Le chanteur Victorien, à peine connu il y a un an, s’apprête à sortir son premier EP « Me Voilà« . Le jeune artiste issu de la dernière saison de la Star Academy présente aujourd’hui ses compositions personnelles.

Pozzo Live : Bonjour Victorien. Comment vas tu ? Pas trop stressé de présenter ce tout premier EP ? Peut-être plus impatient que stressé ?

Victorien : Il y a une petite part de stress forcément, parce que c’est mon premier vrai projet. Mine de rien cela fait pour moi beaucoup de chansons, comme c’est le premier. C’est le plus gros événement depuis le début de ma carrière musicale, donc oui il y a un peu de stress.
Mais après je suis plutôt confiant sur ce qu’on a fait. On a beaucoup travaillé sur toutes ces chansons, on a essayé de faire au mieux pour que tout me ressemble. Que tout soit vrai, pour qu’on raconte une vraie histoire, donc je suis stressé de l’accueil du public. Je ne suis pas stressé de ce qu’on a fait parce qu’on a vraiment fait ce qu’il y avait à faire. On a beaucoup donné sur ce projet, donc il n’y a pas de raison que ça ne fonctionne pas.

Pozzo Live : Tu as un parcours assez atypique. Il y a tout juste un an, tu étais un inconnu pour le public, et tu as depuis déjà sorti trois titres, un EP arrive bientôt. Tu as également une tournée prévue, après avoir déjà rempli deux salles parisiennes. Comment vis-tu toutes ces nouveautés ?

Victorien : C’est assez particulier parce que c’est un peu les montagnes russes tout ça. Le milieu artistique c’est assez particulier et moi c’est quelque chose que je connais depuis très peu de temps. Il y a un an j’étais sur un bateau et là je me retrouve sur scène. À la fois c’est trop cool, mais forcément c’est assez particulier à appréhender. J’ai de nouvelles informations, je rencontre énormément de gens, j’apprends un nouveau langage. J’apprends à parler une autre langue par rapport à ce que je faisais avant.

J’ai l’avantage d’être super bien entouré que ce soit professionnellement ou personnellement.  Je n’ai autour de moi que des personnes qui me portent vraiment dans ce projet et qui y croient au moins autant que moi, voire beaucoup plus que moi pour certains, et c’est trop cool d’avoir toutes ces personnes autour de moi. Cela me permet à la fois de garder les pieds sur terre, mais également de savoir où je vais et de continuer à bosser, et également de me concentrer vraiment sur ma musique. Donc en fait je fais la même chose qu’avant, juste maintenant on est beaucoup plus à s’en occuper.

Mon objectif c’est vraiment de faire de belles chansons, de garder les pieds sur terre et de continuer d’avancer avec cette équipe. Je veux essayer d’aller le plus loin possible, et pour l’instant tout ce qu’il se passe c’est incroyable et surtout le fait de l’avoir fait aussi rapidement. Faire des concerts avec mes propres chansons même pas un an après le début de tout ça c’est déjà exceptionnel. Et là d’enchaîner sur une petite tournée avec l’EP c’est juste du bonheur.

Pozzo Live : C’est peut-être justement cet équilibre que tu as trouvé, cet entourage qui t’a permis d’avancer jusque là où tu en es aujourd’hui, à cette vitesse là.

Oui complètement. Cela a commencé déjà par l’entourage musical au tout début. Parce que c’était un milieu que je ne connaissais pas du tout, et j’ai eu la chance d’avoir été contacté par des artistes qui sont aussi compositeurs et réalisateurs sur des projets. Moi j’avais déjà des textes, des esquisses de chansons, des idées. Cela m’a permis de pouvoir les mettre en ordre avec des gens dont c’est le métier, ça a été un gros pas en avant.

J’ai surtout eu l’avantage de rencontrer toutes ces personnes là très rapidement à ma sortie. Je suis sorti en décembre, dès janvier on a commencé à faire des chansons et mi-janvier j’avais déjà deux ou trois maquettes de chansons qui étaient prêtes. Donc d’avoir cet entourage là dans le milieu de la musique c’est trop bien. En plus on s’éclate de ouf parce-qu’on a la même passion et c’est super pour en vivre.

