Ce mercredi Ice Nine Kills et Epica ouvraient les festivités liées à la double date de Metallica au Stade de France. Quatre ans quasiment jour pour jour après leur dernier passage dans l’arène Parisienne, Metallica est de retour pour promouvoir la sortie de leur 11ème album studio 72 Seasons.
Les tickets vendus initialement couvraient les deux jours de concerts (mercredi et vendredi). Ce n’est que bien plus tard que les billets 1 jour ont été ouverts à la vente. Malgré cela, la date du mercredi s’est déroulée devant un Stade de France assez clairsemé. On vous livre tous les détails dans cet article!
La folie des grandeurs
Dès mon arrivée sur les lieux, première surprise, ma place en tribune haute se voit remplacée par une place en tribune basse. En effet, Le stade de France n’affichant pas complet ce soir pour Metallica, toutes les tribunes hautes sont fermées. Tant mieux pour moi, car je me retrouve ainsi tout prêt de la fosse.
Deuxième surprise : la scène. Le Stade de France a troqué sa scène traditionnelle pour une scène centrale de taille aussi énorme que la renommée de sa tête d’affiche ce soir. Une piste circulaire, large de plusieurs mètres, serpente au milieu de la fosse, entourée de huit pylônes supportant projecteurs et écrans incurvés. La démesure façon Metallica, habitués des scènes centrales, mais ici le concept est amené à son paroxysme.
La scène était déjà entourées de tous les côtés par les fans, et les VIP avaient leur fosse dédiée en plein milieu de la scène. Et ce n’est pas tout ! Les 8 (hideux) pylônes assuraient deux rôles majeurs. Retransmettre les images sur leur écrans géants haut perchés, mais également accueillir les « ultra » VIP qui avaient donc une vue imprenable sur la scène avec le confort en prime.
Metallica n’a encore une fois pas lésiné sur les moyens pour nous en mettre plein la vue. Je me demande tout de même comment Ice Nine Kills et Epica assumeront une scène aussi énorme… Je ne vais pas tarder à le découvrir car la première partie va justement démarrer.
Attention, âme sensibles s’abstenir.
Mais où est donc INK ?
Le groupe de metalcore américain, qui comptait 6 membres ce soir, démarre sa prestation par SAVAGES, chanson de son album Silver Scream sorti en 2018. J’entend tant bien que mal leur prestation mais par contre je ne les vois pas du tout. Alors oui j’avoue que je suis myope mais pas à ce point là quand même. Puis j’avais bien mes lunettes sur le nez ! Bref, il m’a fallu bien 15 secondes (véridique) de concentration pour les repérer. La scène est en effet ultra surdimensionnée pour la prestation du groupe qui assure la première partie de Metallica ce soir.
Heureusement que sur les 8 écrans géants, 3 ne sont pas en contre jour et on peut donc voir ce qui se passe sur cette scène monstrueuse. Parce qu’en effet, le concert démarrant à 18h00, le Stade de France était encore baignée dans la lumière du jour. Il est vrai qu’un stade clairsemé de jour ça ne rend pas super bien. Tout comme un concert sans fumée ni jeux de lumières.
Néanmoins, Ice Nine Kills occupe la scène au maximum et enchaînera 5 chansons de son dernier album Welcome To Horrorwood : The Silver Scream 2 sorti en 2021. Pour sa deuxième chanson de la soirée, Wurst Vacation, le groupe invite plusieurs figurants sur scène.
Du gore, en veux-tu en voilà
Attention, les descriptions qui suivent peuvent choquer les âmes les plus sensibles.
A ce moment là, démarre les scènes gores auxquelles le groupe nous a habitué et qui reflètent bien les paroles de sa musique. Des bouchers masqués, une tête de bouc décapité, une tronçonneuse ensanglantée, ils vont même jusqu’à éviscérer (pour de faux hein!) un des acteurs sur scène avant de brandir ses trippes devant le public tel un trophée.
