A l’occasion de la sortie du dernier album d’Ultra Vomit, et le Pouvoir de la Puissance, nous avons échangé avec Fetus, Flockos et Matthieu. Retour sur un fort sympathique échange, plein de réponses profondes et d’autres moins.

Pozzo Live : Bonjour, comment allez vous ? Pas trop stressé par toute cette promo ?

Fetus : Ecoute ça va, franchement ça s’est plutôt passé crème j’ai l’impression. On n’est pas trop claqué.

Flockos : On a pris le train très tôt ce matin parce qu’on est de Nantes. Je commence à être un chouille à l’ouest, et je pense que la pire interview ça va être la tienne.

Matthieu : C’est la dernière de la journée.

Fetus : On va vraiment la bâcler je pense.

Flockos : On va la bâcler avec amour.

Fetus : C’est bien, on a eu des petits cafés, des petites bières, on est bien.

Flockos : Franchement ça va.

Pozzo Live : Vous qui vous annoncez comme des gros feignants. Comment avez vous vécu le processus d’écriture de ce nouvel album ? 

Fetus : C’est Jojo qui m’a donné cette information. Je ne savais pas mais apparemment ça a duré 16 mois…

Flockos : 16 mois entre la dernière date, le 28 août 2022 je crois, et la rentrée en studio en début d’année 2024. Alors gros feignants, on aime bien jouer avec ça.

Fetus : Mais la vérité est toute autre. C’est qu’en fait feignant c’est un peu la la blague, la petite ritournelle, avec la flemme de tout. Quand on est dans un truc, c’est l’inverse de la flemme. Ce qui fait que des fois on n’est pas dans le temps c’est plus de la procrastination exigeante, presque du perfectionnisme.

La flemme en réalité c’est de se mettre au truc, mais une fois qu’on y est, par contre ça bûche, ça bosse quand même. [Se tourne vers les autres] Il a raison ce qui dit ?

Flockos : Il a raison.

Pozzo Live : On a cru comprendre par vos réseaux que tout n’était pas forcément bien terminé alors que la tournée était déjà annoncée. Un peu de pression pour conclure ce processus ? 

Fockos : En fait sans deadline on n’arrivera jamais à rien … dans la vie ! C’est vrai que chaque fois qu’on boucle le studio, la deadline ça nous met une limite, sinon c’est infini. En fait si on ne cadre pas un minimum …

Fetus : Il faut cadrer les gars, si on ne cadre pas on ne peut pas marquer.

Flockos : Si on ne cadre pas on ne peut pas marquer !
Si la tournée commence demain, on est un peu dans la merde. Heureusement ça commence le 10 octobre.

Fetus : On est large !

Flockos : Je dirais pas qu’on est large. Il nous reste du travail à faire, mais on est sur la bonne voie. Ce n’est pas encore la catastrophe.

Fetus : Calais on arrive !

Matthieu : Il y a une petite pression. Les dates ont été annoncées, et pour certaines complètes, avant même qu’il y ait un morceau de sorti. Ça fout un peu la pression.

Flockos : Les dates étaient annoncées alors qu’on n’était même pas rentré en studio ! Les dates étaient annoncées plus ou moins un an à l’avance. Donc ça nous met une forme de pression. Mais maintenant on a un peu d’expérience, on se dit que ça va rentrer. Si jamais il y a un problème, tout le monde est dans la merde.

Fetus : Je l’ai vécu en double lame. Je me suis dit que c’était chaud. Mais d’un autre côté je me suis dis : ok c’est des gens qui sont méga acquis pour booker une date alors qu’ils n’ont pas entendu un son. Je pense que ça va bien se passer. Même si on est nul ils seront là pour nous soutenir [Rires]

Tous ensemble : On est désolé !

Flockos : Ça va être cool. Le plus gros risque, c’était qu’on se casse les dents en studio, qu’on n’arrive pas à faire ce qu’on a envie. Cela a pris plus de temps que prévu en studio, mais on a tout réussi à faire dans les temps.

On a réussi à faire un clip cet été qui sort dans une semaine ou deux (Ndlr : Le clip de Doigts de Metal). Nous sommes très contents de tout ce qu’on a fait. C’est un peu à flux tendu, il y a des nuits où on ne dort pas, mais ça va.