Pozzo Live : On vient de l’évoquer, tu as déjà rempli la Boule Noire et le Café de la Danse à Paris. Cependant une seule de tes chansons était sortie pour la Boule Noire et deux pour le Café de la Danse. Pourtant, tu as choisi de n’interpréter presque que des titres originaux. Était-ce important pour toi, un challenge peut-être, de faire ces tout premiers concerts – déjà stressants, remplis de nouveautés, aux allures de release party –  et de ne par exemple pas remplir le set avec des reprises ?

Victorien : Complètement ! En fait l’avantage que j’avais c’est que j’écris depuis très longtemps et donc j’avais déjà un répertoire qui existait. Plus sous forme de texte que sous forme de chansons, mais ces six derniers mois ont permis de mettre beaucoup de ces textes en musique. C’est vrai que ça aurait été beaucoup plus facile, au moins d’attraper le public, avec des chansons qu’ils connaissent, donc des reprises, mais je trouvais ça vraiment important que ces deux premières dates soient un peu une présentation de moi et de qui je suis artistiquement.

Je voulais le présenter à un public qui pouvait déjà avoir un peu confiance en ma musique et voir ce qu’allait être potentiellement la suite. Je pense que c’est vraiment le virage dont j’avais besoin. Ce n’est pas du tout dénigrant ce que je vais dire, mais en étant estampillé “Star Ac” forcément les gens nous connaissent sous les reprises et sous un répertoire qui n’est pas le nôtre, et donc ce virage là je voulais le prendre assez rapidement. Tout le travail de développement qu’on va faire, ça va être sur ce que moi j’aime faire. Donc les gens ont pu très rapidement voir où j’allais et le public qui va rester est là pour les bonnes raisons. Pour moi c’était vraiment quelque chose d’important à faire très rapidement.

Pozzo Live : Cela devait effectivement être rassurant, réconfortant de voir que les gens sont venus et ont remplis les salles pour écouter des morceaux que tu n’avais encore fait écouter à personne. Surtout sur le deuxième concert où on pouvait se douter que tu ferais comme le premier.

Victorien : Bien sûr et puis c’est une phase importante dans la création de chansons. Cela permet de tester les chansons, parce que sortir un projet sans jamais avoir teasé quoi que ce soit, surtout quand c’est le premier, c’est quand même un gros risque. Et là, ces dates ont permis de sonder le public avec certains morceaux. Il y en a que j’ai fait à la Boule Noire que je n’ai pas refait au Café de la Danse.

Peut-être qu’on va les retravailler d’une autre façon pour réussir à avoir quelque chose qui me plait à moi et peut plaire au public. Donc cela permet aussi de sonder, même si c’est un gros challenge de capter l’attention du public avec des chansons qu’ils ne connaissent absolument pas. En tout cas sur tous les titres de l’EP ça s’est trop bien passé parce que tout le monde était vraiment à l’écoute sur les titres qui vont sortir.

Pozzo Live : Tu t’es mis un peu la « difficulté » d’une première partie
mais en tête d’affiche. Les gens savaient seulement qu’ils venaient pour toi.

Victorien : Complètement ! J’ai un public qui est hyper bienveillant et donc ça met vraiment en confiance. Comme ils savent quel style de musique je fais, c’est vraiment un public qui écoute les chansons. Ils savent qu’ils ne viennent pas forcément danser pendant une heure et quart. Même si, à terme, j’aimerais bien aussi qu’il y ait des chansons qui bougent un peu plus – au  moins en live – faire des arrangements un peu différents pour pouvoir faire vivre un peu plus le concert, pour l’expérience avec le public et pouvoir s’amuser, chanter et crier un peu. Mais je suis hyper content d’avoir ce public qui écoute les chansons, qui écoute les textes et qui est là pour ça en fait.

Pozzo Live : Parlons studio. Comment se passe l’écriture, pour toi ? Tu arrives avec tes textes et tu les poses en musique avec ton équipe ? Tu as déjà certain morceaux complets ? 

