Attendu depuis des années par ses fans, John Mayer était à l’Accor Arena pour une date unique. Un concert aux allures d’événement donc, qui a permis au chanteur de renouer avec un public français délaissé depuis plus de 20 ans.
Note : la production ne nous ayant pas autorisés à prendre de photos, l’article est illustré avec les photos de John Falcone publiées sur le compte Instagram de John Mayer.
Madison Cunningham
John Mayer a fait confiance sur cette tournée à la jeune chanteuse californienne Madison Cunningham. Avec 30 minutes d’avance sur l’horaire, devant un Accorhotels Arena en configuration assise encore à moitié vide, elle s’avance seule avec sa guitare acoustique. Devant « le public le plus silencieux devant lequel [elle a] jamais joué« , sa voix cristalline chante ses compositions mélancoliques, tandis que ses doigts virevoltent sur sa guitare. Visiblement intimidée de jouer devant toute sa famille, Madison recherche le soutien du public, qui finit par lui donner ses applaudissements. Durant 45 minutes, elle nous laisse découvrir un son country rock aux mélodies et aux harmonies très travaillées, qui a sans aucun doute ravi les nombreux guitaristes présents dans la salle.
John Mayer
« Je veux vous impressionner, on a des choses à rattraper » : John Mayer ressent-il une certaine pression à jouer devant ce public qui l’attend depuis 20 ans ? Depuis 20 ans que l’américain tourne sur les scènes mondiales, il fallait jusqu’à présent s’exporter à Amsterdam ou à Londres pour venir l’écouter. Trop américain pour le public français ? Trop cher ? John a tenu à déjouer les critiques. « Certains doutaient qu’on pourrait remplir cette salle, mais j’ai insisté pour venir et je savais que vous seriez au rendez-vous.« , lance-t-il au public de l’Accorhotels Arena.
John Mayer nous accueille assis dans un fauteuil, dans la pénombre, comme dans son salon. Il pose ainsi le ton de ce concert, entièrement solo, à l’ambiance intimiste, où l’artiste se met au même niveau que nous. Il attaque directement avec un immense classique, Slow Dancing in a Burning Room, extrait Continuum, l’album qui l’a révélé.
Revue de carrière
Changeant fréquemment de guitare, John Mayer fait durant le concert un tour d’horizon de sa carrière. Des bandes vidéos viennent chapitrer les différentes séquences. Ainsi, après une promotion de 2002 pour Room for Square, filmée sur Sunset Boulevard, il se lève et vient se planter au milieu de la scène pour interpréter Neon, l’un des titres phares de ce premier album live. Toujours armé d’une guitare acoustique, et parfois d’un harmonica, John balaye tous les pans de sa discographie. Il fait de fréquentes pauses pour parler avec le public, et réussir à maintenir une proximité avec un Accorhotels Arena pourtant complet. Alors que la configuration assise aurait pu créer une distance, le public lui crie entre les chansons les titres qu’il veut entendre et se laisse emporter par la virtuosité du maître. Vultures est à ce titre un petit morceau d’anthologie
On savait John Mayer bourré de talent, il le confirme en outre en s’installant au piano. « Je suis pas un grand pianiste, mais j’aime écrire dessus. D’habitude quelqu’un les joue pour moi, mais là il faudra vous contenter de moi. » Après avoir interprété You’re Gonna Live Forever In Me, il enchaîne ensuite sur Changing et nous gratifie d’un solo de guitare électrique tout en enchaînant les accords au piano. La facilité de l’exercice fait rugir de plaisir le public de l’Accorhotels Arena.
Le patron
C’est un autre tube, Stop this Train, qui ouvre la troisième partie de ce show. Il poursuit avec The Age of Worry, une chanson écrite « pour me rappeler toutes ces choses que je voudrais dire à mon fils et que j’oublie constamment« . Alors que tout le monde réclame Gravity, John Mayer préfère une chanson qu’il a longtemps délaissée de son répertoire. « C’est comme un ami bizarre avec lequel j’aime traîner de temps en temps« , nous explique-t-il avant d’entamer Your body is a Wonderland. Cette chanson, écrite au tout début de sa carrière, reflète les faiblesses qu’il avait alors et le chemin d’écriture parcouru.
John Mayer est un patron dans le monde de la guitare, et de nombreux amateurs sont présents dans la salle. On entend d’ailleurs régulièrement des cris d’appréciation fuser dans l’Accorhotels Arena au détour d’une harmonisation audacieuse, ou d’un solo particulièrement technique. La technique percussive de l’artiste s’attire aussi des murmures d’approbation. Alors que le concert touche à sa fin, John s’empare d’un Dobro et nous livre une version tout en finesse de Walt Grace’s Submarine Test, January 1967. Puis, il prend une guitare acoustique à double manche pour conclure la soirée avec Edge of Desire. Les musiciens dans la salle, comme les fans, apprécient.
Après un court moment de noir lors duquel le public l’acclame à la lumière des flashs de téléphone, John Mayer revient pour un court rappel. Il interprète (enfin) Gravity, avant de conclure par un hommage à son modèle Tom Petty. Sous les applaudissements nourris de l’Accorhotels Arena, la star nous remercie : « Merci pour votre accueil et le dynamisme de votre écoute. Je peux vous entendre écouter, il n’y a rien de mieux pour un artiste« . Ce show est incontestablement une réussite, et confirme s’il le fallait que John Mayer a un public en France. Espérons attendre moins de 20 ans pour le revoir une prochaine fois !
Setlist
- Slow Dancing in a Burning Room
- Shot in the Dark
- Emoji of a Wave
- Queen of California
- Neon
- Who Says
- Althea (Grateful Dead cover) (extrait de 10 secondes)
- Waitin’ on the Day
- Vultures
- Something Like Olivia
- In Your Atmosphere
- You’re Gonna Live Forever in Me
- Changing
- Stop This Train
- The Age of Worry
- No Such Thing (Shortened)
- Why Georgia
- Your Body Is a Wonderland
- Walt Grace’s Submarine Test, January 1967
- Edge of Desire
Rappel:
- Gravity
- Free Fallin’
Merci à Live Nation de nous avoir permis d’assister à ce concert événement ! N’hésitez pas à jeter un oeil à nos autres live reports ainsi qu’à nos chroniques d’albums.