Il a accepté de répondre à nos questions avant son concert à la Boule Noire le dimanche 16 Février 2020. Christopher nous présente qui il est et nous présente son parcours. Rencontre avec le danois qui arrive à l’assaut de l’Europe.
Pozzo Live : Bonjour Christopher ! Ça fait déjà sept ans que ton premier album est sorti, et ça fait neuf ans pour ton premier single « Against the Odds ». Tu es très célèbre au Danemark, tu remplis les salles, et c’est pareil en Asie ! Mais c’est la première fois que tu tourne en Europe et en France aujourd’hui. Pour la plupart de nos lecteurs qui ne te connaissent pas encore, est-ce que tu peux te présenter ?
Christopher : Alors je suis Christopher, je suis un compositeur interprète danois, et j’ai 28 ans. Je suis en train de produire mon 5ème album, je travaille dessus depuis à peu près un an. J’ai sorti mon 4ème album l’année dernière et là je suis en tournée en Europe pour la première fois. J’essaie de conquérir d’autres territoires que le Danemark. J’ai eu beaucoup de chance que ma musique marche bien en Asie, j’ai fait cinq tournées en Asie, en Chine, quelques concerts en Corée, à Singapour… C’est la première fois que je tourne en Europe et première fois que je viens à Paris et pour l’instant tout va bien ! C’était aussi la première fois que j’allais à Londres quand on a commencé cette tournée et c’est génial ! J’adore ces petites salles, et quand tu arrives sur un nouveau territoire pour la première fois, c’est comme repartir à zéro : les gens ne savent pas qui tu es, donc tu dois monter sur scène et les convaincre que tu es là pour rester. C’est un sentiment un peu bizarre, c’est très différent mais j’aime beaucoup ça !
Pozzo Live : Oui ça doit être différent de faire une si petite salle à Paris, je ne sais pas combien il y aura de personnes ce soir mais ça sera super en tous les cas !
Christopher : Seulement 200 environ, je crois. Mais quand je reviendrai l’année prochaine, ou en fin d’année peut-être, j’espère que le concert de ce soir aura donné au public l’envie de revenir, l’envie d’en parler autour pour que la prochaine fois, il y ait deux fois plus de monde. C’est comme ça que ça fonctionne, il faut convaincre les gens un par un, petit à petit.
Pozzo Live : Peut-être que tu le sais déjà mais c’est difficile de trouver des infos sur toi, du moins en France. Quand on cherche « Christopher chanteur », on ne trouve que des sites qui parlent d’un vieux chanteur français qui s’appelle Christophe qui est principalement connu pour sa chanson « Les mots bleus », je ne sais pas si on te l’a déjà dit.
Christopher : Non, non je n’en avais aucune idée ! Mais ça m’arrive souvent que les gens me demandent « C’est Christopher comment ? » et je réponds « Non non c’est juste Christopher ». Je devrais peut-être envisager de me trouver un nom de famille…
Pozzo Live : C’est un peu tard pour ça mais je vais parler de ton album « Closer ». Il y a une chanson dessus avec les norvégiens de Madcon. Comment s’est fait cette collaboration ? Comment vous êtes-vous rencontrés ?
Christopher : En fait on s’est rencontrés parce qu’ils sont signés chez Warner, et moi aussi, et on s’est connu à une fête organisée par le label, et il y a vraiment eu une bonne entente entre nous. Et je venais d’écrire cette chanson, qui s’appelle « Limousine » pour laquelle je cherchais un featuring, et je voulais que ça soit du rap. Et les gars ont entendu la chanson et ils l’ont adorée donc ils ont balancé leur couplet ! Il y a vraiment eu une bonne entente et une bonne ambiance.
Pozzo Live : J’ai survolé ta carrière et il y a, je trouve, une certaine évolution et une maturité musicale sur ton 4ème album « Under the Surface » et sur le single « Ghost ». Je suppose que ces dernières années t’ont inspiré, t’ont transformé même ?
Christopher : Totalement. Il y a une évolution naturelle entre chaque album que j’ai fait, j’ai simplement grandi en tant qu’être humain. Ta vie défile et tu traverses différentes périodes et ça se reflète automatiquement sur la musique que tu écris. Quand j’ai sorti mon premier album j’avais 20 ans, puis 22 ans quand j’ai sorti le second. Maintenant j’ai 28 ans donc naturellement, je ne fais pas le même style de musique que quand j’avais 22 ans. C’est différent, c’est en effet plus mature. La seule chose qui compte avec la musique, selon moi en tout cas, c’est que ce que tu fais te paraisse juste au moment où tu le fais. J’ai besoin de vraiment ressentir quelque chose et c’est sûr que je ne ressens pas les mêmes choses maintenant qu’à 22 ans. Evidemment, personne ne veut être trop répétitif donc on se challenge et musicalement parlant, c’est tout un périple ! Et en particulier sur « Under the Surface », mon dernier album, il y a des chansons comme « My Heart » et « Irony » pour lesquelles je me suis vraiment plus ouvert ; j’ai poussé des portes pour entrer dans un nouveau style d’écriture et je veux vraiment continuer comme ça. « Ghost » a ce même style de son plus mature, et les paroles sont plus personnelles.
Pozzo Live : En parlant d’évolution, on entend que ta voix a évolué aussi. D’ailleurs, ce n’est que mon avis, mais je trouve qu’elle s’est vraiment améliorée ! Est-ce que tu as travaillé dessus, avec un coach peut-être ? Ou est-ce que tu as simplement écrit des chansons qui correspondaient mieux à ton timbre de voix ?
