Le Fondateur du Motocultor, Yann Le Baraillec, réponds à nos questions !
Du changement de site de Saint Nolff à Carhaix, à la programmation du Motocultor 2023, le Fondateur du festival nous explique tout !
Vous avez eu un avant goût du festival grâce au Warm Up ? Attendez de lire cette interview !
Live & Curious
Avant de commencer, quelques questions très rapides !
⚡️ Au réveil : plutôt Alestorm ou Dying Fetus ?
Oh p*tain, ni l’un ni l’autre ! Ça réveille différemment, on va dire.
⚡️ En concert : plutôt dans le pogo, ou à côté de la scène ?
À côté de la scène !
⚡️ Dernière question : plutôt Saint Nolff ou Carhaix ?
Carhaix ! Mais Saint Nolff, de cœur, pour toujours !
Parlons du Motocultor 2023 !
Parfaite transition ! Énorme changement cette année, justement pour le Motocultor avec le passage de Saint Nolff à Carhaix. Quels ont été les plus gros challenges que vous avez eus ?
De changer de terrain, de toute la partie déménagement, c’était un sacré challenge. Mais il n’y a qu’à Carhaix, je pense que ça pouvait se faire de manière aussi rapide. C’était ultra rapide et je pense qu’on aurait été sur un autre site, ça aurait été bien plus compliqué. Là, on est sur un territoire qui connaît tout ce qu’est… Le fait que le site accueille les Vieilles Charrues depuis plus de 30 ans, il y a tout le territoire qui sait ce que c’est un festival. Il y a plein de gens qui sont curieux pour être bénévole, pour participer à l’organisation, pour aider, filer des coups de main. Spontanément, il y a plein d’entreprises qui viennent vers nous, donc on n’a pas démarchés, les gens.
Le Finistère, c’est une terre de festival
Ça va vite. C’est génial. T’es une journée en train de passer un coup de fil pour régler un problème, t’as un autre coup de fil, ça tombe bien, c’est le problème d’après et c’est résolu en un coup de téléphone parce que les gens se proposent d’aider le festival et comme ils sont souvent… Le fait qu’il y ait les Vieilles Charrues facilite énormément les choses, c’est indéniable. Ça permet de faire ça à une vitesse record.
Le Finistère, c’est une terre de festival et je pense qu’il y a l’implication des gens du centre Bretagne et du Finistère plus globalement. Il y a plus de festivals là-bas et je comprends pourquoi. L’implication des gens. Les gens aiment bien être bénévoles en festival. Les entreprises privées aiment bien participer, être présents dans les événements.
Ils se rendent compte de l’impact d’un festival autant pour la région que pour leur entreprise !
Il y a le Festival du Bout du Monde aussi. Il y a plein d’événements, Astropolis. Il y a vraiment le Festival de Cornouailles. Il y a plein de choses. On sent qu’il y a une culture de festival dans le Finistère, plus forte que dans le Morbihan.
Le Morbihan, c’est bien aussi, puisque c’est là que j’ai tout mon réseau et c’est là que j’habite, donc je connais bien. Mais le Finistère, je sens que c’est le Motocultor qui est peut être plus adapté au Finistère que le Morbihan, finalement.
Également tu mentionnais que la partie infrastructure devenait compliquée pour le Motocultor à Saint Nolff, et le fait de mettre en place des éléments à long terme.
Du coup, c’est tout ce qu’on espérait faire à Saint Nolff, et que l’on aurait pu mettre en place sur 10, 20 ans, ça a déjà été fait à son site de Carhaix. Il y a peut-être plein de choses à faire encore, mais ça, je peux pas m’en rendre compte vu leur taille. Ça n’a rien à voir aux 80 000 personnes par jour des Vieilles Charrues. Je n’arrive pas à m’imaginer leurs besoins. Par contre, par rapport à nos besoins, nous, c’est déjà très, très bien. Il y a plusieurs infrastructures en dur en termes de logistique pour la technique. Il y a un bâtiment qui est suffisamment grand pour notre accueil catering et tout l’accueil des artistes. On a 110 groupes sur le week-end. Il fallait un gros bâtiment, et il existe déjà à Carhaix. Il y a plein d’aménagements de fibres. Il y a tout ce qui est électricité, arrivée d’eau, évacuation, tout ça, il y en a un peu partout. Il y a beaucoup de chemins carrossables et tout, donc il y a beaucoup d’avantages !
Il y a plus d’avantages que d’inconvénients à être à Carhaix
Il y a quelques inconvénients, on peut pas tout avoir non plus, mais il y a plus d’avantages que d’inconvénients à être à Carhaix. Le terrain est plus en pente, donc ça va être quelques désavantages, mais on va s’y faire.
On glissera un petit peu en allant d’une scène à une autre, ça ira bien. Ça tournera bien.
