Peu de musiciens sont aussi iconiques que le légendaire Abbath. Ancien chanteur d’Immortal, il a inspiré des générations de black métalleux, mais il fait aussi partie de ces visages du metal qu’on voit partout ! Il a même été imité en terme de look dans Guitar Hero, c’est dire ! Nous avons donc été le voir à la Machine du Moulin Rouge ce 28 janvier, en compagnie d’Vltimas, 1349 et Nuclear.
Ayant eu des soucis de transports, nous avons malheureusement dû rater le set de Nuclear tout d’abord, puis de 1349 qui ont malheureusement été intervertis avec Vltimas dans le running order. Dommage, car j’avais très envie de les voir ! Mais bref, nous arrivons dans la Machine alors que Vltimas vient de commencer son set. Pas de corpse paint à l’horizon pour les américains, mais le charisme de David Vincent (que vous connaissez peut-être grâce à ses passages dans Morbid Angel) fait vraiment le taf ! Avec sa voix à la Phil Anselmo, il assène ses chansons comme des coups de poings et se met la foule dans la poche petit à petit. D’abord timide, le public deviendra de plus en plus énergique et des pogos se lanceront même vers la fin du set, chose qui n’aurait peut-être pas eu lieu pour eux sans le changement de running order ! Au niveau de la setlist, pas de surprises, Vltimas jouent en intégralité leur premier (et excellent) album, Something Wicked Marches In, et le public apprécie grandement ! Vltimas nous aura prouvé ce soir qu’ils sont un des groupes à suivre de près pour cette décennie !
Après un changement assez court de plateau, le logo d’Abbath s’affiche en grand et en lettres de fer en fond de scène, devant la batterie. L’ambiance se réchauffe petit à petit alors que le public, plutôt espacé et calme, se rapproche un peu de la scène de la Machine. Le morceau de Manuel de Falla, Danza Ritual Del Fuego, retentit avant qu’Abbath ne débarque sur scène en compagnie du guitariste Raud, du batteur Ukri Suvilehto ainsi que du bassiste Rusty Cornell que l’on avait déjà pu voir avec Abbath en 2018 et qui semble être revenu suite au départ de Mia Wallace.
Et le groupe commence fort, avec un premier extrait du dernier album d’Abbath, Outstrider. Hecate se montre bougrement efficace et le public est conquis dès les premières notes. Abbath mettra les choses au clair dès la fin d’Hecate : il tourne à l’eau désormais. Et ça se ressent, car la dernière fois que j’ai vu Abbath (au Motocultor 2018) on ne pouvait pas l’arrêter de parler, or ce soir, Abbath semble bien sage ! Il se contentera donc d’enchaîner les morceaux avec quelques grimaces et des colonnes de fumée alors que la dernière fois il crachait du feu et nous offrait une magnifique performance de crabwalk. Count The Dead et Bridge Of Spasms continueront le set sur sa lancée avant le séisme d’Harvest Pyre ! Mon single préféré de l’album Outstrider réveillera visiblement la foule qui se lancera à corps perdu dans un pogo et commencera les slams ! Le morceau ultra efficace donne une énergie parfaite au live d’Abbath, qui enchaînera ensuite sur The Artifex et une première reprise, si on peut dire, car il s’agit d’une reprise du groupe I, dont Abbath s’occupait du chant ! Le côté plus groovy du morceau varie encore une fois l’ambiance du set, qui est décidément de plus en plus folle !
Des reprises d’Immortal ponctueront le set mais bien moins que par le passé (nouvel album oblige), on assistera donc à des performances très sympathiques d’Against The Tide (In The Artic World), One By One et bien entendu Mountain Of Might qui mettra tout le monde d’accord ! Bien entendu ces morceaux seront ceux avec la meilleure réponse, et Abbath le leur rendra par ses grimaces légendaires. Cependant, on s’en rend compte en jetant un oeil à la setlist, c’est un peu court, non ? Abbath sans ses discours entre les morceaux enchaîne presque machinalement les morceaux et on se retrouve déjà aux derniers morceaux du set après à peine une heure de set ! Le temps de jouer l’excellent To War! et le magnifique Winterbane, et c’est déjà fini après 1h10 de set ! Abbath saluera un bon moment son public visiblement ravi, mais pas de rappel ce soir, c’est bel et bien fini !
En conclusion, Abbath a clairement fait le boulot, mais le fait d’être sobre l’a rendu un peu moins bavard qu’à l’accoutumée et un peu moins démonstratif, bien que sa performance soit par conséquent techniquement parfaite. Je ne pensais pas dire ça d’Abbath, mais la performance semblait un peu trop sage et propre ! On retournera cependant le voir, car techniquement c’était chirurgical !