Kid Bookie était présent à Paris pour ouvrir le concert d’I Prevail le mardi 21 avril à l’Olympia. Nous en avons profité pour échanger avec le chanteur britannique.
Pozzo Live : Bonjour ! Comment se passe la tournée pour l’instant ? Est-ce que les membres d’I Prevail sont gentils avec vous ?
Kid Bookie : Non, ils me gardent dans une petite cage, me jettent leurs restes de repas et me frappent tous les jours en m’insultant… Mais ça y est, je me suis adapté maintenant.
Pozzo Live : Vous mélangez musiques rap, hip-hop, trap et rock… D’où vous vient toute cette inspiration ? Est-ce que ça vous vient d’un autre artiste en particulier ou est-ce que c’est votre passion pour toutes ces musiques séparément ?
Kid Bookie : Mes goûts musicaux sont très éclectiques, j’écoute de tout. J’aime plein de sortes de sons. Donc on prend tout ça, on en fait un gros melting pot, on prend des influences de tous les artistes qu’on a, leurs nuances, on met tout dans un grand bol et d’un coup, boom, je suis là. En fait, c’est… J’appelle ça une amalgamation de sons que j’aime. Ce n’est pas limité au hip-hop. J’aime vraiment beaucoup de trucs. Certains sont très sombres et très lourds, certains n’ont pas du tout de hip-hop, certains en ont… J’aime les nuances de tout ça.
Pozzo Live : C’est génial. Comment écrivez-vous votre musique ? Comment choisissez-vous une recette en ajoutant plus de ci ou plus de ça ?
Kid Bookie : Ça dépend de mon humeur et de ce que je ressens. Je pense qu’une chanson… Il faut d’abord penser à “ok, qu’est-ce que je fous en studio”, et comprendre pourquoi on est là, et je pense que ça c’est important pour moi. Mais je n’écris pas vraiment, en fait, ce qui est plutôt drôle. Je dis les lignes, du genre “Pozzo… Let’s go…”, je continue, je chante, et ensuite je pose tout. Je n’écris pas beaucoup, c’est plus du freestyle. Et quand on finit un puzzle on prend du recul, on regarde si la pièce s’adapte au puzzle, vous voyez ?
Pozzo Live : D’accord, je vois… Vous vous lancez et vous voyez si ça marche ?
Kid Bookie : C’est ça, tout dans la tête.
Pozzo Live : Vous avez une chanson qui s’appelle A.I. (Save Yourself). Je crois que vous êtes le premier artiste que je connais à avoir mis tout ça en chanson. Ça semble réellement vous inquiéter.
Kid Bookie : Je crois que l’IA est vraiment un territoire complètement inconnu pour la musique et je pense que pour l’instant, ça ferait plus de mal que de bien. Spécifiquement vu qu’on n’a rien qui nous permettrait de comprendre ce que c’est, comment le vendre, ce qu’on en fait. Est-ce que c’est de l’art ? Bien sûr que c’en est, mais, vous savez, on ne peut pas faire de l’art juste en tapant un truc à l’ordinateur et en recevant trois minutes de travail en dix secondes. Enfin, on peut, mais c’est pour qui ? Je suis vraiment contre ça. Je suis artiste et j’aime l’humain. J’aime la touche d’humanité qu’il peut y avoir dans la musique. C’est super, super important.
Pozzo Live : C’est plaisant à entendre, parce que de nombreux artistes aujourd’hui s’y essaient, notamment avec des boucles de trois, quatre secondes dont ils font des chansons.
Kid Bookie : Qu’ils aillent se faire foutre ! Littéralement, ils pourraient apprendre. Qu’ils aillent se faire voir. Ils devraient être des I.A. eux-mêmes.
Pozzo Live : Si j’ai bien compris, l’album complet arrivera en Septembre.
Kid Bookie : C’est ça.
Pozzo Live : Êtes vous stressé à l’idée de sa sortie ? Ou plutôt impatient de le dévoiler au monde ?
Kid Bookie : Je ne dirais pas que je suis stressé. J’imagine qu’il y a beaucoup de stress autour de cette sortie parce qu’il y a beaucoup d’attendus et un genre de status quo duquel on doit être à la hauteur. Sauf que moi, j’existe dans l’instant présent, je me laisse porter par la vie en me foutant de tout. Peu importe ce qui se passe mal autour de moi, j’essaie de tout prendre au cas par cas plutôt que de tout prendre trop au sérieux. Je pense que si on est trop sérieux, on meurt trop vite, et je veux pas mourir trop vite. Je veux vivre longtemps, je n’essaie pas de mourir, contrairement à ce que je peux laisser croire.
Pozzo Live : Vous avez sorti l’EP Mass Hysteria en 2022, connaissez-vous le groupe de métal Français du même nom ?
Kid Bookie : Un groupe qui s’appelle Mass Hysteria ? Il y a un groupe en France qui porte ce nom ?
