Live reports | Ludwig Von 88 à Toulouse

LUDWIG VON 88 : 40 ANS DE PUNK APPROXIMATIF

En l’an de grâce 1983 après Jésus Christ, la France s’apprête à accueillir en son sein Ludwig Von 88, une véritable petite bombe dans l’univers du rock indépendant / punk d’antan. Après quelques disques aussi improbables que jouissifs à l’instar de Houlala !, Houlala II : La Mission, Sprint ou Ce Jour Heureux Est Plein D’Allégresse, le groupe décide de se séparer en 2001, laissant sur le carreau tout une horde de fans dans la panade… Mais c’est en 2016 que le quatuor décide de refaire surface pour une date au Hellfest avant d’enchaîner sur un nouvel album dès 2019 : 20 Chansons Optimistes Pour En Finir Avec Le Futur.

À partir de là, Ludwig Von 88 est reparti comme en 40 avec de nombreuses dates à la clé. En 2023, les fringuant zouaves ont décidé de fêter leur quatre décennies d’existence de punk rock approximatif. Pour ce faire, les parigots ont sorti deux albums coup sur coup en avril et juillet 2023 : L’Hiver Des Crêtes et Le Printemps Du Pogo comme pour se (re)donner une nouvelle jeunesse… Autant dire qu’il y avait du monde au Bikini de Toulouse, dans le cadre du Festival Pink Paradize pour accueillir l’ami Ludwig et fêter avec lui ses 40 ans !

HOULALA ! ILS SONT ENCORE LÀ !

Ce soir c’est fête ! A Toulouse, Le Bikini est bien rempli d’un public chaud comme une barraque à frites prêt pour en découdre avec Ludwig Von 88. Qui plus est, l’ambiance festive propre au Festival Pink Paradize en rejoute une couche. Au programme : des perruques, des chemises bariolés, des chapeaux etc. Bref, la panoplie de tout fan des Ludwig qui se respecte ! C’est sur une scène richement décoré de peluches, de ballons et de plein d’autres trucs que le quatuor arrive sur scène sous les cris d’une audience déjà à fond. Et dès « J’Ai Tué Mon Père » et « Jean-Pierre Ramone », les parisiens frappent fort avec leur musique primaire, portée par cette boîte à rythmes si typique du son alternatif / punk des années 1980.

Comme on pouvait s’y attendre, Le Bikini réagit comme un seul homme dès les premières notes des morceaux et reprend à tue-tête les couplets et les refrains des classiques (« Mon Coeur S’Envole », « Oui-Oui Et La Voiture Jaune », « New Orleans », …). Et même si les derniers morceaux ne sont pas (encore) totalement connus des fans de la première heure, force est de constater qu’ils sont plutôt bien accueillis (« Chuck Norris Dans La Prairie (Si Señor) », « Job De Merde » ou « Louise Sur Les Barricades »).

ON N’A PAS TOUS LES JOURS 40 ANS…

Mais comme le dit si bien le chanteur Karim, le public veut d’abord entendre les vieux titres et pas les nouveautés ! C’est pourquoi la setlist de cette tournée met l’accent sur les hits d’antan qui sonnent toujours aussi bien. Ainsi, le quatuor ne se fait pas prier pour sortir de derrière les fagots des pépites comme « Bilbao », « William Kramps Le Tueur De Boucher », « Sprint » ou le terrible « Louison Bobet For Ever ». Dans le pit, c’est la fête ! Ça slamme dans tous les sens, ça pogote et certains iront même sur scène danser avec les Ludwig Von 88 avant de plonger dans la foule, au grand dam de la sécurité. Bonne ambiance !

Bref, on attendait impatiemment de (re)voir les parisiens de par chez nous et il faut bien avouer qu’on n’est pas déçus de retrouver cette fougue de la belle époque. Certes, les traits sont tirés, les visages vieillis, les cheveux sont tombés mais le groupe est toujours bel et bien là avec la gaudriole en bandoulière. Les textes pétris d’humour sont toujours aussi déjantés mais ils font toujours du bien à entendre !

Enfin, pour clore ce set complètement décérébré, Ludwig Von 88 va appuyer sur l’accélérateur avec un « 30 Millions D’Amis » et « Polopop (Les Iroquois Aux Cheveux Verts) » sur lequel viendra pousser la chansonnette l’ex-vocaliste de Nuclear Device, l’ancien groupe du bassiste Charlu. Voilà une petite madeleine de Proust plutôt sympathique… Après avoir quitté la scène, la bande des quatre revient en fanfarre pour un « Houlala ! » des familles qui remportera tous les suffrages. Pan !

Bon anniversaire, Ludwig !

Setlist :