Qui dit rentrée, dit Fall Of Summer ! Après une première journée sous le signe de la pluie et de la bonne humeur, le rendez-vous metal du mois de septembre continue avec notamment une prestation d’Orange Goblin qui met tout le monde d’accord, le grand retour de Venom à Torcy ainsi que des groupes qui ne sont encore jamais passés en France comme Crescent, Toxik, Count Raven ou Bulldozer.
Ende
A 11h15, les festivaliers à peine sortis de leur Quechua s’affairent déjà devant la Sanctuary Stage pour soutenir le groupe de black metal français Ende. Encore fatiguées de la veille, les premières têtes chevelues commencent pourtant à se secouer. Il faut dire que la formation menée par le charismatique I. Luciferia au chant nous offre une performance, ou plutôt une cérémonie, carrée et féroce pour nous présenter son troisième album « Emën Etan ».
Crescent
Après une descente dans l’univers obscur d’Ende, c’est au tour des Egyptiens de Crescent de nous faire voyager dans l’au-delà avec un death metal puissant et bien en place associé à des sonorités orientales. Le groupe est de toute évidence très content d’être au Fall Of Summer et en France pour la première fois de sa carrière. Ismaeel Attallah, leader du groupe, ne manque d’ailleurs par d’interagir avec le public de la Blackwaters Stage pour mettre l’ambiance. Certains fans semblent être venus de loin, on aperçoit même un drapeau égyptien dans la foule.
Toxik
Le groupe de thrash américain Toxik a aussi choisi le Fall Of Summer pour faire sa toute première apparition en France. La scène est aux couleurs de « Breaking Class », le nouvel EP que les fans attendaient avec impatience depuis « Think This » sorti en 1989. La bande de Jon Christian arrive en pleine forme, le sourire aux lèvres, même si aucun des membres du groupe n’a apparemment dormi la veille. Charlie Sabin est de retour au chant et se montre charismatique et énergique. La voix est bien là et le frontman s’assure que la foule bouge en rythme. Pendant 45 minutes, Toxik nous fait revivre les meilleurs moments des années 80. Spontaneous, Think This et Greed de l’album « Think This » sont jouées, sans oublier World Circus, Heart Attack et Social Overload que l’on retrouve sur le premier opus « World Circus ». Le groupe invite même une fan française à jouer de la guitare sur scène pour False Prophets. Le public réserve également un accueil chaleureux aux trois nouvelles chansons de l’EP « Breaking Class » et notamment à Stand Up. Il y a donc fort à parier que le troisième album de Toxik (qui devrait, on l’espère, sortir prochainement) saura ravir les fans de la première heure !
Count Raven
Dans la série des première fois, on retrouve maintenant Count Raven pour le premier concert français du trio suédois. Le groupe avait effectué un bon retour en 2009 avec « Mammons War » et interprète quelques uns des titres extraits de cet album comme The Poltergeist et The Entity. Le son est bien heavy. On retrouve d’ailleurs Dan Fondelius au chant dont la voix rappelle forcément le célèbre Ozzy Osbourne et Fredrik Jansson à la basse qui ne cesse quant à lui de créer le contact avec la foule. Il y aussi de plus vieux morceaux comme High on Infinity ou Within the Garden of Mirrors. Et surprise, The Nephilims, une toute nouvelle chanson, vient également ravir la foule.
Azarath
Alors qu’une pluie diluvienne s’abat sur la base de loisirs de Torcy, c’est maintenant au tour d’Azarath de nous présenter leur nouvel album «In Extremis». Si le groupe d’Inferno (aussi batteur de Behemoth) semblait prendre une direction mélodique plus black metal sur « Blasphemers’ Maledictions », cette prestation confirme que les Polonais sont revenus à un death metal brutal à souhait sur leur dernier opus. Qu’on aime ou qu’on n’aime pas, on est forcé de remarquer la belle prestation d’Inferno à la batterie qui envoie tout ce qu’il peut. De quoi donner suffisamment de motivation à quelques festivaliers valeureux pour se lancer dans les premiers slams de cette deuxième journée du Fall Of Summer.
