Une royale mise en bouche
Pour commencer cet Antagonist Tour d’Apashe à L’Olympia, il ne nous est proposé pas une mais deux premières parties. Nous sommes gâtés par ce nombre inhabituel ainsi que par des durées plus que généreuses : presque une heure pour chaque première partie !
Zayka
Le premier artiste à se lancer est Zayka, un producteur de musique électronique jouant également du trombone dans ses compositions. De bonnes vibes et parfois des airs de Petit Biscuit dans les sons utilisés : nous sommes bien partis.
Wasiu
Le second artiste n’est autre que Wasiu. Rappeur confirmé extrêmement polyvalent, il câle parfois ses punchlines sur des instrus concoctées par les membres du label Kannibalen. Nous entendons des titres familiers pendant sa prestation maîtrisée. À savoir qu’il est à l’origine de nombreuses parties rappées dans la discographie de celui qui va prendre sa place sur scène…
Sa majesté est arrivée
Des lettres blanches éclatantes sur fond noir apparaissent en fond de scène. Une voix grave emplit la salle et nous prévient : « L’orchestre est venu prendre sa revanche et il ne s’agit pas d’un concert typique de musique classique… »
S’en suit une très courte démonstration de sons rêches et brutaux typiques de certains titres du très attendu Apashe. Les effets visuels accompagnant cette brève introduction sont percutants et travaillés et laissent place à une mélodie que la salle reconnaît immédiatement. Il s’agit d’un orgue utilisé pour le titre RIP (ft. Vladimir Cauchemar). L’effet dans la salle est instantané et nous nous retrouvons déjà à sauter et crier au rythme de la chanson.
La richesse des cuivres
Tout au long du concert, une dizaine de musicien accompagne l’artiste sur scène. Trompettes, Trombones et Cors, cet ensemble apporte de la puissance et un ressenti physique grâce aux vibrations que nous percevons même à une certaine distance de la scène. L’intégration de ce groupe à la prestation live est très bien réalisée. En effet Apashe semble avoir exploité le moindre passage de chaque titre pour profiter de la chaleur et de la force des cuivres au maximum. De plus, leurs interventions sont très fréquentes et nous les retrouvons sur un bon nombre de titres. Revenge Of The Orchestra (ft. Magugu) en début de set est un bon exemple ou encore Human (ft. Wasiu) que l’on retrouvera plutôt en fin de concert.
Représentations anachroniques
Les effets visuels et projections accompagnant les jeux de lumière à l’Olympia correspondent tout à fait au style d’Apashe. En effet, sa musique est un parfait mélange entre sons modernes et arrangements orchestraux. Par ailleurs les instruments classiques que nous pouvons entendre dans les titres sont principalement enregistrés en orchestres réels ! Les rendus 3D diffusés reprennent ces codes et mélangent peintures et sculptures de la renaissance à des univers futuristes.
La marche impériale se poursuit
Nous poursuivons la soirée avec un mélange d’anciens et de nouveaux titres chacun d’entre eux apportant une énergie suffisante pour faire trembler le sol de l’Olympia. La foule de la fosse saute, danse et headbang avec une énergie contagieuse et il est difficile de ne pas être entraîné dans le mouvement. Les titres s’enchaînent et nous redécouvrons avec enchantement certains morceaux plus expérimentaux de l’artiste comme un bootleg de L’enfer de Stromae, un remix inconnu de Industry Baby de Lil Nas X ou encore un petit clin d’œil à Skrillex avec Fuji Opener.
Finalement, l’unique temps « mort » de la soirée arrive : une version de Devil May Cry au piano jouée par nul autre que Sofiane Pamart lui-même !! La prestation est évidemment de qualité avec une version légèrement ralentie qui accentue le côté mélancolique du morceau.
Le repos fut bref mais il est temps de repartir sur des sons et des rythmes plus dynamiques : un remix de Distance par Tony Romera (un de mes favoris) relance la salle pour continuer cette soirée surchargée en bangers.
Quel héritier pour le trône?
Finalement ce liveset de presque une heure et demie nous aura laissés conquis. Apashe montre lors de cette soirée que son talent n’est pas exclusivement lié aux sons électroniques. Il a également l’oreille et l’expertise nécessaire pour composer des arrangements pouvant être joués en orchestre. Cela lui permet également de mélanger ces deux mondes pour notre plus grand plaisir et de nous en faire profiter sur scène, le tout magnifié par une section cuivre au taquet!
Report : David B. | Photos : Joanna L.
Si cet article sur le concert d’Apashe à l’Olympia vous a plu, retrouvez ici les autres Live Report du média !