Le 19 Novembre sort Me And That Man à sorti New Man, New Songs, Same shit Vol.2. Prolongement du renouveau du projet lancé en 2013 avec John Porter.

Quand Nergal de Behemoth à besoin de se ressourcer après s’être attelé à contrarier tous les catholiques de Pologne, il retrouve la Dark Folk de Me And That Man. Mais le groupe est attendu au tournant, après un bel album confirmant que le frontman a du talent certes. Mais qu’il sait s’entourer des meilleurs pour obtenir le meilleur.

Interview d’un touche à tout passionné par ce qu’il fait.

Me And That Man

Pozzo Live : Bonjour Nergal, comment vas tu ?

Nergal : Très bien ma foi. Enfin un peu de temps pour faire de la promo.

Pozzo Live : Pas trop perturbé avec tous ces reports de nouveau ?

Nergal : J’en suis très frustré pour tout te dire… Cette situation me met vraiment en colère en fait. C’est une situation vraiment pourrie pour nous les acteurs de la scène…

PL : Tu t’apprêtes à sortir un nouvel album. New Man, New Songs, Same shit Vol. 2. Nouvel homme, vraiment ?

N : Ummhhh… Oui et non. Je reste moi même au final. Ce sont les autres autour qui changent si je peut dire. Hommes et Femmes d’ailleurs. C’est très excitant, avec des collaborations incroyables, et c’est cool et surtout très rafraîchissant.

PL : Toujours de nombreux invités ici. Mais aussi plus de femmes. Je me suis laissé entendre dire que tu étais un féministe convaincu. Est ce vrai ?

N : Je suis très clairement féministe en effet. Je veut dire, je vis en Pologne, et aujourd’hui, tu ne peut tout simplement pas être ouvertement féministe ici, car le gouvernement ne considère pas les femmes comme l’égal de l’homme. Et c’est dégueulasse, c’est vraiment de la merde.

J’espère vraiment que les femmes Polonaises retourneront à nouveau dans la rue pour faire valoir leurs droits. Ici rien ne bouge, c’est le moyen âge. Et cela me plonge dans une colère froide. C’est pour cela que je suis constamment en conflit avec ces gens d’un autre temps. Mais on peut aussi inclure la Slovaquie, le Belarus, la pu…ain de Russie aussi. C’est une honte. Je déteste ça. Et cette p…ain d’église qui régente tout !

De ce point de vue, la France est dans un bien meilleur état. Cela dit, vous avez bien d’autres problèmes en ce moment. Mais globalement, le monde vas mal on vas dire. Le temps n’est pas vraiment la l’apaisement.

La musique est un produit vivant. On peut faire tout ce qu’on peut pour la modeler à notre image, mais nous ne maîtrisons pas tout.

PL : Mais avec ce contenu très hétéroclite et tous ces intervenants extérieur, comment fais tu pour déterminer qui convient le plus pour tel titre ?

N : C’est simplement le feeling. Je me base sur mon expérience, mon intuition, le fais le tour de mon entourage aussi, je fais écouter, je partage beaucoup, j’explique ce que je recherche, vers ou je veut tendre, et parfois c’est oui puis parfois non (rires!)

PL : Finalement, la musique de Me And That Man est une science complexe ?

N : Honnêtement il n’existe pas de formule magique. Je veut dire, c’est une alchimie. On ne sais pas vraiment ce que ça va donner tant qu’on est pas passé par la case studio. Et la encore, quel sera le résultat en live?

La musique est un produit vivant. On peut faire tout ce qu’on peut pour la modeler à notre image, mais nous ne maîtrisons pas tout. Le mieux à faire, c’est enregistrer avec toutes ces collaborations, et voir ce que nous pouvons faire avec toute ces chansons.

C’est assez compliqué comme tu peut le voir !

PL : L’univers du Metal est si vaste. Néanmoins tu parviens à sortir tous ces artistes de leur registre pour les inclure dans le tien. N’est ce pas difficile de les sortir de leur zone de confort ?

N : J’ai envie de te dire oui. Mais au final ce n’est pas si dur s’ils sont motivé par le projet. Il faut juste que cela ne se limite pas à aller au studio enregistrer les parties vocales. Ca c’est inacceptable. L’idée est d’adhérer à un projet, un concept. Pas simplement poser sa voix sur du son.

Matt (Heafy, Trivium) a du faire 3 textes. Le premier était trop exagéré. Le second trop théâtral. Cela l’a refroidi. C’était trop soft. On a bossé ensemble sur le troisième et la c’était carrément brillant.