Victorien : En général le fonctionnement il est à peu près pareil sur toutes les chansons. Avant le processus ne concernait que les textes, mais maintenant j’écris ma chanson à la guitare chez moi. Donc en général quand j’arrive au studio j’ai la mélodie et le texte à 80%. Et on va rajouter les 20% qui manquent en studio. On réfléchit à mettre un autre accord ici, à changer une phrase là. Le fait d’avoir tous ces gens qui font passer une chanson correcte à une bonne chanson c’est hyper important pour moi.

Au début j’avais un peu cet égo de me dire « ma chanson c’est ma chanson » et j’avais du mal avec le fait que les autres y touchent, mais le fait de travailler de plus en plus avec d’autres personnes, ça m’a fait travailler sur ça. Et justement j’aime de plus en plus collaborer sur mes chansons ; pour ne pas rester sur une chanson qui n’est pas super, alors qu’elle pourrait l’être en changeant quelques mots ou quelques mélodies. Donc ça m’aide énormément, de travailler avec tous ces gens sur la création.

Mais ça part toujours d’une idée dans ma chambre et après on va au studio. J’ai vraiment du mal à arriver au studio sans rien. Parce que ça voudrait dire qu’il faut que j’écrive et quand il faut que j’écrive j’y arrive pas. Il faut que ce soit un moment où ça vient, et à ce moment là j’écris. Et puis, le jour où on passe en studio, j’ai la chanson et c’est beaucoup plus simple.

Pozzo Live : Qu’est-ce qui t’inspire justement ? Est-ce que tu arrives à écrire un peu n’importe où, ou bien as-tu besoin de te poser dans un endroit précis ou en conditions particulières ?

Victorien : En général l’idée peut arriver n’importe où, souvent dans la rue. J’adore m’inspirer des gens ; je vais par exemple croiser un couple ou un grand-père tout seul et ça va me donner envie d’écrire une chanson. Généralement je note un peu l’idée de base dans mon téléphone. Mais après j’ai du mal à écrire si je suis pas chez moi, volets fermés, juste une petite lumière, et vraiment ce mood un peu la nuit pour être bien. Il y a plein de gens qui parlent de trucs créatifs qui se ressentent la nuit, et c’est le moment où on est un peu plus dans la confession je trouve. C’est le moment que je préfère pour écrire. C’est presque un peu cliché mais j’ai l’impression qu’il y a beaucoup d’artistes qui fonctionnent comme ça, où la nuit c’est le moment où tout s’exprime.

Pozzo Live : Tu as dit que tu écrivais également pour d’autres personnes, peut-on en savoir un peu plus ? Qu’est ce qui t’a donné cette envie de poser des mots pour les autres ?

Victorien : Pour l’instant, j’ai très peu fait. Je l’ai fait un peu par hasard en fait. À un moment, j’ai pu arriver en studio et il y avait quelqu’un à qui il manquait 3-4 mots : « tiens, essaye ça ». Mais c’était avec des artistes qui n’existent pas au grand jour. J’ai envie d’apprendre à le faire, cependant. Je pense que ce serait prétentieux de ma part de dire que j’écris pour d’autres, mais à terme j’aimerais bien essayer. Pour l’instant j’ai dispersé quelques mots par-ci par-là sur des projets qui vivotent, ou qui ne vivent même pas encore du tout.

C’est vrai que j’ai eu énormément de plaisir à le faire. Parce  qu’il y a un côté beaucoup plus simple dans le fait d’écrire pour les autres, où tu n’es pas en train de te faire une psychanalyse à toi. Tu le fais à quelqu’un d’autre et en fait tu peux aller chercher les questions que toi tu ne te serais pas posé pour tes propres chansons. Tu peux aller les poser à la personne qui est en train de faire cette chanson justement, et tu peux partir sur un terrain que tu n’aurais pas du tout exploré toi-même. Cela peut également m’aider aussi dans mes chansons. Alors pour l’instant j’ai du bosser avec trois personnes, mais c’est même pas encore des chansons qui vont forcément sortir. Et à terme j’aimerais de plus en plus participer à ça. Parce qu’une de mes activités préférées dans la musique c’est vraiment d’écrire.