Sur leur troisième chanson, Hip To Be Scared, les ingénieurs ont enfin trouvé les bons réglages car le son est bien meilleur (autant qu’un stade puisse le permettre en tout cas). Le groupe continue à faire le show avec leurs cinématiques. Un bel effort pour essayer d’occuper cette scène énormissime.
INK enchaîne sur Welcome To Horrorwood avec cette fois sur scène des assassins masqués et traînant des couteaux ensanglantés sur scène. Menaçant sans scrupule les quelques chanceux fans de la pelouse et les VIP de la fosse au milieu de la scène. Je ne peux m’empêcher de penser aux artistes qui doivent bien transpirer sous leurs costumes et chemises, parcourant certainement quelques kilomètres ce soir en essayant de couvrir toute la scène. Je pense surtout au chanteur qui, en sueur, pêne parfois à récupérer son souffle.
Massacre à la tronçonneuse
Sur The Shower Scene, ce dernier devient acteur principale sur scène en s’emparant du couteau. La folie sur son visage rappelle presque celle de l’acteur Joachin Phoenix dans le thriller psychologique américano-canadien Joker. Bref, tout cela pour dire que Spencer Charnas prend très à cœur son rôle de tueur en série déchaîné. Il finira sa chanson en se tranchant la gorge d’un coup sec, geste violent mais qui a son impact sur le public.
Ice Nine Kills continue ensuite avec Ex-Mørtis toujours dans le même thème de l’horreur et du gore. On assiste à un grand massacre à la tronçonneuse avant que le groupe de clôture son set par leur fameuse The American Nightmare. La dualité entre la voix saturée du guitariste et la voix claire du chanteur trouve son équilibre parfait sur ce morceau.
Je finirai par dire que j’ai été assez conquise par la prestation de ce groupe que je découvre pour la première fois en live. Mais j’ai bien envie d’aller les voir sur une scène à taille plus humaine. En attendant c’est au tour d’Epica de monter sur scène.
Setlist : SAVAGES Wurst Vacation Hip to Be Scared Welcome to Horrorwood The Shower Scene Ex-Mørtis The American Nightmare
Liquid Death x Metallica
Pendant le changement de scène entre Ice Nine Kills et Epica, nous avons eu le droit à une publicité très rigolote qui reste dans le thème du gore. C’est en effet la publicité de Liquid Death sponsor officiel de la tournée de Metallica. Vous pouvez d’ailleurs vous procurer ici un T-shirt de leur collaboration si vous êtes fan du concept. On vous laisse admirer la vidéo et on se retrouve juste après pour un résumé de la prestation d’Epica.
Epica
Une première partie de dernière minute
C’est au groupe de metal symphonique néerlandais Epica d’entrer sur scène. Les artistes se frayent un chemin entre les fans et en profitent pour saluer et serrer quelques mains avant de disparaître sous l’immense scène centrale du Stade de France. Pour information, c’était Five Finger Death Punch qui devait assurer cette première partie mais a dû annuler car la convalescence du chanteur est plus compliquée que prévu. Epica fut donc programmé à la place un peu à la dernière minute, et j’en suis ravie.
C’est donc à 19h00 qu’on entendra sonner au Stade de France les premières note de l’incontournable Abyss of Time. Moi qui les ai vu plusieurs fois, je trouve que la différence est flagrante par rapport à leur dernier zénith en février ou même au Hellfest 2022. Les artistes me paraissent tellement loin même si je suis dans les premiers rangs des gradins. Décidemment le Stade de France n’est vraiment pas ma salle préférée.
Sur The Essence of Silence, le pianiste traversera toute la scène pour partager quelques moment sur scène avec la chanteuse. C’est en effet, comme l’a précisé la chanteuse, leur plus grande scène sur Paris et la première fois que le groupe fait la première partie de Metallica.
Epique mais pas grandiose
Le groupe poursuit par Unleashed, chanson de leur album Design Your Universe (2009). Ensuite c’est au tour de The Final Lullaby chanson de leur dernier album The Alchemy Project (2022). Le pianiste revêtit pour l’occasion son fameux piano concave et se balade autant sur scène que sur ses touches. Ils rejoignent tous le batteur sur scène pour saluer le public avant de poursuivre avec The Obsessive Devotion.