Non, c’est vraiment super. L’accueil là bas, en tout cas, les gens sont très curieux et ultra positifs. Ça, ça fait plaisir. Il y a un fort intérêt à notre venue, en.
En parlant d’accueil ! Aujourd’hui, vos bureaux sont encore à Saint Nolff. Vous parliez en interview d’ouvrir une antenne à Carhaix ?
On était à Saint Nolff jusqu’à fin janvier et désormais, la plupart des bureaux sont à Carhaix. Des membres de l’équipe habitent dans le Morbihan, donc on a des bureaux dans le Morbihan, sur une autre commune maintenant, mais on a mis une antenne depuis fin février. On a des bureaux aussi à Carhaix et on a embauché quelqu’un à temps partiel là bas pour aider au développement des partenariats locaux et tout ça. Forcément, on y va de plus en plus et on est entre le Morbihan et Carhaix. C’est un rythme à prendre, mais ça fait voyager, c’est bien.
Maintenant, si on enchaîne un petit peu plus sur les festivaliers. Ces derniers vont découvrir cette nouvelle édition avec ce « petit déménagement ».
Quelle est ta vision à long terme pour le festival vis à vis de l’expérience des festivaliers ?
La vision à long terme, aujourd’hui on est sur une jauge à 15.000 depuis l’édition de l’année dernière, et c’est de rester autour de cette jauge sur le moyen long terme. Donc, déjà, il faut atteindre l’objectif de remplir la jauge. Ça, c’est ce qu’on aimerait. Et puis après, si possible, augmenter légèrement, mais ce serait vraiment très légèrement.
L’idée, nous, c’est de vraiment de rester un festival à taille humaine
L’idée, nous, c’est de vraiment de rester un festival à taille humaine et on a réussi à le faire. On va tester cette année, on a trouvé une manière d’aménager le site là-bas, parce que c’est la première fois qu’on est sur ce terrain là. Il fallait trouver la bonne manière de faire. Donc là, on tente une manière de faire. Si ça marche, ça sera renouvelé. Ensuite, on restera comme ça. Du coup, on a réussi pour le moment à trouver que ça soit compact, que ça reste vraiment convivial et compact.
C’est pour ça qu’on n’a pas étendu le site parce que ça sert d’une scène à une autre, il faut que ça soit simple. Comme ce qu’on a réussi à faire à Saint Nolff, le camping est juste à côté, les parkings aussi. C’était pas évident, il fallait imaginer un peu des parcours festivaliers. Ça va être fluide et avec des parkings à proximité. Les avantages qu’il y avait à Saint Nolff, on a su les garder à Carhaix.
L’idée est de garder un festival à taille humaine, et vous avez une programmation monstrueuse cette année ! Il n’y a clairement pas à rougir !
Comment se passe la direction artistique ? Comment est-ce que vous sélectionnez tous ces groupes ?
Justement, c’est la réunion qui a juste après haha !
On est trois maintenant. Avant, jusqu’en 2018, je faisais la programmation tout seul ou avec des conseils des gens de l’équipe. Et là maintenant, il y a deux autres personnes, on fait ça à trois. Puis moi, je délègue pour avoir du temps pour développer le festival, toutes les démarches, négociations, je laisse ça à d’autres personnes.
On est trois à apporter plein d’idées. On essaye de garder dans l’esprit de ce qui se faisait avant et de continuer à ouvrir le festival vers du rock quand il y a des possibilités comme Royal Blood et en même temps, faire des groupes un peu décalés, dès qu’il y a des opportunités. On n’a pas envie de faire des groupes décalés pour faire des groupes décalés. S’il n’y a pas de bonnes idées, on fera ça l’année d’après.
On essaie de s’ouvrir à plus de styles de metal.
On essaie de s’ouvrir à plus de styles de metal. D’être sur quatre jours et sur quatre scènes, ça permet vraiment de mettre un peu plus de stoner. Cette année, on met un peu plus de pagan le vendredi, notamment. Il va y avoir un peu de punk le samedi. On arrive à le faire maintenant tous les ans, qu’il y ait un peu de punk, un peu de stoner et beaucoup de Pagan. Et du metalcore aussi. Ça, c’est des choses qu’on ne faisait pas beaucoup parce qu’avant, on ne pouvait pas s’éparpiller dans tous les styles, sinon on aurait été moyen dans tous les styles avec moins de créneaux pour des groupes. Mais là, maintenant, avec l’existence des groupes, on peut vraiment aller dans plein de styles différents. De certaines années, on ira vers d’autres styles et on en délaissera d’autres, mais ça reviendra, ça tournera d’une année sur l’autre. L’idée, c’est de garder la base sur tout ce qui est death, thrash, black et de s’ouvrir à des styles pleins de styles en fonction des opportunités.