Pozzo Live : Cela se ressent pleinement dans tes chansons. On sent une sincérité dans la façon dont tu restitues tes chansons. On sent qu’elles te tiennent à cœur. 

Victorien : De toute façon je pense que maintenant c’est assez essentiel. Parce qu’on est tellement à essayer de faire de la musique, que si quelqu’un chante les chansons des autres ça se sent tout de suite. Enfin qui ne fait que ça – sans se les approprier – ça se sent tout de suite et ça ne fonctionne pas. Le public cherche cette sincérité là aussi dans les chansons. Donc je pense que c’est essentiel d’accorder de l’importance au texte dans ses propres chansons.

Pozzo Live : En parlant de collaboration ; est-ce  que tu as gardé des contacts avec tes anciens camarades et aurais envie un jour de faire des collaborations, ne serait-ce que sur un morceau ? Même à plus ou moins long terme. Car j’imagine que là tout de suite, tu as envie de te détacher de l’étiquette TF1.

Victorien : À long terme pourquoi pas un jour, mais peut-être dans 10 ans. Pour faire peut-être un petit clin d’œil un jour, un revival ou quelque chose comme ça. Mais pour l’instant, je ne vais pas parler au nom de tout le monde, mais je pense on a tous un peu cette envie de s’émanciper du programme. Sans pour autant le renier à aucun moment, parce que ça a fait de nous ce qu’on est aujourd’hui. Cela nous a amené là où on est, mais c’est vrai que derrière on a tous un chemin à tracer. À aller chercher un public, à aller créer des chansons, à aller montrer qui on est hors télé. Et je pense que là, en tout cas dans les prochaines années qui arrivent, c’est beaucoup trop tôt pour envisager une collaboration. Après, selon les chemins que prendront nos carrières respectives, ça sera intéressant de le faire en terme d’univers. Ou peut-être pas et puis ce sera ok et cela n’enlèvera pas l’entente qu’on a entre nous tous.

Pozzo Live : En dehors de la musique est-ce que tu as d’autres passions ? Qui te permettent peut-être de te changer les idées parfois ?

Victorien : J’avoue que sur les 8 derniers mois, c’était un peu le tunnel musique. Mais en même temps, vu que c’est ma passion, je ne le vis pas du tout comme un travail. Alors certes parfois c’est plus compliqué, parce que le texte ne vient pas, la voix ne sort pas, parfois ça ne marche pas, ce n’est pas non plus une autoroute. Mais oui, les 8 derniers mois ont été assez compliqués en termes d’activités extra-musicales. Après, je vais essayer de me prendre un petit peu de vacances, de me faire un petit voyage surf pour aller souffler un peu. Aller revoir la mer un petit peu, parce que vraiment c’était l’essence même de ma vie avant. Aller lui faire un petit coucou, oui.

Pozzo Live : C’est sûr qu’à Paris il y a un peu moins la mer.

Victorien : Un peu plus compliqué. Le canal Saint-Martin c’est pas tout à fait ça, mais quand même, au printemps c’est joli !

Pozzo Live : A Paris on n’a pas tous les à-côtés c’est sûr.

Victorien : Oui mais après là-bas il n’y a pas tout ce qui est à Paris aussi. Toute la culture qu’on peut trouver à Paris c’est quand même assez exceptionnel. C’est 50-50 mais oui aller prendre quelques jours à la mer ça fera du bien

Pozzo Live : Quel artiste conseillerais-tu à Pozzo Live d’interviewer ensuite ? 

Victorien : Alors un artiste qui m’intéresse en ce moment et que je connais peu au niveau de sa vie … Il y a un artiste qui s’appelle Nola. C’est un artiste qui fait de la musique qui peut se rapprocher un peu de la mienne. Il y a beaucoup de mots, c’est très peu chanté, un peu parlé. C’est vrai que j’aimerais bien savoir comment il construit toute sa musique, je trouve que c’est vraiment un artiste très intéressant.

Merci à Victorien pour son temps et merci à Universal. Interview réalisée en visio le 26 septembre 2024.
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