A en juger par le public qui possède probablement plus de cartes sénior que d’abonnements au CROUS, on n’est pas sur un plateau de toute première jeunesse.
En effet, les légendes du Heavy Metal Accept, accompagnés de Phil Campbell et sa bande, sont venus nous offrir une prestation moitié nostalgique, moitié novatrice. Retour sur cette soirée offerte grâce à nos amis de Sounds Like Hell Productions.
Premier constat en entrant dans le Transbordeur : rares sont les premières parties qui déplacent autant. A 5 minutes du début du set de l’ex-Motörhead, la salle est pleine à craquer, et la température fait perler les premières gouttes de sueur sur un public qui n’a pas encore eu l’occasion de donner de la voix.
Phil Campbell and Motör… the Bastard Sons
On comprend dès l’entrée de Phil Campbell que le public est autant là pour lui que pour les Teutons. Accompagné de ses « Bastard Sons », le gratteux a pris un petit coup de vieux. D’ailleurs, avec le choix d’une setlist qui donne plus de place aux covers de Motörhead qu’au dernier album du groupe, on sent qu’il a du mal à se détacher de son passé. Alors, peur de perdre un public acquis grâce à l’aura de Lemmy ? Ou envie de faire perdurer un héritage qui aura rythmé une bonne partie de sa carrière ? En tout cas, par le choix de garder certains tubes de son passé, Phil fait un peu passer ses acolytes de scène pour des muses qui l’accompagnent dans ses aventures, et j’aurais personnellement préféré une prise de risque en jouant plus de nouveau matériel, quitte à garder un ou deux classiques pour la fin.
Néanmoins, et malgré une mise en lumière timide, Phil Campbell and the Bastard Sons assurent l’ouverture et laissent la salle à bonne température avant Accept.
Lyon’s Leatherboys
Le plateau se dévoile, les rouages se mettent à tourner, la machine se met en marche. Et après une courte intro, le sextuor prend les rênes de la soirée. La mécanique bien huilée d’Accept fonctionne dès les premiers riffs : multiples eye contacts et gestes avec le public, son puissant et musiciens qui ne tiennent pas en place, il suffit de quelques minutes pour entrer dans la danse.
La tournée est aux couleurs du dernier album, Humanoid, qui sera logiquement le plus représenté ce soir, mais sans excès. Seuls quatre titres seront joués. La grande surprise est l’absence totale de titres issus des prédécesseurs Too Mean to Die et The Rise of Chaos, faisant du dernier opus le seul représentant de la dernière décennie du groupe. Le reste de la setlist sera un panache des titres légendaires des Teutons (signe probable d’ailleurs qu’aucun titre des albums susmentionnés ne peut prétendre à cette distinction), exécuté avec une précision chirurgicale.
Le groupe est en forme, les musiciens en ont encore sous le pied. Si on pourra reprocher que rien ne ressemble plus à un concert d’Accept qu’un autre concert d’Accept tant la mise en scène se transpose de tournée en tournée, on aime l’énergie que le groupe dégage sur scène.
Et si la jeunesse minoritaire essayera avec difficulté de lancer des pogos dans une fosse dont je tairais la moyenne d’âge, on sent malgré tout que tout le monde est sous le charme.
Heavy Metal never die.