Le 30 janvier 2024, Gloryhammer et Beast in Black nous ont offert une soirée placée sous le signe du powermetal à l’Olympia, avec un co-headline à guichet fermé.

Brothers of MetalBrothers of Metal Olympia 2024

L’ouverture du show est assurée par Brothers of Metal (BOM pour les intimes), devant un Olympia déjà bien rempli. Le groupe nombreux porte particulièrement bien son nom ce soir, car la chanteuse Ylva Eriksson a dû annuler au dernier moment, handicapée par une grippe. Le bassiste Emil Wärmedal est également diminué et joue avec le pied dans une attelle – ce qui ne l’empêche pas de prendre son pied !

Les chanteurs restants Joakim Eriksson et Mats Nilssonn compensent comme ils peuvent l’absence de la « voix des Valkiries« . Mais elle est difficile à remplacer  et le set s’en trouve écourté. C’est dommage, car les vikings sont flamboyants ce soir et ont de l’énergie à donner pour leur première date française depuis 2020 ! Le public est tout à fait chaud pour enchaîner sur Gloryhammer et Beast in Black et les planches de l’Olympia tremblent sous ses pieds. Sozos Michael passe d’ailleurs faire un clin d’oeil sur Son of Odin, et attise encore un peu plus l’Olympia à grand coup de « Hoots ! ». Après seulement 30 minutes, la confrérie s’en va sous des applaudissements nourris.

Gloryhammer

Le public de Gloryhammer est à fond, équipé de licornes en tout genre qui contrastent avec les vikings venus pour B.O.M. et les cyborgs qui attendent Beast in Black. Ca chante et ça vanne pendant que les techniciens installent un château complet sur la scène. Les écossais n’ont pas lésiné sur les moyens pour nous conter leurs batailles épiques au pays des licornes et du Royaume du Fife !

Soudain, le noir se fait et un technicien apporte une effigie grandeur nature de Tom Jones. Le groupe a en effet décidé depuis quelque temps d’infliger Delilah au complet à ses fans. Peut-être pour mieux contraster avec l’entrée épique de chacun des membres ? Tandis que Ben Turk trône au somment avec sa batterie, et que Christopher Bowes s’installe aux claviers sur la gauche des remparts, les autres membres font le siège du château. Chacun y va de sa pose kitch.

Gloryhammer Olympia 2024

Le show est à l’image de l’univers du groupe : loufoque, kitch, heroic fantasy, épique, et énergique. Il aurait fait une bande-son parfaite pour les grandes parties de Donjons et Dragons de mon enfance ! Un lutin vert tente plusieurs invasions de la scène mais se fait chasser à grand coups de marteaux par Sozos, avant de revenir jouer du saxophone (si, si ???). Paul Templing, James Cartwright et Sozos Michael en fond des tonnes et prennent des poses.

Sur l’introduction de Ainsi parlait Zaratoushtra de Richard Strauss (2001 l’odyssée de l’espace), James « The hootsman » s’envoie une pinte de bière cul sec sur scène, accompagné par des « Hoots ! Hoots ! » scandés en choeur par la fosse. On pourrait croire que c’est too much, mais le public adhère, et les slams commencent dès le troisième titre – I wanna fly away, forcément. Ils ne s’arrêteront pas, au point de parfois déborder les agents de sécurité.

Un son améliorable

Du côté du son, le groupe livre une prestation solide. Sozos, arrivé en 2021 en remplacement de Thomas Winkler, s’en sort très bien malgré des problèmes de retour. Comme souvent à l’Olympia, on peut regretter que la basse domine tout le reste. J’ai parfois du mal à entendre Paul enchaîner ses solos et tricoter sur le manche de sa guitare à la vitesse de l’éclair.

Après 1h10 de show, le groupe met un point final à cette soirée digne d’une bataille épique, avec la classique Unicorns Invasion of Dundee. Les gentils ont gagné la bataille, forcément, et James Cartwright est couronné roi de Dundee. Finalement, Gloryhammer se retire sous une standing ovation du balcon.

Setlist

  1. Holy Flaming Hammer of Unholy Cosmic Frost
  2. Gloryhammer
  3. The Land of Unicorns
  4. Fly Away
  5. Angus McFife
  6. Wasteland Warrior Hoots Patrol
  7. Fife Eternal
  8. Masters of the Galaxy
  9. The Siege of Dunkeld (In Hoots We Trust)
  10. Keeper of the Celestial Flame of Abernethy
  11. Universe on Fire
  12. Hootsforce
  13. The Unicorn Invasion of Dundee

Beast in Black

Après avoir accompagné Nightwish il y a un peu plus d’un an, Beast in Black revient à Paris, mais cette fois en tête d’affiche. Comme Gloryhammer, ils installent un décor grandiose sur la scène de l’Olympia : une énorme tête de tigre encadrée par deux toriis japonais. C’est un clin d’oeil à la fascination du groupe pour l’univers japonais.

Gloryhammer Beast in Black public 2024

Yannis Papadopoulos n’est pas très en forme ce soir, il avoue d’ailleurs avant Hardcore qu’il n’est pas sûr que sa voix tiendra. Il est obligé de se faire assister de bandes sons sur plusieurs refrains. Ces mêmes bandes-son sont d’ailleurs omniprésentes durant le show, étant donné que le groupe n’a pas de clavier sur scène. C’est regrettable, au regard de l’importance des synthés dans l’identité musicale du groupe. Cela casse un peu la dynamique d’échange avec le public, qui d’ailleurs slamme beaucoup moins que sur Gloryhammer.

Best in Black nous offre un show millimétré. Anton Kabanen, Kasperi Heikkinen et Maté Molnár lèvent leurs guitares de manière synchronisée à plusieurs moment durant le concert. Maté et Kasperi très complices jouent ensemble avec le public et les photographes : ils prennent la pose, lancent des regards, jouent dos à dos… Ce sont eux qui assurent l’animation, tandis que Anton et Yannis sont plus en retrait. Néanmoins, le jeu scénique  me laisse une impression un peu robotique, trop parfaite. Peut-être est-ce une volonté assumée de rappeler la thématique androïde de l’album Dark Connection, mais j’aurais aimé un peu plus de spontanéité.

Des problèmes, encore…

Comme Gloryhammer, Beast in Black a droit à ses problèmes techniques. Alors qu’on pense que Atte Palokangas ouvre Broken Survivor par un solo de batterie, c’est finalement une coupure totale de la régie son qui oblige le groupe à interrompre le concert pendant cinq minutes. Yannis passe de longues minutes à tenter de chanter, mais son micro refuse de repartir. Il est soutenu par les acclamations du public qui scande « la régie!, la régie! ». Le concert repart finalement, mais des problèmes de retour handicaperont le chanteur jusqu’à la fin du concert.

Le show défile à toute allure, dans une ambiance festive et énergique. A peine le temps de souffler, que c’est déjà l’heure de la dernière chanson. Le temps de nous annoncer leur passage en tête d’affiche au festival Plane’R Fest  en juillet 2024, les Finlandais finissent le show sur The End of the World. Ils laissent le public essoré, mais ravi de cette soirée powermetal.

Setlist

  1. Blade Runner
  2. Bella Donna
  3. Beast in Black
  4. Sweet True Lies
  5. Broken Survivors
  6. From Hell With Love
  7. Hardcore
  8. Moonlight Rendezvous
  9. Zodd the Immortal
  10. Ghost in the Rain
  11. Highway to Mars
  12. Blind and Frozen
  13. Die by the Blade
  14. One Night in Tokyo
  15. End of the World

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