Ce mardi 12 novembre, nous avons pu assister au concert de Leprous, The Ocean et Port Noir dans le Cabaret Sauvage fraîchement rénové à Paris. Une soirée surprenante et magique sous le signe du prog metal. On vous raconte cette soirée mémorable !
Dès les premières notes on comprend tout de suite pourquoi Port Noir tourne avec Leprous : leurs styles sont étrangement proches, et ils sont même sous le même label : Inside Out Music ! On aura donc droit à du prog teinté de rock et de pop pendant un peu moins de 40 minutes. Un bon moment qui aura su nous convaincre de retourner voir le groupe lors de concerts plus conséquents ! Mention spéciale au son du groupe, irréprochable pour cette première partie de soirée ! Les guitares se font tranchantes et la voix du chanteur fait beaucoup penser à celle d’Einar Solberg en un peu moins virtuose cependant (et en même temps, qui pourrait l’en blâmer) !
On enchaînera ensuite sur The Ocean qui trancheront franchement avec Port Noir et Leprous en terme de style, et ce dès le premier morceau ! Le chanteur, Loïc Rossetti est extrêmement doué pour le chant saturé et l’utilise avec brio sur une bonne partie des morceaux ! Le style de The Ocean se fera d’ailleurs bien plus éclectique que celui des deux autres groupes, variant entre un calme purement post metal et des montées en puissance dantesques, menées avec brio par le batteur virtuose Paul Seidel. On aimerait les revoir en tête d’affiche, peut-être avec un light show plus travaillé ! Un très bon moment en tout cas que ce concert de The Ocean !
Après ces deux très bonnes premières parties il est temps pour nous de (re)voir la sensation prog du moment : Leprous ! Après avoir sorti il y a quelques jours leur excellent nouvel album Pitfalls (en chronique par ici), Leprous devra défendre ce nouvel album au style radicalement différent de leurs précédents. Et pour cela, quoi de mieux que de commencer par le single Below ? Et dès le refrain, Einar Solberg prouve qu’il est clairement une des plus belles voix du rock aujourd’hui. Le groupe qu’on avait déjà vus au Trabendo en 2017 est cette fois-ci accompagné d’un violoncelliste qui rajoute un ton solennel aux morceaux les plus sombres et des envolées lyriques aux morceaux les plus lumineux. Une addition fort bienvenue au line-up ! La part belle sera faite à Pitfalls avec pas moins de 7 morceaux joués sur les 9 de l’album, soit la moitié du set (The Sky Is Red durant plus de dix minutes, on pourrait même dire plus de la moitié).
Einar tentera de communiquer tant bien que mal avec le public mais on sent qu’il est très peu sûr de lui (et il le dira d’ailleurs à plusieurs occasions). Mais les fans lui pardonneront vite son manque de confiance en lui et lui rendront au centuple ses efforts, faisant de ce concert un magnifique moment de partage ! Les moments forts s’enchaînent entre le groovy I Lose Hope, le hit absolu Alleviate, le puissant At The Bottom… Mais le moment qui ressort je pense le plus sera une interprétation juste parfaite du single de Malina, From The Flame. Pour moi, Leprous étaient mardi au top de leur forme et ont réalisé une performance parfaite d’un point de vue technique, avec comme point d’orgue le magique Distant Bells. Cependant, la formule semblera un peu s’essouffler sur la fin, notamment sur The Sky Is Red, qui par sa durée de plus de 10 minutes aura perdu certains membres du public, lassés d’attendre l’apothéose promise par ce morceau, qui n’est pas vraiment mon préféré de Pitfalls.
En conclusion, on a assisté à la montée en puissance d’un groupe qui s’annonce d’ores et déjà comme un des plus grands de sa génération dans le prog metal, et risque de monter encore et encore, rassemblant de plus en plus les publics les plus variés entre pop, rock et prog. Si l’on oublie la durée du dernier morceau, la soirée était parfaite, et le cadre du Cabaret Sauvage, bien que rénové, est toujours un aussi magnifique écrin pour voir se produire des groupes plus brillants les uns que les autres.