Pozzo Live : C’est un groupe très connu en France, l’un des groupes de métal français les plus connus.
Kid Bookie : Je ne connais pas mais je me renseignerai ! Il faut nous mettre en contact, je veux qu’on fasse des chansons. Je vous aime, Mass Hysteria, sérieusement !
Pozzo Live : On leur enverra l’interview.
Kid Bookie : Oui s’il vous plaît ! Je veux qu’ils me connaissent.
Pozzo Live : Y a-t-il un endroit, un pays dans lequel vous n’avez encore jamais joué et où vous rêveriez de vous produire un jour ?
Kid Bookie : Tokyo ou la Chine. J’aimerais juste me rapprocher du continent Asiatique. Je suis très influencé par la culture asiatique, pas juste la nourriture mais aussi le style et simplement la façon d’être des personnes asiatiques. Ce serait cool de travailler avec des putain de musiciens de là-bas. Donc probablement le Japon, surtout.
Pozzo Live : C’est assez drôle, c’est une réponse assez courante.
Kid Bookie : Ah bon, vraiment ?
Pozzo Live : Oui, surtout le Japon. Certains groupes européens et américains veulent aller au Japon et en réalité les japonais sont très très loyaux envers les groupes de métal et de rock et ils adorent ce genre de musique.
Kid Bookie : Oui, c’est sûr, c’est une scène très importante là-bas et j’aimerais bien m’y produire. Evidemment je suis dans des clips de BabyMetal puisque Corey a fait CMFT donc on apparaît dedans. C’est la seule fois qu’on s’est un peu rapprochés les uns des autres.
Pozzo Live : Oui, j’ai vu que vous aviez fait une chanson avec Corey.
Kid Bookie : J’en ai fait plusieurs avec lui !
Pozzo Live : Comment c’est arrivé, d’ailleurs ? Vous vous connaissiez ?
Kid Bookie : Au début non, on ne se connaissait pas, mais je lui ai dit que si on mourait tous les deux sans avoir fait de musique ensemble, ce serait une putain de blague. Il était d’accord et on a fait pas mal de morceaux ensemble. C’est l’une de mes personnes préférées sur Terre, je l’aime beaucoup. Je lui fait une petite dédicace chaque fois que je le peux. Une nouvelle dédicace pour toi, Corey !
Pozzo Live : Est-ce que vous avez d’autres passions ou hobbies, en dehors de la musique ?
Kid Bookie : La biologie marine. J’adore les orques, j’adore la mer. J’aimerais pouvoir sauver tous les océans. J’adore les animaux en général, mais je crois que la mer c’est tellement un territoire inexploré que j’aimerais pouvoir juste aider les océans, découvrir de la vie, trouver ce qu’on peut faire pour les protéger et faire prendre conscience aux gens des comportements et du mode de fonctionnement des requins, des orques, des céphalopodes… De tout ce qui est important pour la vie marine. Je crois que c’est une de mes plus grandes inspirations.
Pozzo Live : Il vous arrive de voyager pour aller à la rencontre de ces animaux ?
Kid Bookie : Je ne l’ai pas fait depuis un très long moment, pour ainsi dire jamais, mais c’est définitivement… Quand la musique commencera réellement à, vous savez… Quand je serai dans une position par rapport à la musique où je pourrai prendre du recul et me dire “ok j’en ai fait assez pour l’instant”. À ce moment là, je partirai pour une aventure marine, c’est certain.
Pozzo Live : Est-ce que vous avez un genre de rituel avant d’entrer en scène, pour faire partir le stress, peut-être ?
Kid Bookie : Du miel pour la gorge et un grand shot de whisky ou de rhum.
Pozzo Live : Quel genre de rhum ? Soyons précis.
Kid Bookie : N’importe lequel, je dirais. Ça n’a pas à être un truc spécifique. Tant que ça me brûle la gorge ça me va ! [se tourne vers son un membre de son staff] C’est quoi en ce moment ? .. Du Havana !
Pozzo Live : Ok un classique, simple et efficace
Kid Bookie : Exactement !
Pozzo Live : C’est déjà la dernière question et c’est la même pour chaque artiste que nous interviewons. Quel groupe ou artiste conseillez-vous à Pozzo Live d’interviewer la prochaine fois ?
Kid Bookie : Ceux que moi je veux que vous interviewez ensuite ? Mon frérot Noah Sebastian, de Bad Omens. J’aime beaucoup sa vision des choses. C’est quelqu’un de très humble et il a beaucoup de trucs à dire sur des choses très cool que j’apprécie particulièrement. Si vous pouvez avoir Noah… Je le dis aujourd’hui : Noah, il faut que tu viennes voir Pozzo Live !
Pozzo Live : On a interviewé Jolly l’année dernière, Noah n’était pas disponible.
Kid Bookie : Un de fait, encore deux !