Slaves of Imperium a sorti son deuxième album New Waves Of Cynicism. Cela était l’occasion d’échanger avec le guitariste Matthew Barry et le batteur Kristen Gachet.

Pozzo Live : Vous avez sorti votre deuxième album New Waves of Cynicism il y a deux mois. Êtes vous parti d’une feuille blanche ou aviez-vous gardé des idées des précédentes sessions d’écriture ?

Matthew Barry : Avant même de sortir notre premier album, on avait déjà composé une partie du deuxième . Comme le premier on l’avait composé en période de confinement, on ne pouvait pas faire de concert et aller le défendre sur scène. En fait on a continué notre lancée au niveau des compos. Mais il y avait déjà un petit écart qui commençait à se faire entre les morceaux qu’on avait fait pour le premier album et ces morceaux-là. D’une part parce qu’on apprenait davantage à se connaître en tant que musiciens. Mais on avait également progressé ensemble et du coup on s’est dit là on stoppe ces morceaux-là, on les met de côté et on s’en sert après comme base pour repartir pour la suite de l’album.

Quand on s’est mis en tête de vraiment nous mettre sur la production de ce deuxième album, on avait déjà quatre morceaux, cinq morceaux, je ne sais plus, qui étaient soit pas loin d’être terminés ou en bonne voie. Et après pour la suite on a eu deux ou trois membres à avoir quelques maquettes qu’on avait composées à la maison. On a emmené ça en répétition et puis on s’est changé les idées là-dessus. Nous nous les sommes appropriées, chacun a emmené sa patte et c’est un peu comme ça que ça s’est fait jusqu’à la sortie.

Pozzo Live : Est-ce qu’en période d’écriture vous continuez d’écouter de la musique ou bien vous couper toute « distraction » ?

Kristen Gachet : Ça dépend, quand on fait de la musique en général oui on en écoute. Par contre vraiment quand on a fini de finaliser un album, il y a une pause clairement qui se fait.

Matthew Barry : Cela dépend de chacun. Moi pour ma part, quand je compose et surtout la période après, j’ai besoin de couper un petit peu avec la musique. Même là, ça fait deux mois que NWOC il est sorti. Et tellement tu l’écoutes en boucle en fin de production pour le mixage et le mastering, tu l’as écouté 200 fois, tu ne peux plus l’entendre.
Donc là je recommence à l’écouter maintenant et la musique en général. Pour ma part, j’étais vraiment assez occupé avec les prises de sons et puis en parallèle avec Cédric [Sebastian, chant] et Raphaël [Fournier, basse], le mixage et le mastering. Pendant ce temps-là j’ai du eu mal à écouter de la musique effectivement. Là je reprends un petit peu [rires].

Pozzo Live : Quelle est la dernière découverte musicale qui vous ait inspiré/bluffé ? À tous points de vue.

Kristen Gachet : On avait parlé entre nous et c’est vrai qu’en ce moment, on est à ce point commun, on écoute beaucoup de choses qu’on connaît déjà de base mais on écoute de moins en moins de nouveaux groupes honnêtement. Je ne sais pas si c’est parce qu’il y a un moment où tu n’arrives pas à apprécier d’autres musiques. Avec Cédric, il y a un groupe qu’on aime beaucoup qui s’est formé il y a pas longtemps. Et à part celui-là l’année dernière, je t’avoue que je n’ai pas de nouveaux groupes en tête ou d’albums qui m’ont marqué depuis personnellement.

Matthew Barry : Pour ma part au niveau de la transition entre notre premier et notre deuxième album, à la base en fait pour les guitares on faisait que de la six cordes et moi j’ai basculé sur de la sept cordes à peu près au milieu du process de composition du deuxième album. Parce-que j’avais été inspiré par un groupe que j’écoutais déjà avant, Revocation, en matière de death thrash un peu technique.

Le guitariste Dave Davidson m’a ouvert les yeux sur la façon dont on peut utiliser l’instrument à sept cordes dans notre style. C’est quelqu’un qui est très influencé jazz, qui est extrêmement ouvert là-dessus. Grâce à lui j’ai eu envie de prendre un peu de cette inspiration-là et l’emmener dans Slaves. C’est peut-être la moitié de l’album qui doit être composé en sept cordes. De manière générale c’est les morceaux un petit peu plus lourds. L’inspiration vient de Revocation.

Kristen Gachet : Je pense que le troisième album il n’y aura peut-être même pas de six cordes en fait.

Matthew Barry : Oui oui tu n’as plus besoin dans le sens où si tu joues sur une sept il ne suffit juste pas de jouer sur la plus grosse. C’est comme une six. Donc voilà, Revocation je citerai.

Pozzo Live : Vous avez pris le pas de chanter en anglais. Est-ce que l’idée de chanter en français a été une éventualité ?

Kristen Gachet : Il y a des textes en français, Sarmat est en français sur l’album. Il y a quelques complets dans des chansons qui peuvent être en français.