Fetus : Le sommeil, comme si c’était important. [Rires]

Flockos : [Rires] ça sert à rien de dormir ! A part ça, tout s’est fait à flux tendu, c’est vrai. On n’avait pas trop le droit à l’erreur. Mais pour l’instant, tout rentre.

Matthieu : A budget tendu aussi.

Flockos : Tout à fait [Rires]

Pozzo Live : Pas trop honteux d’avoir une fin d’album « de merde » ? (Référence aux morceaux GPT (à l’instant), Mollo sur le caca et A.N.U.S

Fockos : C’est quand même notre kiff.

Fetus : C’est le grand final.

Flockos : C’est le bouquet final. Peut-être qu’il n’y aura pas d’autre album, mais on peux mourir après ça

Mattthieu : Finir sur A.N.U.S, c’est un joyau.

Flockos : C’est notre univers. C’est ce qu’on disait dans la journée. Fetus et moi on a des légères Tourette. Il y a un brin de vulgarité, de puérilité.
Depuis que j’ai des souvenirs, ça me fait marrer le caca.

Fetus : J’adore quand il en parle sérieusement « ça fait super marrer le caca ».
Ce que je trouve cool dans cette triade de fin c’est que, bon GPT y a rien on n’a aucune excuse …

Flockos : On est obligé de le faire. C’est notre mission.

Fetus : Voilà ! Ensuite, Molo sur le caca. C’est quand même un morceau sur caca. Mais on dit « Molo sur le caca ». Ensuite on rechute. Et au final, il y en a trois. [Rires] Moi, ça me fait marrer. C’est affligeant.

Matthieu : Il a failli en avoir une autre.

Fetus : Oui c’est vrai !

Matthieu : On l’a enlevé in extremis.

Pozzo Live : C’est un thème de longue date qui se ressent dans les projets même d’Andréas et Nicolas.

Fetus : C’est vrai qu’à la fin, on retombe toujours sur nos pieds. Le caca et les animaux.

Flockos : Chiassez le naturel, il revient en gastro !

Pozzo Live : Est-ce que Chat GPT a été utilisé pour trouver les poétiques paroles de GPT (à l’instant)

Flockos : Et bien trop pas !

Matthieu : Il aurait trouvé des trucs vachement plus fleuris.

Fetus : C’est décevant on le sait. Mais avant même qu’on se dise qu’on va faire un nouvel album, on avait déjà ce gimmick.

Flockos : Le refrain était déjà quasiment trouvé

Fetus : Le titre était déjà choisi. À l’époque, Chat GPT ça existait, mais personne n’en avait entendu parler autant que maintenant.

Flockos : Ça n’avait pas « buzé ».

Fetus : Maintenant, on est en plein dedans. Tout le monde doit penser qu’il y a une référence à ça.

Flockos : Absolument pas !

Pozzo Live : Plusieurs morceaux semblent partis d’un jeu de mots qui ensuite s’associe à un type de musique à parodier/s’inspirer (ça semblait déjà le cas avec Evier Metal ou Kammthaar). Est-ce que cela s’est passé de cette façon ?

Flockos : C’est le jeu de mots d’abord.

Fetus : C’est ce que j’allais dire, mais il n’y a pas de règles

Flockos : Pas de menstruation ?

Fetus : Exactement. Chaque morceau a sa propre menstruation. [Rires] Non on ne peut faire du cas par cas, mais globalement, les trucs arrivent comme une envie … de boire un café par exemple.

Pozzo Live : De chier ?

Flockos : De chier !

Matthieu : De chier !

Fetus : Bon d’accord on y retourne. C’est l’expression consacrée. Comme une envie de chier.
En fait t’es là et d’un coup il y a un truc qui pop. En général ce qui pop, c’est les deux en même temps. C’est un air qui fait penser à un style musical tout de suite. Cela va quasiment déjà avec le riff.

