Le 5 avril dernier, la Halle Tony Garnier de Lyon a vibré au son du Heavy Metal britannique. Judas Priest et Saxon, cumulant à eux deux plus de 100 ans de carrière, ont offert une performance mémorable face à un public qui a fait monter le mercure sous les arches d’acier de la salle.
Saxon, l’assurance d’une première partie réussie
Le quintette britannique, venu promouvoir son dernier et excellent cru, “Hell, Fire and Damnation”, nous a offert un voyage dans le temps, replongeant les fans dans les années 80. Après une ouverture énergique avec le titre éponyme de leur dernier album, Saxon a traversé les époques. La majorité des morceaux joués ce soir-là proviennent des premières années du groupe, avec pas moins de 9 titres sur 14 composés au début des années 80.
Cependant, l’insertion de pièces plus modernes au milieu de cette dose de nostalgie ne choque pas. Saxon a su moderniser sa production tout en conservant la patte de composition qui les caractérise. L’ensemble de la setlist était harmonieusement organisé, permettant à un public déjà chauffé à blanc de faire monter la température dans la salle. Sur scène, les musiciens ont exécuté leur art avec une précision chirurgicale, prenant le temps d’établir un lien de proximité avec le public.
Les vétérans du Metal ont montré qu’ils n’avaient rien perdu de leur superbe. Biff Byford, le frontman emblématique, a enflammé la scène avec sa voix rocailleuse et sa présence magnétique. Les solos de Paul Quinn et Doug Scarratt ont électrisé l’auditoire, rappelant pourquoi Saxon est considéré comme l’un des pionniers du genre.
Setlist :
- Hell, Fire and Damnation
- Motorcycle Man
- Sacrifice
- There’s Something in Roswell
- And the Bands Played On
- Madame Guillotine
- Heavy Metal Thunder
- Strong Arm of the Law
- Crusader
- Dallas 1 PM
- 747 (Strangers in the Night)
- Denim and Leather
- Wheels of Steel
- Princess of the Night
Judas Priest : plus fort que le temps
Après un vibrant hommage rendu à Black Sabbath, l’hymne de la tournée résonne dans la salle, tandis qu’un rideau masque le centre de la scène. Les premières notes distordues de “Panic Attack” accompagnent le lever du rideau, dévoilant le quintette rassemblé autour de la batterie.
Les premières impressions sont sans équivoque. Malgré le passage du temps, Rob Halford semble en meilleure forme ! Il paraît moins fatigué que lors de ma précédente expérience avec Judas Priest à Paris en 2019. Sa voix tient remarquablement bien, et sa présence scénique est imposante. Tout au long du concert, il arpente la scène de long en large, pour le plus grand plaisir des fans des premiers rangs.
Ian Hill, fidèle à lui-même, veille au grain, assurant la ligne rythmique avec une précision chirurgicale. Pendant ce temps, Scott Travis martèle ses fûts, échangeant des sourires avec quiconque croise son regard. Ritchie Faulkner et Andy Sneap, quant à eux, offrent un spectacle légendaire grâce à leur classe et leur virtuosité, sublimant les riffs emblématiques.
En tournée pour promouvoir leur dernier-né, Judas Priest accorde cependant une importance minimale à ce dernier album. Seuls trois des meilleurs titres (selon mon goût) de cette œuvre d’exception sont joués ce soir : en plus du titre d’ouverture, “Crown of Horns” et “Invincible Shield” viendront représenter le nouvel opus. Avec “Lightning Strike” (issu du précédent opus) ces quatre morceaux sont les seuls représentants post-2000 de Judas Priest au cours de cette soirée.
Pour le reste, la setlist sera composée de ce que Judas à fait de mieux, avec comme toujours la frustration de ne pas voir tous nos morceaux préférés, tant la liste de compositions légendaire est longue.
Le retour de la légende
Alors que Scott Travis nous prépare à l’inimitable “Painkiller”, il nous fait remarquer que nous pourrions encore améliorer l’ambiance, et qu’un invité spécial ne viendra que si l’atmosphère lui convient. Les Lyonnais redoublent alors d’efforts, enivrés par les riffs tranchants du titre le plus attendu à chaque concert. C’est alors que Rob Halford fait son entrée, comme à son habitude, en moto sur scène, vêtu de cuir, pour nous interpréter “Hell Bent for Leather”. Mais était-ce là la seule surprise ? Rien de sensationnel, nous connaissons la recette. Cependant, après avoir troqué le cuir pour sa veste à patchs, le Metal God revient sur scène, en bonne compagnie : Glenn Tipton !
Contraint de ne plus suivre le groupe en tournée à cause de la maladie de Parkinson, Glenn Tipton a choisi Lyon pour rejoindre ses amis sur scène et interpréter les deux derniers morceaux de la setlist : “Metal God” et “Living After Midnight”. À l’heure où j’écris cet article, Glenn continue cette recette sur les dates suivantes de la tournée. Il apparaît fatigué, mais semble heureux de faire résonner sa guitare dans les plus grandes salles d’Europe.
Un final en apothéose pour un concert qui prouve que cinquante années de carrière ne sont rien tant que la passion demeure. “The Priest will return”, assure Rob Halford avant de nous laisser sortir de la salle, l’air tiède de ce soir caressant nos peaux, les souvenirs se bousculant dans nos têtes. Espérons qu’ils reviennent vite.
Vous en voulez encore ?
A ceux qui habitent dans le Nord de la France, et ceux qui souhaitent faire le déplacement, Judas Priest sera à l’affiche du Heavy Week-end à Nancy dont l’affiche de cette année est légendaire : Scorpions, Deep Purple, Alice Cooper, Megadeth, Tom Morello, Sortilège…. retrouvez toute la programmation du week-end qui se tiendra les 21-22-23 juin ici.
Setlist :
- Panic Attack
- You’ve Got Another Thing Comin’
- Rapid Fire
- Breaking the Law
- Lightning Strike
- Love Bites
- Saints in Hell
- Crown of Horns
- Turbo Lover
- Invincible Shield
- Victim of Changes
- The Green Manalishi (With the Two Prong Crown) – (Fleetwood Mac cover)
- Painkiller
- The Hellion
- Electric Eye
- Hell Bent for Leather
- Metal Gods (avec Glenn Tipton)
- Living After Midnight (avec Glenn Tipton)