôt l’introspection, l’expression des émotions.

Il y a une histoire en fait, le premier extrait parle d’un accident, c’est ça ?

Julien :

Oui, il y a un personnage à qui il arrive des choses.

Zach :

Oui, c’est une sorte de voyage, limite de pèlerinage, vers une recherche de qui on est, de ce qui se passe quand on est face à nos démons…

Il y a donc une nouvelle vidéo de votre titre FRACTURE qui a été dévoilée il y a quelques semaines. Quelle a été la genèse de cette production vidéo ?

Zach :

Tout simplement, on s’est dit, avec 3 albums derrière nous, on avait qu’un clip à notre actif. (Rires)

La genèse est assez basique, fallait qu’on se bouge en fait. C’est un clip relativement simple, dans la production, c’est à dire que c’est du fait maison, mais au moins on peut dire : voilà le groupe, voilà à quoi ça ressemble, y a un peu de contenu visuel.

Julien :

En vrai, si on veut être honnête, on voulait aussi faire un teaser pour l’album, donc on a fait 30 secondes de vidéo et on s’est dit : mais en fait un clip sous ce format-là ça pourrait aussi marcher. Comme il faut qu’on fasse 3, 4 clips qui vont être dans des ambiances différentes plus ou moins scénarisés, là voilà, tu nous vois jouer, tu rentres dedans, ça marche bien et on est plutôt content du résultat.

—> Voir le clip ici : https://www.youtube.com/watch?v=aj5NO-VDLqw

Et donc un prochain clip à venir ?

Julien :

D’ici quelques semaines oui. Il reste quelques petites choses à finaliser sur l’editing. Ce sera quelque chose de plus travaillé cette fois-ci, pas du fait maison, sur le titre HELLION.

—> Voir le clip avec Zach à la guitare sur notre site : https://www.pozzo-live.com/brefs/stormhaven-news-video-hellion-guitar-playthrough/

Avez-vous aussi une tournée de prévue ?

Zach :

Pas une tournée en tant que telle mais plusieurs dates. Fin d’année dans le sud de la France, pas trop loin de la maison et début 2024 en Espagne, suivis d’autres dates à définir plus dans le nord et les festivals d’été.

Vous avez un tourneur ?

Julien :

Non, pas pour l’instant, on fait tout nous-mêmes, par contacts ou via des groupes avec qui on a envie de jouer. C’est comme ça qu’on va sûrement prévoir une mini tournée dans le sud-est de la France.

—> Notez les prochains concerts de STORMHAVEN :

• 18/07/2023 : Release Party Blindsight Stormhaven + Altesia + Fléaux – Usine à Musique (Toulouse, 31)
• 31/08/2023 : Ancient Settlers + Stormhaven + Guest – Usine à Musique (Toulouse, 31)
• 13/01/2024 : La Vie d’Ange (24, Les Versannes)
• 20/01/2024 : Ancient Settlers + Stormhaven + Guest – Sala Groove (Portugalete, Espagne)

Justement, avec qui voudriez-vous partager la scène ?

Zach :

COMPASS, ce serait cool quand même par thématique, parce que c’est quand même le groupe qui ressemble le plus à ce qu’on fait.

Après il y a ce que tu aimerais bien faire et ce qui est réaliste d’espérer faire mais déjà faire des festivals avec tout type de groupes ce serait déjà pas mal, sinon des groupes du coin entre guillemets, comme ALTESIA de Bordeaux qu’on fait venir pour notre release party (ndlr : le 21 avril dernier à Toulouse).

Julien :

Oui, super groupe !

Zach :

On peut essayer aussi de s’organiser pour jouer simplement avec des potes.

Julien :

Après sur des trucs plus gros, si on pouvait jouer avec des groupes qui nous ont inspirés OPETH, les ENSLAVED, ce serait super, c’est ce qu’on vise à moyen terme, on verra.

Alors je vous propose une petite anti-interview. On va commencer simplement, c’est quoi le groupe le plus éloigné de votre style ?

Julien : Justin Bieber ? (Rires)

Zach : Ce serait un truc pas progressif, hyper cool, hyper joyeux. 

Julien : DRAGON FORCE en vrai déjà, c’est hyper joyeux, hyper rapide.

Donnez-moi une raison de ne PAS venir vous voir en concert ?

Julien : Ça fait du bruit.

Zach : Y’a du growl ! C’est pas pour les mamies. 

Julien : C’est trop long, les chansons font 10 minutes, ta bière a le temps de se réchauffer, c’est n’importe quoi !

Quel est le plus gros défaut de votre album ?

Zach :

On y revient hein ? Les chansons sont interminables je pense.

Julien :

La flûte n’est pas assez mise en avant. (Rires)

Julien :

Ça manque de chant féminin.

Quel groupe avez-vous copié honteusement ?

Julien :

Queen on a dit.

Zach :

J’avais copié un peu de REVOCATION mais on m’a fait enlevé les riffs avant. Donc ça se voit pas. (rires)

Zach : Bon j’ai copié OPETH quand même si je veux être honnête.

Julien : RUSH ?

Zach : Plus en inspiration alors, je peux pas dire que j’ai copié RUSH. Mais OPETH on peut dire : « t’as carrément volé oui », je peux l’accepter, tant pis.

La traditionnelle question de closing, selon vous qui Pozzo Live devrait-il interroger après vous ?

Julien : Macron on n’a pas le droit ? (Rires)

Zach : ALTESIA 

Julien :

ALTESIA oui avec qui on joue. Très bon groupe de « prog » peut-être avec un plus grand public que nous, avec des chansons un peu moins longues, un peu moins violentes.

—> retrouvez EMBRYO, l’excellent 2ème album de ALTESIA au complet ici :

https://www.youtube.com/watch?v=l2YWt3eBTt0

Le mot de la fin ?

Zach : 

Pour cet album, pour ceux qui ne nous connaissent pas, si vous aimez bien le rock prog ou des choses dans cette veine-là, si vous arrivez à supporter du chant guttural, et à passer le cap, je pense que vous pouvez trouver de bonnes choses dans cet album.

Je pense aussi. Merci à vous.

—> Liens, vidéos, albums en écoute de STORMHAVEN :

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