Bulldozer
37 ans après la formation du groupe, c’est maintenant les Italiens de Bulldozer qui font leur toute première apparition en France. Véritable Dracula des temps modernes, A.C. Wild s’appuie sur son pupitre encore ensanglanté pour prononcer la messe. La foule s’agite rapidement sur le sable de la plage de Torcy : Bulldozer ressort ses plus gros titres des années 80 avec entre autres Whisky Time, Fallen Angel, Ilona The Very Best et The Final Separation (le dernier album passe complètement à la trappe) et cela fonctionne ! Le show se termine tel qu’il a commencé, c’est à dire avec une chanson de l’album « Neurodeliri » et c’est cette fois-ci sur Willful Death qu’un bel hommage est rendu à Darrio Carrio, bassiste et co-fondateur du groupe de black metal qui s’est suicidé en 1988.
Melechesh
De retour dans la boue à la Sanctuary Stage, les festivaliers sont nombreux pour accueillir Melechesh en provenance de Jerusalem. Ashmadi, le chanteur et leader du groupe interagit souvent avec le public et on sent qu’il prend beaucoup de plaisir à être sur scène. Il en est de même pour le reste du groupe (même si les changements de lineup sont assez fréquents avec Melechesh). La setlist est dynamique et commence sur les chapeaux de roue avec The Pendulum Speaks et Tempest Temper Enlil Enraged pour mettre à l’honneur le dernier album en date du groupe « Enki ». Les démons du black metal de la Mésopotamie font danser la foule et revenir le soleil : pas de rituels sataniques en vue !
Demolition Hammer
25 ans après leur dernier passage en France et tout juste reformés Demolition Hammer reviennent enfin dans l’Hexagone. Petite surprise, on retrouve James De Maria, le batteur de Toxik en remplacement à la batterie. Le show transpire la colère et on retrouve uniquement des chansons extraites des albums « Epidemic of Violence » et « Tortured Existence ». Au menu, il y a donc du thrash metal au rythme effréné ainsi que des solos bien maîtrisés par James Reilly à la guitare. Tout pour plaire aux fans donc, qui ne manquent pas de se déchaîner lorsque le chanteur et bassiste Steve Reynolds le leur demande !
Morbid Saint
C’est maintenant à Morbid Saint d’asséner son thrash metal redoutable. De la formation originale, il ne reste que Jay Visser à la guitare, mais cela n’empêche pas aux Américains de livrer une performance carrée et bien en place. Le chanteur Cliff Wagner aux hurlements stridents et à la voix rauque et puissante met le feu sur scène. L’album « Spectrum of Death » qui avait fait connaître le groupe en 1990 est joué dans son intégralité à une exception près et cela semble ravir les fans qui redoublent d’intensité dans le pit. Deux nouvelles chansons sont également interprétées : Flesh of the Disease et Daku.
Orange Goblin
S’il y avait une performance à ne pas rater en cette deuxième journée du Fall Of Summer, c’était bien Orange Goblin sur la Blackwaters Stage. Ben Ward, le chanteur du groupe, toujours aussi déchaîné, sait très bien mettre l’ambiance. D’ailleurs, ce dernier confie qu’il était festivalier l’an dernier au Fall of Summer et s’est dit qu’il serait bien qu’Orange Goblin y joue cette année, c’est donc chose faite ! Pendant près d’une heure, les Londoniens envoient du lourd, du très lourd même. Malgré un petit problème technique en début de show, le groupe reste imperturbable. Pas mal d’anciennes chansons sont jouées comme Saruman’s Wish, Blue Snow ou encore Made Of Rats sur laquelle les festivaliers se lancent dans un beau wall of death. Le concert se finit en apothéose sur Red Tide Rising avec un public qui ne manque pas de se défouler et slamer, mais reprendrait bien une dose supplémentaire de stoner.
Immolation
La redescente est dure et pourtant il est déjà l’heure de se rediriger vers la Sanctuary Stage. Au programme c’est Immolation, et avec trente ans de carrière, autant dire qu’on ne présente plus ce groupe de death metal. La setlist est majoritairement composée de morceaux provenant du dixième et nouvel album studio des New Yorkais « Atonement ». On retrouve ainsi en introduction The Distorting Light et When The Jackals Come qui ouvrent également le dernier opus en date. Techniquement, le groupe emmené par le charismatique Ross Dolan à la basse nous impressionne et le son décoiffe. C’est aussi un vrai plaisir de voir Robert Vigna jouer avec sa guitare qu’il ne cesse d’agiter dans les airs. En clôturant le show sur le classique Into Everlasting Fire, Immolation montre bien que le temps n’a pas d’emprise sur eux.