Matthew Barry : Oui il y a le pont de Parasites. C’est Cédric notre chanteur qui compose toutes les paroles. L’anglais c’était un choix pour s’ouvrir un petit peu plus à l’international. Mais comme ce n’est pas sa langue natale il trouve dernièrement plus facile de composer en français et ensuite les textes on les traduit. Mais dans le cas de Sarmat par exemple on s’est rendu compte que déjà en français ça sonnait super bien et je pense que c’est un texte qu’on aurait eu du mal à traduire et garder le même effet.

Kristen Gachet : Et ça c’est que logiquement, comme beaucoup de groupes, on a envie de visibilité. On a envie de s’exprimer au plus loin possible donc l’anglais est le plus logique pour ça. Mais c’est vrai qu’on s’est rendu compte parfois qu’au niveau mélodie et le français franchement c’est très bien et, comme dit Mathieu, on n’avait pas envie de modifier le texte.

Pozzo Live : Je fais un arrêt sur la pochette qui est magnifique. D’où vous vient-elle ?

Matthew Barry : C’est Raphaël notre bassiste, qui est architecte de métier donc il a l’habitude sur ce qui est logiciel de modifications de photos, Photoshop etc. En fait c’est une photo de lui, c’est lui qui est sous le masque avec le gilet par balle et le couteau dans le dos et après le reste il a fait ça avec Photoshop.

Pozzo Live : Est-ce que vous avez eu l’occasion de jouer l’album en live ? Où pourra-t-on prochainement vous applaudir ?

Kristen Gachet : On sort d’une tournée européenne, donc on a défendu notre album sur 10 dates en Europe sur deux semaines et demi. Donc c’est une sacrée expérience, c’est notre première tournée et on a décidé de la faire à l’étranger parce-qu’on voulait vraiment s’ouvrir au monde. Et parce-que mine de rien, ça a été largement plus facile de jouer à l’étranger qu’en France.

En France le métal c’est hyper saturé, c’est pas la culture, du coup c’est assez compliqué d’en jouer. Et donc au final à l’étranger les gens étaient beaucoup plus ouverts, on a réussi à faire pas mal de dates et c’était une bonne expérience. Et là prochainement, on s’est tellement concentrés sur la tournée qu’on n’a pas eu l’occasion de booker des dates pour cet été. Donc pour l’instant les affiches, tout ce qui est festival, là c’est déjà complet. Pour cette année c’est foutu. On va quand même essayer d’ici fin de l’été, début d’hiver prochain, de faire des dates en France. L’objectif est une tournée française.

Matthew Barry : Oui l’objectif serait d’essayer de faire une tournée un peu dans l’idée de ce qu’on a fait en Europe et vraiment viser la France pour défendre l’album cette fois-ci. Peut-être fin d’année, début d’année prochaine, il y aura la possibilité de faire quelque chose. Là on va rentrer en contact avec un tourneur, voir ce qu’on peut faire pour la suite. Après il faut suivre sur les réseaux et quand il y aura des infos, vous serez au courant.

Kristen Gachet : Tout ça, et puis par contre l’année prochaine on va vraiment essayer de se mettre sur les plus de festivals. On va bien faire une tournée des festivals en France, on serait très contents de faire ça.

Pozzo Live : Vous avez donc déjà eu l’occasion de jouer à l’étranger. Est-ce qu’il y un endroit où vous rêveriez de jouer ?

Matthew Barry : On en discutait avec notre tourneur qui s’est occupé de l’Europe. Et il parlait de la possibilité de commencer à bouquer des groupes au Japon. Il disait qu’il était un peu en essai, il mettait un ou deux de ces groupes un peu pour tâter le terrain et revenir avec les expériences, voir si tout allait bien. Pour ma part, en tout cas, quand il a parlé du Japon, ça m’intéresserait beaucoup de jouer là-bas.

Kristen Gachet : On était tous extrêmement emballés.

Matthew Barry : Oui, en parallèle, il a parlé des USA aussi. Alors c’est sûr, c’est chouette. Mais à choisir entre les deux, à mon avis, pour Cédric et Raphaël aussi, c’est plus le Japon qui nous emballerait.

Kristen Gachet : Oui, je pense. Parce-que de ce qu’on voit des groupes aux USA, c’est assez saturé. Du coup, tu vas jouer beaucoup dans des petits bars ou presque des buffets ou autre. C’est pas qu’on ne veut pas, mais on aimerait plutôt grossir où on peut à l’étranger, sur les meilleures salles. Et peut-être après, on verra.
Sinon on parlait  qu’on aimerait bien faire une tournée en Irlande, Royaume-Uni, on aimerait bien ça aussi. Ça nous plairait pas mal.

Pozzo Live : Quel groupe ou artiste vous conseilleriez à Pozzo Live d’interviewer ensuite ?

Matthew Barry :  [Instantanément] Creeping Fear.

Kristen Gachet : Ah oui c’est des potes à nous qui sont parisiens. On a tourné avec eux en tournée pour la Tournée Europe. Ils nous ont accompagnés. Et ils étaient motivés, donc ils nous ont suivis.

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