Une chanson bien lourde sur laquelle Simone et le guitariste Mark Jansen enflamme la scène de leur forte compatibilité. Le groupe enchaîne avec The Skeleton Key. La prestation vocale de la soprano est irréprochable contrairement au goût vestimentaire du public. En effet, elle reçoit un bonnet Schtroumf rose fluo d’un fan qu’elle revêtit sans broncher le temps de chanter quelques vers.
Sur Code of Life, une des chansons préférées de Simone, le ciel est toujours clair mais de l’ombre se fait sur scène et on peut enfin profiter du show de lumières qui nous manquait terriblement. La chanteuse prodige enchaînera les windmill avec sa chevelure de feu. On est sous le charme de cette magnifique créature. Même de loin, son style et son talent nous éblouissent.
Epica poursuit avec l’incroyable Beyond the Matrix. La recette miracle pour faire déchaîner et sauter le public. Même les artistes sur scène ne peuvent s’empêcher de sauter sur les refrains ce qui n’impacte en rien leur prestations.
Le groupe terminera son set comme à son habitude par Consign To Oblivion. Mais ce soir il n’y aura ni wall of death ni circle pits à cause des pylônes qui séparent la foule. A la fin de cette prestation, je reste un peu sur ma faim en terme d’ambiance. Je commence vraiment à me demander si ce stade et cette scène surdimensionnée ne dessert pas complétement les artistes…
Setlist Abyss of Time – Countdown to Singularity The Essence of Silence Unleashed The Final Lullaby The Obsessive Devotion The Skeleton Key Code of Life Beyond the Matrix Consign to Oblivion
Metallica, les dieux du Stade
Metallica nous a habitué à jouer à guichet fermé au Stade de France, que ce soit en 2012 ou 2019. Mais cette fois-ci, de nombreuses tribunes fermées et une fosse clairsemée nous font penser qu’il a été difficile de vendre tous les billets… Notre avis ? Des places excessivement chères (139€ la place en fosse!), et deux dates successives sont peut être la limite pour ce groupe en France. Ajoutez à cela une obligation initiale d’acheter pour les deux dates, obligation levée quelques mois après le début des ventes, et vous avez la recette pour des sièges libres un peu partout dans le Stade.
Un mot également sur le son. Il est de notoriété publique que les concerts de métal au Stade de France ne sont que rarement servis par un son de qualité. Ce soir ne dérogera pas à la règle. La batterie était noyée sous une grosse caisse trop présente, la guitare de James Hetfield était peu audible dans le mix, et la basse (mais c’est du standard chez Metallica…) relativement absente à part dans les morceaux lui faisant la part belle.
Qu’à cela ne tienne, nous ne bouderons pas notre plaisir de voir et revoir cette formation mythique ! Et autant vous dire qu’ils seront présents ! Retour sur ce premier concert de la double date parisienne.
On ne présente plus l’ouverture des concerts de Metallica. It’s a Long Way to the Top (If You Wanna Rock’n Roll) annonce que ça va chauffer, et The Ecstasy of Gold résonne, reprise en cœur par le public. Une clameur s’élève des tribunes lorsque les 4 cavaliers sortent et traversent la fosse pour rejoindre la scène circulaire spécialement conçue pour ce M72 World Tour.
Les dernières notes du chef d’œuvre d’Enio Morricone ont à peine fini de résonner dans les murs du stade que déjà, le son de la cloche sonnant le glas retentit et nous annonce For Whom the Bell Tolls. La couleur est annoncée, les Californiens sont là pour nous faire plaisir et nous secouer ! Suivent Ride the Lightning et Holier Than Thou pour finir l’échauffement, et vient alors la première surprise…
Vous souvenez-vous du film Mission Impossible 2 ? Et pour les 3 du fonds qui l’ont vu et s’en souviennent, vous rappelez-vous que Metallica a écrit une chanson pour ce film ? Indice : la dernière fois qu’elle a été jouée en live en France remonte à 2004 au Parc des Princes. En effet, comme l’a rappelé James Hetfield : I Disappear n’a pas été jouée depuis bien longtemps, et c’est avec plaisir qu’on redécouvre ce morceau.