Coven
Le soleil se couche déjà sur le Fall Of Summer et la foule s’est amassée sur la Blackwaters Stage pour prendre part à la messe noire de Coven. Jinx, la grande prêtresse et leader du groupe n’a presque pas pris une ride. Seule sa voix s’est un peu éraillée avec le temps. La belle arrive sur scène le visage masqué comme à son habitude, acclamée par une horde de fidèles. À coups de grands classiques occultes tels que Black Sabbath, Coven in Charing Cross ou Wicked Woman, le trio américain nous rappelle son influence sur les nombreux groupes qui ont eux aussi marqué leur époque par le mouvement shock rock.
Marduk
La soirée continue avec du black metal. C’est au tour de Marduk de monter sur scène et dès l’intro on sent que ça va être pêchu. Frontschwein et The Blond Beast, les deux premiers titres du dernier album en date aussi intitulé « Frontschwein » viennent ouvrir le show. Il y a une bonne ambiance dans la foule et le set est bien maîtrisé. Mortuus au chant crache son venin avec puissance et efficacité tandis que le reste du groupe se met aussi en avant, avec notamment Widigs à la batterie qui se montre très précis. Sur les incontournables Of Hell’s Fire et Panzer Division Marduk, les Suédois montrent bien qu’ils méritent leur réputation de monument du black metal et comptent le rester.
Venom
L’événement que tout le monde attendait pour cette quatrième édition du Fall Of Summer était bien sûr le retour du groupe emblématique Venom. Tout de suite, la formation anglaise nous replonge dans son univers sombre et diabolique avec son drapeau à l’éffigie de la Bête et une ribambelle d’effets pyrotechniques (qui réchauffent au passage les fans). Chronos, dont le temps n’a d’emprise que sur sa demi-calvitie, a de l’énergie à revendre et ça se ressent dans le public. Il est accompagné par Rage à la guitare qui se fait un plaisir de jouer avec les fans tandis que Dante derrière les fûts s’amuse avec ses baguettes en permanence et maîtrise sans difficultés son kit de batterie même si les cymbales sont accrochées en l’air et semblent presque inaccessibles. Le trio reprend pas moins de 18 chansons malgré quelques problèmes techniques et un son mal équilibré en début de performance, rendant la guitare de Rage presque inaudible. Niveau setlist, on retrouve des titres des albums les plus récents comme From the Very Depths, The Death of Rock N Roll, Rise, Fallen Angel, Hammerhead ou Pedal to the Metal. Pour les classiques, In League with Satan ou Witching Hour manquent tristement à l’appel, mais les Anglais nous servent Welcome to Hell et Countess Bathory, puis Black Metal en rappel. Somme toute, une belle prestation des légendes du black metal donc !
Septicflesh
L’heure du dernier concert de cette édition du Fall Of Summer a déjà sonné et ce sont les Grecs de Septicflesh qui s’y collent. La formation effectue une entrée majestueuse sur la version orchestrale de Dogma of Promotheus alors que le public écoute religieusement et fait le signe des cornes. Au cours du set, le son s’avère un peu décevant car il ne permet pas de nuancer suffisamment les symphonies d’orchestre du death metal puissant du groupe et on perd un peu la belle alchimie qu’on retrouve sur les albums. En revanche, il y a quelques exclusivités avec Martyr et Portrait of a Headless Man, deux titres extraits du tout nouvel album « Codex Omega » et joués pour la première fois en live. Spiros, chanteur et bassiste de Septicflesh s’exprime quant à lui souvent et ne manque pas d’appeller les fans « my friends ». Les premiers albums du quatuor sont hélas mis de côté mais la foule se console avec les excellents morceaux Anubis, Communion, War In Heaven et Prometheus en guise de final grandiose.
La quatrième édition du Fall Of Summer se conclut donc après deux journées remplies de belles performances et de groupes de qualité qui se font souvent rares en France. Nous tenons à remercier toute l’équipe du festival de nous avoir permis de couvrir cet événement, mais aussi les féliciter pour leur travail et leur accueil. Rendez-vous en septembre 2018 ?
Retrouvez toutes les photos de la dernière journée du Fall Of Summer par Christophe Mielot ici:
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Publiée par Pozzo Live sur Samedi 23 septembre 2017