Donc vraiment garder le cœur de votre direction artistique qui fait le Motocultor, et petit à petit, en électron libre, rajouter de nouveaux styles. Voir comment réagissent les festivaliers et, un petit peu à la logiste et festivalier, puisqu’il vous correspond à vous, les dispos, et puis après évoluer à chaque année
On a toujours fait ça, même dès la première édition en 2007, quand on n’avait que 200 personnes, il y avait déjà un groupe de rock qui était complètement décalé, avec du black et du jazz à côté et t’avais un groupe qui était très rock. Normalement, quand tu organises des concerts de métal, tu n’as que du métal. Nous, on avait déjà, dès les premières éditions, on s’élargissait, on a laissé toujours élargir vers d’autres. Sauf qu’avant, c’était sur des groupes plus émergents et en quantité plus moindre. Et là, maintenant, des fois, il y a des groupes très connus dans des genres différents. Et c’est ça que ça reste. L’évolution va vers là, c’est que des fois, ça se remarque plus qu’avant. On fait comme avant, mais c’est en quantité plus importante et avec parfois des groupes plus connus.
Justement, tu as parlé de scènes émergentes, tu as parlé également un petit peu de pluralité sur les styles et tu as parlé aussi du côté très proche, finalement, de la région.
Aujourd’hui, on voit qu’il y a la scène française aussi qui est représentée. On a Landmvrks, on a Carpenter Brut. C’est quelque chose que vous prenez énormément en compte, j’imagine, dans votre DA ?
On fait beaucoup de groupes internationaux, puis la scène française, émergeante française ou de Bretagne aussi. On fait Komodor, par exemple, un groupe du Finistère qui a l’impression que c’est un groupe tout droit sorti des années 60 avec des orgues, comme des orgues de l’époque. Ils sont tout jeunes et ils font de la musique des années 60. C’est parfait.
Très content de faire aussi des groupes confirmés de Bretagne et des groupes émergents
Et on aime bien mettre en avant Brieg Guerveno aussi qui avant, ils font du metal euh… (réfléchit). On ne devrait pas mettre des mots sur les styles, mais grossièrement, c’était du métal progressif chanté en breton. Et puis maintenant, c’est un peu plus world, mais tu sens qu’il y a une culture metal et celtique. Mais ça s’ouvre bien au delà et je trouve que ça prend de l’ampleur son projet et j’aime bien l’évolution. Donc, il y a plein de… Très content de faire aussi des groupes confirmés de Bretagne et des groupes émergents, puis du reste de la France aussi.
Génial cette plurialité et de mettre en avant notre scène !
Avec cette line up qui a quand même bien grandi, quel est le groupe dont tu es le plus fier d’avoir sur ta line up cette année ?
Il y a Wardruna, cela fait des années qu’on essayait de les avoir ! Oui, très fier de les programmer parce que je les ai vus plusieurs fois et je pense que ça fait bien depuis 2014 qu’on essaye tous les ans, on doit essayer de leur faire des propositions et ça ne marchait pas. Au niveau planning ou au niveau des offres, on n’arrivait pas à se mettre d’accord. Et là, on a enfin réussi à caler ça. Donc, très content !
Félicitations et hâte de les voir aussi ! Est-ce que tu aurais une anecdote du festival Motocultor à partager ?
Si, on a fait une mise en place, une opération promo pour faire des photos avec plein de figurants !
On a mis ça en place en deux jours même pas, pour mettre plein de figurants. Et avec une photographe, toute une équipe bénévole pour mettre en place la mise en avant du territoire de Carhaix. On a fait des photos sur tous les endroits un peu touristiques qu’il y a dans les alentours. Ça, c’était un moment très fun et qui s’est mis en place en deux deux, parce que c’était pas prévu qu’on fasse ça. Quelqu’un a lancé l’idée, puis on lui a dit « carte blanche, vas-y, fais le ». Nous, on n’a pas le temps de mettre ça en place et ça serait une trop bonne idée de le faire. Et du coup, il y a une équipe qui a réussi à être bien solidaire pour et à mettre en place cette opération là.
Je sens que la commune, les habitants sont chauds bouillants.
Et du coup, les Karazians ont pu voir pour quelques jours dans différents endroits de la commune plein de metalleux déjà. Du coup, ça a commencé à faire un premier aperçu avant l’été prochain. Je sens que la commune, les habitants sont chauds bouillants
En tout cas, il y aura un deuxième aperçu avec la Warm Up samedi soir. On fait quand même Corvus Corax, Nytt Land et Widilma, un groupe breton. Et du coup, je pense qu’il va y avoir quelques centaines de personnes sur Carhaix, déjà. Ça va être une deuxième étape. Et puis après, il y aura le festival !
Merci Yann ! Merci encore pour ton temps. On se retrouve sur le Festival !
Super. À très bientôt.
Convaincu par le festival ? Prenez vos pass ici !