Cela faisait un moment qu’on attendait Behemoth et Arch Enemy au Zenith de Paris. Accompagnés des inoxydables Carcass et de Unto Others, les deux groupes ont enflammé la scène parisienne, au sens propre comme au sens figuré, pour ce European Siege 2022.
Unto Others et Carcass
Desservis par un horaire d’ouverture inhabituel (mais quel concert ouvre ses portes à 16h30 un mardi pour un début à 18h30 ?), les premiers groupes jouent devant un public clairsemé. N’ayant pas pu me libérer à temps, j’ai donc raté le heavy gothic rock de Unto Others (ex-Idle Hands). Le gothic n’étant habituellement ma tasse de thé, j’étais ayant plutôt curieux d’écouter en live un groupe qui avait su me faire apprécier le genre ! Carcass – dans lequel Michael Amott, le leader d’Arch Enemy, a officié à leurs débuts – subit hélas le même sort. Mais un agent infiltré sur place m’assure que nous avons eu droit à du bon Carcass, « comme toujours d’ailleurs ».
Behemoth
Derrière un grand rideau blanc, la silhouette de Nergal se dessine au son de Post-God Nirvana. Le public s’agite, le rideau tombe, et nous dévoile une scénographie dominée par les Cavaliers de L’Apocalypse, tandis que le Behemoth s’avance et entame Ora Pro Nobis Lucifer. Fidèles à leur réputation, les polonais nous livrent une prestation millimétrée. Les changements de costumes de Nergal rythment le set, tandis que Orion projette sa silhouette martiale vers l’avant de la scène et harangue le public. Plus en retrait, Seth tient sa partie mais n’hésite pas à s’enflammer sur quelques soli, provoquant des circle pits. Des profusions de flammes viennent chauffer à blanc la fosse du Zenith, parachevant cette messe infernale qui, si elle n’a pas fait beaucoup remuer le public, reste impeccable et enthousiasmante.
Setlist :
- Post-God Nirvana (intro)
- Ora Pro Nobis Lucifer
- The Deathless Sun
- Ov Fire and the Void
- Thy Becoming Eternal
- Conquer All
- Daimonos
- Bartzabel
- Off to War!
- No Sympathy for Fools
- Blow Your Trumpets Gabriel
- Versvs Christvs
- Chant for Eschaton 2000
Arch Enemy
Si l’ambiance était sombre avec Behemoth, c’est une explosion de lumière et de couleur que nous offre Arch Enemy pour accompagner son « Pure Fucking Metal ». Alissa White-Gluz parcours la scène dans tous les sens, agitant sa crinière bleue dans tous les sens quand elle n’est pas occupée à nous régaler de son alternance de growl puissant et de chant clair. Si ses prises de paroles sont assez convenues, elle assure le spectacle et le public du Zenith apprécie. Il faut dire que parler en français fait toujours plaisir à notre public chauvin ! Michael Amott et Jeff Loomis viennent régulièrement faire la démonstration à l’avant-scène, mais on peut regretter un manque d’énergie et un certain mécanisme dans l’animation symptomatique de la machine de guerre qu’est devenue le groupe.
La setlist fait sans surprise la part belle au dernier album en date, Deceivers, avec pas moins de 5 titres représentés. Avec 1h15 de show (sans rappel), difficile du coup de placer tous les classiques, et certains sont sans doute repartis frustrés de n’avoir pas entendu We Will Rise ou The World Is Yours. Qu’à cela ne tienne, le public est quand même nettement plus agité que pour la première tête d’affiche. Se serait-il plutôt déplacé pour Arch Enemy ? Si l’on peut comprendre les nécessités de partager les coûts de tournée, surtout au vu des scénographies riches que les groupes nous offrent, on peut cependant se demander s’il était judicieux de mélanger Behemoth et Arch Enemy, des genres assez différents, sur la même affiche du Zenith.
Setlist :
- Deceiver, Deceiver
- War Eternal
- Ravenous
- In the Eye of the Storm
- House of Mirrors
- My Apocalypse
- The Watcher
- The Eagle Flies Alone
- Handshake With Hell
- Sunset Over the Empire
- As the Pages Burn
- Snow Bound
- Nemesis
- Fields of Desolation (Outro)
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