On a eu des cas où l’instru précède, ou parfois on change les paroles aussi.
C’est vraiment une galère, mais on a réussi sur l’album. La fameuse « Mollo sur le caca« , c’est ce qui lui est arrivé. Auto-Thunes aussi.
Cela arrive, mais la plupart du temps, on ne se dit pas qu’on va faire un morceau dans tel style. C’est souvent le jeu de mots ou la connerie qui précède quand même. On ne se dit pas qu’il va falloir faire ça pour que ça matche. C’est plus des accidents globalement quand même.

Flockos : C’est pas toujours des jeux de mots. On s’inspire les uns les autres, on se fait des vannes, on se marre. Si on rigole tous, on est à un concert avec un groupe de Coldwave qui joue et par-dessus, on est là en transe chamanique : « GPT, GPT à l’instant ».

Fetus : C’est comme un étron. Ça sort, ça pue la merde. Après, les gens sont là. »yeeeaaahhhh ».
[Rires] Pas du tout ! Personne ne fait ça avec de la merde ! [Rires]

Flockos : C’est comme toute métaphore. Chaque métaphore a ses limites. [Rires]

Fetus : La limite, c’est que ça sort du cul. Ça part aux chiottes directs…
Bon tant pis, j’ai raté ma métaphore. C’est pas grave
Globalement, il y a une idée où les trucs arrivent comme ça à l’improviste.
On se dit très rarement « Ça serait bien qu’on fasse un morceau de tel style ».
C’est déjà arrivé, mais c’est dur à faire. C’est plus dur, je trouve.

Pozzo Live : Est-ce qu’il vaut mieux un ricard peinard ou un apéro de l’enfer à la keken ?

Fetus : Si tu me demandes quel morceau je préfère, je vais pouvoir te répondre. En termes de boissons je suis plutôt sur une bonne bière.

Flockos : Je ne bois plus de l’alcool. Mais le morceau Ricard Pénard est une bonne chanson de copain.

Fetus : J’ai souvent les poils en l’écoutant,

Flockos : C’est tous les tubes des années 90 des Sales Majestés. C’est l’accent parisien à la Renaud.

Pozzo Live : A titre personnel je trouve que c’est une chanson qui correspond parfaitement à votre univers. Autant par exemple King of Poop est volontairement une flagrante imitation de Mickael Jackson comme d’autres parodies sur cet album ou le précédent. Mais Ricard Peinard donne un vrai ressenti de ce qu’on pourrait décrire comme votre univers.

Fetus : C’est un putain de compliment !

Flockos : C’est quand même référencé un minimum, mais c’est super si ça dégage ça ! Et c’est un album qui a plus de texte. Par rapport à tout ce qu’on a pu faire. Il y a plus de paroles, c’est mathématique.
Mais toute l’élocution, tout le langage de soulard « allez tu refais les niveaux » etc…

Matthieu : On les fait quand même passer pour des gros alcoolo .

Flockos : Ce sont des alcoolo. Ils ne sont pas en surpoids, mais c’est des alcoolo. [Rires]

Fetus : Je vais aller plus loin. Alors l’alcool, c’est un thème forcément. J’ai une passion pour tous les synonymes de dire « bourré » en français. Donc là c’était un régal de dire farci, rôti, bouillis et compagnie. J’aurai pu même en mettre plus.
Même en live, quand on est en concert, et qu’on répond aux questions avec un peu cette même attitude parodique. On est déjà dans ce mood de vieux mecs parisiens des années 80.

Mon film préféré, c’est les Bronzés font du ski. Le « c’est pô la question », combien de fois je le fais. On parle comme ça entre nous, avec nos technards principalement bien sûr. Quand on est en équipe comme ça, parfois on est bloqué dans ce genre de personnage.
Les paroles sont sorties comme … on parlait de la merde qui sort du cul. Là c’était très fluide, une vieille chiasse. [Rire général]

Flockos : Attendez il y a des bonnes chiasses aussi.

Fetus : Parfois, quand ça sort comme ça, c’est que c’est bon

Flockos : C’est qu’on est sur la bonne piste. C’était l’heure.

Fetus : Les paroles sont sorties, il n’y a pas eu de retouches ou à peine.

