Live reports | Le Paganfest fait sold-out à Lyon

Après des années d’absence, il est de retour, le Paganfest sillonne l’Europe à nouveau avec Alestorm en guise de capitaine du navire. Accompagné d’Ensiferum, Tyr, Heidevolk et Elvenking, ils ont fait halte au Transbordeur de Lyon pour une date qui s’est jouée à guichet fermé.

Retour sur cette soirée mémorable, rendue possible grâce aux efforts communs de Sounds Like Hell Productions et Garmonbozia Inc.

Elvenking, en guise de mise en bouche

Les Italiens ont joué ce soir en effectif réduit. Elvenking foulera la scène du Transbordeur face à un public qui n’aura de cesse de s’étoffer au fil du set. Leur Pagan Death Metal efficace ne tardera pas à faire secouer les premières nuques au fil d’un set qui leur permettra de présenter de nouveaux titres.

En effet, Elvenking nous prépare du neuf, et ils nous l’ont teasé ce soir. Leur prochain opus, Reader Of The Runes – Luna, sortira le 11 avril prochain.

Heidevolk, la parenthèse vocale

Le sextet prend ses marques sur la scène du Transbordeur face à une fosse qui a eu le temps de se remplir pendant l’entracte. Dès l’ouverture, l’aura du dernier opus, Wederkeer, maturé 2 ans depuis sa sortie en 2023, plane sur la setlist. La moitié du temps alloué aux Néerlandais sera consacrée à cet opus, tandis que l’autre part sera divisée entre trois autres opus et une reprise de Normaal en guise de clôture.

Heidevolk ne se démarque pas par ses instrumentaux, mais par le duo vocal qui s’entremêle et se complète. Si les chanteurs qui nous font face ne sont pas là depuis les fondations du groupe, ils ont parfaitement su s’approprier les compositions antérieures à leur arrivée, tout en apportant leur patte sur la dernière offrande.

Heidevolk a pris ses marques au sein du Paganfest, le groupe nous livre une prestation haute en couleur vocale, soutenue par une base instrumentale solide pour le plus grand bonheur de la fosse qui s’en est donné à cœur joie pour bouger énergiquement.

Tyr, prestation chirurgicale

Tyr, c’est le contraire de l’extravagance visuelle. Si leur posture scénique est relativement fixe avec assez peu d’interaction avec le public, le groupe brille par une musique singulière, aux couleurs et harmonies uniques qu’on entend peu dans le paysage musical.

Heri Joensen ne bougera pas beaucoup de sa position centrale, tout en exécutant son art avec une précision chirurgicale. Il est soutenu par des musiciens plus discrets, qui s’occupent de divertir le public situé aux périphéries de la scène.

À la différence d’Heidevolk, Tyr ne s’épanchera pas à outrance sur son dernier opus, Battle Ballads, sorti un an plus tôt. La majorité de leur temps permettra une exploration des différents albums jusqu’à leur premier. Malgré une certaine rigidité scénique, le public se chargera de la dépense en calories. À croire qu’au Paganfest, tout est bon pour bosser le cardio.

Ensiferum, la chaleur monte d’un cran

Si le public lyonnais a prouvé avec Tyr qu’il n’avait pas besoin de musique festive et sautillante pour retourner la fosse, c’est une autre limonade avec Ensiferum. Dès l’ouverture, l’agitation dans la fosse devient plus féroce, soutenu par les rythmiques rapides de Fatherland.

Sur scène, le combo apparait en pleine forme, avec un Petri plus communicatif qu’à l’accoutumé avec son public. Le seul qui ne change pas, c’est le bon Janne, qui conserve son stoïcisme légendaire tout en tapissant de double pédale les mélodies des guitares.

Sans surprise, le tout nouveau Winter Storm a été l’album le plus représenté tout en laissant une place conséquente aux grand classiques du groupes. Notons l’absence de morceaux extraits de Two Paths, et Unsung Heroes, deux albums parus à un moment où on sentait un manque d’énergie et de créativité dans le groupe. Depuis 2020 cependant, Ensiferum a renoué avec ses racines en proposant des titres merveilleux en live qui s’associent très bien avec les classiques historiques, pour le plus grand plaisir ce soir, du public du Paganfest.

Alestorm, party hard !

Si j’ai évoqué précédemment une montée d’agitation dans la fosse pour Ensiferum, ce n’est rien à côté d’Alestorm. Pour preuve, il m’a été absolument impossible de prendre la moindre photo en fosse sans risquer d’y perdre mon matériel !

Ce qui est bien avec Alestorm, c’est qu’on n’est jamais surpris : c’est la fête. Le groupe paraît toujours de première jeunesse malgré une carrière qui commence à compter un sacré paquet d’années. Le groupe est fidèle à ses habitudes : on construit une setlist qui fait fi de l’âge des morceaux, tant qu’ils permettent à la fosse de se déchirer !

Canards de toutes tailles partout sur scène, pendant que les ours du pit se déchirent avec violence, ou surfent sur la foule massée contre les barrières. Comme d’habitude, Alestorm clôture une soirée festive avec une énergie inégalée pour achever les dernières forces d’un public qui aura brûlé un nombre record de calories !

Le retour du Paganfest aura été légendaire, on attend sa pérennité avec impatience !