Songeur et frustré, James Blake est venu clôturer en demi-teinte cette édition 2024 des nuits de Fourvière.

Après la folie de King Gizzard & The Lizzard Wizard, la douceur de PJ Harvey, l’énergie de Nile Rodgers & Chic, les revendications d’Idles ou encore la surpuissance de LCD Soundsystem. Le fameux festival lyonnais touche à sa fin et pour laisser une dernière trace sonore, c’est à l’auteur-compositeur et interprète James Blake de s’en occuper.

Encore dans la lumière du jour, c’est la jeune chanteuse Célia Kameni qui a porté. La première partie. Sa musique nous a emmené dans des contrées jazz et soul sublimé par sa voix angélique. Habituée du festival, elle avait déjà joué à l’Odéon et l’Opéra de Lyon. Le cadre du théâtre antique lui a apporté un nouveau public, pas toujours réceptif qui a pourtant accueilli assez chaleureusement son art.

MAUVAIS DEPART

Puis… l’attente. Nous avons l’habitude mais ici, l’attente a été plus longue que d’habitude. Un sentiment de lassitude s’est installé, le public commença à faire du bruit, réclamant l’artiste tant convoité. Au bout d’un moment (c’est-à-dire environ 20 minutes de retard) que James Blake et son groupe (un batteur et un claviériste) arrivèrent sur scène.

En chargement, James Blake et son groupe enchantèrent la scène avec Loading jusqu’au moment où … les enceintes s’éteignirent. Les musiciens ayant le retour de leurs instruments, nous avons perdu une trentaine de secondes de ce titre. Le titre Mile High en featuring avec Travis Scott livra un peu plus d’ambiance après ce raté mais c’est Limit To Your Love qui donna le la de cette soirée.

ROBOT OU HUMAIN

Une mélodie au piano, une voix inimitable et des paroles touchantes. Ajoutons à cela un travail sonore à la limite du trip-hop et nous voilà dans le terrain musical de James Blake. Petit à petit, il prit ses aises notamment avec un morceau plus électronique comme Life Round Here puis par le magnifique enchainement de reprises entre Bill Withers et Radiohead. Même mélancolie et même puissance musicale.

Descendant de son estrade, James Blake se rapprocha de nous, jouant toujours sur son synthétiseur. A deux reprises, ils ratèrent le début de leurs morceaux. Encore un loupé. James expliqua alors que le retard était dû à des problèmes de voix, que l’on a même pas aperçue. Pour justifier les problèmes, il exprima que chaque son (même électronique) est fait en live : en somme, l’erreur est humaine.

COMING BACK

Malgré ses justifications, Thrown Around et I Keep Calling ont un peu été entaché de ses erreurs. Heureusement, la dernière partie du show fut spectaculaire et montra le plein potentiel de cet artiste. Sur Tell Me ou Voyeur, le groupe a fait monter la tension en faisant danser un public parfois un peu endormi. Puis Say What You Will nous fit enfin chanter.

Lorsqu’il partit de la scène, un sentiment de frustration apparu. Après tous les problèmes techniques et enfin un concert qui prend, il décide de partir. Quelques minutes plus tard, le groupe revint et nous rassurèrent avec deux titres. Le climax musical fut avec le très puissant Retrograde qui combla notre insatisfaction.

Comme pour s’excuser, James Blake fini seul son set. En constant contact par sa parole, James nous demanda de ne plus faire un bruit pour The Wilhelm Scream. L’artiste joua avec ses machines pour créer des boucles musicales qui conclurent avec brio un concert parfois décevant.

Setlist : 

  1. Playing Robots Into Heaven
  2. Loading
  3. Mile High
  4. Limit To Your Love
  5. Life Round Here
  6. Say What You Will
  7. Hope She’ll Be Happier (reprise de Bill Withers)
  8. No Surprises (reprise de Radiohead)
  9. Thrown Around
  10. I Keep Calling
  11. Tell Me
  12. Voyeur
  13. Say What You Will
  14. Retrograde
  15. The Wilhelm Scream

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