Christopher : Je pense que c’est un peu de tout. Enfin, je n’ai pas fait de session de coaching, je n’ai eu un coach ou qui que ce soit, mais je me suis fait opérer il y a deux ou trois ans. C’était après une tournée en Asie, j’avais tellement chanté, on avait fait cinq concerts en cinq jours, un jour de repos et on recommençait. C’était dur de voyager et de sortir autant, et j’ai eu une sorte d’ampoule sur l’une de mes cordes vocales. Et c’était un peu dur après l’opération, parce que ma voix, c’est mon instrument et j’avais peur qu’elle ne soit plus jamais pareille. J’ai passé quelques mois avec un coach qui m’a réappris doucement à utiliser ma voix et à l’utiliser différemment sur scène, et j’ai pris ça très au sérieux. Je fais toujours ces exercices presque tous les jours. Quand j’avais 15 ou 16 ans, j’avais une voix de ténor aiguë, et maintenant j’ai toujours une voix de ténor mais elle est plus grave. Cela s’est fait au fur et à mesure, ça a été une transition assez lente. Je crois que mon opération a changé les choses et pour le mieux. Depuis mes 22 ans, j’ai dû jouer un millier de concerts, j’en ai fait tellement, et quand tu fais quelque chose tous les jours, au bout d’un moment tu le maîtrises complètement. Et j’ai l’impression de maîtriser les choses maintenant d’une manière totalement différente et bien meilleure que quand j’avais 22 ans.
Pozzo Live : Ça s’entend quand on compare ton premier et ton dernier album, oui.
Christopher : La différence entre mes albums est tellement dingue oui. Quand j’écris des chansons, j’essaie plutôt de me dire « Ok, c’est comme ça que ça sonne bien », et je me rendais moins compte de ça lorsque j’ai fait mon premier album. Je pense que cette évolution a à voir avec ça également.
Pozzo Live : Je pense que les versions acoustiques de tes chansons rendent ta voix encore meilleure parce que ce n’est pas possible de se cacher derrière un instrument. Il y a beaucoup de gens qui préfèrent les versions acoustiques parce que c’est une façon différente d’entendre la chanson, c’est une autre version.
Christopher : Je vois ce que tu veux dire. J’ai fait ça avec presque tous mes singles : j’ai sorti une version acoustique. Parfois on réalise qu’une chanson sur laquelle on a travaillé et qu’on a produit pendant six mois est finalement mieux en acoustique et que c’est cette version là que les gens vont écouter le plus.
Pozzo Live : On a pu te voir jouer de la guitare, du piano… Est-ce que tu écris tes albums tout seul ou est-ce que tu as de l’aide ?
Christopher : Je prends toute l’aide que je peux avoir. J’adore travailler avec d’autres compositeurs, j’ai eu la chance de travailler avec certains des meilleurs compositeurs du monde. Il y a une ambiance différente quand tu écris avec quelqu’un. Il y a certaines chansons que j’ai faites 100% tout seul, mais les meilleures que j’ai écrites ont été faites avec quelqu’un qui était là pour me challenger, pour me dire « Tu peux chanter ce passage mieux », ou « je ne vois pas trop ce que tu veux dire par là », ou « pousse ta voix de cette façon ». Tout l’influence qu’on peut avoir d’une personne, et le ping-pong que cela créée « Là tu peux dire ça », « et après on peut mettre cette partie », c’est une dynamique totalement différente. Et c’est un bien meilleur procédé, c’est beaucoup plus fun d’écrire avec d’autres personnes et c’est ce que je fais depuis toujours. Il faut forcer ces personnes à faire ressortir le meilleur de toi, et c’est pour ça que j’accepte tout l’aide que je peux avoir. L’important c’est la musique, c’est de rendre les chansons aussi bien qu’elles puissent être. Et si ça signifie avoir 3 ou 4 personnes pour écrire une chanson, eh bien allons-y ! Ce n’est pas une histoire d’égo et de dire « J’ai fait ça tout seul » : tout ce qui compte c’est la musique.
Pozzo Live : Quelles sont tes inspirations ? Qu’est-ce que tu écoutes en ce moment ?
Christopher : Dernièrement, j’écoute beaucoup Billie Eilish, comme tout le monde je pense (rires). Ce que je trouve fascinant avec elle, c’est qu’elle ne compromet son propre style en aucun cas. En ce moment, et surtout dans la musique pop, il y a beaucoup de chansons qui se ressemblent et elles sont tellement similaires que c’est parfois difficile de les différencier. Mais avec elle, il n’y a aucun doute quand on entend une chanson de Billie Eilish, qu’il s’agit d’une chanson de Billie Eilish. J’admire ces gens qui ont ce genre d’originalité, qui restent fidèles à ce qu’ils sont et à ce qu’ils aiment. C’est incroyable qu’une chanson comme « bad guy », qui a des sonorités tellement indé, ait été faite dans une chambre, parce que c’est comme ça qu’elle a été faite. Ça la rend réelle, on ressent vraiment quelque chose et ça, ça n’a pas de prix. Tu peux travailler avec les meilleurs producteurs, les meilleurs compositeurs, mais si tu ne mets pas de l’énergie dedans comme elle le fait, ça n’a pas vraiment d’importance.
Pozzo Live : Pour notre prochain interview : quel groupe ou artiste voudrais-tu que l’on interviewe ?
Christopher : Billie Eilish ça serait vraiment cool, non ?
Merci à Christopher pour son temps et à Veryshow.
Retrouver notre Live Report du concert de Christopher à la Boule Noire.