Pozzo Live : Vous avez Mouss de Mass Hysteria en invité sur Mouss 2 Mass et Crisix sur Patatas Bravas. Est-ce que vous avez proposez à Orelsan de venir chanter sur Doigts de Metal ?

Fetus : Non, parce que vous savez ce qui va se passer.

Flockos : La performance est limitée. A partir du moment où il vient, le mindfuck devient total.

Fetus : Le mindfuck est déjà bien. Mais là je fais l’imitation. C’est un peu comme le Chien Géant, si je fais venir Nico de Tagada Jones ça n’a moins de sens. L’intérêt, c’est que je l’imite sur ce truc-là.

Flockos : Même si on a fait les feats en live.

Fetus : Oui ça n’empêchait pas. Pour Mouss, c’est un peu différent. Déjà j’avais un cringe naturel. J’ai eu une crispation à chanter de cette façon-là. J’aime pas chanter ça, j’aime pas ça. Avec ma voix, je n’arrive pas à limiter.

Flockos : On lui a dit « ouais ce morceau est nul vient le chanter » [Rire collectif]

Fetus : En vrai, c’est presque ça. [Rires] Les imitations quand je ne les ai pas je les ai pas. Pour Mouss De Mass, c’est une voix que je n’arrive pas à imiter, je comprends pas ce que c’est que cette voix-là.

Matthieu : Surtout qu’il dit « je suis Mouss de Mass » donc c’est mieux que ce soit lui.

Fetus : C’est surtout là où je voulais revenir. Dans les Doigts de Metal,
je ne dis pas que je suis Orelsan. Mais là, Mouss De Mass, c’est « je suis Mous De Mass ». A partir du moment où c’est lui qui chante, ça prend une autre dimension. Quand on l’a vu chanter devant nous en studio, il était tout sérieux, il chantait à fond.

Flockos : Il était en transe chamanique. Il était possédé. C’était une super journée.

Fetus : D’ailleurs merci à lui à fond. Il a joué le jeu de fou, il a de la pure auto-dérision. Il y a des chanteurs premier degré ou engagés qui vont dire « les gars je vous aime bien, mais là non ». Et que ce soit Nico Jones ou Mouss, c’est des mecs qui ont vachement d’humour. C’est appréciable.

Et à l’inverse, je te fais mon auto-critique direct, j’aurai beaucoup plus de mal à aller sur leur terrain. S’ils me demandait de venir chanter un truc ultra sérieux, je serais ultra gêné et leur répondrais « déso je peux pas ». Pour dire qu’ils sont ultra ouverts.
Voilà, c’est pour me chier dessus un peu.

Flockos : Auto-clash

Pozzo Live : Nous avons hâte de voir certains morceaux en live au vu de ce qu’ils proposent musicalement. Est-ce qu’à l’écriture de l’album, ou certaines chansons, vous réfléchissiez au rendu live que cela pourrait donner ?

Fetus : Oui a fond. Le principe du live c’est ce qui nous plaît. Jouer les morceaux c’est cool, mais c’est surtout l’interaction avec les gens, pour ne pas dire les clients.
Donc forcément, dans les morceaux, on y pense. « Tiens ce serait cool à ce moment-là on fait ça ». Moi pendant un moment  j’avais une lubie, mais si ça se trouve on va finir par le faire. Ce serait à chaque fin de morceau, de faire reprendre le morceau a capella par le public. Après ça va rallonger les sets de trois heures [Rires]

Matthieu : Le but c’est de faire plaisir aux gens, et si ça se ressent sur l’album, c’est aussi pensé pour le live.

Fetus : Matthieu et moi, nous sommes assez férus de karaoké, même si j’y vais moins ces derniers temps.

Matthieu : [Avec une voix sérieuse à outrance] Mais moi aussi Nico, il faut qu’on se refasse des soirées !

Fetus : J’avais remarqué que le meilleur moment de kara, je sais pas si tu vas être d’accord, c’était quand on chantait des chansons et on continuait a capella après le morceau.

Matthieu : Là, t’as les poils aux bras.

Fetus : Et là avec les gens il se passe un truc. Quand j’entends des stades qui chantent des chansons a capella, Bonhemian Rhapsody ou autre, c’est bon il n’y a pas besoin d’instruments. Tu peux rien faire de mieux que des chants de stades.