Tout ça pour dire que chaque chanson suis sa voie. Différentes vibes. Le fait de bosser avec les mêmes gens amène une stabilité et un confort. Or, ici entre les différents vocalistes et guitaristes, c’est une alchimie à rechercher. Chacun est différent. Certains avaient besoin d’une semaine, certains un mois. Au final ce n’est pas si difficile. C’est juste une passion.

PL : Cela t’es t’il arrivé qu’un artiste refuse un texte car le trouvait trop sombre pour son univers personnel ?

N : Bien sûr. Et cela ne pose aucun problème. On est pas la pour imposer quoi que ce soit à qui que ce soit. J’envoie mes textes et les gens choisissent. Certains me disent « je veut chanter MA chanson », et je respecte ça. Corey Taylor par exemple avait souhaité changer quelques mots dans on titre ( New Man, New Songs, Same Shit Vol. 1). Certains préféraient revoir la totalité. On est très ouvert la dessus. Ici on est dans une salle d’improvisation quelque part…

PL : Malgré la noirceur des textes (globalement), peut on dire que Me And That Man représente une facette de toi plus « lumineuse » ?

N : Non. Pas vraiment. Plus une autre couche de moi même. Une autre couleur, un autre goût. Mais cela me représente tout à fait sous bien des aspects. Concernant la noirceur, compte tenu de l’hétéroclisie des guests, il est évident certaines chansons sont plus humoristiques que d’autres. Celle avec David Vincent (Morbid Angels) est bien plus sérieuse. Après ce n’est pas non plus un endroit idéal pour blaguer en musique non plus.

 PL : Quand tu composes, qu’est ce qui t’inspire le plus en général ? Je veut dire, tu pars d’un riff qui resonne en toi, ou plutôt un texte qui te parle ?

N : Peu importe ne fait. Je suppose que les 2 me vont. Cela dépend du moment, de l’état d’esprit au final. Je ne sais pas quoi dire. La musique m’aide au quotidien, a travers ma vie. C’est vraiment ça. parfois l’un, parfois l’autre. L’important restant que cela vibre en toi, te torde un peu des boyaux et te sonde l’âme.

PL : Je me suis toujours demandé pourquoi tu avais choisi la (Dark) Folk, qui est très éloigné de ton univers premier….

N : Parce que cela résonnait en moi. Tout simplement. On en revient à ces multiples couches qu’on en nous. S’en est une. Eh puis j’aime la folk, et j’aime le côté sombre qu’on peut y injecter.

PL : Je sais que tu pousses toujours tes Followers à penser par eux même. Penses tu néanmoins que ta musique en général puisse les guider d’une certaine façon ?

N : En quoi ? Tu sais, chacun voit la musique à sa façon. Moi j’en fait aussi pour satisfaire mon égo. Mais aussi pour utiliser tout ce contenu créatif que j’aime produire. J’ai en moi cette envie d’entreprendre pour mon plaisir personnel. La café Behemoth, le Whisky Behemoth. Tu vois ce que je veut dire ? Est ce utile ? NON. est ce intéressant à faire? OUI.

Donc pour revenir à ta question, pas vraiment mec, ce n’est en tout cas pas mon intention. Mais si ma musique vient aider quelqu’un, de quelque manière que ce soit, alors c’est le plus beau compliment qu’on m’ai jamais fait.

PL : Tiens d’ailleurs, pas de texte en Polonais cette fois ? Dommage, cela avait un côté exotique qui avait fait son effet !

N : Non, car tout le monde ne peut pas le comprendre. Et notre musique doit être universelle. J’avoue avoir été surpris de l’intérêt que les gens ont porté à ce titre en particulier C’est un mystère pour moi.

PL : Y a t’il dans cet album un titre qui te rend fier en particulier ?

N : C’est difficile de répondre à ça car on est, en tant qu’intervenant, connecté à notre produit. Littéralement. C’est d’une certaine manière un peu comme nos enfants. Impossible pour moi de te dire. Ce serait me renier.

PL : Pour conclure, la question Pozzo Live traditionnelle. Selon toi, quel artiste devrions nous interviewer après toi ? 

N : Honnêtement, je n’en ai aucune idée. Je ne suis pas journaliste tu sais. Essayes avec Orion. Personne ne lui pose jamais de questions.

PL : Merci à toi pour ce moment. Etant grand fan, ce fût un réel plaisir. Et félicitations pour le Live Stream avec Behemoth. Un grand moment.

N : Merci beaucoup. J’apprécie vraiment. (en français) Très bien. Vive la résistance! Vive Satan! Merci beaucoup. On se voit à Toulouse mec.

Un grand merci à HIM Média pour cette opportunité que j’ai eu d’interviewer à la fois une icone du Metal, mais aussi l’une de mes idoles.

Et un merci également à Napalm Records. Et Nergal pour sa gentillesse.

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