Ensuite, le quatuor disparaît sous la scène : c’est le moment pour Lars Ulrich de changer de batterie (jaune, en accord avec la pochette de dernier opus). Il y en aura en tout 4 dans tout le show, lui permettant ainsi de faire le tour complet de la scène et ne faire aucun jaloux ! Et c’est le moment choisi pour lancer les morceaux de leur dernier album : Lux Aeterna ouvre le bal avec son énergie débordante, suivie par Screaming Suicide. Les riffs font mouche, les soli de Kirk Hammet brillent peut-être un peu moins que ses Converses et vestes à paillettes, mais c’est toujours un plaisir de l’écouter aligner les notes sur son manche de guitare !
Vient ensuite le moment de calmer un peu le jeu. La guitare accoustique qui trône sur son support devant un micro annonce le morceau suivant : Fade to Black. Quel plaisir d’entendre une nouvelle fois cette ballade, à mon sens la meilleure de leur répertoire. Le riff final est repris en cœur par le stade entier, donnant au solo de Kirk une toute autre dimension, et nous aurons droit à un petit moment de complicité entre James et Lars au moment de plaquer le dernier accord de la chanson.
Puis, c’est au tour de Sleepwalk My Life Away de faire la promotion de 72 Seasons, suivi du grand classique instrumental Orion, dans lequel Rob Trujillo nous enchantera avec ses mélodies et riffs de basse. Sur ce dernier, les flash des téléphones orneront l’arène qui est enfin plongée dans le noir de la nuit.
Vous voulez toujours du grand classique ? On enchaîne donc avec Nothing Else Matters ! A-t-on besoin de présenter ce morceau, sûrement celui qui a fait connaître Metallica auprès du grand public ? Tout le monde la reprend en chœur, c’est un grand moment d’émotion, comme à chaque fois, amplifié par les flash des téléphones qui continuent à nous éclairer.
Pour contraster avec le moment qu’on vient de vivre, voulez-vous du lourd ? «DO YOU WANT HEAVY ? SAD BUT TRUE !» James Hetfield annonce la couleur pour cette chanson, issue du Black Album. Les Californiens prennent un réel plaisir à la jouer, James attaque ses cordes comme jamais et Lars frappe sa batterie de toutes ses forces. The Day That Never Comes calmera un peu le jeu avant la tempête qui s’en suivra.
Dernier changement de batterie pour Lars, dernière disparition sous la scène pour James, Kirk et Robert, et Metallica va nous assaillir avec un final explosif, joué quasiment d’une seule traite et qui fera bouger tout le stade. Tout d’abord Blackened, suivi de Fuel accompagné d’effets pyrotechniques collant parfaitement à l’ambiance mécanique du morceau. Puis viendra Seek & Destroy, avec ses riffs mélodiques et rageurs, symboles des débuts de la formation. Et enfin, le grand final, Master of Puppets, qu’on ne peut s’empêcher de chanter et crier en chœur avec James.
Alors oui, on pourrait trouver des choses à critiquer. Les temps morts à chaque changement de batterie de Lars, le son qui ne rend pas honneur à un tel groupe, la scène un poil trop grande, le manque de réels interactions avec le public, les pylônes qui nous cachent un peu la vue et le manque de pyrotechnie ou autres effets. Mais malgré tout ça, après 2h d’un show spectaculaire par la puissance et la maitrise de leur art, Metallica restent les « MASTER, MASTER ! » des concerts grandioses.
Setlist It's a Long Way to the Top (If You Wanna Rock 'n' Roll)(AC/DC) The Ecstasy of Gold (Ennio Morricone) For Whom the Bell Tolls Ride the Lightning Holier Than Thou I Disappear Lux Æterna Screaming Suicide Fade to Black Sleepwalk My Life Away Orion Nothing Else Matters Sad but True The Day That Never Comes Blackened Fuel Seek & Destroy Master of Puppets
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