Matthieu : Du coup, si on arrive à le ressentir sur l’album, c’est aussi parce qu’on pense au live avant, même inconsciemment.

Flockos : On donne des indications, on essaie de bien comprendre où sont les « ahou » les « woho » et tout ça. Normalement, c’est assez limpide. Après, ce n’est pas forcément simple de tout jouer. Quand on met des couches en studio, derrière il faut retranscrire. C’est une autre partie du boulot. Là, on se casse un peu les jambes sur deux-trois trucs. Mais on va y arriver !

Fetus : Mais oui ! On trouvera des feintes. Au pire, on fera des « a vous ».
« Ok j’ai un solo, a vous ! » [Rires] Ça peut être un concept, de faire de le solo « a vous » fait à la bouche [Rires]

Pozzo Live : Vous avez une tournée à travers la France de prévu pour défendre ce nouvel album. Est-ce qu’aller le défendre un peu plus loin dans la francophonie est une option (belgique, luxembourg, canada, autre, …) ou c’est toujours autant la flemme ? 

Flockos : Non ça se fait systématiquement. Ce n’est pas forcément au premier tour de passe. Mais on va le faire. Je pense qu’il y a déjà des dates en Belgique de calées pour 2025. Pour la Suisse aussi. Le Canada, c’est toujours un peu moins facile. C’est toujours un truc à organiser un peu différemment. On l’a fait déjà deux fois.

Fetus : Il y a toujours un moment, au bout de la deuxième année de tournée, on va aller au Québec pendant les mois où il y a moins d’actu.

Matthieu : J’aimerais bien partir dans des pays non francophones aussi. Ça, c’est peut-être personnel.

Fetus : Le Kazakhstan, ça serait ouf ! [Rires]

Matthieu : J’avais un interviewer tout à l’heure qui me proposait… il connaît beaucoup de gens en Ukraine !

Flockos : [avec une petite voix] Non Matthieu. Je ne veux pas y aller.

Matthieu : C’est un peu tendu c’est vrai.

Fetus : On va être sur la liste de Vladimir après.

Flockos : Je ne suis pas dispo moi perso.

Matthieu : Par exemple, on va faire des dates avec Crisix. L’Espagne pourrait peut-être se faire aussi. Et on se dit qu’instrumentalement, ça marche quand même suffisamment. Même si tu ne comprends pas le sens des paroles.

Flockos : On est moins dans l’évidence.

Fetus : Je vais aller dans le sens de Matthieu. Pendant longtemps, on s’est censuré en disant que si on ne capte pas les vannes, c’est mort. Peut-être qu’on commence à être suffisamment solide sur nos pattes. Parfois, tu les explicites. Ça te fait une occasion de faire du Google Translate ou de bosser une autre langue. Je pense qu’on pourrait le faire. On n’a jamais joué en Allemagne, en Angleterre. En plus, il y a des communautés françaises
qui pourraient nous voir là-bas. Pour moi, jouer à Londres, à Berlin, ce n’est pas du tout une hérésie.

Flockos : Metallica, dès qu’ils passent en France, ils chantent tout en français. [Rires]

Fetus : Je pense qu’on peut le faire. C’est un autre exercice.

Matthieu : Je pense qu’on peut le faire. Quand on a fait le Canada, on a fait trois dates là-bas. Il y a un moment, on a joué à Drummondville. Il y avait 40 personnes. C’était tout petit. Et c’était un concert mémorable. Il y avait beaucoup d’impro, on a parlé avec tout le monde. C’était trop marrant.

Fetus : C’était comme si on nous refoutait dans l’utérus. Tu reviens au début du groupe. Toutes nos vannes, toutes les punchlines qui passent habituellement, ça ne sera pas de la partie de ce soir.

Matthieu : Il y avait énormément d’impro. C’était trop bien. Si on jouait à l’étranger faudrait parler en anglais, faire des impros en anglais, c’est peut-être plus compliqué, mais j’aimerais bien. Voilà, je l’ai dit.

Pozzo Live : Je rejoins la réflexion de la musique. Je me suis toujours dit que même si vos paroles sont principalement tournées autour de l’humour, votre musique elle tape et elle envoie. A l’inverse par exemple, je trouve, qu’une GiedRé a toujours une deuxième lecture qui dénonce, très sombre, sérieuse et recherchée, dans ses paroles. Et musicalement c’est souvent plus léger avec des arpèges de guitare seule ou des notes de piano. 

Flockos : Oui c’est comme Didier Super où t’as un habillage qui parait un peu miteux ou fait à l’arrache, mais tu as plusieurs degrés. Tu as quelque chose de caustique chez Didier Super qui est beaucoup plus profond qu’on pourrait penser au premier abord.
La musique a beaucoup d’importance pour nous. Mais pour eux aussi, c’est pas si simple que ça.

Fetus : Oui, mais ils racontent des histoires. Pour moi, c’est comme du Brassens. GiedRé elle t’amènes dans son histoire etc.. Je trouve ça incroyable comment elle écrit. Après effectivement tu le mets dans une langue que je comprends pas, en chinois, tu écoutes en chinois ça va pas révolutionner la musique.

C’est vrai que nous, sur le point de vue musical, parfois ça va vraiment « se branler » sur des structures et autre.

Matthieu : Sur le moindre mot.

Fetus : Oui on le voit plus comme une musique. On voit plus comment il tape le mot. Le fond, le sens du mot.

Flockos : La phonétique est hyper importante c’est vrai.

Fetus : Franchement, on est moins sur le sens profond des trucs. Quand tu lis les paroles comme ça, ça transcende pas la poésie.

Flockos : On a fait des efforts, on a fait des paroles beaucoup plus léchées. On n’a jamais autant léché les paroles et mis autant d’efforts.

Fetus : Je suis d’accord, mais quand bien même, c’est pas des histoires
Bon si GPT, c’est une belle histoire [Rires]

Pozzo Live : À côté de la musique, quels sont vos hobbies et passions ? 

Matthieu : Même la musique, tu sais, c’est paaaas … [Rires]

Fetus : Moi, ça va être le foot et les chats. Classico.

Matthieu : Moi, les jeux vidéo, cinéma j’aime beaucoup.

Fetus : J’aime bien aussi le cinéma c’est vrai.

Matthieu : Les jeux vidéo, cinéma, série et les chats aussi.

Flockos : Là, on sort de 2 ans de tunnel, de création et tout ça. Mais je suis un bon bricoleur quand même. Ça bricole sec chez Jojo. Et j’ai 2 enfants, donc après, c’est un hobby quand même.

Fetus : C’est un métier ?

Flockos : C’est un hobby obligatoire. Cinoche, c’est cool aussi. Lost, j’aime bien rematter Lost. J’ai envie de rematter Lost le plus souvent possible.

Fetus : C’est dingue ça. Moi, c’est les Bronzés font du ski.

Pozzo Live : Quel groupe ou artiste vous conseilleriez à Pozzo Live d’interviewer ensuite ? 

Fetus : Je vais dire Kurt Cobain, mais du coup il est mort. Via Chat GPT, je pense que tu peux.

Flockos : Si c’est King Ju ou Les Trois Accords, je vais lire.

Fetus : Ah oui ! Stupeflip en interview, c’est fou. J’ai eu une lubie, parce que je fonctionne beaucoup par lubie. Pendant un moment je voulais regarder toutes les vidéos qui existent de King Ju qui parle. C’est incroyable quand il parle. Il y a des gens comme ça. Philippe Katerine en fait parti.

Flockos : En ce moment il fait un billet d’humeur sur France Inter tous les jeudi matin. Je me demande combien de temps il va tenir. Il n’en a fait que deux pour l’instant. Il va pas pouvoir rester, il est incroyable.

Matthieu : Clignement 182.

Fetus : Clignement 182 !! C’est un groupe de reprises de Blink qui chante en français et qui traduit tout littéralement. Je suis d’accord avec Mathieu !

Merci à Ultra Vomit pour leur temps, merci à Verycords pour l’organisation
Et on embrasse Manard qui n’était pas disponible pour cause de travail. 

Interview réalisée à Paris le 10 septembre 2024.

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